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1555-Moult utile Opuscule (Nostradamus) (51-100)

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ne sçavoit plus lieu sacré pour les enterer : & la plus grand part tomboient en phrenesie au   second jour : & ceux ausquelz la phrenesie venoit, les tasches ne venoientpoint : & ceux à qui les tasches venoient, ilz mouroient subitement en parlant sans avoir nulle alteration de bouche, mais apres la mort toute la personne estoit couverte de tasches noires : & ceux qui mouroient avec phrenesie leurs uriles estoient subtiles comme vin blanc : & apres leur deces la moytie de tout le corps estoit de la couleur du ciel rempli de sang violet : & la contagion estoit si violente & maligne, que seulement si lon sapprochoit cinq pas pres d'un qui feusse pestifere, tant qu'il en avoit tous estoient blecez : & plusieurs avoient charbons devant & derriere, & mesmes par toutes les jambes : & ceux qui les avoient derriere la personne leur donnoient une demangeson : & la plus grand part de ceux la eschapoient : mais tous ceux qui les avoient devant n'en eschapoit pas un. Feurent peuz qui eussent les apparences derriere les oreilles : & feut au commencement, & vivoient jusques à six jours : & j'estois esbahy qu'ilz mouroient plustost au sixieme que au septieme jour, sinon pour cause de la tyrannie de la ma-

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ladie : & vers le commencement & le millieu n'en eschappoit pas un : les saignees, les medicamens cordiaux, catartiques, ne autres n'avoient non plus d'efficace que rien : la tyriaque d'Andromachus composé justement au vray n'avoit lieu : la fureur de la maladie estoit si enflamee, quil n'en eschappat pas un : quand on avoit fait la visitation par toute la cité, & jette hors les pestiferes, le lendemain en y avoit plus que au paravant : & ne trouva on medicament au monde qui feusse plus preservatif de peste qu'estoit ceste composition : & tous ceux qui en portoient & tenoient à la bouche estoient preservez : & devers la fin on trouva par une experience manifeste que cecy preserva un monde de la contagion : & combien que le fait n'appartient à la matiere de quoy nous parlons, si est ce qu'il n'a pas esté estrange raison d'avoir raconté le secours quil nous a fait en temps pestilentieux : car celle peste que feut lors, estoit tant maligne, que cestoit chose espouventable : plusieurs affermoient que cestoit punition divine : car à une lieue tout à l'entour ny avoit que bonne santé : & toute la ville estoit tant infecte, que seulement du seul regard que faisoit celuy qui estoit contaminé venoit subitement don-

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ner infection à un autre : les vivres estoient en abondance & de toute sorte presque à vil pris : mais la mort estoit tant subite effreneement que le pere ne tenoit compte de son enfant : sont estes plusieurs qui ont abandonnes leurs femmes & enfants quandilz cognoissoient qu'ilz estoient frappes de la peste. Plusieurs entaches de peste par phrenesie se sont jettez dens les puiz : d'autres se sont precipitez de leurs fenestres en bas sus le pavé : d'autres qui avoient le charbon derriere l'espaule, & devant la mamelle leur venoit une saignee du nez qui duroit nuict & jour violentement, qui mouroient : les femmes enceintes venoient avortir, & au bout de quatre jours mouroient : & trouvoit on que l'enfant mouroit subitement, & le luy trouvoit on tasché tout le corps d'une couleur violete, comme si le sang eut esté espandu par tout le corps.   Au brief parler la desolation estoit si grande, que avec l'or & l'argent à la main souventesfoys mouroit on par faute d'un verre d'eau : & si je venois ordonner quelque medicament pour ceux qui estoient blecez, lon le apportoit la : & estoit administré povrement, tant que plusieurs mouroient le morceau à la bouche.Entre les choses admirables que je pen-

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se d'avoir veu : c'est que j'ay veu une femme que ce pendant que je l'allis veoir, & en l'appellant par la fenestre, me respondre & me rendre response de ce que je luy disois, sortir à la fenestre qu'elle mesme toute seule se cousoit le linceul sur sa personne commençant aux piedz, venir les alabres que nous disons en nostre langue Provençale qui portent & ensevelissent les pestiferes, entrer dens la maison de ceste femme, & la trouver morte & couchee au milieu de la maison avec son suere demy cousu ; & cela fut à trois ou quatre parts à la ville : & de l'une moymesme je l'ay veu :   eusse voluntiers raconte d'avantaige tout le fait de la pestilence que avint à ladite ville : mais ce seroit rendre nostre labeur confus : & vous veulx escrire une composition d'une pouldre de violete, qui est d'une bonne odeur, & si la faites faire comme je vous mets par escrit, la trouveres fort aggreable : car nostre composition de roses le rend fort suave.

Pour faire pouldre de violete.     CHAP. IX.

REcipe hyris Florentiæ libre .j. Calamiaromatici Z.ij. Rosarum Z.iiij. Coriandri crudi Z.ij. Ligni aloens Z.j. Sansuc-

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ci Z.j. Petites orenges seiches Z.j. semis, Storacis calamitæ Z.x. Ladani Z.vj. Trocis de roses Z.ij. Lavendulae Î .iiij. Gariofilorum Z.ij. Foliorum lauri Î. semis. Ciperi Z.ij. misce, fiat puluis. Le tout meslé & bien pulverise soit faite pouldre subtile : & puis y mettre de musc & ambre gris, de chacun demy drachme : que pourres dire que aures d'une pouldre que sera d'une senteur amyable : mais que soit faite comme j'escris : & s'il vous semble que apres que la pouldre sera faite que son odeur soit trop fort ou violent, y pourres adjouster encores de hyris de Florence, ce que bon vous semblera.

Pour faire une paste laquelle sera d'une odeur durant longuement, laquelle est fort propre & decente pour paster les pommes de senteur, ou pour faire des patinostres : pour cause que à toutes mixtions odorantes y entre de roses : & c'est la chose qui au commencement luy donne la bonne odeur : & aussi pour cause de sa substance subtile & rare, il la pert facilement : mais moyennant cest composition une

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pomme de senteur, ou patinostres de senteurs gardent longuement la suavité de leur odeur : mais celle ne se peut fait qu'une fois l'an.CHAP. X.

PRenes de roses rouges incarnees, desquelles que vous vouldres qui soient nettes & mondees le nombre de cinq à six cents tant du plus que du moins : & faites boullir d'eau la quantité que vous cognoistres qui sera suffisante pour les cuyre : & quand l'eau sera fort bouillante, vous mettres les roses dedens, & leurs feres prendre cinq ou six ebullititions : & puis les mettres dens un pot de terre tout neuf, & les laires la par l'espace de vingtquatre heures : & le lendemain les feres chaufer, & le serreres fort avec un pressoir le plus fort que vous pourres, tant que toute la substance en sorte dehors, quil ny demeure que les roses fort seiches : puis prendres ceste eau, & la mettres dens une paelle, & la feres boullir a petit feu, a la fin & au commencement asses gros, pour cause que l'humidité se consume : & vers la fin quand vous cognoistres quil viendra a peu, le remuer avec un baston : & quand vous verres qu'il sera asses espes comme miel cuit, vous le mettres

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dens une escuelle de terre vernisse, & le tiendres au soleil par quelques jours : & de ceste composicion simple ist une odeur suave, qui dure longuement, & pour paster les pommes de senteur, & luy rend meilleure paste que celles qui se pastent avec la gomme dragant infusee en eaue rose.

Autre annotation pour composer pommes de senteur.     CHAP. XI.

POurce qui sont este plusieurs qui ont fait & composé des pommes de senteurs, quiles fait d'une phantasie, qui d'une autre : je dis icy qu'il faut imiter le souverain peintre Zeusis Heracleotes, qu'apres qu'il eut prins & imaginé dens son cerveau la beaute de plusieurs jeunes vierges, il print de l'une le nes, de l'autre la bouche, & de l'autre les joues, & des autres, ce que bon luy sembloit : & apres quil eut bien redigé dens son cerveau, il en feit une de toutes qui surpassoit Heleine en beauté, portant le nom : & quiconques l'alloit veoir payoit une piece d'argent : ainsi ceux qui veulent faire une bonne pomme de senteur, il faut prendre des drogues les plus odorantes en suavité d'odeur pour en faire une masse qui soit aggreable, & longuement durant : car autrement ce ne seroit

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que un corps sans ame : ne aussi y mettre des drogues qui ont l'odeur trop forte & penetrante : car cela seroit rejecté, & donneroit grieveté à la teste : & feroit esmouvoir aux femmes leur matrice : mais ceste composition qui sensuit est fort amiable, & d'une odeur fort durable, & en peu de musc a excellente suavité.

Recipe Ladani purissimi Z Ij. Storacis calamitici, Assæ odoriferæ, que nous appellons benjoin Ann. Z.j. Trocis de roses Z.s. Pouldre de violete Z.j. Ambre & musc de chascun demy drachme. puis le tout soit pulverisé & pasté avec la susdite mixtion de roses : & soit faite paste fort malaxee par l'espace d'une heure : & aures d'une pomme de la plus souveraine senteur, & la plus durable qui se puisse faire au monde : & ceux qui entendent la façon de cecy la loueront grandement : car ilz sont este plusieurs qui mettoient de sandal blanc, ou citrin que ce n'est chose qui vaille : & plusieurs autres drogues inutiles qui sentoient plus drogues medicinales ou espiceries que bonne odeur : mais il est de bon à pardonner à fourvoier, qui mestoit par escrit ce qu'il ne sçavoit, & n'avoit pas experimente : car il a mis des choses qui n'ont (en matiere de decoration) ne rime ne rai

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son : mais aussi avises vous que le ladanum soit bon quil ne soit pas sophistique, & quil soit de celuy qye raconte Herodote dens sa muse Thalia, qui est le troisieme livre, que lon le cuillit en Arabie la felice, à la barbe des boucz : moymesmes il y a trois ans que je cherchois par toute la cite de Gennes, & en portis pour l'excellence de luy demye livre qui estoit de la barbe que au pays d'Arabie le cuillent par le ventre des chevres & ouailles, comme en Provence l'on fait collection de l'œssopus humida : & par ainsi si le ladanum est bon qu'il ne soit pas adulteré, vous faires des pommes, que nonobstant la bonne odeur qu'elles auront, si est ce que en temps pestilent, ou qui court quelque maladie dangereuse en porter sus soy preserve grandement de mauvais air, & resjouyt la personne, conforte le cœur & le cerveau, relieve de pasmoyson : & retourne le cœur de son defailliment : & son odeur est tant exquise, que de tant plus que vous l'approches du nez, tant plus vous est l'odeur aggreable : & à un personnaige qui tomberoit du mal epillentique, il conforte le cerveau en si bonne preservation que sil tomboit une foys le moys, il ne tomberoit de trois moys une foys.

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Pour faire autres pommes de senteurs non guieres moindres que les premieres.CHAP. XII.

REcipe ladani purissimi Z.iiij. Storacis calamitæ Z.ij. Benjoin Z.j. Roris cyriaci qui est la manne ou rosee que monte quand on distille l'huylle de benjoin Z.ij. yris Florentiæ Z.iij. Gariofili Z j. s. Calami aromatici, Sansussi. Ann. Z.iij. Trocis de roses de nostre description Z.j. soit faite de tout pouldre, & avecques gomme dragant infusee en eau rose, & à la residence qui est au fond du sac des roses, Ambre Î .ij. Musci Z. semis, encores soit le tout fort malaxe avec le pestel qui soit un peu chault, y adjoustant de l'estorax liquide : & soient faites pommes de la grosseur que bon vous semblera.Et notez que de la residence qui est la lye qui se treuve dens la fiolle de verre, ou est le suc des roses qu'est un souverain simple pour mettre aux pommes de senteurs, & de ceste paste pouves en user pour faire des patinostres avec de molles.

Pouldre pour nettoyer & emblanchir les dentz, & rendre l'haleine doulce & souefve, & en petits de jours net

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toie les dentz, & les rend blanches comme yvoirre pour noires & rousses quelles soient.      CHAP. XIII.

REcipe christalli, lapidis silicis, marmoris albi, vitri, salis gemmæ usti Ann. Z.iij. Ossis sepiæ, conchillæ marinæ combustæ Ann. Z.ij. Margaritarum quinque fragmentorum Ann. Z.s. Lapidis fluviatilis candidi, que sont de petits cailloux blancs. Z.ij. ambre Î .j. musci G .xxij. mesle fort soit fait de tout pouldre bien subtile sus le marbre du peintre, & frottes en les dentz souvent : & prendres un peu du miel rosat en froter legierement la ou les dentz sont descharnees : & en peu de jours verres la chair croistre, & les dentz manifestement emblanchir.

Un'autre façon plus excellente pour nettoyer les dentz mesmes ceux qui sont fort pourries & corrompues : car si la rouilleure y est de long temps, il est impossible que les dents s'emblanchissent : & par cecy vous verres manifestement une prompte efficace.CHAP. XIIII.

PRenes d'argille de couleur celeste de celle que cognoistres que quand les

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tuilles sont cuictz ilz sont blancz, & en prendres la quantite que vous vouldres, & la pastes fort par un long temps, qu'elle sur tout soit bien nette & purgee de le grane : & quand luy aures donne sa paste bonne, en feres de petites pieces longuetes rondes en la façon et forme que vous voyes, & les feres seicher au soleil : & quand ilz seront bien seiches, les faires cuyre au four ou l'on cuyt les potz de terre ou les mettres sus une platine de fer, ou sus une tuylle, ou bricque, & la mettres au feu du mareschal, & la les souffleres par l'espace de demy quart d'heure : & seront cuitz la aussi perfaitement, que s'ilz avoient demeureeztrois jours au four, & puis quand ilz seront bien cuitz, vous feres d'une eaue qui sensuyt, & les y tremperes dedans : & pource que la terre cuitte nouvellement boira, celle eaue que prendra gardera son odeur intrinsequement : & toutesfoys que vous vouldres nettoyer les dentz, cecy leur ostera la roilleure, & la pourriture, & la puanteur, & fera sentir bon toute la bouche tout un jour : & en continuant les rendra blanches comme yvoirre, pour noires que elles soient : & seroit bon aussi qu'ilz feus-

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sent mouillez en aubin d'œufz (apres que par plusieurs foys ilz auront leur eau de senteur) pour y mettre une feuille d'or pour mieux les decorer.

S'ensuyt l'eaue de senteurs pour arrouser noz formes, ou petites formules qui sont comme suppositoires.CHAP. XV.

PRenes de hyris de Florence quatre onces, roses seiches incarneez une once, de girofles une once, de ciperi six drachmes, de canelle une drachme, calami aromatici demy once, de lavande une drachme descorce d'orenge deux drachmes, storacis une once, d'ambre gris une drachme, du musc demye drachme : le tout soit bien pulverisé, & soit mis dens une fiolle de verre avecques de bonne eaue rose, & d'eaue de naphe, laquelle se fait de fleurs d'orenges, limons, citrons tous pesle meslé : mais plus d'orenge de chescune de ces deux une livre de seize onces : & le lairres la dedens par lespace de quatre jours : & puis en prendres dens un verre qui soit plus que demy,mais que la verses dens le verre le broulleres fort en agitant la fiolle : & puis quand vous en aures mis dens le verre ce que

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bon vous semblera, vous y tremperes dedens vos formules par l'espace d'une heure, ou plus, ou moins, ainsi qu'il vous semblera : & faites que quand tremperont, que le verre soit bien couvert quil ne sesvente : & apres qu'ilz auront bien beuz, les doreres le tout, ou la moytie, tout ainsi que bon vous semblera : & puis vous nettoyeres les dentz : & apres pour laver la rouilleure que les formules auront fait, vous prendres le reste de l'eaue qui est demeuree dens la fiolle, ou le flasque, & la passeres par une chausse tout ainsi que lon passe le vin Hippocratique par la premiere fois exprimant fort le fond de la chausse, à fin que toute lodeur soit coullee avec l'eau : & puis coulleres l'eaue tant souvent que vous cognoistres, jusques a ce quelle soit claire : & de ceste eaue en pourres user en plusieurs sortes pour bonnes senteurs, ou pour le visaige, ou pour les mains, ou la barbe, ou laver la bouche.

Et notes que de ceste eaue, mais qu'elle soit coullee bien subtilement, sen fait un fard que dens trois jours une face brune vient blanche, non comprinse une souveraine odeur qui rend à toute la personne.      CHAP. XVI.

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PRenes de ceruse lavee par plusieurs foys en eaue rosse iiij. Z. & la feres au marbre du peintre fort broyer, & en prendres une once, & la dissouldres en six onces de ladite eaue, & chaildement en laveres le visaige par lespace d'une heure : & puis lessuyeres avec une esponge : & cela continueres quelques jours que vous verres le visaige changer de couleur, & acquerir une naifve & naturelle beaulté, sans que lon cognoisse rien a la face sinon une subtiliation de peau. Et la pouldre qui est demeurée au fond de la chausse la ou il a coulé n'est pas a dejecter : car nonobstant que l'eaue rose & naffe en passant souvent nont pas du tout attiré la vertu de lodeur quil n'y en soit demeuré quelque peu : par quoy elle est bonne pour parfumer & en mettre en plusieurs usaiges.

Pour faire huylle de senteur qu'il n'est possible en tout l'universel monde, ne en toute la faculté de medicine en faire qui soit de plus excellente & souveraine senteur qu'est cestuy cy.CHAP. XVII.

ET cestuy huylle est de ceux que les Roys anciens Barbares usoient en

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leurs senteurs les plus exquises : que nonobstant les vertus quil a par le moyen de son odeur, si est ce qu'une seulle goutte ou plus ou moins, mise dens la matrice de la femme sterile luy vient a escaufer & adapter la matrice par telle façon, quelle indubitablement vient estre enceinte, pour peu de vertu que l'home aye, en mettant bien peu sus la ballane donne vertu non pareille à l'home vieulx & impotent à l'acte venerée les eschaufant exterieurement sans blecer nature nullement : mais qui n'en vouldra que user tant seulement que pour son odeur, une seulle goutte mise ou à la femme aux temples, & a l'home a la barbe, il rendra une senteur tant grande & tant exquise, que seullement en passant par la rue, on la sentira : & l'odeur demeurera plus de dix jours entiers : vray est quelle est chere, mais son efficace est tant digne d'une odeur incomparable, que vient a chasser tout air maulvais & estrange, & vient a reconcilier l'amour entre deux personnaiges, moyennant labeuvande amoureuse qui sensuit apres : que les anciens tant Grecs, que Latins nommoient poculum amatorium ou philtrum : que quicunques laura fait faire, ne vouldroit pour rien du monde quil fut a

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faire : mais avises sur tout quil soit bien fait, & qu'il ny aye faute de rien.Sensuit la composition.

PRenes Ambre gris occidental douze onces, ou plus, ou moyns (ne vous estonnes sil y en faut tant : car l'enfant quil vous produyra vous sublevera du tout) du musc oriental qui soit bon par excellence de couleur rousse onces quatre, ou peu ou moins, gyrofles bons & pulverises demy livre, linterieur de la canelle la plus fine quil soit, quatre onces, hyris de Florence deux onces, spicæ nardi une once, lignum aloes fin demy livre : le tout soit meslé ensemble & fort maceré, & tout mis en pouldre : & puis le mettre dedens une cornue petite selon la quantite que vous en vouldres faire : & mettres ladite cornue dens une olle ou pot de terre, & si mettres de cendres dedens ledit pot qui soient cendres passées : & feres que ladite cornue soit jusqu'au col ensevelie : & que le pot ou la cornue qui est dedens soit basti sus un fourneau fait expressement : quand le fourneau sera bien sec, mettres le receptoire ou matras qui soit bien luté avec argille bien batue. & puis mettes le feu au fourneau, & faites que soit bien petit feu au commencement, en continant : & quand

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sera vers la fin, faites le feu un peu plus fort, tant quil soit tout distillé : & en feres separation de trois ou quatre : au commencement sortira huylle qui sera noir, mais d'une senteur tant vive, souefve & penetrante, qu'il n'est possible de trouver liqueur, ne baulme naturel, ne artificiel qui soit equiparable à cest huylle, & quand sera devers la fin, faites asses bon feu : mais gardes quil ne brusle, non point quil eusse pour cela estrange odeur, nenny : mais ce que demeurera au fond apres quil ne distillera plus, est dautant grande estimation comme l'huylle : car du residu qui est au fond de la cornue est une mixtion pour faire ou poudres de senteurs, ou pommes, ou patinostres, ou autres compositions dignes a porter à Roys, ou à autres grandz princes & seigneurs : & vers le milieu changeres le receptaire se bon vous semble : ou sinon, en tireres un huylle tout dune venue. & sil vous fache de le faire distiller par une cornue, faites le distiller par un alembic de verre qui soit petit, que   quand toutes les matieres seront dedens, que l'alembic soit a demi plein : pour cause que si bouilloit, quil ne versat par dessus, & le feres distiller jusques a ce quil n'y demeure que les feces, lesquelles ont autant ou plus d'ef

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ficace que l'huylle en odeurs, ou a perfumer gantz, & a faire quelque parfum royal ne se peut trouver senteur soit elle simple, ou composee semblable à ceste cy.

Pour composer au vray le poculum amatorium ad Venerem, duquel usoient les anciens au fait d'amour.CHAP. XVIII.

LA façon pour faire les bevandes amoureuses que communement les Grecz appelloient philtra, & les Latins poculum amatorium : que quand un personnaige en avoit jeté d'une bouche en l'autre, lon perissoit du mal d'amours, tant que le personnaige qui longuement le tenoit a la bouche, sil ne le jetoit à certaine heure, il mouroit tout effrené, sil ne jouissoit du personnaige quil pretendoit : & fut premierement inventee par Medee : de semblable comme cestuy cy, en mourut le poete Lucretius, & ceste bevande a tant de vertu & d'efficace, que si un home en avoit un peu à la bouche, & durant quil la tient à la bouche en baisant une femme, ou femme luy, & se jetant de cecy meslé avec la salive, & luy en mettant dens la bouche : cela tout soudain luy cause un feu, non point feu, febricitant naiant ne soif, ne chaud, mais le

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cœur luy brusle d'accomplir l'effect amoureux, & non poit en autre, sinon que à celuy ou celle qui luy donne le baiser, luy jettant dens la bouche, & l'amour à ces deux demeure tant longuement & inviolable, que l'un & l'autre ne peut durer sans estre ensemble : & si on venoit separer l'amour, tel amour quelque foys par lors que la grand fervente amour estoit convertie en fureur : lors l'on estoit constreint de faire l'Amuletum Veneris, que nous disons breu d'amours, avec l'oyseau que nous disons cauda tremula, qui n'apparoist que l'hyver : plusieurs qui usoient de la sainte magie le sçavoient faire : comme fut Diotima celle qui endotrina Socrates a l'occulte philosophie & usa au temps des sa jeunesse de ceste beuvande amoureuse, & en sa vieillesse en voulant user aux jeunes les venoit plustost a fasciner ou charmer : mais cestuy cy qui s'ensuit tient une manifeste vertu, a faire l'attraction de son semblable qui constreint la femme ou pucelle de s'abandonner, & gouster ce que par conjecture artificielle elle vient a imaginer : mais gardes d'en user en maulvaises fins, que ne le tenies guieres dens la bouche, que vous ne l'emplies : car il vous pourroit prejudicier : mais il fault que vous le portes dens une

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bien petite fiolle de verre : & quand vous seres pres du personnaige la ou vous le vouldres jetter mettes en lors en la bouche : & le luy jettes dedens en la baisant. Le poëte (& la façon de la composition est comme il sensuit) Lucretius à son quatriesme livre demonstre en avoir usé, disant : Affligunt Amicle corpus iungúntque : salivas Oris, & inspirant pressentes dentibus ora.Il me semble quil ne sera pas aliene ne estrange à nostre institution, si je viens a descrire comme on les faisoit : & nonobstant que aulcuns ne trouveront bon que la recepte soit icy inseree, combien vrayment que encores par nully que l'on saiche n'a esté encores mise par escrit : nonobstant que par l'occulte philosophie qui se faisoit par les poisons deffendue du temps de Nerva, Traianus, Adrianus : comme plus amplement Apuleius philosophe Platonique en l'apologie qu'il a fait contre Emylianus, & fait quelque umbraigeuse mention : mais pour ne sortir hors de noz limites, nous descrirons la plus principale façon qu'il se faisoit, que despuis l'invention de Medee alla par toute Thessalie, ou les femmes en usoient fort.

PRenes trois pommes de mandragore & les alles cuillir tout incontinent que

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verres le soleil lever, & les enveloppes dens les feuilles de verbene, & dens la racine de molly herbe, & les laisses jusques à l'endemain matin à la serene : & puis prendres de lapidis magnetici de la partie ou elle refuse le fer, ou la façon se cognoist au quadrant, le poix de six grains, qui soit pulverisé sus le marbre le plus subtilement qui se pourra, l'arrosant quelque peu avec le suc de la pomme de mandragore : puis prendres le sang de sept passereaulx masles seignez par l'esle senestre, d'ambre gris le poix de 57. grains d'orge, musc le poix de sept grains, le dedens de la meilleure canelle qui se pourra trouver le poix de 377. grains d'orge, gyrofle & lignum aloes fin le poix de trois deniers, du pourpre poisson de chascune branche un oieiter, qui soit confit & condit en miel, macis le poix de vingt un grain, de calamus odoratus le poix de cinq cents grains, de racine de lyris Illirica ou esclavonie le poix de sept cents grains, racinæ apii risus 31. grain, du vin cretique au double du poix du tout, sucre finissime le poix de sent cents grains, qui sont environ plus d'une once : & le tout soit mis ensemble & bien pulverisé, & maceré dens un mortier de marbre avec pestel de bois, & cuilli avec une cuillere d'ar-

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gent : & le mettres dens un vaisseau de verre, & le feres bouillir sur le feu jusques quil reviendra à la quantité du succre fait comme syrop, ou julet : & gardes sur tout qu'il ne soit feu de saulx : & apres qu'il aura cuit, exprimeres soigneusement le tout, & fort exprimé : & le mettres dens un vaisseau d'or, ou d'argent, ou de verre : & quand en vouldres user, mettes en dens la bouche bien petit, comme seroit le poix de demy escu, & encore que vous le avalles, ne vous peult endaumaiger en rien : pour veu que si vous ne trouves le personnaige pour le traiecter, ne failles ce jour mesmes d'accomplir à Venus, la ou bon vous semblera : car l'augmentation qu'il fait a procreer la semence, mont au cerveau, & cause une fureur qui s'appelle effrenee amour : & a d'autres vertus grandes pour resjouyr la personne : mais qu'il feut fait sans le lapis magneticus, que sont incomparables : mais pour avoir vertu & efficace pour la consecration de Venus est necessaire que la pierre y soit : car par sa vertu la mandragore fait excitant la vertu de la semence genitale expulsive ostant l'apii risus.     Et notes si un personnaige marié ensemble que l'amour de tieulx fut froide, & y eut quelque divorce ensemble

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moyennant par le default de l'un ou de lautre, mesmes de l'home : qui la plus grand part est attainct de la imperfection que la femme n'a pas, en y adjoustant des feces l'huylle de lambre gris le poix de 31. grain dissoulu en sang de colombe blanche & mixtioné avec un peu de philtre amuleti, que vient a deschasser toute hayne & rancheur, pour veu qui ne feut à femme effrenee & enragee : qui de sa nature est maligne, car cecy la pourroit pacifier par peu de jours : mais à la fin elle seroit tousjours enclinee à sa mauvaise malignité, mesmes quand elle est procedee de parentz mauvais pleins d'occulte malice : & seroit bien possible que quelques uns de l'estude de la philosophie Platonique qui voudront iuger cecy pour frivole : mais s'ilz avisent bien toutes les raisons trouveront cecy estre eschappé & issu de l'eschole, æ, æ, que pleut au souverain soleil, qui est la vraye lumiere de Dieu, que nul ne fut si fardi de vouloir entreprendre a le faire, or misque par contraincte amtrimoniale :car pour en user d'amour frau dulente & libidineuse ce seroit mal user de son sçavoir.

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Autre maniere de savon muscat pour la barbe, qui peult servir pour les seigneurs, qui est de bonne odeur.CHAP. XX.

PRenes de savon de Gayete, ou autre le plus blanc que pourres demy livre, rascles le avec un coutteau : puis quand il sera tout rasclé, prenes de hyris de Florence mis en pouldre bien subtile deux onces & demye, calami aromatici, sansucci de chascun six drachmes, de roses seiches demy once, de gyrofles demy once, coriandre non preparé Z. j. de lavende, de feuille de laurier, de chascun une drachme & demye, de storax calamitæ Z. iij. de tout soit faite pouldre subtile, & paster avec le savon rasclé, & avoir du musc, & d'ambre gris, de chascun dix grains : & les destremper en eau rose, & faire de pommes de savon qui sont souverainement bonnes pour laver la barbe : si voules que la face soit lavee, faites que en la pastant y mettes d'huylle d'amandes doulces quelque peu comme le poix d'une once ou environ, & alors s'adoulcira mieulx, & rendra toute la face plus lenitive sans tyrer : pource que plusieurs seroient curieux pour sçavoir la façon du savon commun, pour que c'est cho

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se mechanique le lairrons ; nonobstant que en plusieurs contrees ou l'huylle est en grand   requeste, le savon ne se peult faire, car la principale matiere diceluy est l'huille, & les feces. & du savon aussi se fait une matiere, que les orfevres en default de bourrax en peuvent user autant facilement comment de la meilleure chrysocolle, que eux appellent bourrax : ou la description d'iceluy est inseree plus bas : pource que le dit bourrax est une des matieres principales pour decorer & emblanchir la face, nous a semblé bon la mettre par escrit : & tous ces bavars trompeurs & menteurs alchimistes qui ont laisse par escrit la façon pour faire le bourrax n'ont jamais sceu quelle estoit la principalle matiere d'iceluy : car jamais lalun, ou trestous se sont fondez n'appartenoit jamais rien au bourrax.Et pour satisfaire à plusieurs qui auroient fantasie de sçavoir que cause c'est, & la matiere principale : & cest chose bien facile a croyre : car la principale matiere du bourrax ce n'est autre chose que les lexives, ou capitellum que nomment messieurs les abuseurs.     Et aussi la matiere principalle du savon c'est la lexive, ou celuy fait de solde, de quoy on fait le verre, & de tartre calcine, que lon dit cendres grivellees,

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ou clavellees : parquoy si vous voules faire le vray bourrax à perfection, le feres ainsi quil s'ensuit.

Pour faire Bourrax artificiel clayr comme sucre candi.     CHAP. XXI.

PRenes de savon dur de Gayette, ou autre deux ou trois livres, ou ce quil vous plairra : & le mettes en pieces menues : & puis les mettes dens un pot de terre tout neuf, & le faites boullir avec demy livre de beurre de vache : & quand vous verres qu'il sera presques bruslé, tournes y jetter de beurre quil flambera, & que le beurre soit tout bruslé : & que le tout viendra comme noyr : & apres que le tout sera bien bruslé, vous prendres cela, & le feres mettre en pouldre subtile : & le dissouldres avec du lait de chievre, ou de vache : & quand sera bien dissoult, le feres bouillir audit lait trois ou quatre ebullitions : & puis le laisseres un peu reposer : & osteres l'escume qui est par dessus, que nest autre chose que lait : & la reste mettres dens un pot de terre tout neuf : & y mettres dedens quelques petites branches de roseau, ou de bois de sapin sec, à fin qu'il se condisse comme le sucre candi, & le laisseres une nuict ou deux à la serene, ou en quelque lieu bien froid : car si

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le vent de bise tire celle nuict que vous l'aures mis, le trouveres tout condit comme glace : possible quil ne sera pas si blanc : mais quand a l'operation, il sauldra facilement tous metaulx mesmes l'or & l'argent.Et ne vous esbahisses si chose tant vile, comme est le savon, est le principal fondement, & la pricipale matiere du bourrax : car moy mesmes avant que y avenir ay fait grande despense a le faire : & maintenant que j'ay trouvé une des matieres pour le faire, est devenu à vil pris, que facheroit a prendre la peine a le vouloir faire : & a tant lairrons de parler du bourrax, & reviendrons a poursuyvre le vray embellissement de la face.

La forme pour faire un eau distillee pour emblanchir & illustrer parfaitement la face.     CHAP. XXII.

CEste eaue icy est de si grande vertu, que non seulement elle donne lustre à la face, mais elle destruit les tasches, les couvrissant d'une naifve blancheur, sans gaster ne tirer la peau, la subtiliant & adoulcissant, tenant sa blancheur une longue saison : & oste les lentilles, fait changer de couleur aux couperosez, pallist la face de ceux qui sont menacez de lepre, garde que

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les pustules ne naissent à la face, fait le visaige vieulx apparoistre jeusne, conserve le cuyr en sa parfaite blancheur & integrité, garde le poil au milieu du front ne naistre, oi mis à femme maligne & malicieuse : car à celle le poil du front descend fort bas : & les veines du front sont fort apparentes : à celles la l'eau ne preserveroit pas de croistre le poil : mais quant à la blancheur seroit d'une grande eficace, & rend son effect si subite, qu'en peu de jours illustre la face comme cas miraculeux pour le moins farinant bien peu.

PRenes ceruse Venitienne demy livre, litharge d'argent du bon quatre onces, le tout mesles ensemble, & le faites boullir avec du vin aigre blanc qu'il ne soit guieres fort dens une poualle que la quantité du vin aigre soit quatre livres & demye : & quand il aura boully jusques que de quatre parts une demye soit consumee : & puis le osteres du feu, & le feres distiller par le feltre : & quand il sera tout distillé, prendres ladite distillation, & la mettres dens une fiolle de verre : & aures de rasclure de nacre, de porceleines petites des blanches conquassees grossement, de chascune le poix d'une once & demye, de bourrax fin et cristallin une once, de fi-

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gues verdes d'un figuier saulvaige le nombre de xij. que soient rompues avec leur laict, de racine d'hyris fin de Florence bien pulverisé demye livre, de gersa serpentaria faite en forme d'amydon quatre onces, de roses blanches recentes trois centz, six limons divises en quatre parts, fleurs de lys quatre onces, succi sempervinæ une livre & demye, ceruse de Venise bien lavee en eau rose demy livre, fleurs de febves demy livre : le tout soit distillé par alembic de verre : ou en deffaut d'alembic de verre soit mis dens une fiolle de verre : & puis mise dens un rosaire de plomb : & puis distillee : & en separer quatre eaues, ou les mettre toutes ensemble.

Mais il faut entendre, que si vous faites separation de la derniere, elle a grande vertu & efficace pour destruire toutes tasches ou pannes du visaiges : & vient a offusquer les caratheres, que on fait les morbilles à la face des premiers ans.

La premiere dissoulte avec un peu de ceruse preparee, comme dessus est escrit, est souveraine pour emblanchir la face : & toute seule mise durant quatre jours continues rend une splendeur au visaige que la mere vient à ressembler la fille : & au continuer lon diroit que la mere est sœur de la fille.

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La seconde ou la tierce vient tant subitement offusquer les lentilles de la face, pourveu qu'il ne demeure guieres au soleil, quefait perdre la cognoissance, tant noble beauté fait apparoir.

Item pour effacer en peu de temps une cicatrice, qui ne soit guieres apparente prendres de sal gemme le poix de demie once, d'eaue rose six onces : & la feres boullir dens un petit tupin de terre cinq ou six ebullitions : & puis prendres un peu de la tierce eaue distillee, comme quatre ou cinq goutes, de cest eau ou le sal gemme a bouli trois gouttes tant du plus que du moins, & mesleres le tout ensemble dens la paulme de la main : & avec le doigt le mesleres : & en mettres la ou il vous plaira : & verres en peu de jours les concavites des cicatrices se reunir, & plus n'apparoistre.Vray est, que si lesdites cicatrices avenues par le moyen de morbilles à quelque personaige qui fut de moyen eage : & qu'elles feussent par trop apparentes, veritablement ceste eaue ne premiere, ne derniere n'auroit aucune efficace, ou bien peu, sinon que le personnaige fut de complexion sanguine, ou phlegmatique, alors pour la mollesse du cuir cecy a grande vertu & efficace.

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Pour faire au vray le laict virginal, qui est nombré entre les applications qui se font tant pour emblanchir la face, que pour oster les macules du visaige.CHAP. XXIII.

COmbien que sont esté plusieurs, qui lont mis par escrit, & luy ont attribué plusieurs vertus quil n'a pas : car mis à la face il fait un peu le farineux : ce que ne fault que fard aucun aye : & j'ay plusieurs livres en la faculté de medicine tant anciens que modernes, tant Grecz, Latins que Barbares, tant que mon pouvoir s'est peu estendre : & de tous ceux qui ont escrit pour la decoration du visaige, pour nie rien omettre ont escrit plusieurs choses : & presque un chacun a laissé par escrit le laict virginal : mais à ce que je voy, ilz n'en feirent jamais, ny le fournier à tout son four ne sçait qu'il a fait : & il ne parle que par ouyr dire : mais la vraye façon d'iceluy est comme il sensuit, encores que quelquun qui ne se peut tenir de mesdire dira que ce n'est pas grand cas : je le confesse, toutesfois sera quelquun qui prendra plaisir de sçavoir au vray comme il se fait.

PRenes de litharge d'argent qui soit bien subtilement pulverisé six onces

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& faites le boullir dens une ponasse avec une livre de vin aigre blanc le plus fort qui se pourra trouver : & le feres boullir jusques que de six parts une soit consumee ; & puis le osteres du feu : & le laisseres un peu reposer jusques à ce quil se soit clarifié : & puis le feres distiller par un feustre à deux langues : & ce qui distillera mettres dens une petite fiole de verre.

Et puis prendres de sel gemme, ou d'autre sel le poix de demie once, & le feres boullir avec demy livre d'eau rose, jusques que des six parts une soit consumee : & puis mettres ceste eau à part dens une autre fiolle : & quand il vous plaira d'en user pour pallier quelque lieu du corps, mesmes de la face, prendres deux ou trois gouttes de la premiere decoction qui est faite du vin aigre, & prendres cinq ou six gouttes de l'eau ou le sel a boulli, & mesleres ensemble, & puis l'appliqueres la ou bon vous semblera.

Et notes qu'il faut tenir ces deux eaues chacun à part : car si elles estoient mises ensemble, elles se corromproient : & toutesfoys & quantes que vous en vouldres user, prenes de l'une moins que de l'autre : de cecy en peut on user à quelque femme de bas estat, comme à quelque chambrie-

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re : mais qui vouldroit user à quelque personnaige d'honneur, il faudroit se retirer à la faction du sublimé, à qui nul fard n'est equiparable.

Pour faire venir les cheveulx blonds comme un fillet d'or, encores qu'il feussent noirs ou blancs le rendent d'une couleur flave, sans que long temps ilz perdent leurs couleurs : & les conserve en leur entier, & les fait croistre que tant sont roux devers la racine,comme au dernier bout.CHAP. XXIIII.

PRenes des raments du bois dit fustet qui soit pulvérisé subtilement une livre, du rament ou raclure de buys demi livre, de regalisse recente quatre onces, d'escorce d'orenge bien jaulne & seiche quatre onces, de racine de chelydonia, & de papaver cornutum de chacune quatre onces, des feulles & fleur de glaucion ou guelde deux onces, du safran demie once, de paste de froument menuement hachee demie livre : le tout soit boulli dens de lexive, faite de cendres clavellees jusques à demy : & puis soit coulé le tout.

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Et apres prendres une grande olle ou pot de terre, & luy feres dix ou douze petits pertuys au cul : puis en apres prendres de cendres de serment, & de cendres clavellees autant d'un comme d'autre, & les mettres dens quelque mortier grand de bois, ou autre tel, que bon vous semblera : & les arrouseres de ceste decoction, en les pistant fort presque tout un jour : faites qu'elles soient un peu dures : & en pistant faites y mettre de la paille de seigle, & de froument le pistant incessamment, tant qu'ilz boivent une grande partie de la decoction : puis vous prendres lesdites cendres pislees, & les mettres dens ladite olle ou pot de terre : & à chacun des pertuis dudit pot mettres un espy de segle, qui passe outre : & feres un lit premierement de paille, & un lit de cendres, jusques à ce que ledit pot soit plein : & y laisseres un peu de place pour y mettre la reste de la decoctio: puis mettres devers le soir un autre pot de terre pour recevoir la lexive qui distillera par les pertuys le long des espys de segle : & quand le matin en vouldres user, yres voir ce qui sera distillé, & le prendres, & avec une ponce en mettres au poil, en le laissant essuyer : & dens trois ou quatre jours aures le poil aussi blond & roux comme

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un or de ducat : mais au paravant que en mettre en la teste, faites vous laver la reste d'autre bonne lexive : car si elle estoit grasse, elle ne prendroit pas si facilement.Et deves entendre, que il suffit pour un an ou deux du contenu de la presente recepte : & si est asses suffisante, si elle est bien conduite, pour fournir à dix ou douze femmes : car peu de la liqueur teinct promptement & facilement le poil, & ne le faut laver d'autre que de ceste cy, que si une femme avoit le poil aussi noir qu'un charbon, elle le fera devenir promptement blonde & d'une treslongue duree.

Une autre façon pour faire le poil de la barbe blond, & de couleur doree, &oster quelque superfluité du corps que deturpe la face sans blessure : mais il en faut user avec discretion, car autrement il feroit mal.CHAP. XXV.

PRenes de sal petre deux livres, d'alun une livre, du vitriol une livre, le tout soit mis ensemble & distillé dens une cornue de verre en ceste façon qui sensuit : mettres la cornue ou les matieres seront de-

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dens, & la mettres dens un grand vas de terre comme seroit une olle : & mettres la cornue dedens, & la couvrires toute de cendres, pour cause que par le moyen du feu la cornue ne rompe point : & puis mettres le recipient ou matras à ladite cornue : & faites quil soit bien seellé avec aulbins d'œufs & chaulx vive, & argille quil ne puisse respirer aucunement. Et quand il sera sec, que sera au bout de trois jours, vous mettres le feu au commencement quil soit petit, puys apres qu'il soit fort gros, tant que le tout soit distillé : & quand tout sera distillé, vous ouvrires le matras, & aures d'une eau fort : & à la verité la difference est bien petite : car ceste eaue icy dissoult les metaulx, & fait separation de l'or & de l'argent, mais nous n'en avons besoing de rien : mais pour demonstrer qu'elle vient a teindre les cheveulx, non point les bruslant, si quelquun le vouloit dire, mais les rendant de vraye couleur doree, administree comme sensuit.

Pour administrer ladite eaue.

Apres que vous aures lavé la teste, que ne soit grasse, & quelle soit bien essuite de l'humidité, vous prendres de ladite eau : & en mettres sus le poil, & tout incontinent qu'elle y sera, sans dilayer en nulle sorte

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que ce soit vous frotteres fort le poil : & faites que netouche la chair : car pour vray il la brusleroit : & aussi il viendroit rompre le poil, comme si le feu y avoit passé : mais si tout soudain vous frottes fort le poil, que l'eau n'aye pas occasion de soy arrester, que en lieu de porter decoration à la face, elle apportat deturpation : lors elle rendra le poil aussi jaulne qu'un fil d'or : & le poil demourera en son entier.

Item si en quelque lieu du corps quelque partie que ce feut y avoit quelque tasche naturelle, ou non naturelle, encores qu'elle feut apportee du ventre de la mere, en y mettant un peu de ladite eaue, & puis soudainement frottant sans luy donner l'oysir de posseder, elle la ostera sans mal ne douleur de ce monde, pour veu que ce soit une tasche, ou macule exigue, car à grande tasche ne le sçauroit faire sans donner douleur. Aussi il faut noter que le personnaige qui vouldra user contre les macules du visaige de ceste eaue, ne faut pas que sorte de la chambre de quelques jours, pour cause que avant qu'elle face tomber la macule, lentille, ou tasche, elle fait devenir le lieu tout jaulne comme safran : & par eaue du monde, ny par savon ne se peut oster, jusques à ce que au bout de quel

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ques jours la ou l'eau a touché, se vient oster une petite peau superficielle d'elle mesmes : & au dessoubz est une peau toute neufve subtile, & desliee : parquoy qui vouldroit user autrement de ceste eaue sans au prealable avoir bien leu nostre recepte, pourroit prejudicier, & la comme eau fort, que les orseures usent à la separation de l'or & de l'argent est aussi bonne, mais non pas qu'elle rende ceste couleur d'oree, pour cause que à l'eau fort qu'ilz font ny veulent point de vitriol, pour cause que si à l'or y avoit de quelque metail estrange, le vient a incinerer & consumer, que puis apres ny treuvent leur poix : donques si voules que le poil devienne de couleur que demandes, pourres administrer l'eau tout ainsi qu'elle est descrite, & en user avec saigesse : car autrement n'en faut point parler : & pour le plus seur seroit meilleur de user de nostre eau premiere, comme vous ay baillé par escrit, qui par toute asseurance & de vraye fidelite : la presente eau dens un jour a bien rendu le poil blond, mais il y a un si, & à la premiere est sans contradiction je suis contraint de mettre par escrit la verité de l'effect à celle fin, pour eviter les calumnies d'aulcuns : mais si voules user tant de cecy que du tout com

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me il est redigé par memoire, trouveres les effectz & operations avoir sans faillir de rien comme trouveres par escrit : & sont plusieurs choses que ne expetent a faire que à grands seigneurs & princes, aussi le present Opuscule a esté redigé à la requeste d'une grand princesse, par moyen de sa tresillustre magnificence luy satisfaisant ay compillé les plus exquises compositions que se peuvent faire quant à ce que concerne l'accroissement de la beauté feminine mesmes en la face, & augmentation de la blancheur : car acquise la blancheur, & par consequent s'ensuit la beauté.

S'ensuit une tressouveraine & tresutile composition, pour la sante du corps humain, laquelle est de grande vertu & efficace.       CHAP. XXVI.

ET je vous veulx icy inserer la composition que souvent ay fait faire pour monseigneur le Reverendissime Evesque de Carcassonne, monseigneur Ammanien de Foys, de laquelle il se sent la vie au corps : & pource que l'ame quant à la faculté de medicine n'est autre chose qu'une chaleur naturelle : & defaillant la chaleur, default la vie, par le moyen de ceste com-

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position la complexion melancholique a esté changee en sang, combien que soient deux humeurs discrepantes dyametalement de tous poinctz : tout ainsi la fumee qui est matiere chaude & humide, si est ce que de premier instant se convertit en suye fuligineuse, que est froide & seiche de la nature de la terre. Ainsi ceste composition vient resjeunir le personnaige qui en use : s'il est personnaige triste ou melancholique le rend joyeux, aleigres : s'il est homme timide, le rend audacieux, s'il est taciturné le rend affable, par le changement des qualites, s'il est home maling, le rend doulx & lenitif, le commuant comme de l'eage de trente ans : s'il commence que le poil de la barbe luy vienne gris, retarde la vieillesse de beaucoup, garde de la couleur non mye les ans, mais resjouit le cœur & toute la personne tant entierement, que le jour quil en a prins, son estomach rendra une odeur, se sentira tant content, sans eschauffer nature, sans nullement l'alterer, preservant de douleur de teste, de mal de costé, augmente la semence spermatique en si grande abondance, que l'home fait tant quil veult sans soy fascher, ne alterer aulcunement : il conserve les quatre humeurs en telle symmetrie & proportion,

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que si l'home navoit en nativité, il ne pourroit avoir definement : mais celuy qui nous a apprins de naistre aussi nous a apprins de morir : mais la exclaration quil fait est tant recreative, que prolongue la vie la estendant tant longuement, que si grand accident ou exces ne vient à celuy qui en use que sa vie se vient a estendre a la vie des anciens barbares : car celuy qui est preparé de tomber en phthysis soit il à la premiere, seconde, ou bien tierce espece, fouyt & eschappe le danger, preserve en temps de pestilence ne encorir le mal : & celuy qui est frappé, mais quil soit dens dix heures il est seur d'en eschapper : pour veu aussi que subitement quil change d'air trois lieues pour le moins long des pestiferes, lors sera seur sans faillir qu'il eschappera : & ne portera prejudice à nul que soit, ne dangier aucun, ses vertus sont dignes de commendation.Et avises le fait de la composition faites que soit comme il est mis par escrit : car il n'ya rien quil ne soit possible de faire.S'ensuyt la composition.

REcipe pul. dya musci dulcis, pul. dya marg. frig. pul. de gemmis. pul. dya corali magistralis, foliorum auri minutin incisi numero 150. lapidis lazuly loti novies & preparati pulverise bien subtilement,

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& qu'il ne soit pas de ceux que les apotichaires ont : car cela ne vault rien, mais de ceux que portent les lapidaires, ou les orfevres : & en prendres le poix de quatre drachmes, si tant en pouves trouver, quinque fragmentorum margaritarum, Ann. Z. j. rasuræ eboris Z. iij. rasuræ unicornis Z. j. ossis de corde cervi numero oj. ligni aloens, interioris cinamomi Ann. Z. semis, conservæ rosarum, buglossæ & violarum Ann. Z. j. nucis conditæ numero vj, corticis citri conditi cum saccharo & optimè macerati Z. iiij. zenziberis conditi Z. vj. carnium myrabolanorum, emblicorum conditorum Z. iiij. aranciæ conditæ, lactucæ conditæ, cucurbitæ conditæ Ann Z. j. auri subtilissimè limati, & du plus fin or de ducat qui se pourra trouver le poix de quatre ducas, Ambræ occidentalis Z. semis, musci Z. ij.Les pouldres soient mises ensemble, & les concerves & confitures soient pistees fort dens un mortier de marbre avec les feulles d'or : & l'or limé : & le tout soit fort batu ensemble.

En apres prenes de fine soye blanche, que jamais n'aye esté en besongne le poix de six onces, & les feres bouillir avec deux onces de fraissel qui est la poulx de la greine de l'escarlate, de suc de pommes

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bien redolentes, & de l'eau rose, & de cardon beneit, de chacun demy livre, de succre fin six onces : feres ladite soye boullir avec le fraissel, les eaues & le suc jusques que cognoistres qu'il deviendra toute rouge : & notes que quand la soye boullira, ne fault pas que le succre y soit : mais quand la soye aura bien boulli avec les eaues, les sucz, & le vin, alors le osteres du feu, & le couleres studieusement, & le presseres le plus fort quil sera possible : puis à ce queaura coulé y mettres le succre susdit, & le feres boullir comme syrop : puis quand il sera pres de cuict, jetteres dedens deux onces de bonne malvesie, ou vin blanc, & le feres encores cuire un peu, tant seulement qu'il soit comme syrop : & le osteres du feu : & y mettres l'ambre gris, que s'il est du bon, il se fondra : & le musc mettres quand sera froid : & puis mettres la reste des conserves, confitures & pouldres bien subtilement pulverisees : à la fin quand sera froid, & le remueres fort, à fin qu'il se mesle bien par l'espace de demie heure : puis prendres quatre onces de l'excorce de buglosse confite, de doronici Romani une once fort pulverisé : & mesleres ensemble tout le dernier, lors quand le tout sera bien meslé, mettres les feuilles d'or tout le der

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nier : & quand la composition sera parachevee, la mettres dens un vas d'or, ou d'argent, ou de verre bien couverte.

S'ensuyt la maniere comme il faut user de la susdite composition, qui est egale en vertu & efficace à l'or potable, & la vertue d'icelle.   CHAP. XXVII.

SI l'on en prend touts les matins le poix d'une drachme destrempé avec un peu de bon vin, ou de malvasie le matin une heure & demie devant disner, preserve le personnaige de tomber en inconveniens de maladie, conforte le cœur, l'estomach, & le cerveau, guerit du mal epilentique à ceux qui n'ont encores vingtcinq ans, resjeunit l'home, retarde la vieillesse, donné en temps de peste à celuy qui en prend, le jour quil en prendra n'aura nulle contagion, le poix d'un escu donne plus de nourriture louable, que tout un chapon, preserve l'home de lepre, deschasse la melancholie, amitigue la douleur du ventre.Mais la grande vertu qu'elle a, cest que donne à l'article de la mort sus l'heure de la luitte, qu'est la bataille de nature & de la maladie donné avec eaue de buglosse donne telle force & vigueur au malade,

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que le crisis se fait en sa saveur : & le mal est surmonté : car la plus grande vertu que puisse avoir c'est au cœur plus cent foys que la confection alchermes.

Aussi si quelque dame ne peult avoir enfantz, cecy adapte la matrice par telle façon, que les deux semences spermatiques conglobees les retient dedens les receptacles d'icelle, les adaptant à vraye generation : quand messieurs les docteurs de la faculte de medicine aviseront de point en point la composition, ne luy attribueront que plus de louenge.

Item si un personnaige estoit tombé en syncopis, un peu de cecy luy aura remis l'ame en son siege, mesme l'ame vitale.Et ceste composition n'est pour toutes gents : nonobstant que tous humains sont humains : mais qui vouldra preserver sa vie a vivre longuement, & en sante, & joye, quil la face faire : mais sur tout avises que tout y soit, ne vous fies pas à tous apotichaires, que vous promes, que pour un quil en ya de bon, quil en ya cent & mille qui sont meschants, ou les uns sont povres quil n'ont dequoy la faire : les autres sont riches & puissants, mais il sont avares & corrompus, que pour paour de n'estre payé à leur gre, ny mettront la moytie, ny possi

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ble le tiers du contenu de la recepte : les autres sont ignorants, qui rien ne sçavent, ne veulent sçavoir : qui est un meschant vice à un home de tel estat : les autres sont salles, & mal netz, qui font ce quilz font deshonnestement.    Je ne dis point qu'iln'y en ayt qui ont le tout : ilz ont dequoy : ilz ont bonne conscience : ilz ont le sçavoir, mais ilz sont negligenz & commandent de le faire à quelques uns qui le font mal. Je ne veulx pas desnier, qu'il ny en soient plusieurs que ce qu'ilz font ne soit bien fait : mais cela est bien rare. J'ay suivy tout leroyaulme de France, au moins la plus grand part, & ay hanté & cogneu plusieurs apotichaires, mais j'ay veu faire de choses tant enormes, que ne pense que en toutes les arts manuelles mechaniques ou y courent plus d'abus qu'il se fait en l'art de la pharmaceutrie, & plus de charge de conscience : que si je voulois escrire la centiesme partie, que comme tesmoing oculaire je puis affirmer, le papier se seroit asses suffisant de le mettre par escrit : non que je veuille taxer personne de ce monde, ja au souverain Soleil ne plaise me faire participant de sa immense splendeur : mais en voiant le monde pour apprendre & cognoistre les qualites, com-

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plexions & nations des gens, & voir la clemence & inclemence de l'air, & les diverses nations du monde, mesme pour la cognoissance des simples que en aucunes regions sont, aux autres ne sont : & principalement pour voir les antiques topographies faites du temps du siecle Romain : & en exerceant la faculte de medicine, ou gist ma principale profession, ay cogneu tans d'abus, & en tant de diverses citez, que pour noffencer les oreilles des uns & des autres je changeray de propos : comme a fait Lucien in Encomio Demosthenis, de celuy qui alla peindre le cheval qu'estoit couché, & il le vouloit courrant, j'ay bien esté en plusieurs parts que la faculte de medicine est noblement mise en exequution : mais cela nest pas si souvent quil est jour : car cas advenant que quelque medicin arrive a la boutique d'une pharmacopolle, & pour satisfaire a quelque malade il vouldra voir faire les medicines, & les peser comme il est bien raison, mesmes quand on cognoist un apotichaire ignorant : & lors l'apotichaire, possible fera quelque ignorant idiot, fol, glorieux, & temeraire, outrecuydé, ou esventé, phantastique, car tout par tout en y a de bons & de maulvais, dira a ce jeusne medicin, & quoy me voules vous icy conteroler ?

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !

 

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