Balade 427 : Mar vy le jour que je vous regarday (DXL)
Autre Balade[1]
Mar vy le jour que je vous regarday,
Guarite m’est doulx espoir seulement,
La ma doulour ou mon penser garday,
Clivete ainsi mon œil parfaitement :
5 Non aym ou j’aym, il appert clerement
D’or m’ont basty ceste matiere forte,
Tant que vivre ne pourray nullement
Se vo doulceur, dame, ne me conforte.
Eust jamais porté ces maulx que j’ay,
10 A ce nulz homs qu’il peust nullement
Soy deporter du gracieux corps gay
Dont le regart me vint soudainement ?
Certes nennil. A perler morelment,
Chastel aym tant pour trouver seure porte
15 De reconfort, que je muir en tourment
Se vo doulceur, dame, ne me conforte.
De fy vous dy que des or languiray,
Mais[2] j’ay espoir d’avoir allegement.
Se Pité veult plus triste ne seray.
20 Or vous suppli de cuer treshumblement
Que vostre nom et le mien ensement 171b
Vueillés veoir, qui dessus se rapporte,
Ou je mourray par vostre acointement,
Se vo doulceur, dame, ne me conforte.
[1] Jeu de mots sur les noms de Marguerite et d’Eustache Morel, chatelain de Fismes
[2] Saint Hilaire corrige en Mes