Balade 380 : A vous m’octroy de vray cuer et de bon (XDIII)
Balade
A vous m’octroy de vray cuer et de bon,
Doulce, chantant plus que nulle seraine,
Plaisant a tous, de gracieux renom,
De toute honneur la dame souveraine.
5 Vo maison est toudis de joye plaine. 160d
Si vous suppli, treshumble, belle et bonne,
Recevéz moy : j’ay failli a Perronne[1].
Je ne requier d’amy fors que le nom,
Et si vous aym plus que Paris Helaine,
10 Et si je l’ay, j’aray plus que Jason,
Qui ot Dydo, la noble chastellaine.
Trop sui ferus en l’amoureuse vaine.
Par vo doulçour, tresdoulce Gauteronne,
Recevéz moy, j’ay failli a Perronne.
15 Car sanz amours ne puis faire chanson,
Or suy par vous a la clere fontaine
Ou Narcisus ne trouva garison,
Ainçoiz mouru, et j’encourray tel paine,
Se de vous n’ay retenue certaine.
20 Par vo pité, d’onneur escrips a bonne :
Recevéz moy : j’ay failli a Perronne.
[1] Ms. personne