Virelay 20 : Certes jamaiz ne cuidasse (DCCI)
Virelay
Certes jamaiz ne cuidasse
Qu’amour n’eust amant en grace,
Puis qu’il amast loyaument.
Or voy que desloyaument
5 Hayne amer me pourchasse.
Car ce que j’aour me chasse,
Arrier, de sa doulce face
Que j’aim amoureusement,
Et ne soufferroit en place
10 Ou elle fust que j’alasse,
Pour moy plus donner tourment.
Cause eust se je ne l’amasse.
Or l’ain et si se solasse
De mon mal joyeusement
15 Et prent grant esbatement
En la doleur qui m’efface.
Certes, [jamais ne cuidasse.]
Je croy que Dangier me brasse
Ce desdain, afin que face
20 Mon cuer plus destroictement
Croistre en l’amour qui m’enlasse,
Ou pour vir se je laissasse
L’amer, maiz certainement
S’il veult du tout me defface, 188a
25 Car pour deil ne pour menace
Ne lairay acunement
L’amer, maiz plus ardement[1].
Ameray ce qui me casse.
Certes [jamaiz ne cuidasse etc.]
[1] Saint Hilaire corrige en hardemment