Balade 517 : La fievre quarte et la double tierçainne (DCCCLIII)
Autre Balade
La fievre quarte et la double tierçainne,
Le mau saint Leu et le saint Matelin,
La rage es dens, ou chief goute, migraine,
Les tranchoisons du ventre et l’avertin[1],
5 La goute es flans et le mau saint Quentin
Puist [il] avoir qui mari me donna,
Et le gros mal au soir et au matin,
Et panduz soit qui ainsi m’assena !
D’ydropisie ait il la pance plaine,
10 Thisiques soit et ethiques en fin,
La gravelle ait .xviii. foiz la sepmaine,
Esquinance, soit son corps palasin,
De saint Fiacre puist estre pelerin
Et de saint Mor qui par goutes fina,
15 Et a tous mauls soit offert et enclin 221a
Et panduz soit qui ainsi m’assena !
Honteuse mort lui soit briefment prochaine !
Car mon baron m’est trop cruel voisin.
Je n’ose aller en bois, ville ne plaine,
20 Dancer, chanter, manger, boire de vin,
Que le villain, a guise d’un mastin,
Ne m’abbaie, crians, « Que fais tu la ? »
Perdue suis, maudis soit, sy deffin,
Et pandus soit qui ainsi m’assena !
L’envoy
25 Princes, qui a franchise en son demaine,
Se saiges est, ja ne le guerpira.
Vray mari [ai] qui me fait trop de paine,
Et panduz soit qui ainsi m’assena !
[1] Ms. de lavertin