Balade 284 : Qui bien vouldroit regarder Levitique (CCLXXXVIII)
Balade
Qui bien vouldroit regarder Levitique 63a
Et ce qui fut noncé aux pastoureaulx,
Quant Dieux nasquit, par la voix angelique,
Comment la paix fut destinee a ceaulx
5 Qui volunté aroient bonne en eaulx,
Et aux faisans les Dieu commandemens,
Vin leur promist, let, miel, huile et fromens,
Richesce, enfans, honeur, force et sçavoir.
Le contraire faisons, si qu’en ce temps
10 Nous ne devons ne bien ne paix avoir.
Car envers Dieu sommes foul et inique,
De vilz pechiéz soilliéz plus que pourceaulx,
Sanz lui dobter : car l’un mort, l’autre pique,
Si que li uns n’est a l’autre loyaulx.
15 Pour ce viennent guerres aux desloiaulx,
Qui ne font pas de Dieu les mandemens,
Fors rapiner, destruire povres gens.
De Dieu servir font mal[1] po leur devoir.
Donc, se Dieux est si vrais comme je sens,
20 Nous ne devons ne bien ne paix avoir.
Tous et chascuns a convoiter s’applique
Robes, chevaulx, argent, or et joiaulx,
Estas lever si tresexcessis que
L’en ne congnoist des subgiéz les royaulx.
25 L’orgueil est grans, josnes sont les consaulx,
Povretéz est o les peuples manens,
Qui destruira Orgueil et ses enfens.
Car de ces deux convient l’un decheoir.
Et, puis qu’en mal sommes perseverens,
30 Nous ne devons ne bien ne paix avoir.
L’envoy
Prince, aviséz ces poins et ces tourmens,
Car certains sont de Dieu les jugemens.
Et vueilléz bien ces choses concepvoir.
Admendéz, si facent voz servens
35 Et tous autres, ou je di et m’assens : 63b
Nous ne devons ne bien ne paix avoir.
[1] Ms. malement