Balade 348 : Dieux nous monstra, en tant qu’il fu humains (CCCCLVIII)
Autre Balade
Dieux nous monstra, en tant qu’il fu humains,
Que l’en devoit ses amis avancier.
Pour ce avença de ses cousins germains
Jaques et Jehan et autres qu’il ot chier,
5 Qui de gloire sont o lui personnier.
Et pour ce pape Clement
De ses amis mist si treslargement
Et avança par devers court de Romme
Que Clementin y seront longuement.
10 Ainsi les siens doit avancer tout homme.
D’autres seigneurs pourroie nommer mains
Qui leurs amis avancent de legier,
Dont plus améz, honnoréz et plus crains
Sont et seront, et, quant ilz ont mestier,
15 Pour eulz servir doivent querre premier
Leur amis naturelment
Qui par eulz ont eu l’avancement,
Qui de bonté les avanceurs renomme,
Tant que l’en dit par tout communement :
20 Ainsi les siens doit avancer tout homme,
Et certes cilz qui n’ayme ses prouchains
Et son pais fait moult a desprisiser.
Se mal avoit, il en seroit po plaings.
Que lui peuent valoir li estrangier ?
25 Il se vault mieulx en ses amis fier
Que querir estrange gent.
Or soit chascun endroit soy diligent
D’avancer ceulx que bonne fame nomme[1].
Car selon droit et a mon jugement, 153b
30 Ainsi les siens doit avancer tout homme.
[1] Ms. renomme