Balade 23 : Entre les biens et toutes les vertus (XXIII)
Autre Balade
Entre les biens et toutes les vertus 6c
Que princes doit avoir en seignourie,
Il doit faire qu’il soit de tous cremus,
Et ses edits tenus, quant il guerrie,
5 De ses subgiéz, sur le corps et la vie.
Et cilz qui fait ou [qui] dit le contraire
Digne est de mort, se veult le droit retraire.
Car tout se pert par default d’ordonnance,
Et Salemon par son dit nous esclaire :
10 Car riens ne vault tant comme obeissance.
Par obeir est princes soustenus,
Car autrement sires ne seroit mie.
Pour ce, en tous temps, doit son fait mettre sus
Qu’obeiz soit en chascune partie
15 De son pais, et s’aucuns lui obvie,
Pugnir le doit pour donner exemplaire,
Afin que nulz ne s’amorde a ce faire.
Car qui le fait, telle perseverence
Fait maint seigneur et son estat deffaire,
20 Car riens ne vault tant comme obeissance.
Justice en est, les peuples maintenus
En toute paix, l’eglise en est servie,
Dieu aouréz, et lui plaist, au surplus,
Plus c’offrande, obeir, quoy c’on die.
25 Mais nul ne voy qui ne s’en escondie
Sur le deffens du prince. Son affaire
[…][1]
Vault lors trop pis par leur desordonnance.
Dont chascuns puet sçavoir, ne m’en puis taire :
30 Car rien ne vault tant comme obeissance.
L’envoy
Princes, pour Dieu, se nulz fait envaye,
Contre vo gré et sur vostre deffense,
Pugnissiéz l’oy, et de chiere hardie :
Car riens ne vault tant comme obeissance.
[1] Vers manquant