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La francophonie en images

Pour poursuivre notre examen de ce qu’est la francophonie, nous pouvons tenter de nous représenter figurativement l’espace francophone, puisque les définitions usuelles identifient des régions qui ont le français en partage, aspect masqué par l’auteur de la définition trouvée sur Wikipédia.

Pour nous faire une idée figurative de l’espace francophone, nous pouvons ici encore effectuer une recherche d’images sur Internet via un moteur de recherche.

Quels résultats obtenons-nous si nous lançons une requête « francophonie » avec Google Image ? (Nous obtiendrions un résultat sensiblement identique avec n’importe quel autre moteur de recherche).

En première ligne, nous collectons toute une série de logos, dont la majorité nous renvoie vers l’Organisation internationale de la Francophonie :

L’OIF
OIF1

Le nom de cette organisation a déjà été cité précédemment au moment où a été mise au jour la différence entre une francophonie avec f minuscule et une Francophonie avec F majuscule. L’Organisation internationale de la Francophonie est, comme l’indique son nom, spécifiquement dédiée aux questions relatives à la francophonie :

Les missions de l’OIF
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a pour mission de donner corps à une solidarité active entre les 77 États et gouvernements qui la composent (57 membres et 20 observateurs). Une communauté de destin consciente des liens et du potentiel qui procèdent du partage d’une langue, le français, et des valeurs universelles.[1]

Notons que la langue française n’est pas la seule langue qui se soit vu doter d’un organisme international de veille et de solidarité, comme on peut en juger d’après la carte suivante :

La francophonie et les autres espaces linguistiques [2]
organisations

Il faut noter toutefois que, pour certains de ces organismes, la communauté de langue est secondaire :

  • le Commonwealth of Nations ;
  • le Communauté des États Indépendants.

Mais beaucoup ont fait de la communauté de langue leur objet principal :

  • la Nederlandse Taalunie (néerlandais) ;
  • l’Organizaçaõ dos Estados Ibero-americanos/Organización de Estados Iberoamericanos (portugais – espagnol) ;
  • et bien sûr la Francophonie (français).

Notre recherche d’images liées à la francophonie sur Internet nous livre donc d’abord des informations sur l’OIF, ainsi que sur d’autres organismes centrés sur la francophonie, mais ce n’est pas ce que nous cherchions, puisque nous voulions surtout nous faire une idée de l’espace francophone.

En dehors des logos, notre recherche nous livre une série de cartes du monde qui correspondent davantage à nos attentes – celle que nous venons de voir et qui figure le champ d’action des organismes de veille linguistique dans le monde en est un exemple. Ces cartes sont des cartes géolinguistiques, c’est-à-dire des cartes géographiques qui donnent des informations d’ordre linguistique.

Les cartes consacrées à l’espace francophone tentent de rendre compte de la présence de francophones dans le monde, de manière souvent très colorée :

La représentation de la francophonie sur Wikipédia
wiki5

La carte qui est reproduite ci-dessus est celle que l’on trouve sur Wikipédia[3] et qui assortit la notice dont nous avons déjà examiné la définition :

Texte et image de la francophonie sur Wikipédia
wiki2

La légende qui accompagne cette carte est, encore une fois, intéressante à examiner de près. Elle nous montre en effet que cette carte essaie dans une certaine mesure de transposer dans l’espace la définition donnée ailleurs en mots : on y retrouve en effet les étiquettes « langue maternelle », « langue administrative », « langue de culture », « minorités francophones ».

« Langue maternelle » et « langue administrative » sont deux des usages qui figurent dans la définition de la notice même et qu’on peut ainsi visualiser.

Rappel de la définition de la francophonie selon Wikipédia
La francophonie désigne l’ensemble des personnes et des institutions qui utilisent le français comme langue maternelle, langue d’usage, langue administrative, langue d’enseignement ou langue choisie.

Mais « langue de culture » est un usage de la langue française que ne donne pas la définition et qu’on découvre par l’image. Il en va de même pour les « minorités francophones », dont il n’est pas non plus question dans la définition ; bien plus, cette expression renvoie à des données quantitatives (« minorités ») que nous n’avons jusqu’ici rencontrées ni dans la définition de la notice de Wikipédia, ni dans les autres définitions rencontrées jusqu’ici.

On découvre là un autre défaut de la notice de Wikipédia consacrée à la « francophonie » : le texte et la carte qui l’illustre ne donnent pas les mêmes informations. Dans une encyclopédie, et plus généralement dans un document scientifique, le texte et l’image devraient pourtant donner des informations qui se répondent (une encyclopédie n’est pas un livre d’images)[4].

Revenons à notre propos. Si l’on en juge par sa légende, la carte trouvée sur Wikipédia regroupe des informations de deux ordres :

  1. des informations plutôt qualitatives, sur les différents usages qui sont faits du français à travers le monde ;
  2. et des informations plutôt quantitatives, sur la présence de minorités francophones en certains lieux.

Ce n’est pas très cohérent, mais si nous poussons un peu plus loin l’examen des cartes géolinguistiques que le moteur de recherche Google a collectées pour nous, nous pouvons constater que ces deux ordres d’informations sont assez souvent présents aussi sur d’autres cartes géolinguistiques, en d’autres termes que le défaut n’est pas propre à la carte trouvée sur Wikipédia… ou que ce qui nous apparait ici comme un défaut n’en est peut-être pas un. Nous verrons ce qu’il en est dans la suite de nos investigations.

Considérons les informations d’ordre qualitatif qui figurent sur les cartes géolinguistiques qui s’affichent sur la toile après une requête « francophone ».

Les informations relatives au type d’usage que l’on fait de la langue française sont les seules ciblées par la carte suivante, donnée par le Ministère français des Affaires étrangères et européennes, carte qui ne s’assortit d’aucun chiffre ni d’aucune donnée quantitative de quelque ordre qu’elle soit[5] :

La francophonie dans le monde selon le MAEE
MAEE

Dans la légende de cette carte, l’usage « langue maternelle » est opposé à l’usage « langue officielle » ou « langue de communication ».

Même si ces deux dernières étiquettes – « langue officielle » ou « langue de communication » – sont nouvelles par rapport aux informations que nous avons déjà collectées sur la francophonie, elles restent de l’ordre des informations qualitatives, elles portent sur les usages qui peuvent être faits de la langue.

Les informations que livrent les cartes géolinguistiques sont cependant le plus souvent d’ordre quantitatif et il est particulièrement intéressant de s’arrêter aux spécificités de ces informations quantitatives.

Les informations quantitatives dont rendent compte les cartes géolinguistiques sont

  • soit de l’ordre du dénombrement, comme sur cette carte de l’OIF[6] :

 La répartition des francophones selon l’OIF
OIF2

  • soit de l’ordre de la concentration, comme sur cette autre carte de l’OIF, trouvée sur la même page de la toile que la précédente :

La concentration des francophones selon l’OIF
OIF3


[1]http://www.francophonie.org/L-Organisation-internationale-de.html – consulté en janvier 2015.
[2] D’après http://wuhanwto.space-forums.com/revisions-sur-la-francophonie-t24.html – consulté en janvier 2015.
[3]http://fr.wikipedia.org/wiki/Francophonie – consulté en janvier 2015.
[4]Sur ce point, consulter la notice Illustrations de Boussole.
[5]République française, rapport du MAEE, 2011.
[6]http://www.francophonie.org/Denombrement-des-francophones.html – consulté en janvier 2015.

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !

 

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