Définition : Langue maternelle
La langue maternelle est la langue dans laquelle l’enfant apprend à parler – littéralement, c’est la langue de la mère.
Une première observation que nous pouvons faire au vu de la définition littérale que l’on trouve usuellement est que le concept de langue maternelle est applicable à des personnes, non à des institutions ou à des régions.
Nous avons déjà soulevé la difficulté qu’il y avait à mettre des personnes, des institutions et des régions sur le même plan dans une définition de la francophonie et nous devrons tout au long de notre recherche nous intéresser à cet aspect de notre définition et nous poser la question de savoir si « institution » ou « région » sont des éléments pertinents pour définir la francophonie. En regard du concept de « langue maternelle », ils ne le sont pas : une institution, une région ne sauraient être dotées d’une langue maternelle – du moins au sens strict.
L’expression « langue maternelle » n’est pas récente ; appliquée à la langue française, on la rencontre déjà dans un texte du xve siècle et elle s’est transportée telle quelle au cours des siècles suivants :
Extrait de l’Ordonnance de Charles VIII dite ordonnance de Moulins (28 décembre 1490)
[…] les dicts & depositions des tesmoins […] seront mis redigez par escrit en langage François ou maternel […]
Trad. Les propos et dépositions des témoins seront mis, rédigés par écrit en langue française ou maternelle.
Elle reflète une société dans laquelle l’éducation des enfants était presque exclusivement prise en charge par la mère, le père étant très peu présent dans l’univers familial. À l’heure actuelle, l’expression langue maternelle n’est plus à prendre littéralement : les enfants de couples dont le père et la mère n’ont pas la même langue maternelle peuvent très bien être élevés dans la langue pratiquée par leur père, sans que pour autant l’on adapte la terminologie et que l’on parle de langue paternelle.
Nous pouvons donc retenir que la langue maternelle est la langue dans laquelle l’enfant apprend à parler et qu’il faut se garder, dans les sociétés modernes, d’interpréter l’adjectif maternel au pied de la lettre.