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Revenons aux définitions de la diglossie

Maintenant que nous avons vu quelques exemples de diglossie, et leur rôle dans la période qui constitue la préhistoire du français, nous pouvons en revenir aux différentes définitions de la diglossie, et notamment à ce qui oppose la définition de Ferguson à la définition de Fishman :

  • pour Ferguson, il y a diglossie lorsque deux variétés, l’une haute, l’autre basse, de la même langue sont en usage dans une société avec des fonctions socioculturelles différentes mais complémentaires ;
  • pour Fishman, il y a diglossie là où deux langues (et non plus cette fois simplement deux variétés d’une même langue) sont en distribution fonctionnelle complémentaire.

La situation de diglossie latin classique – latin vulgaire connue dans la Rome antique définit une situation de diglossie conforme à la définition de Ferguson – latin classique et latin vulgaire sont génétiquement apparentés.

Les situations de diglossie celtique – latin, latin – francique que nous avons vues dans la Gaule romanisée correspondent en revanche davantage à la conception qu’a Fishman de la diglossie, puisque le celtique et le latin, le francique et le latin ne sont pas des langues génétiquement liées.

Renvoyons sur ce point à l’arborescence des langues indo-européennes qu’on a vue à l’entame du chapitre consacré à la variation linguistique, reprise ici sous une forme qui dégage le caractère génétiquement lié ou non des langues que nous avons vues en situation de diglossie :

Latin, celtique et francique dans la généalogie des langues indo-européennes
diglossie

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !

 

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