Le concept de « langue officielle » est souvent mis en regard de celui de « langue nationale », avec lequel on le confond parfois.
Ces deux étiquettes ne sont toutefois pas interchangeables. Certes un pays comme la Belgique a comme langues nationales les trois langues définies comme langues co-officielles. Mais ce qui est vrai pour la Belgique ne l’est déjà plus pour le Luxembourg, dont la langue nationale est le luxembourgeois, alors que ce sont le français et l’allemand qui sont langues co-officielles.
Dans un pays comme la RDC, le lingala, le kiswahili, le kikongo et le ciluba ont le statut de langues nationales, alors que nous avons vu que c’est le français qui y est langue officielle.
Au Sénégal, où le français est langue officielle et où six langues ont été reconnues dans un premier temps, en 2001, comme langues nationales (wolof, sérère, peul, mandingue, soninké et diola), on reconnait à l’heure actuelle vingt-et-une langues comme langues endogènes pouvant prétendre au rang de langues nationales.
En réalité, le concept de « langue nationale » est un concept qui n’appartient pas à la sociolinguistique : c’est un concept géopolitique dont la définition varie d’un pays à l’autre et qui n’a pas sa place dans ce cours. On n’y recourra donc qu’avec la plus grande prudence.