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Morphosyntaxe et syntaxe du français moderne

L’un des traits majeurs de l’évolution syntaxique au XVIIIe siècle est que la phrase est désormais perçue comme une unité de sens et gagne en concision ; ce sera d’ailleurs l’idéal de clarté défendu par Rivarol : « ce qui n’est pas clair n’est pas français ». De ce fait, un grand nombre de subordonnants apportés à la langue par le moyen français sont sortis de l’usage à l’époque moderne (auparavant que, d’abord que, cependant que…), alors que diverses locutions permettant d’articuler entre elles des phrases devenues plus courtes gagnent une valeur proprement logique.

L’usage des modes en subordonnée tend à s’adapter au nouveau système verbal. Au XXe siècle, l’emploi du seul subjonctif survivant du système verbal gagne en extension et les formes relevant de ce mode tendent à s’introduire après diverses locutions qui généraient jusqu’alors l’indicatif : après que, tout…que. Le subjonctif est clairement identifié en français moderne comme mode de la subordination. Mais simultanément, des locutions qui généraient jusqu’alors le subjonctif, tendent à s’accommoder de l’indicatif – bien que, le fait que… – qui offre l’intérêt de pouvoir introduire dans la subordonnée les nuances temporelles dont l’unique subjonctif du français ne peut pas rendre compte. La langue montre ainsi qu'elle s'adapte remarquablement aux nouvelles contraintes de son système.

Depuis le XXe siècle également, le pronom on, substitut du pronom nous, engendre des accords au pluriel de l’adjectif attribut désormais tout à fait tolérés. Les autres accords restent toutefois strictement réglementés, même si à l’oral, le sacro-saint accord du participe passé est relativement fluctuant, hésitant entre l’invariabilité et l’accord par hypercorrectisme (c’est-à-dire l’accord là où il n’est pas préconisé).

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !

 

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