Balade 426 : Tresdoulce fleur toute blanche et vermeille (DXXXIX)
Autre Balade
Tresdoulce fleur [toute] blanche et vermeille,
A l’estoc vert [et] a la graynne d’or,
[Qui] au monde n’avéz [pas] vo pareille,
Mais [vous] avéz [un] singulier tresor.
5 Seurté par l’estoc vert
En voz œuvres et en voz fais appert,
Et par le blanc Purté en vous habite,
Par le vermeil Paour vous suit et sert.
Vostre nom est precieux, Marguerite.
10 La grayne d’or est sens, qui vous conseille
De bien garder vostre honneur, et encor
Humilité avecques Biauté veille,
Et vo bonté, pour ce me doing des or
A vous, qui monstre en appert
15 Les biens de soy et non pas en couvert.
Vir[1] a de tel fleur a maint l’odeur prouffite. 171a
Pour ce vous yert mon grief descouvert :
Vostre noms [est] precieux, Marguerite.
Vous vous ouvréz quand li soleil s’esveille,
20 A la clarté monstréz vostre chief sor.
Quant il couche, vous cloéz vostre oreille
Et ne doubtéz leu, penthere ne tor.
Mon cuer pour vous amer pert,
Qui a tousjours a vo douceur s’ahert.
25 Car au jour d’uy n’est fleur de tel merite
Come vous estes. Pour ce tous biens dessert :
Vostre nom est precieux, Marguerite.
[1] Saint Hilaire corrige en Voir