Balade 555 : Trop mieulx hochoit ou temps de mon mari (DCCCXCII)
Autre Balade
Trop mieulx hochoit ou temps de mon mari
Et plus souvent Giraudon qu’il ne fait.
Il estoit sers et je dame. A[1] mon cri
Venoit tousjours pour moy poindre de fait.
5 Pour ce le prins, mais trop fort se deffait,
Car sires est et je suis chamberiere. 230d
Ce qu’il faisoit par avant contrefait :
Hurter ne veult plus a mon huis derriere.
Si n’en puis mais si j’ay le cuer marri,
10 Quant son engin en autrui nasse trait
Et un chascun me fait charivari,
Et par son hurt a mon argent atrait.
Ailleurs bat noix et de moy se retrait.
Du sel puis bien saupouldrer ma louviere.
15 Le trou pourra si je n’ay de l’entrait :
Hurter ne veult plus a mon huis derriere.
Haro ! haro ! Prenéz bien garde cy,
Vous qui avéz rachaceux a souhait :
Ne l’espouséz comme j’ay fait, ainsi
20 Dame seréz, quelque gré qu’on en ait.
Perdue suis, jamais n’aray que plait.
L’en ne me met plus poitral ne cuilliere.
J’enrrageray desormais tout a fait :
Hurter ne veult plus a mon huis derriere.
[1] Ms. et a