Les imprimeurs et lexicographes ont commencé à fixer la graphie des mots au XVIe siècle. Le XVIIe siècle poursuivra dans cette voie, sans pour autant trouver un terrain d’entente.
Contrairement aux Académiciens et à leur dissident Furetière, Richelet choisit ainsi de faire entrer les mots dans son dictionnaire sous une forme graphiquement épurée :
- des lettres non prononcées sont éliminées des graphies (prens pour prends) ;
- l’i supplante l’y (stile) ;
- les consonnes doubles sont simplifiées (diferens, dificile…), Richelet considérant qu’elles « défigurent » les mots du fait qu’on n'entendait qu’une seule consonne.
L’ouvrage de Richelet a fait scandale et l’Académie l’a complètement ignoré : le XVIIe siècle a adopté délibérément les graphies étymologisantes consignées dans les dictionnaires depuis Estienne.
Le XVIIe siècle mettra toutefois de l’ordre dans l’usage, très partagé, que les imprimeurs du XVIe siècle faisaient des signes diacritiques et adoptera, presque uniment :
- l’apostrophe comme marque d’élision ;
- l’accent aigu pour dénoncer la prononciation /e/ du –e final ;
- l’accent grave pour dissocier des homonymes monosyllabiques.
L’usage du tréma reste en revanche assez hésitant ; ce signe semble généralement utilisé sur le u pour dissocier le –u– ≈ /y/ (sans tréma) du –u– ≈ /ɥ/(avec tréma) : remüer ou au sein des digrammes pour dissocier le –u– ≈ /u/du –u– ≈ /w/ : citroüille, feüille ; il a la même fonction lorsqu’il est placé sur le –i– (roïal).