Chançon royal 129 : Ribaulx sales et deslavéz (MCCXVII)
Sote chançon de cinq vers a deux visaiges a jouer de personnaiges.
Ribaulx sales et deslavéz,
Rufien, cabuseur, larron,
Rencontreur, joueur de faulx dez,
Bateur a loier, faulx garçon,
5 Helas ! pour quoy ne te pant on ?
L’en ne perdroit que la cordelle.
― Vous avéz menti, lorpidon,
Vielle ribaude et maquerelle,
Qui tant d’enfans mourdri avéz
10 En jeusne temps, glote de con,
Prestresse, vos culs defouléz
Et trainéz fut par maint busson.
Onques n’eustes sec le poitron,
Jusqu’au treu vous pant vo mamelle.
15 Helas ! que[1] ne vous escorch’on,
Vielle ribaude et maquerelle ?
Putain, sorciere, et dont venéz,
Qui avéz desrobé maint bon,
Et au gibet cheveux coupéz,
20 Piéz et mains, tel est vo renom,
Pour ensorceler. Ja pardon
N’aréz. Vostre vie chancelle :
Arse seréz a un fourgon,
Vielle ribaude et maquerelle.
25 ― Par ma foy, lerres, vous mentéz. 330b
Mais je vous feray le menton
Rougir. Je vous congnois asséz,
Je vous compteray vo leçon
Devant le prevost de Laon :
30 Juges sera de no querelle.
― Vous aréz donc de ce baston,
Vielle ribaude et marquerelle.
― Harou ! ce mourdeur me prenéz.
Il ne vous demourra couillon,
35 Bastart, avoultre. Or esprouvéz
Que je sçay faire. Ainsi tast’on
Les rufiens, faulx bougeron.
Vous aréz ceste hoquemelle.
― Et vous raréz de moy ce don,
40 Vielle ribaude et maquerelle.
L’envoy
― Haro ! prenéz ce fault gloton,
Sergens. ― Ça, venéz en prison.
Tous deux aréz dance nouvelle.
― C’est par toy et par ta tençon,
45 Vielle ribaude et maquerelle.
[1] Ms. et que