Balade 893 : L’orfevre, Florigny, Roussay (MCCCII)
Autre Balade
L’orfevre[1], Florigny, Roussay,
Braquemont, Flament, Boniface,
Par Lucembourc et par Aussay,
Traversant bois, neges et glace,
5 Mons, valees, chevauche Eustace
En compaingnie d’Alemans.
Mais ce n’est pas pays roumans.
L’une de leurs lieues vault quatre :
Es chemins sont les perils grans.
10 Jamais jour ne m’i quier embatre.
Car nulle justice ne sçay
Que seigneur sur le pais face,
Coureurs et robeurs ont le glay
Sur les champs, chascun se pourchace,
15 Le plus fort le plus foible y chace.
Escuiers, bourgois et marchans,
Males, sommiers, chevaulx courans
Prannent, la se seulent esbatre,
Et puis sont les corps ransonnans.
20 Jamais jour ne m’y quier embatre.
Car g’y fu prins a un hahay
De gens, que jamais ne cuidace.
Jehan[2] Baldat et autres, pour vray,
Et noz guittes vuidierent place
25 En un bois, mais Dieux nous fit grace.
L’endemain nous fut reclamans
Le Wascart qui nous rot tous frans,
Males, chevaulx sanz plus debatre.
A Bische fusmes retournans :
30 Jamais jour ne m’y quier embatre.
L’envoy
Aufemont, Viéz Pont, Enguerrans, 354c
Beaumont, Bouteillier, j’ay des gans
Du pais ou il fault combatre,
En Allemaingne, sur les champs,
35 Ou je suis pareux et meschans.
Jamais jour ne m’y quier embatre.
[1] Ms. L’orfevre répété
[2] Ms. Lors Jehan