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Une révolution qui change tout ?

Dans un premier temps, l’Assemblée nationale née de la Révolution française s’est montrée favorable aux patois, c’est-à-dire au français dialectal. Elle a décidé alors de « faire publier les décrets de l’Assemblée dans tous les idiomes qu’on parle dans les différentes parties de la France » (décret du 14 janvier 1790). Les différents patois (dialectes) ont ainsi été élevés au rang de langues officielles. Une vaste entreprise de traduction des décrets du français (langue de l’administration) vers les patois s’est mise en place, à Paris et dans les différents bureaux départementaux, mais la lourdeur de cette entreprise et son coût ont contribué à engendrer des sentiments de plus en plus partagés à l’égard des patois, qui ont dès lors été perçus par certains bourgeois comme constituant un frein à la propagation des idées de la Révolution.

Différents députés, décrivant la France comme une tour de Babel, ont alors lancé l’offensive en faveur d’une langue nationale unique. On trouvait insupportable le constat qu’à peine un Français sur dix parle la langue française, alors que cette même langue française était à la même époque utilisée, dans une forme unifiée, dans toute l’Europe, au Canada et dans une partie des États-Unis (en Louisiane). À la suite d’une enquête, menée par l’abbé Grégoire et sanctionnée en 1794 par un rapport demeuré célèbre dans l’histoire de la langue française (le Rapport sur la Nécessité et les Moyens d’anéantir les Patois et d’universaliser l’Usage de la Langue française, dit « Rapport Grégoire »), les députés français ont radicalement changé de cap et incité à la généralisation de la langue française, c’est-à-dire à l’éradication des patois prônée par l’abbé Grégoire.

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !

 

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