Balade 1009 : Dont viens tu ? Je viens de Paris (MCCCClXXXVIII)
Sote balade a deux visages d’un compaignon qui venoit de Paris
Dont viens tu ? ― Je viens de Paris.
― Et que dient li compaignon
De nouvel ? ― Que les ennemis
Tiennent les trieves a l’oingnon,
5 Et que le pappe d’Avignon
Doit oultre mer porter la crois
Que lui doit faire avoir Symon.
― Hé ! doulz amis, qu’en dit li Roys ?
― Il escripra sur le pais
10 Que nulz n’en parte, ce dit on,
Jusqu’a tant qu’il ara advis
Se le partement sera bon. 453b
Car Guiennoys et li Gascon
Ont rompu treves trop de fois :
15 Par tout courent a abandon.
― Hé ! doulz amis, qu’en dit ly Roys ?
― Bons remedes y sera mis,
On les chassera d’un ramon.
Les .ii. roys d’evendront amis,
20 La paix se fera en breton.
― Et de Calays ? ― Nous le raron
.iii. jours aprés les .xii. moys,
Que le pappe fait grant pardon.
― Hé ! doulz amis, qu’en dit ly Roys.
L’envoy
25 ― Compains, j’ay tresgrant souspeçon,
Se paix n’est que les Genevois
Ne retournent ceste saison.
― Hé ! doulz amis, qu’en dit ly Roys ?