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Un programme d’éradication des patois

Le programme d’éradication des patois prôné par l’abbé Grégoire s’est mis progressivement en place à partir du début du XIXe siècle. Cette politique linguistique, qui se donnait pour objectif de changer la langue vernaculaire de plusieurs millions de personnes, ne pouvait, évidemment, pas porter ses fruits du jour au lendemain : la mise en place sera progressive et s’échelonnera sur tout le XIXe siècle, par le biais notamment d’un vaste projet de scolarisation de la France, qui fera du français la langue de scolarisation, du moins jusqu’à 12 ans (ensuite, la scolarisation se poursuivait en latin).

Mais malgré les efforts de scolarisation en français pour les jeunes enfants, les dialectes sont parvenus à résister bien au-delà du milieu du XIXe siècle. Il faudra de nombreuses décennies pour que les efforts de scolarisation en français portent réellement leurs fruits.

C’est la loi Ferry qui a porté le coup d’assaut final, à la fin du XIXe siècle. Cette loi instituait tout d’abord la gratuité de l’école primaire en 1881 et une nouvelle loi a rendu obligatoire en 1882 l’enseignement primaire ainsi que la laïcisation des programmes scolaires. Les dialectes n’ont pu que difficilement résister aux méthodes de répression (l’enfant qui parlait patois à la récréation était puni) et de délation qui ont marqué des générations d’enfants : le français s’est imposé alors par la force sur tout le territoire de la France et s’est démocratisé – jusqu’alors, en dehors de la région parisienne, il n’était pratiqué que par l’aristocratie et la bourgeoisie, au XIXe siècle il est devenu la langue de toutes les couches de la société sur la totalité du territoire.

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !

 

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