Vers 275, fuyant les Huns, peuple nomade originaire de l’Asie centrale, des « hordes germaniques » (pour reprendre l’expression consacrée) ont traversé successivement le Rhin et ont envahi l’Europe.
On sait aujourd’hui que ces invasions connues sous le nom d’« invasions barbares » ne furent pas si barbares qu’on l’imagine, qu’elles ne furent en tout cas pas « barbares » au sens sanguinaire du terme : les « barbares » en question – les Germains – ont certes passé le Rhin pour échapper aux Huns, mais ce n’était pas dans l’intention d’attaquer les populations locales ; ils ont trouvé à s’installer le plus souvent de manière relativement calme, même si voir arriver tout à coup des milliers d’étrangers a nécessairement provoqué des remous au sein des populations locales. Nous connaissons à l’heure actuelle une situation comparable avec les importants flux migratoires convergeant d’Afrique et d’Asie vers l’Europe : fuyant le terrorisme ou la misère, les migrants sont pour la plus grande part des gens paisibles en recherche d’asile, mais ils sont différents des Européens et leurs différences sont perçues diversement selon les pays et selon les individus ; cela peut donner une idée de ce que les Gallo-Romains ont dû ressentir durant lesdites « invasions barbares ».
C’est donc dans le contexte tumultueux des « invasions barbares » que de nombreuses tribus germaniques se sont installées en Gallo-Romania, entre 297 et 451.