Au moment d’aborder l’attitude des Académiciens français du XVIIe siècle à l’égard de certains technolectes, le terme d’ostracisme[1] a été utilisé pour désigner le parti-pris d’exclusion à l’égard de variantes de la langue propres à certains groupes sociaux.
Ce qui est en jeu ici est le prestige linguistique, c’est-à-dire le fait que la langue utilisée dans certains groupes sociaux jouit d’un prestige plus ou moins grand.
C’est ce concept de prestige qui avait poussé en ce même XVIIe siècle Vaugelas, académicien, lexicographe et grammairien, à ne s’intéresser qu’à la langue de la noblesse, à la langue de « la plus saine partie de la nation » pour reprendre les termes utilisés par Vaugelas lui-même.
Nous allons dans ce chapitre nous arrêter à cette idée de prestige linguistique, capitale pour l’histoire de la langue française, en commençant par quelques données théoriques.
Nous aborderons la question du prestige linguistique sous les angles suivants :
[1]Ostracisme : ‘au sens au sens historique, vote par lequel certaines cités grecques bannissaient pour dix ans les citoyens qui avaient encouru la défaveur publique’.