Depuis son entrée dans la langue à la fin du XIXe siècle, le sens du mot « francophonie » n’a pas fondamentalement changé. À l’heure actuelle, les dictionnaires courants de la langue française donnent du terme « francophonie » des définitions où il est question tantôt de personnes, tantôt d’institutions, tantôt de pays… qui s’expriment en français.
Si le dénominateur commun de ces définitions est l’usage de la langue française pour s’exprimer, le fait qu’il ne soit pas seulement question, dans la définition, de personnes, mais qu’il soit aussi question de pays ou régions interpelle quelque peu.
La faculté de langage est en effet une caractéristique spécifique de l’être humain et, quand on y réfléchit, il peut sembler absurde de considérer qu’un pays parle. Pour pouvoir étendre la capacité de langage à des régions ou à des institutions, il faut soit considérer celles-ci comme personnifiées, soit considérer que les régions et institutions sont, dans le contexte qui nous intéresse, utilisées métaphoriquement pour désigner les personnes qui les représentent. La deuxième option est celle qui correspond sans doute le mieux à la figure de style que nous opérons, consciemment ou inconsciemment, dans notre esprit quand nous disons que des institutions ou des régions « s’expriment en français ». Une meilleure manière de dire les choses serait toutefois de dire que la francophonie définit un espace virtuel qui rassemble les personnes, institutions et régions qui ont le français en partage, en évitant l’usage du verbe « parler » ou celui du verbe « s’exprimer » dans la définition.
Mais les définitions de la francophonie ne s’arrêtent pas là. Si nous poussons plus loin nos investigations, même sans nous plonger dans des ouvrages techniques ou spécialisés, il nous est possible de collecter bien plus d’informations sur ce qu’est ou pourrait être la francophonie.