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Balade 25 : Qui bien vouldroit justement regarder (XXV)

Balade

                   Qui bien vouldroit justement regarder
                   Les biens de Dieu encontre les mondains,
                   Cure n’aroit de richesce[s] garder,
                   Qui plus fuitives sont que cours de dains.
5                 Ceuls qui les ont sont de tristesce plains,
                   De grant paour qu’on ne leur tolle ou emble.
                   Qu’est ce del mont qui blesce les plus sains ?
                   C’est tout noiant, par ma foy, ce me semble.

                   L’en n’y puet pas sa vie retarder,
10                Au mieulx venir, de .lx. ans ou moins,
                   Dont .xx. ans sont en jonesse gastéz,
                   En doute d’ame et autres perilz mains.
                   Dix ans y a pour tirer a ses mains
                   L’avoir mondain qui a dure s’assemble,
15               Dix ans regner et dix ans estre vains :
                   C’est tout neant, par m foy, ce me semble.

                   Mais des biens Dieu, qui ne puelent tarder
                   A ceuls qui ont vers lui les cuers certains,
                   Se doit chascuns en ce monde farder :
20               Car quant il muert, je suis seurs et certains
                   Qu’il yert jugiéz selon ses faiz humains,
                   Dont mes las cuer et l’esperit me tremble :
                   Penséz y tuit qui du monde estes tains.
                   C’est tout noient, par ma foy, ce me semble.

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !

 

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