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Le travail des lexicographes

Les Académiciens n’étaient pas seulement sectaires. Ils étaient aussi très lents et devant la lenteur avec laquelle le premier dictionnaire de l’Académie progressait, deux hommes, Antoine Furetière et Pierre Richelet, ont pris à l’époque, de manière indépendante, le parti de réaliser chacun son propre dictionnaire (– cf. chapitre sur la variation) et, ce qui nous intéresse davantage ici, d’y intégrer de nombreux mots rejetés par les Académiciens – qui n’acceptaient de retenir dans leur dictionnaire que les mots utiles à la « partie la plus saine de la nation » et en bannissaient non seulement les termes dialectaux, mais aussi les termes renvoyant à des pratiques non nobles (le jardinage, la boulangerie, la cordonnerie…), les expressions familières et populaires, etc.

C’est là encore l’idée de prestige linguistique qui sous-tend toute la démarche des Académiciens, puisque, en somme, les Académiciens visent à bannir du lexique les mots liés à des réalités sans prestige de la vie de l’époque… Les dommages causés à la langue elle-même par une telle attitude ont été inestimables ; nous ne nous y arrêterons pas ici (cf. chapitre consacré à l’histoire du lexique), nous nous contenterons de retenir que le XVIIe siècle se caractérise par une intense activité linguistique, guidée par la volonté d’élever la langue française au rang de chef-d’œuvre.

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !

 

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