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La représentation sur les cartes du français langue maternelle

Si nous reprenons la carte du Ministère français des Affaires étrangères et européennes que nous avons vue précédemment, nous observons que, si nous lisons la carte d’ouest en est, les locuteurs qui ont le français comme langue maternelle se trouvent en Polynésie, au Québec, dans quelques iles de l’océan Atlantique, en France, dans quelques iles de l’océan Indien et dans quelques iles de l’océan Pacifique.

On peut être légitimement surpris de découvrir à travers cette carte et sa légende qu’il n’y aurait pas de locuteur qui ait le français comme langue maternelle en Belgique et en Suisse :

La francophonie dans le monde selon le MAEE
MAEE

Sur ce point, la carte que nous avons trouvée sur Wikipédia correspond peut-être davantage à notre intuition – et aussi à la réalité linguistique –, puisque dans les dégradés de bleu qu’elle adopte, on observe qu’une partie de la Belgique et une partie de la Suisse sont considérées comme des régions où l’on trouve des locuteurs qui ont le français pour langue maternelle :

La représentation de la francophonie sur Wikipédia
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Mais si nous poussons plus loin la réflexion, nous devons constater qu’aucune des cartes que nous avons collectées n’est proprement exacte, parce que ces cartes semblent exclure qu’il y ait des personnes ayant le français comme langue maternelle dans les zones non colorées. Or, il y en a un peu partout dans le monde, et si nous qui avons le français pour langue maternelle partons demain pour une escapade à Oslo, Nairobi, Wellington ou Moscou, il y aura à Oslo, Nairobi, Wellington ou Moscou quelques personnes de plus ayant le français pour langue maternelle. Est-ce à dire qu’on va modifier la carte de la francophonie en raison de notre escapade ? Non bien sûr, on n’en finirait jamais de modifier les cartes géolinguistiques si on voulait y faire état de tous les flux migratoires individuels et collectifs.

En réalité, ce que les cartes géolinguistiques représentent surtout, ce sont les langues maternelles des personnes qui vivent sur les territoires où elles sont nées et où elles ont été élevées et qui y résident effectivement – peu importe qu’elles partent en vacances ailleurs ou que des déplacements professionnels ou familiaux les entrainent à l’autre bout du monde. Les cartes qui font état de l’usage d’une langue comme langue maternelle, quelle qu’elle soit, donnent donc surtout des informations sur des locuteurs natifs, non sur des locuteurs occasionnellement présents sur un territoire donné.

Par ailleurs, ces mêmes cartes ne font état que des concentrations élevées de locuteurs sur tel ou tel territoire. Les données quantitatives, que nous n’avons pas incluses dans notre définition, se révèlent ainsi particulièrement pertinentes pour comprendre non pas ce qu’est une langue maternelle, mais dans quelles circonstances une langue maternelle donnée peut être considérée comme représentative d’une région ou d’un pays – et à ce titre peut figurer sur une carte géolinguistique.

L’OIF est d’ailleurs relativement prudente sur ce point, dans la mesure où elle nous indique que les zones non colorées de sa carte sont celles où la présence de francophones n’est pas estimée (plutôt que celles dont les francophones sont absents).

La concentration des francophones selon l’OIF
OIF3

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !

 

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