Balade 548 : Je congnois l’un des jolis chevaliers (DCCCLXXXV)
Autre Balade
Je congnois l’un[1] des jolis chevaliers
Que l’en peust trouver sur l’Alemaigne
Et qui parloit d’amours plus voluntiers, 229a
Duquel dames congnoissent bien l’ensaigne.
5 Mais oncques ne sceu pour qui
Il se tenoit si gay jusques a cy
Fors pour celle dont il estoit [en]grans,
Vielle d’avoir, riche de cinquante ans.
Or devendra li maistres escoliers
10 Qui jamés jour ne sera jors de paine,
Ains souffrira moult de menuz dangiers.
Car Paris n’a pas prins dame[2] Helaine.
Quant il verra deléz li
Helizabeth au viaire pali,
15 Dire li puet : ― Jamais n’aréz enfans,
Vielle d’avoir, riche de cinquante ans !
S’il est deçus ce n’est pas li premiers,
Qui femme a prins sterile[3] et brehaigne.
Ne ne sera aussi li der[re]niers
20 Qu’avarice de mariage estraine.
Adieu gay, adieu joli,
Ce dit Amours qui se revenge ainsi.
Desor diréz a la ville et aux champs :
Vielle d’avoir, riche de cinquante ans.
[1] Ms. bien
[2] Saint Hilaire suppléé a d.
[3] SaintHilaire supplée et s.