Entre la morphologie nominale du latin vulgaire et celle du gallo-roman, les différences sont peu sensibles.
Le système de déclinaison du gallo-roman est un système bicasuel opposant un cas sujet, issu du nominatif, à un cas régime, parfois dit oblique, généralement issu de l’accusatif.
Les vestiges des autres cas du latin classique dans ce qui deviendra la langue française relèvent de l’anecdote : le nom chandeleur, issu de festa candelorum, et l’adjectif-pronom personnel leur sont des génitifs fossiles, de même que tous les adverbes en –ment sont des vestiges d’un ablatif mente.
Le gallo-roman se différencie toutefois du latin vulgaire sur un point : il adopte très tôt au cas sujet féminin pluriel une finale –s, là où le latin classique avait une diphtongue /ae/ et le latin vulgaire un /e/ :
rosae → *rosas
ce qui a pour effet l’effacement de l’opposition casuelle de ces noms qui apparaissent comme indéclinables, au singulier (où la forme du cas régime, ayant perdu le –m de l’accusatif, devient identique à celle du cas sujet) comme au pluriel (où la forme du cas sujet devient identique à celle du cas régime) :
La déclinaison des noms féminins en gallo-roman
Singulier | Pluriel | |
Cas sujet | rosa | rosas |
Cas régime | rosa | rosas |
Par la suite, l’évolution se poursuivra dans le sens d’une élimination généralisée de l’opposition casuelle.