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Récriture par Brunot en français du XIe siècle

La première traduction ou récriture que Brunot donne des Serments est une récriture en français du XIe siècle, c’est-à-dire dans la dernière phase du protofrançais, phase pour la description de laquelle on peut s’appuyer sur différents témoins linguistiques assez substantiels comme la Vie de saint Alexis ou la Chanson de Roland.

Remarque : On trouve parfois pour caractériser le français de cette époque des étiquettes comme celles de très ancien français ou de plus ancien français. Sur la base de témoins comme la Vie de saint Alexis ou la Chanson de Roland, qui ont leur place dans le corpus poétique qui est la principale caractéristique du corpus de l’ancien français, certains spécialistes, se fondant sur des critères littéraires, considèrent que le XIe siècle est à inclure dans l’ancien français.

Le fait que ce siècle soit mieux documenté que les précédents est un point de méthode important : Brunot avait forcément connaissance de ces témoins linguistiques, qui ont seuls rendu possible sa première récriture. Brunot y fait d’ailleurs explicitement référence : « Français du XIe siècle (époque du Roland) », précise-t-il dans son Histoire de la langue française (1905 : 144) ; il consacrera d’ailleurs les pages qui suivent aux témoins linguistiques du protofrançais.

Les serments, version primitive
Pro Deo amur et pro christian poblo et nostro commun saluament, d’ist di in auant, in quant Deus sauir et podir me dunat, si saluarai eo cist meon fradre Karlo et in aiudha et in cadhuna cosa, si cum om per dreit son fradra saluar dift, in o quid il mi altresi fazet. Et ab Ludher nul plaid nunquam prindrai qui, meon uol, cist meon fradre Karle in damno sit.
Si Lodhuvigs sagrament, que son fradre Karlo jurat, conservat, et Karlus meo sendra de suo part non lo suon tanit, si io returnar non l’int pois, ne io ne neüls cui eo returnar int pois, in nulla aiudha contra Lodhuvig non li iu er.

Les serments, récriture du texte dans la langue du XIe siècle
Por Dieu amor et por del crestiien poeple et nostre comun salvement, de cest jorn en avant, quan que Dieus saveir et podeir me donet, si salverai jo cest mien fredre Charlon, et en aiude, et en chascune chose, si come on par dreit son fredre salver deit, en ço que il me altresi façet, et a Lodher nul plait onques ne prendrai, qui mien vueil cest mien fredre Charlon en dam seit.
Se Lodevis lo sairement que son fredre Charlon jurat, conservet, et Charles, mes sire, de soe part lo soen ne tient, se jo retorner ne l’en puis, ne jo ne neuls cui jo retorner en puis, en nulle aiude contre Lodevic ne li i ier.

Nous analyserons successivement :

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Les finales de mots

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Les palatalisations

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Le système graphique

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Les diphtongaisons

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Les déclinaisons

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La syntaxe

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Ce dont ne rend pas compte Brunot

 

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !

 

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