De nombreuses cartes géolinguistiques dissocient strictement l’usage de la langue comme langue maternelle de l’usage comme langue officielle, alors que dans les faits ces deux usages de la langue peuvent se combiner ou s’exclure et que les configurations des relations entre langues maternelles et langues officielles sont très diversifiées, du fait de la possibilité de coexistence, sur un territoire donné, de plusieurs langues maternelles (dites alors co-maternelles) et de plusieurs langues officielles (co-officielles) :
Corrélations entre langues maternelles et langues officielles (synthèse)
Langue maternelle A → | Langue officielle A |
Langue maternelle A → | Langue officielle B |
Langue maternelle A → | Langue officielle A, B |
Langue maternelle A, B → | Langue officielle A |
Langue maternelle A, B → | Langue officielle A, B |
Langue maternelle A, B → | Langue officielle C |
Si, à l’issue de cet examen du concept de langue officielle, nous reprenons la définition de la francophonie dont nous sommes partis :
Définition : Francophonie
Ensemble des personnes, institutions et régions qui ont le français en partage, quel que soit l’usage que ces personnes, institutions ou régions font du français (langue maternelle, langue d’usage, langue officielle, langue administrative, langue d’enseignement, langue choisie, langue de culture, langue de communication…)
nous pouvons y apporter quelques précisions.
Nous avons vu en effet en traitant du concept de langue officielle que certains pays ou régions pouvaient identifier plusieurs langues maternelles représentatives (même en ne considérant que les langues maternelles des personnes nées dans le pays où elles vivent) et identifier plusieurs langues officielles, ce qui nous permet de reformuler notre définition comme suit :
Définition : Francophonie
Ensemble des personnes, institutions et régions qui ont le français en partage, quel que soit l’usage que ces personnes, institutions ou régions font du français (langue maternelle ou co-maternelle, langue officielle ou co-officielle, langue administrative, langue d’usage, langue d’enseignement, langue choisie, langue de culture, langue de communication…)
En revanche, nous avons vu que les étiquettes « langue officielle » et « langue administrative », bien que très proches, ne se confondent pas, la première renvoyant à une situation de droit, la seconde à une situation de fait. Nous devons donc maintenir la distinction entre « langue officielle » et « langue administrative » dans la définition.