Balade 498 : Povre signe est que d’avoir mal es rains (DCCCXXXIII)
Balade
Povre signe est que d’avoir mal es rains,
Plaindre son doux et devenir gouteux,
Mal es costéz et avoir chaudes mains
Et de sentir quant le temps est pluieux.
5 Telz signes ne valent rien.
Car qui devient tel astronomien
Et de certain [il] scet quant il plouvra
Pert ses amours, toute joye et tout bien :
Jamaiz dame forment ne l’aimera.
10 Car de doleur procedent tous ses plains :
Se plouoir doit, il [de]vient angoisseux.
S’il s’est armé, es lieux ou fu attains
Des cops se deult qui le font dolereux.
Lors le fault vivre du sien
15 Et visiter par le fisicien
Qui medicine ou puison lui donrra.
Lors dit Amours : ― De li cure ne[1] tien
Jamaiz forment dame ne l’aimera.
Seuffre tes maulx, l’en ne veult que gens sains
20 Et qui soient puissans et vertueux,
Juenes, jolis, de toute joye plains,
Trippens, saillans comme est uns escuireux.
Et se l’omme est ancien,
Voist conceiller et soit saint Julien[2],
25 Et le juene non goutteux poursuira,
Car se saint Mort[3] l’agrippe[4] en son lien,
Jamaiz dame forment ne l’aimera. 217b
[1] Ms. te
[2] Ms. Julian
[3] Saint Hilaire corrige en Mor
[4] Ms. la trippe