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guez es lieux dessusdictz. Les operations de saveur doulce sont digestion, lenification, & multiplication de nutriment & nature laume & le tyre a luy par sa vertu attractive, & selon Rasis choses doulces engendrent colere & oppilation au foye & en la ratelle, & par especial se les membres sont seez enclins par leur nature & fait flux de ventre, & mollifie lestomac, mais confere au polmon & a la poinctrine, engresse le corps & augmente le sparme. Les operations de saveur amere est abstertion, exasperation. Et selon Rasis il eschauffe et decesseiche fort & fait incontinent le sang aduste & venir a grande malice & augmente la colere, et le sang. Les operations de saveur pontique selon Avicene est contraction quant le potifice est debile et expression quant elle est forte & vertueuse. Et selon rasis saveur pontique refroide & desseiche le sang & brulle, car il diminue celluy qui en use souvent, il conforte lestomac & restraint le ventre & engendre sang melancolique. Les operations de saveur stitique selon Avicene sont contraction, inspiration, induration & retention, & selon rais les operations de saveur stiptique sont semblables aux operations pontiques mails ilz sont plus debiles, car il comprent & retient la saveur stiptique sur le pontique, car de saveur stiptique il nendit rien textuellement. Les operations de saveur unctueux selon Avicene sont levification, lubrication, & digestion petite, & selon rasis saveur unctueux mollifie lestomac & fait flux de ventre & fait lhomme enfle & remply devant quil ait prins quantite de viande a luy necessaire, & eschauffe principalement les febricitans & ceulx qui ont le foye & lestomac eschauffe. Et fait le corps humide & le ventre lubrique & froit, & augmente le fleume, & lesommeil, & le sens cogitatif endort. En apre)s les operations de saveur agutz sont resolution, incision, & putrefaction selon Avice. Et selon rasis saveur ague augmente la chaleur, & incontinent enflame le corps & rend le sang aduste, & le convertist premier en colere, et apres en melancolie. Les operations de saveur salse selon Avicene sont abstersion, ebulision, exiccacion, & prohibition de putrefaction. Les operations de saveur aceteux refrene la colere & le sang & restraint le ventre, se lestomac & les intestins son premier mondifie, & se
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matieres fleumatiques y sont il fait flux de ventre, & refroide le coprs. et debilite la vertu digestive, & proprement du foye, & blesse les membres nerveux, & desseiche le corps mais il excite la vertu apperitive des operations d saveur insipide dit rasis que aulcune chose insipide gouverne fort comme celle qui est quasi equale reschauffe attrempement, & lautre refroide aussi attrempement, & se grant humidite y est convenable elle fait le corps humide, & seicheresse y est adjoustee.
¶Textus.
¶Bis duo vippa facit : mundat dentes : dat acutume
Visum : quod minus est implet : minuit quod abundat.
¶Exposition.
¶En ce texte sont mises quattre utilites que fait la souppe en vin. ¶La premiere est quelle mondifie les dentz a cause que le pain adhere aux dentz plus long temps que le vin seul sans pain & ainsi les immundices & limosites adherentes aux dentz en sont mieulx consumees & purifiees. La .ii. quelle aguise la veue et prohibe les fumees acligineuses ascendantz au cerveau qui offusqent les esperitz visibles a cause que la souppe en vin digere les humidites estantz en lestomac. La .iij. est quil accomplist la digestion des viandes maldigerees, & clost lorifice de lestomac. La .iiij. est que les choses trop digeree la souppe leur reduiyt a bon moyen & tout ce est veritable de la souppe de pain faicte en vin quant le pain est rotu sur les charbons ou desseiche au feu.
¶Textus.
¶Omnibus assuetam iubeo seruare dietam
Epprobo soc esse : nisi sit mutare necesse
Est ypocras testis couniam sequitur mala pestis
Fortior est meta medicine certa dieta
Quam si non curas fature regis & male curas.
¶Exposition.
¶En ce texte sont mis aulcuns enseignemens. ¶Le premier est que une chescun doit garder bonne diete acoustumee. Et par diete on doit entendre administraiton de boire et de mengier. Et cause de celluy bpn enseignement est, car de transgresser la diete acoustumee nuyt grandement, car la coustume est la seconde nature,
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et pource comme il fault garder nature il convient de garder coustume selle est louable. Et comme il fault garder la diete acoustumee de boire & de mengier, semblablement il fault garder la coustume es aultres choses non naturelles pour une mesme raison. ¶Exemple. ¶Se aulcun a acoustume de fort labourer & veult delaissier icelle coustume et vivre oyseulx et quil face aultre espece de labeur et en autlre temps sans doubte il en vient fort debile. Et semblablement sentend en boire, en mengier, en dormir, en veillier, en evacuation en repletion, & est accidens de lame, car en toutes choses se doit garder coustume selle est louable ou quelle ne soit fort malicieuse. Et enciron ce est a noter que gens acoustumes de exciter & labourer en certains labeurs & exercites acoustumees, jacoit ce quilz soient plus debiles ou vieulx ne feroyent silz estoyent jeunes & point acoustumees. Et ce veult ypocras en la .ij. partie des anfforismes quant il dit. Assueti assuetos ferre labores, et si fuerunt. La cause si est, car si iceulx ont grande inclination et acoustumance a iceulx labeurs et coustume passer long temps heue, est de legier a faire comme esy declaire au comment dudict anfforisme. Et ce est la cause que nous veons aulcuns hommes debiles et vieulx de faire & exerciter aulcune œuvre mechanique lesquelz ne scuaroyent faire jeunes gens & plus fors que eulx et en sont moins blessiez comme nous veons ung monnier debile vieulx lever ung sac de ble que ne scauroit faire plus fort que luy. et venons ung mareschal moins blesse de frapper long temps du marteau que ung point acoustume. ¶Le .ij. enseignement est que grant nuysement sensuyt de parmuer la diete acoustumee comme veult ypocras ce nessite ne cosntrainct de le muer. et est necessaire de la permuer premierement quant elle est fort malicieuse comme ce on en parvenoit a maulvaises maladies et mortelles comme la coustume de mengier maulvaises viandes qui en la fin mainent de leur nature lhomme es pigricites et maladies parmueuses comme veult Avicene en la .iij. distinction du premier livre au chapitre de boire et de mengier, et tells coustumes et semblables cest chose necessaire de les corriger et marmuer non pas su
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bitement, mais petit a patit, car toute mutation subite nuyt grandem[e]nt, & par especial de choses acoustumees en choses point acoustumes. Secondement il est necesaire de le parmuer affin que on soit moins blesse de la chose pointa coustume, se en apres il se failloit par tresferer & transporter. Se aulcun acoustume dem engier ou boire de toutes hcoses moins dicelle chose sera blesse quant luy en fauldra prendre. Et ce semblablement se doit entendre en toutes choses non naturelles,& cest ce que dit ypocras en la .ij. partie des anfforismes, les choses de long temps acoustumees jacoit ce quelles soyent pires que les choses non acoustumees, mollestent moins le corps humain & pource est chose necessaire de se transporter a choses non acoustumees. Et environ ce est a noter que ung chescun se doit garder quil ne face coustume de quelque chose du monde combien quelle soit bonne, laquelle il luy soit necessaire de garder. ¶Exemple. ¶Se aulcun use tousjours dune viande acoustumee ou dung breuvaige, ou totalement sen abstenir, ou de se dormir, ou davoir compaignie a femme il est totalement acoustume, & a ce grandement est constraint tresgrant inconvenient en viendra se aulcunesfoys il est constraint de sen abstenir donc ung chescun corps se doit disposer de supporter le froit, le chault le dormir, le veiller, & toutes viandes, et breuvaiges, affin quilz puissent muer de lung en lautre sans lesion de son corps, laquelle chose se peult faire se coustume nest point totalement gardee, mais aulcunesfoys se peult transmuer aux choses non acoustumees, ce veult Rasis au .iiij. livre dalmasor au chapitre de conserver les coustumes. ¶Le .ij. enseignement est que la plus seure & principale voye en medecinant le malade est assavoir administrer la diete convenable et certaine, laquelle se le medecin ignore et administre diete non convenable il destruit le malade et fait perir se nature ny obvie par sa vertu, et environ ceste diete est a noter que la diete est triple, cesassavoir diete grosse, comme la diter de gens sains et diete fort subtile, de rien donner ou quasi, et lautre diete moyenne laquelle est nommee en medecin diete subtile & celle diete subtile est divisee en diete subtile declinant a grosseur comme brouet de chair oeufz sorbiles & poussins. Et en diete declinant
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vers la diete fort subtile comme est tisanne, & vin de pommes de grenates. Et en diete moyenne nommee en medecine certaine comme est tisanne no()n coulee & les extremites des poussisn & ceste diete certaine communement se doit administrer es maladies agues & non pas es maladies croniques, car en icelles malades la vertu avec diete certaine ne pourroit parvenir jusques à la fin de la maladie & pource diete declinant a grosseur il competent. Samblablement diete certaine ne convient pas es maladies fort agues, qui se terminent au quart jour ou devant, mais en icelles convient diete fort subtile comme rien donner, ou quasi come veult ypocras en la premiere particule des anfforismes quant il dit es maladies dernieres, cesassavoir fort ague, la derniere curation, cestassavoir la derniere diete comm rien donner ou puissance de les garir. ¶Textus.
¶Quale quid & quando : opertum quotiens ubi dando.
Ista notare cibo debet medicus dietando.
¶Exposition.
¶En ce texte sont declarees .vi. choses lesquelles doivent considerer les medecins pour administrer diete convenable. ¶La premiere est que le medecin doit considerer la qualite du boire & du mengier, es maladies chauldes doit administer le medecin diete froides, es maladies froides diete chaulde es maladies humides dietes seiches, & es maladies seiches diete humidite, toutesfoys la complection naturelle doit estre garrdee por diete a luy semblable comme veult Galiean au .iii. livre de regin quant il dit que les corps chaultz doivent estre gardez par choses chauldes, & les corps froitz par choses froides. ¶La .ii. que le medecin doit considerer la substance du boire & du menger, car les rustiques & aultres gens de grant labeur et exercité doivent estre refectionnes de viandes plus grosses, car a iceulx la vertu digestive est forte et ne doit pas user de viandes subtiles comme sont poussins, chapons, et chair de veau, car icelle chaires se bruslent en lestomac ou incontinent seront digerees, et ainsi seroit chose necessaire de les souvent refectionner. Les nombres & ceulx qui vivent doyseaulx doivent user diete de subtile substance, car en eulx la vertu digestive est debile, et ne peult digerer grosses viandes com
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me sont chairs de porcz salees, et chairs de beuf, et de poisson qui dessaiche. Semblablement les maladies agues doivent user de diete plus subtile que les malades de maladies croniques comme sont quartes. ¶Le .iij. que doit considerer le medecin cest le temps, cestassavoir en quelle heure la diete se doyt administer, car es gens sains la coustume principalement y doit estre attendue comme en este les gens levez au point du jour, & ont acoustume de mengier deux fois le jour, se doivent repaistre a .x. heures ou ung petit devant sans attendre midy, et la grande chaleur du jour. Semblablement doivent soupper a .vi. heures ou ung petit apres. En yver douvent disner a .xi. heures ou environ, la consuetude doit estre gardee. Est maladies semblablement doit on considerer le temps, car quant les febricitans ont leurs faces paroxismes ou acerbations on ne leur doit donner diete quelconque devant ne apres par petit de temps car nature qui est plus solliciteuse de la digestion de la viande en partie de la matiere de la fievre parquoy la fievre en este prolongien et pource devant ne se doit pas exhiber, ne apres par petit de temps car encores nature est debilitee a cause de paroxisme, dont le febricitant preigne sa diete en telle maniere, et en heure que la viande soit digeree devant que viengne le paroxisme, ou apres quant nature sera aulcunement reduite en disposition naturelle. Et se doit entendre quant il nya cremeur quelconques de grande debilitation de vertus, car se cremeur y avoit il fauldroit diete naturelle a toutes heures que nature seroit dissolue & faicte debile, car quant les accidens dissolvent la vertus incontinent doit estre diete donnee comme veult Galien au comment dung anfforisme en la premier particule. ¶La quattriesme chose est quil fault considerer la quantite de la viande, car on doit prendre petite quantite de viande en este en une foys, a cause que la chaleur naturelle en este est debile, & fort resolvee de la saleur du solei. Et en yver on doyt prendre grande quantite de viande en une foys, car la vertu digestive adoncques est forte a cause que la chaleur naturelle est unie par le froit extrinseque, comme a este declaire en ung texte. ¶Temporibus veris. ¶La cinquiesme chose si est que il fault considerer quantesfoys
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i lfault prendre so nrepals le jour, car en este cest chose necessaire de estre plus forment repeu que en yver, antonne, printemps, jacoit ce que le repas soit petit a chescune fois comme il est declaire. Semblablement quant la vertu digestive est debilitee, souvent & peu doit estre refectionnee, mais quant elle est forte en grande quantite & peu souvent. La .vi. en quel lieu, car en lieu ne fort froit ne fort chault, mais en lieu attrempe, cest le plus sain.
¶Textus.
¶Jus caulis soluit cuius substantia stringit
Utraque quando datur venter laxare paratur.
¶Exposition.
¶En ce texte lacteur dit trois choses. ¶La premiere que le brouet des choux laiche le ventre, a cause que les partiessuperficiales de choux est vertu intreuse et abstersive de facile separation, en petite decoction, laquelle vertu reduite par decoction en leaue la fait laxative. Et pource la premiere decoction est plus laxative que la seconde, a cause que ladicte vertu abstersiveen plus part par la premiere decoction est separee. ¶La seconde est que la substance des choux apres la decoction faicte restraint le ventre, car ilz sont de substance terrene seiche laquelle restraint. ¶La troisiesme est que le brouet et les choux prins ensemble laichent le ventre a cause que la vertue laxative du brouet est plus forte que la vertu restrainctive des choux. Pour grande declaration est a noter que les choux engendrent humeurs melancoliques & songes maulvais, & nuysent a lestomac et sont de petit nutriment & font la veue obscure, & provoquent les menstrues, & lurine comme avons prins de Avicene et de Rasis en partie. Secondement est a noter qui le mengier des choux ou de la decoction ou semence retarde & prohibe lhomme de venir yvre comme escript aristote en la .iij. partie des probleumes ou il demande pour quoy redarguent les choux de enyvrer lhome, et ce mesme dit Rasis et Avicene es chapitres ditz, la cause si est selon aulcuns, apres que les choux sont mengies sengendrent grosses fumees & vapeurs lesquelz surontent le vin, lequel ne peult penetrer au cerveau & ainsi retarde ou prohibe de enyvrer. Le philolosophe en son probleume donne
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aultre raisons, & dit quue une chescune chose qui tire lhumidite du vin aluy & expelle hors du corps & refroide le corps, prohibe lhomme denyvrer, & les choux sont de telle nature il preuve, car par le brouet ou jus des choux qui est diretique sont tirees les humiditez & fumes du vin indigeste de tout le corps & sont provoquez en la vescie, & par la sustance froide nature terrestre stiptique delaisse lestomac qui ne peult penetrer refroide tout le corps & ainsi prohibe ebriete et crapule par telle maniere, car les superfluitez subtilles qui ne peuvent descendre en bas a cause de la chaleur du vin les esmouvent vers les parties superiores comme au cerveau sont menees & composees en base et par la vertus du jus & du brouet des choux sont provoques en la vescie, car il est diretique & provocatif de mestrue comme il est declaire.
¶Textus.
¶Dixerunt maluam ueteres quia molliat aluum.
Malue radices rese dedere feces.
Uuluam mouerunt & fluxum sepe dederunt.
¶Exposition.
¶En ce texte sont mises troys proprietez & operations que font les maulvais. La premiere est que la maulve mollifie le ventre, car cest une des medecines remollitives. Il sont .iiij. medecines remollitives, cestassavoir maulves & abismalue, la marcure ou vientte, et brache ursime desquelles communement sont faictes cristeres remollatives pour lachier les feces endurcies. Et est deux manieres de maulves, cestassavoir une portant les fleurs rouges, et laultre les fleurs blanches, & icelle a plus grande vertu a mollifier que na la premiiere. La .ij. operation est que les racines mondifiees des maulves laichent les feces quant dicelles sont faites suppositoire comme est de coustume de faire la racine de la mercuriale. La .iij. operation est que la maulve fait fluir les menstrues des femmes par sa grande humectation & lubrication & operation des veines de la matrice comme plataire & aussi comme experience desmonstre.
¶Textus.
¶Mentitur menta si fit depellere lenta
Uentris lubricos stomachi versque nociuos.
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¶Exposition.
¶En ce texte lacteur met ung enseignement de la mente et dit quelle ne se doit nommer mente selle navoit la vertu de occire les vers du ventre & de lestomac, car la mente est de grant aromatice & fort amere, & comme le fort fait mourir les vers semblabllement fait la mente et la decoction dicelle se doit exhiber comme de fort & non pas la substance. Il est a noter toutesfoys quelle est fort chaulde & seiche & brusle le sang, & ne se doit pas user par maniere de viande, & pour conserver sante, mais pur preserver ou garir, car il conforte lestomac et leschauffe et oste le sanglout & digere & prohibe le vomissement de sante & de fleume & incite luxure par sa ventosite & humidite & confere a rascement de sang, et a morsure de chien enrage & est p(ro-pre a ce, & selle est mise en laict il ne se peult reguler come dit avi. au .ii. canon au cha. de la mente.
¶Textus.
¶Cur moritur homo cui saluia crrescit in orto
Contra uim mortis non est medicamen in ortis
Saluia confortat neruos magnumque tremorem
Tollit & eius ope febris acuta fugit
Saluia castorem lauendula primula ueris
Nastur athanasia sanant paralitica membra
Saluia saluatrix nature consiliatrix.
¶Exposition.
¶En ce texte principalement lacteur fait trois choses. Premierement il demonstre la grande utilite de la saulge, & demaande par maniere de doubte pourquoy meurt lhomme quant en son jardin croist la saulge. A ce respond au second ver, que es jardins ne croist medecine nulle qui peult prohiber la mort, jacoit ce que es champs & jardins croissent medecines qui deffendent la putrefaction du corps, et qui puisse prohiber la putrefaction des humeurs, et aussi prohiber que lhumidite naturelle soit tantost consumee. Et ce enseigne Avice. en la .iii. distinction du premier au chapitre silgulier quant il dit. Lart de medecine nest pas sience pour faire lhome immortel ne pour faire serneur des choses extrisques nuysantes, & ne peult faire vivre chescun homme jusques au dernier terme de la vie qui est selon lespece
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de lhomme, mais deux choses nous donne seurete, cestassavoir prohibition de putrefaction & defension que lhumidite naturelle ne soit tantost resolue. Secondement met .iij. operations de saulge. La premiere est que la saulge conforte les nerfz, car elles desseiche les humiditez par lesquelle les nerfz sont relaichiez. La .ii. est quelle oste le tramblement des mains a cause quelle conforte les, mains & toutes medecines confortatives de nerfz ostent le tremblement des membres, car tremblement est causee par debilitation de berfz. Et pource ilcelle cause aulcunes gens vieulx & par especial femmes mettent en leur boire ou mengier de saulge. La .iij. est quelle deffend de venir la fievre, car en desseichant les humaures garde les humeurs de putrefier laquelel putrefaction est cause de fievres. Et pour les plus grandes declaration est a noter que la saulge est chalde & seiche, & pource ne compete pas au corps en maniere de viande, mais pource quelle conforte moult les nerfz les gens sains aussi ont de coustume den user en deux manieres. Premierement en faisant dicelle une espece de vin nomme vin de saulge, duquel usent plusieurs gens par especial au commencement du repas, & est utile icelluy vin a gens paralitiques, & epilentiques quant il est prins attrempeement, & apres la purgation de la matiere accidence. Secondement usent de la saulge en leurs saulses, car il exite kappetit par especial quant lestomac est replet de humeurs cruz & indigestes. Et en est de deux especes, cestassavoir domestique, & a les fueilles moindre & plus estroicte, & est appellee des medecins lilifagus. Tiercement lacteur met .v. medecines prouffitables a curer paralisie, & dit que la saulge, les coulons dung castor, lavende premula veris, nascurcium, & tanesie garissent les membres paralitiques. De la saulge les causes sont souffisamment declairees & ainsi par sa chaleur & seicheresse consume les humidites fleumatiques inhibees es nerfz, que sont cause de paralisie. Des coulons du castor cest chose manifeste car ilz sont confortatiz & eschauffent & desseichent les nerfz, car Avi. dit que cest la medecine plus calefactive & dessiccative que toutes autres medecines, & dit quelle est utile es nerfz & tremer, & spasme humdie, & a endormisse
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ment, & a paralisie. Et dit en apres quil nya medecine semblable a luy pour resolver la ventosite des oreilels quant on en prent la quantite dune lentiee dissoluee en huile, & semblablement huile de castri est fort utile en paralisie comme le castor apres evacuation faicte, car elle consume le residu & conforte les nerfz. La lavende semblablement par sa vertu aromatique & chaleur conforte les nerfz & consume la matiere de paralisie, semblablement est de prebleuma veris et est ainsi appellee pource que cest la premiere venant hors de terre en printemps. La nasturtium comme les aultres est chaulde & seiche, subtilitatif, incisif, & resolutif des matieres faisantes paralisie, & conforte les nerfz. Et dit Avicene au .ij. livre au chapitre de nastruno quil est utile a toutes mollificiations de nerfz & boute hors les flumes & mondifie les nerfz. Et pource conseillent les medecins de user de nasturtium a cause que les viandes sont flumatiques, & est nastrutium une herbe commune qui croist es lieux fort froitz aquatiques & pierreuz. La tanesie aussi est herbe ayant une vertu de purgier les fleumes & despart sa vertu dessicative, desseiche les nerfz & ussi purge les vers & la matiere de laquelle sont engendres. Et pource les francoys communement en usent es jours paschaltz & le frisent avec les oeufz pour purgier les fleumes engendrez du poisson en karesme, desquelles facillement se engendrent vers es corps disposes. Et en la fin du texte lacteur dit que saulge est dicte quasi la garde de nature.
¶Textus.
¶Nobilis est ruta quia lumina reddit acuta.
Auxilio rute uir quippe uidedis acute
Ruta uiris coitum minuyt mulieribus auget.
Ruta facite castum dat lumen & ingerit astum
Cocta facit ruta de pulicibus loca ruta.
¶Exposition.
¶En ce texte declaire lacteur .iii. operations de la rue. La premiere est que le aguise la veue & proprement le jus dicelle comme dit Caicene au .ii. canon au chapi. de la rue, & aussi a est declaire en ce texte Allea nux ruta. La .ii. operation est que la rue oste le desir de luxure es hommes, mais es femmes elle augmente, a cause que la rue par sa
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chaleur & seicheresse dominue la semence de lhomme qui est subtil, & de nature de lair, mais es femmes il le subtile & reschaudde, car leur semence est aquatique & froide, & pource elle incite les femmes a luxure par sa subtiliation & calefaction que fait la rue en leur semence. ¶La .iii. operation est que la rue fait lhomme agu & subtil, & inventif de moyen en cause fort obscure a cause quelle fait les esperitz subtilz par sa calefaction & dessication, & aussi clarifie lengin. ¶La .iiij. est que la decoction de la rue fait fuyr les pulces quant la maison en est arrousee, car elle les fait mourir comme dient les medecins. Et selon Avicene en la .vi. distinction du .iiij. livre au chapitre de faire fuyr les pulces quant la maison est arousee de la decoction de lolloquitide les pulces senfuyent & semblablement de la decoction de lenglantier. En apres dit Avicene. Aulcuns dient que quant le sang du bouc est mis en le maison dedans une fosse les pulces se assemblent illec et puis meurent, & semblablement elles se assemblent sur ung boys oinct de gresse de herisson, & fuyent lodeur des choux, & de oleandre. Et selon aculcuns il nest riens qui face plus fuyr les pulces que les choses de forte odeur. Donc est bonnne la rue, la mente, les hoberons, et sur tout est de grant valeur les feces & lurine du cheval. Item quant la maison est arrousee de la decoction de semence des raves elle fait mourir les pulces, & se on fait fumee de corne de thoreau en la maison les pulces senfuyront. Pour les prendre il nest riens meilleurs que mettre du cotton dedns le lict, car elles se astembleront dedans.
¶Textus.
¶De cepis medici non consentire uidetur
Colericis non esse bonas dicit galienus
Fleumaticis uero multum docet esse salubres
Prefertim stomacho pulchrum creare colorem
Contricis cepis loca denudata capillis
Sepe fricans poteris capitis reparate pecorem.
¶Exposition.
¶En ce texte lacteur fait mention des oignons & declaire .vi. choses. ¶La premiere est que les medecins sont discors de la nature des oignons, car aculcuns dient que les oignons sont fleuatiques, & les
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manquent]
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aultres dient que non comme fait rasis, car il dit au .iij. livre dalmasor quilz engendrent humeurs superflues & fleumatiques en lestomac. La .ii. est, Galien dit que les oignons sont nuysibles aux coleriques, la cause est comme dit Avicene au .ii. canon au chapitre des oignons, car les oignons sont chaultz au .iii. degre, pource nuysent aux coleriques. La .iii. est que les oignons sont fort utiles ux fleumatiques, car ilz sont chaultz, incisifz, abstersiz, & apretifz, & pour ce ilz digerent subtilement, & mondifient les humeurs fleumatiques et vicieux qui multiplie en lestomac. ¶la quattriesme est que oignons sont bons a lestomac, car ilz mondifient lestomac de fleumes & leschauffent, & pource dit Avicene au chapitre dessusdict que les oignons par leur chaleur reschauffent lestomac & le confortent quant il est debile par froideur & donne couleur a la face pour une mesme raison, car il nest pas possible que la couleur de la face soit vive se lestomac est fort froit et fleumatique ou remplu de maulvaises humeurs cuitz & fleumatiques. La .v. est que les membres privez de poil soyent frotez soignons cuitez ilz recuperent leur poil, & est chose vraye quant la diete privation est causee par clausure des porois du cuir, ou par matieres corrumpues contenue soubz ledict cuir, car les oignons font ouverture & resolve la matiere maulvaises soubz le cuir, et attire la bonne ou lieu & pource vault moult frication faicte doignons a gens chauves comme veult Avicene au .ij. canon au chapitre des oignons, & en la .vii. distinction du quart en la cure de la privation du poil en la teste. Et a ceste cause conclud le texte que lornement de la teste ce peult recuperer avec frications doignons, car lornement de la teste est le poil. Pour plus grande declarations avoir des operations des oignons est a noter que les oignons incitent luxure provoquant lappetit, la face font rougir, et meslez avec miel ilz ostent les verrues, & nuysent a lentendement, car ilz engendrent humeurs maulvaises et grosses, & multipliyent la salive, & le jus des oignons est utile a garir les larmes des yeulx, et clarifie la veue comme dit Avicene au .ii. livre du chapitre allegue. Oultre est a noter que les oignons cribles avecques miel et vinaigre sont utiles a morsure de chien enrage. Et pource aulcuns medecins ont
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adjuste au texte precedent ces deux vers. ¶Appositas prohibent morsus curae caninos. Si trite cume melle prius fuerint et aceto. Et ceste sentence a declairee par avant en ce texte qui est cy devant plus aplain declaire, cestassavoir. ¶Alle nux ruta pita raphanus & tiriaca. Hec sunt antidotum contra mortale uenenum & cetera.
¶Textus.
¶Emodicum granum siccum calidumque sinapis
Dat lachrymas purgatque aput tollitque uenenum.
¶Exposition.
¶En ce present texte lacteur fait deux choses. Premierement il met la complection de la graine de la moustarde, et dit quil est petit chault, et sec jusques au quart degre selon le docteur Avicene au second canon au chapitre de sinapi. Secondement il met troys proprietez et operations que fait ladicte graine de moustarde.
¶La premiere est quil esmeut les lermes des yeulx a cause de la grande chaleur il subtilient dessoubz humidites du cerveau et fait fluyr et couler les laermes des yeulx. ¶La seconde operation de ladicte semence est quelle purge le cerveau, et mondifie, et absterge les humiditez fleumatiques de la teste. Semblablement purge la teste quant il est mys dedans le narilles de lhomme ou de la femme en provoquant sternuation par sa mordication pungitive. Et pour icelle intention est mise es narilles des approprolitiques, car par starnuation les choses qui sont nuysibles au cerveau en sont expulsees. Et semblablement la semence de la moustarde par sa tresgrande chaleur subtile et dessoult les fleumes qui font oppilations es conduit du verveau de laquelle oppillation ensuyvent appoplexie. Il sensuyt doncques que la semence de la moustarde est moult incisif des maulvaises fleumatiques, & consumptif, et mondificatif. ¶La trsoisiesme operation que fait la semence est tresutile contre venin. Et en ce se concorde le docteur Avicene au chapitre dessusdit auquel il dit que la fumee de la semence de moustarde fait fuyr les vers.
¶Textus.
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[manquent]
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¶Crapula discutitur capitis dolor atque grauedo
Purpuream dicunt uiolam curare caducos.
¶Exposition.
¶En ce texte declaire lacteur troys proprietes de la violette de mars. La premiere est que la violette de mare a proprietez de garir ebriete, a cause que la violette de mars a oudeur attrempee tresgrandement confortative du cerveau par laquelle confortation la ebriete est expulsee, semblablement la violette est froide de nature reddroidissant le cerveau & ainsi le cerveau est prompt a recepvoir les fumees chauldes. La seconde operation est quelle est sedative de douleur de la teste venant de la chaulde cause comme veult Avicene au second livre au chapitre de la violette, & semblablement rasis au teiers livre dalmasor & mesmes a cause que à la violette est froide & repugne a chaulde cause. La tierce est, on dit que la violette de mars garist les exilentiques, mais les acteurs communs ne si accordent pas. et selle garist les exilentiques cest par sa grande aromaticite en confortant le cerveau, lequel reconforte peult resister a aulcuns nuysemens acoutumes de faire a epilence nommee petit appolexie causee par opilation des nerfz. Textus.
¶Egris dat somnum vomitum quoque tollit ad usum
Compescit tussin ueteremcolicisque medetur.
Pellit pulmonis frigus ventrisque tumorem
Omnibus & morbis subueniet articulorum.
¶Exposition.
En ce texte sont mises .vii. operations de lortie. La premiere operation est que lortie fait les gens dormir, car elle est subtiliative, incisive, & abstersive des humeurs fleumatiques grosses qui grevent nature & empeschent le somme & le dormir. La .ii. est que lortie oste le vomir & la coustume de vomir a cause que lortie consume les humeurs vicieulx qui sont communement cause de vomissement. La .iii. est que lortie garist la tous antique & principalement le miel auquel est trempee la semence de lortie, car lortie selon rasis au .iii. dalmasor espelle les fleumes de la poictrine, & semblablement fait la semence par la grande incision & abstercation & subtiliation, et dit avice. au .ii. livre
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au chapitre de lortie quant one le boit avec tisanne elle mondifie la poictrine, & quant on boult les fueilles de lortie en tisanne elle lache les grosses humeurs qui sont en la poinctrine, mais la semence est de plus grande vertu. La .iij/ est quelle est utile aux gens coliques a cause quele est incise, subtiliative, & resolutive des humeurs fleumatiques et de ventosite grosse qui sont cause de collique passion, et est collique passion maladie douloureuse en ung tetin nomme ylion. La .v. operation est que lortie oste la froideur du polmon par grande chaleur. La .vi. est que lortie oste la tumeur du ventre a cause quelle est resolutive de vontositez communemnt cause de la tumeur du ventre. La .vij. est quelle est utile esdouleurs des joinctures come sciatique, & podagre quant celles douleurs sont faites de matieres froides fleumatiques a cause que lortie est de calefactive & incisive, et subtiliative des matieres grosses fleumatiques. Et oultre icelels operations selon avi. au .ii. canon au cha. de lortie elle excite luxure, & specialement la semence prinse avec du vin, & ouvre lorifice de la matrice, & laiche les humeurs fleumatiques cruz par sa vertu abstersive & non pas par sa ertu solutive, & affin que celluy qui prent de lortie ou de la semence ne soit blesse en la gorge est chose utile de prendre en apres de luyle rosat. Et est lortie chaulde au commencement du .iii. degre, & seiche au .ij. selon avi. au cha. de lortie. ¶Textus.
¶Isopus est herba purgans a pectore fleuma
Ad pulmonis opus cum melle coquaatur ysopus
Uultribus eximium fertut reparare colorem.
¶Exposition.
¶En ce texte sont mises les operations de lysope. La premiere est que lysope purge fleume de la poictrine a cause qui lisope est chaulde & seiche au .iii. degre fort abstersive dissolutive & consumptive des superfluites fleumatiques et aspec singulier aux parties pectorales et pour ce lysope est proprement medecine purgative des fleumes de la poictrine. La deuxiesme operation est quelle est propice semblablement a purger le polmon des fleumes par une mesme raison, a proprement quant on la boit avec miel, car le miel est abstersif et
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ainsi par abstersion du miel est augmente la abstersion de lysope. Et cest ce que dit Avicene au .ii. livre au chapitre de lysope quant il dit. Lysope est utile au polmon & a la poictrine ayant la toux et difficulte dalaine & par especial sa decoction faicte avec miel & figues. La .iii. operation est quelle donne bonne couleur & la face, & ce veult Avicene au cha. dessudict quant il dit que le breuvaige fait disope don)ne bonne couleur a la face. Et oultre celles operations elles laichent les fleumes & les vers hors du ventre & des parties pectorales selon Avi. & selon platere sa decoction faicte en vin mondifie la mtrice des uperfluites.
¶Textus.
¶Appositum cancris tritum cum melle medetur.
Cum vino potum poterit separare dolorem
Sepe solet uomitum uentremque tenere solutum.
¶Exposition.
En ce texte sont mises trois operaitons du cerfeul. La premiere est qui le cerfeul trible avec miel & emplastre sur le chancre il le garist et a ce concordre platere au chapitre du cerfeul. Et est chancre apostume melancolque corrodant les parties du corps tant nerveuses que charneuses, & est nomme chancre, car il procede en maniere descrevice. La .ii. operation est que le cerfeul beu avec vin oste la douleur du ventre a cause quil dessoult, & dessoult les grosses venotisitez du ventre & de lestomac & ouvre les opilations & a ce donne le vin ayde. La .iii. operation estque le cerfeul est chault au .iii. degre, & sec au .ij. il digere la matiere et desseiche laquelle est cause de vomissement. et ce est principalement vray quant le vomissement & la solution de ventre sont causee de matiere froide fleumatique. Et oultre celles operations elles provoquent lurine & les menstrues & oste lodeur du flan des reins de la vescie.
¶Textus.
¶Cum vino coleram nigram potata repellit
Sic dicunt ueterem sumptum curare podagram/
¶Exposition.
¶En ce texte sont mis deux effectz du pulegium. La premiere est que pulegium & par especial son eaue prinse avec vin purge la me
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lancolie. Le deuxiesme effect est que pulegium a propriete de garir le podagre antique a cause quelle a vertu de fondre & dessouldre la fleume de laquelle sengendre podagre le plus souvent. Et eviron se est a noter comme dit plater que pulegium est chault & sec au .iii. degre, et est de substance subtile & a vertu aromatique, confortative & appertive par sa substance e qualite, & vertu attrative par sa substance qui est de nature de feu & a vertu consumptive par chaleur & seicheresse. Et sa decoction faicte en vin est utile a douleur de lestomac & du ventre de matiere froide & de ventosite.
¶Textus.
¶Cecatis pullis hac lumina mater yrondo
Plenius ut scribit quamuis sint eruta reddit.
¶Exposition.
¶En ce texte est mus ung notable de la celidonne. Et est quant les jeunes arondelles en leurs nidz ont les yeulx crevez les metes apportent de la celidonne & en frottent les yeulx creves des jeunes, & tantost recoivent la veue. Et par ce veult denoter lacteur que la celidonne tresgrandement conforte la veue. et ce est chose manifeste, car es medecines convenables pour recuperer la veue communement est meslee la celidonne. et est celidonne herbe cogneue de tous ayant ius jausnes, la cause pourquoy est donne auc arondelles la congnoissance de la celidonne plus que aux aultres oyseaulx pource que les jeunes arondelles plus souvent perdent la veue que oyseau daultre espece, a cause que les fientes des arondelles ont vertu excitative les yeulx des jeunes sont souvent petit la veue des petites arondelles. et est a noter selon platere que la celidonne est chaulde & seiche au .iii. degre. et par ses qualites & substance elle a vertu de dissouldre & consumer et attirer. et la racine de la celidonne triblee cuite en vin est bonne a pourgier le cerveau & la vaulue des humeurs froitz se le malde recheoit la fumee en la bouche & apres face gargarisme de vin.
¶Textus.
Auribus infusis uermes sussus necat eius
Cortex verrucas in asceto cocta resoluit.
Pomoram succus flos partus destruit eius.
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¶Exposition.
En ce texte lacteur dit .iii. choses de la saulz. La premiere est que le jus de saulz mys dedans loreille fait mourir les vers a cause de la stipticite et dessication. Et icy est a noter selon Avicene au .ii. canon au chapitre de la saulz que jus des fueilles de saulz est dernier remede pour guarir la pourriture courante de loreille. La deuxiesme est que lescorse de la saulz cuite en vinaigre ressoult les verrus. Et Avicene dit au lieu dessusdict que les cendres de la saulz meslees avec vinaigre et en oindre les verrues elle esrachent totalement lesditz verrues par la vehemente vertu excecative desdictes cendres. Toutesfoys pour oster les verrues il nest point de meilleure medecine que les froter avec du pourpier, car elle garit de sa propriete occulte selon Avicene au cha. du pourpier. La .iii. est que les fleurs & le jus des pommes de la saulz nuysent a lenganter, car par sa grande stipticite et de sication font lenfantement dificile.
¶Textus.
¶Confortare crocus dicatur letificndo
Membraque defectat confortat epar reparando.
¶Exposition.
¶En ce txte sont mises aulcunes proprietes du safran : La premiere est que le safran conforte corps humain en le resjoyant. Et environ ce est à noter que le safran a si grande propriete de resjoyr lhomme que quant il est donne en plus grande quantite quil ne doit il fait mourir lhomme joyeulx. Et dit avicene que .iiij. drames et demye font mourir lhomme joyeulx en riant. La .ii. est que le safran conforte les membres debiles & principalement le cueur, & conforte lestomac a cause de sa stipticite & chaleur. Et pour icelle mesme cause il repare le foye & par especial par la stipticite qui ne permet pas le foye dissoldre toutesfoys le souvent en user oste lappetit & fait le cueur sublever, & ce dit Avicene au chapitre du safran quant il dit. Il provoque abhomination & destruit lapetit a cause quil est contraire a saveur aceteulx quil est cause de lappetit en lestomac. Et oultre icelles operations il rovoque le somme, & endormit les sens, & quant on le boit avec vin il enyvre lhomme & prohibe les humeurs de fluyr
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aux yeulx, & fait lesoufle facile, & incite luxure, & provoque lurine comme veult Avicene au chapitre du safran.
¶Textus.
¶Fleuma uires modicas latosque breuesque.
Fleuma facit pingues : sanguis reddit mediocres.
Sensus ebes tardus motus pigricia smnus
Hic somno lentus piger in hac sputamine multus
Est huic sensus ebes pinguis fasci color arbus.
¶Exposition.
¶En ce texte declaire lacteur aulcuns signes propres a la complection fleumatique. Le premier est pouvrete de vertu et de force, car gens fleumatiques ont petite vertu a cause que la chaleur naturelle est debile principe de toute force & operation. Le .ii. est que gens fleumatiques sont cours & gros, car en eulx la chaleur naturelle nest pas suffisante a descendre le corps en long & pource demeure le corps gros. La troisiesme est que les fleumatiques sont gras a cause de leur humidite & froideur & pource disoit Avicene au chapitre souvent nomme que gresse superflue signifie froideur & humidite, & dominer, & la complection estre froide & humide, car le sang unctueux matiere de la graisse penetre hors des veines es membres froitz & illec se congelle de la froideur des membres & sengendre graisse comme veult Galien au .ii. livre des complections. Apres le texte dit que les sanguins sont moins entre les gens longz & cours. Le .iiij. est que les gens fleumatiques sont plus enclins a oysivete que a lestude a cause de la froideur qui les endormist. Le .v. est quilz dorment moult, car ilz sont fort humides & aussi la froideur fait dormir somme long & parfond comme dit Avicene au chapitre nomme. Le .vi. est quilz sont durs dentendement, car comme la chaleur naturellement attrempee est cause de lengin subtil & du grant entendement, semblablement la froideur est cause du dur engin & petit entendement. Le vij. est quilz sont tart mouvement a cause de la froideur qui est tardive a esmouvoir come la chaleur legiere a faire mouvement. Le .viij. est quilz sont pesans. Le .ix. quilz sont de long somme pour une mesme cause plusieursfoys repetee.
¶Textus.
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¶Reddit fecundas per mansum sepe puellas
isto stillantem poteris retinere cruorem.
¶Exposition.
¶En ce texte sont declairees les operations de poreaux. La premiere est que les poreaux souvent mengiez font les femmes fecondes, a cause que) selon avi. au .ii. livre au cha. des poreaux, les dilatent la matrice & ostent la duresse lesquelz sont souvent cause de sterilite. La .ii. est que les poreaux garissent les flux de sang des narilles comme dit avi. au cha. des poreaux, plusieurs aultres operations des poreaux sont declairees en ce texte. Allea. ¶Textus.
¶Quod piper est nigrum non est dissoluere pigrum.
Fleumata purgabit digestiuamque iuuabit
Lencopiper stomach prodest tussique dolori
Utile preueniet mutum febrisque rigorem.
¶Exposition.
¶En ce texte sont declairees les utilites du poyvre. et premierement met trois utilites du poyvre noir. La premiere est que le poyvre noir est fort resolutif par sa grande chaleur et seicheresse, car il est chault & sec au quart degre. La seconde utilite est qui purge la fleume & le attire des inferiores, & le consume, & semblablement la fleume en la poictrine & en lestomac adherent & anichille par sa grande chaleur en eschauffant subtiliant & dissoluant. La tierce est quil fait digerer & donne appetit comme veult Avicene au second livre au chapitre du poyvre fait digerer & fait avoir appetit. et par especial le poyvre long, car il est plus convenable pour digerer grosses humeurs que poyvre noir ou blanc comme tesmoigne Galien au quattriesme livre de regime de sante au .vii. chapitre. Secondement lacteur met .v. utilites du poyvre blanc. La premiere si est que le poyvre blanc conforte lestomac comme tesmoigne Galien au chapitre dessusdict quant il dit que poyvre blanc conforte plus letomac que les deux aultres especes de poyvre, & icelle mesme sentence veult Avicene au second livre au chapitre du poyvre, & dit que le blanc est plus convenable a lestomac & mieulx le conforte. La seconde est que le poyvre est utile a la toux de matiere froide, car il eschauffe, & dissoult, & con
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sume. Et veult Avi. au cha. allegue, & dit. Quant le poyvre est administre es electuaires il est fort utile a la toux, & es douleurs de la poictrine. La .iij. est que le poyvre blanc est sedatif de doleurs & se doit entendre des douleurs come a est edclaire par avice. des douleurs ventoses, mais tout poyvre par sa chaleur est carminatif de ventosites. et Avice. dit au cha. dessusdict que poyvre lanc & poyvre long sont utiles es douleurs de ventre pungitif quant on le boit avec miel & des fueilles du laurier recentes. la .iiij. est que le poyvre peult prevenir & oste les acetz de fievres froides, car il digere et si eschauffe la matrice. La .v. est que le poyvre blanc vault contre tramblement des fievres a cause quil conforte les nerfz par sa chaleur & consume la matiere dispersee es nerfz, & dit avi. que ont face frication avec le poyvre mis en ungnement côntre tramblement des fievres. et icelles .v. utilitez sont appropriees a toutes especes de poyvre come il appert par Avice. au chap. du poivre eschauffe les nerfz & lacertes du corps en telle maniere que nulle medecine en ce nest a luy semblable & mondifie le polmon & prins en petite quantite il provoque lurine, & prins en grande quantite il laiche le ventre comme dit avi. au cha. du poyvre, & environ ce est a noter quil sont .iii. especes de poyvre, cestassavoir poyvre blanc nomme en medecine lencopiper, & poyvre long nomme macropiper, & poyvre noir nomme melanopiper.
¶Textus.
¶Et mox post esca dormire nimisque moueri
Ista grauare solent auditus ebrietasque.
¶Exposition.
¶En ce text sont declairees troys choses qui font venir lhomme sourt. ¶La premiere est le dormir incontinent apres le mengier, cestassavoir apres grande replection a cause que le somme incontinent fait apres la viande est cause de mal faire digerer la viande, et les viandes mal digerees engendrent grosses umeurs & grosses fumees qui oppillent par leur grosseur les voyes et conduictz de louye, et font lesperit auditif gros et inep pour ouyr. ¶La .ii. est trop mouvoir incontinent apres mengier fait les gens devenir sourt a cause quil fait mal digerer la viande & empesche de clore
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lorifice de lestomac lequel orifice quant il est ouvert fumees et vapeurs monten en la teste & griefvent louye. La .iii. ebriete, car ebriete multiplye vapeurs & umees en grande quantite qui descendent en la teste & aux organes de louye & endormissent les esperitz de loye et ainsi engendrent sourdesse. Et ebriete ne nuyt pas seullement a louye, mais aussi a la veue, & a tous les .v. sens de nature pour une mesme cause. Et Avicene en la .iiij. distinction du tiers au second chapitre de conservation de sante des oreilles dit. Et des choses qui sont muysibles aux oreilles, & les aultres sens de nature font replecion, et proprement le somme fait incontinent apres la replection. et puis il est a noter que aculcun texte ont encore ung metre contenant encores aultres nocumens qui font venir lhomme sourt, et est ce. Balena sol uomitus affert repletio clamor, car iceulx font lhomme oyr dur, & proprement le font avoir bruyt es oreilels comme dit Avicene en la .iiij. distinction du .iii. au chapitre du bruyt de oreilles et cest chose necessaire, quilz evitent le soleil et le bainf et le vomissement et clameur et replection.
Textus.
¶Metus longa fames uomitus percussio casus
Ebrietas frigus tumultum causat in aure.
¶Exposition.
¶En ce texte sont declairees .vij. choses engendrent bruyt es oreilles. La premiere espouventement & paour, et selon aulcuns le mouvement. La cause du premier, cestassavoir despoventement est, car par espoventement les espritz & les humeurs se esmeuvent vers les parties interiores comme vers le cueur subitement duquel mouvement facilement sengendrent ventositez lesquelles penetrent a lorgane de loye font bruyt es oreilles, la cause du second, cesassavoir selon aulcuns mouvemens est, car du mouvement corporal pareillement sesmeuvent les humeurs & les esperitz de laquelle motion sont engendrez facilement ventositez lesquelles venant aux oreilles font bruyre les oreilles, car le bruyt es oreilles est engendre par motion des vapeurs ou de ventosite en lorgane de louyr commouvantes lair connaturel estant en lorgane de louye. ¶Le .ii. est avoir grant faine, et la
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raison donne Avicene en la .iiij. distinction du .iii. au chapitre .ix. et dit. Et ce est a cause de agitation faicte es humeurs disperses au corps reposant en icelluy. et quant nature ne truve pas viande a digerer & occuper elle diverte & court es humeurs & les resoult et esmeult Le tiers est vomissement, car en vomissement lequel est mouvement laboureux semeuvent grandement les humeurs en teste. & en signe de probation nous veons les yeulx & la face fort devenir rouges en grans vomissement & nuyt a la veue, & aussi semblablement par fort vomir semeuvent vapeurs & ventositez en lorgane de louye. ¶Le quattriesme est ferue souvent faicte environ la teste par especial environ les oreilels, car de ferue ou percussion souvent faicte environ les oreilles sensuyvent grande commotion & mouvement de lair connaturel estant en lorgane de louye, & quant aulcun membre est bleisse nature incontinent envoye sang & esperitz audit membre qui sont les unstrumens de nature desquelz tous ensemble sengendrent bruyt es oreilles. Le .v. est chose par especial sur la teste pour une mesme raison comme est declaire de percussion & de ferue, car aussi de choir ilz sensuivent grandes commotions des humeurs au corps. La .vi. est ebriete a cause que en ebriete la teste est remplye de fumees & vapeurs venantz en lorgane de louye & esmeuvent & troublent louyr naturel de louye, & font bruyre les oreille. La .vii. est le froit, car le grant froit engendre ventositez es oreilles ou le grant froit fait debile lorgane de louye a cause que de legier le froit loffence & esmeult ventositez dedans. Et notez que non pas tant seulement la cause dessusdicte engendrent bruyt es oreilles, mais aussi plusieurs aultres comme de ventosite engendree en la teste, & illec esmeute ou par geeration & ebulition de somes engendre es oreilles, ou par mouvement de ventositez seuvent survenant es oreilles comme il fait es fievres ou replestion superflue au corps, & par especial en la teste, ou de matiere viscose resoluee en ventositez au cerveau come declaire Avice. au lieu cu dessus allegue.
¶Textus.
¶Balnea, u !ina, uenus, uentus, piper, allea, fumus
Porticum cepis, lens, fletus, faba, sinapis
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Sol, coitus, ignis, labor, ictus, acumin, puluis
Ista nocent oculis : sed uigilare magis.
¶Exposition.
¶En ce texte lacteur declaire .xxi. choses nuysibles aux yeulx. ¶La premiere est le bain soit humide ou sec, comme sont estuves. Premierement a cause quilz eschauffent les yeulx de grande chaleur, & aussi blesse & destruit leur complection comme ilz soient naturellement froit de nature del eaue. Secondement il result & deseiche les humidites subtiles des yeulx desquelles les esperitz qui sont de la nature du feu doivent estre refociles & attrempes. Et pour icelle cause demourant plusieurs sur la riviere du rin sont aveugles, car en icelle region communement les gens se baignent & estuvent comme en holande plusieurs sont lepreux plus que en autre region a cause de leur maulvais regime. La .ii. cause est le vin immoderement prins, car le vin prins en telle maniere fait les yeulx debiles et la veue a cause quil remplist le cerveau de fumees & de vapeurs, & pource semblablement endormist tous les sens de lhomme. La .iij. cause est le trop habiter es femmes lequel universellement dient les medcins debilite fort la veue. Et aristote au .iij. livre de ses probleumes rend la cause au .iij. probleume & dit que le souvent habiter aux femmes prive les yeulx des humidites a eulx necessaire, car ce est chose necessaire que humidite subtile de nature de eaue soit es yeulx desquelz les espertiz visibles sont refociles, car les yeulx naturellement sont de telle nature, cestassavoir humide, cest ce que dit le philosophe au livre de sensu et sensato, & au .v. livre de la generation des bestes que les peulx sont de nature deaue, mais quant les humidites sont diverties et avacues le corps devient sec & aride & les yeulx perdent leur nature qui avoit vigueur par humidite. Et est chose raisonnable que les yeulx ayant vigueur par humidite, car par les esperitz visifz de la nature du feu qui sont en continuel mouvement les yeulx tantost seroient anichiles si nestoient refociles par humiditez aqueuses. Et de ce sensuyt chose manifeste que habiter souvent es femmes deseiches les parties sueriores en subtrahant les umidites auquel sensuyt debilitation de veue. La .iiij. cause est le vent & par especial le vent meridional
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duquel dit ypocras en la .iij. particule des anfforismes en icelluy anfforisme, le vent austrin & caligineux, cesadire qui fait les yeulx obscurs a cause que tel vent remplist la teste de humidites endormisant les sens & rendent obscurs. La .v. est le poyvre, a cause de son ardeur et acuite il engendre fumees & vapeurs macicatives des tuniques des yeulx & des esperitz visifz. La .vi. font les aulx semblablement nuysant a la veue a cause de leur vacuite et vaporation aigre comme a este declaire en ung texte. Allea nux ruta &c. La septiesme est fumee seblablement nuysant aux yeulx a cause de leur mordication & exication. La huitiesme sont porreaux, car les porreaux mengiez se eslevent fumees grosses & melancoliques faisant la veue obscure comme est declaire en ce texte. Allea nux ruta &c. La .ix. sont oignons lesquelz mengiez nuysent aux yeulx, a cause de leur acuite. La dixiesme sont lentilles desquelles dit Avicene au .ii. canon au chapitre des lentilles de celluy qui souvent mengeue lentilles la veue devient obscure, a cause de sa grande dessication. La .xi. est le souvent plourer, a cause de la vertu retentive qui fait les yeulx devile. La xii. se sont feves, lesquelles le souvent user engendre grosses fumees melancoliques qui font les esperitz visifz, tenebreux, et obscurs comme est declaire des porreaux. Et semblablement les feves mengiees font lhomme songier en son somme choses terribles. Le tresiesme est moustarde de laquelle souvent mengiee fait la veue debile par sa grande acuite. La .xiiij. est de regarder le soleil par sa grande lumiere comme experience demonstre a cause que les choses fort sensibles improportionees comme sont les rayes du soleil corrumpent les sens. La quinsiesme est habiter aux femmes et par especial apres la replection ou ares grande evacuation, et de celle chose est souffisamment declairee. La sexiesme est le feu duquel le regart continuel engendre grande seicheresse es yeulx & blesse la veue, et semblablement blesse les yeulx a cause de sa grande clarte. Et pour icelle cause veons communement les fevres et aultre qui continuellement oeuvrent au feu avoir les yeulx rouges et debiles. ¶La .xvij. est grant labeur a cause quil deseiche fort les yeulx. ¶La .xviij. est frapper environ les yeulx qui blessent les
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yeulx & la veue & fait fluir le sang parturbant les esperitz visifz et aulcunesfoys engendre apostume. La .xix. est de trop user de choses agues comme de user de plusieurs saulses agues a cause des fumees agues eslevees & mord(an)tes les yeulx. La .xx. cause & la derniere est la plus blessante de toutes les aultres les yeulx et la veue est le trop veillier, car le trop veillier deseiche fort les yeulx. Et en general toute repletion nuyt aux yeulx & a la veue, semblablement toute chose desseichant nature & toute chose qui trougle les humeurs comme choses salees, agues, & ebriete, vomissement certes est utile a la veue en tant quil purge lestomac & nuyt a la veue en tant quil esmeult les matieres du cerveau en les deboutant vers les yeulx. Et pour le vomissement est bien necessaire, mais quil soit facilement fait apres mengier. et semblablement apres refection a souvent segnier & par especial avec ventosite, & ce est sentence davicene en la .iii. distinction du tiers au .iiij. traicte au cha. de remeroration des choses nuysantes a la veue.
¶Textus.
¶Feniculus verbena rosa celidonia ruta
Ex istis fit aqua que lumina reddit accuta.
¶Exposition.
¶En ce text sont delcairees .v. choses medecinales desquelles leaue est propre a la veue. La premiere est le fenoul duquel le jus mis en lueil fait la veue clere selon rasis au .iii. livre dalmasor. La saconde est barbaine de laquelle eaue selon plusieurs medecins est toujours mise es receptes composees contre la dibilitation de la veue. La .iii. sont les roses de laquelle leaue enconfortant les esperitz animaulx confortent la veue. La .iiij. est celidonne & est herbe ayant jus citrin & est appellee celidonne quasi donnant dons celestes. La .v. est rue herbe commune & leaue dicelles deux herbes sont propres a conserver la veue comme il appert de tous medecins, & a este declaire dessus en divers passaiges. ¶Textus.
¶Sic dentes serua parrorum collige grana
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Ne careas iure cum lusquiamo simul ure
Sicque per embotum fumum cape dente remotum.
¶Exposition.
¶En ce texte met lacteur aulcunes medecines propres a la douleur des dentz, & dit le texte que la semence des poreaux & le jusquiame bruslees ensemble sont cedatifz de la douleur des dentz, & doivent ainsy estre administrees le jus de jusquiame avec la semence des poreaux et doivent ensemble estre brusles, & recepvoir la fumees par le pertuis dung entonnoir au lieu douloureux du dent, le jusquiame a vertu dendormir & mortifier le sentement du dent parquoy la douleur est pardue. et la fumee de sa semence des poreaux a propriete de mortifier & de jetter les vers hors des dentz lesquelz concavitez des dentz font douleur intollerable, & icelle sentence dit Avicenne au .ij. canon au chapitre du poreaux, & sont les poreaux herbe congneue de tous et jusquiame est herbe stupefactive ayant longues fueilles et fetides.
¶Textus.
¶nux, oleum, frigus capitis angutilaque potus
Ac pomum crudum faciunt jhominem fore raucum.
¶Exposition.
¶En ce texte sont .vi. causes de la voix enrouee. La premiere sont noix grosses mengies, a cause quelle sont de grande excitation, et pource font la voix aspre semblable a la voix de grue. La .ij. est huyle laquelle mengie fait la voix enrouee, car les parties de lhuylle viscose adherent a la canne du polmon font la voix enrouee. Secondement peult faire la voix enrouee es corps coleriques, car lhuylle en iceulx corps de legier se inflame & a telle inflammation & chaleur sensuyt la voix enrouee & aspre toutesfoys la premiere cause semble mieulx approuvee. La .iij. est le froit de la teste a cause que de la froideur de la teste comprime le cerveau de laquelle compression fluent les humeurs au pomon & en la gorge & font la voix enrouee par trop grande humidite du polmon & de la gorge. La .iiij. est anguille mangie, car de mengier anguille fleumes viscoses se multiplient au corps lesquelles venant au polmon adherent par leur viscosite & font la voix enroue. La .v. est le trop boire & par especial quant on va dormir lequel boi
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re rend le polmon fort humide, & engendre humidite du polmon & la cause principale faisant la voix enrouee selon tous medecins. La .vi. est mengier pommes crues, car en tant quelles sont crues elles multiplient la fleume. Et avec selles sont immatures, & stitique, ou pontique elles font la gorge aspre & ainsi font la voix enrouee.
Textus.
¶Ieiuna uigilia calias dape ualde labora.
Inspira calidum modicum bibe coprime flatum
Hec bene tu serua si uis depellere reuma
Si fluat ad pectus dicatur reuma catarrus
Ad fauces brancus : ad nares esto corisa.
¶Exposition.
¶En ce texte declaire lacteur .vij. choses pour garir le reume. La premiere est abstinence de mengier & de jeusnes, car par le jeusner la matirere de la rume se diminue a cause que le jeusner desseiche, et la matiere mieulx se pourrist & consume, car quant la chaleur naturelle na pas viande a digerer, elle digere & pourrit & consume la matiere de la rume & ainsi se diminue la replection de la teste. Et pour ce dit Avicene en sa.v. distinction au .iij. livre au cha. du cataire. Et garde que lhomme ayant cataire ou corise ne remplisse son ventre de viandes, parquoy le cerveau so remply. La .ij. chose pour guarir la rume est le veillier, car il desseiche fort le cerveau, & deffent les vapeurs monter en la teste. La .iij. sont le boire & le mengier chault, car par sa chaleur la matiere de la lume froide se pourrist & digere. La .iiij. est le travaillier, car le travailler consume la matiere de la rume et desseiche toutes les superfluitez du corps. ¶La .v. est aspirer lair chault & par especial en cataire de matiere froide, car par lair chault aspire la matiere seschauffe & se pourrist. La .vi. est guaire boire et supporter soif pour consumer la matiere de la rume, car le guaire boire consume fort & desseiche. La .vij. retenir son souffle, & est fort utile en cataire par especial de matiere froide, car par retenir le souffle les parties pectorales acquierent chaleur pourquoy la matiere froide se digere faisant le cataire. Et plusieurs dicelles commemoire avi. au lieu allegue quant il dit. Il fault continuellement tenir la teste
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chaulde & eslongner du froit & le garder du vent de septentrion, & proprement apres le vent meridional, car vent meridional remplist la teste de vapeurs & rarife, & le vent de septentrion contraint et exprime les humidites & augmente cataire, & ne boive point deaue grandement froide, ne dorme de jour, & quil souffre soing, soif, & fain, et aussi veillier tant quil peult ce sont lesprincipes et commencement de cure du cataire. Rasis au .ix. livre dalmasor veult que le pacient du cataire ne dorme a revers. Et la raison est bonne, car par le dormir a revers la matiere du cataire fluyroit vers les parties posteriores au col lesquelles nont pas conduitz manifestes pour fluyr le matiere & fluyroit aux nerfz de la nuque & du dos et feroit paralisie ou spasme. Et semblablement se doit abstenir totelement de boire vin, car il est vaporeux, & come il soit chault il dissoult la patiere & augmente le raume. Et sembleblement ne se doit pas arrester empres le soleil ne le feu, car le feu & le seoleil en dissolvant les matieres du corps augmentent la rume. en apres le texte es derniers vers met difference entre iceulx trois noms cataire, brancus, et coriza, car quant la matiere fluyt es parties pectorales elle est appellee cataire, quant elle fluyt au nez, elle est nommee coriza, quant elle fluyt au col est nommee brancus, mais rume est nom general signifiant toutes matieres fluant dung membre en lautre : ¶Textus.
¶Auripigmentum sulfur miscere memento
His decet appponi calcem commisce saponi.
Quattuor hec misce commixtis quattuor istis
Fistula curatur quater ex his si repleatur.
¶Exposition.
¶En ce present texte met lacteur une medecine curative de fistule et dit que emplastre fait dauripigmen, de souddre, de chault vive et de savon ensemble mesles guarist la fistule, la raison si est, car en iceulx est vertu grande excicative mondificative lesquelles intentionssont necessaires en la curation de la afistule. Platere dit du auripigmen quil est chault & sec au quatriesme degre et dissoult attire, consume, et mondifie, et dit que le souffre et savon sont semblablement chaultz & secz, mais le souffre est plus chault, car il est
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chault & sec au .iiij. degre & non pas le savon. Avicene dit de la chau que la chau lavee est excicative & sans mordication & consolide. Environ ce est a noter que fistule est ulcere de laquelle fluyt continuellement matiere, & a periode en son fluy selon divers temps ou diverses lunes jectant matiere en plus grande quantite.
¶Textus.
¶Ossibus ex denis bis centenisque nouenis
Constat homo denis bis dentibus & duadenis
Ex tricentenis deties sex quinque uenis.
¶Exposition.
¶En ce texte lacteur met le nombre des os, et des dentz du corps humain. et dit premierement que lhomme est compose de .ij. cens et .xix. os, toutesfoys selon les docteurs anciens comme ypocras, Galien, Rasis, Avicene le nombre des os de lhomme sont .ii. cens & xlviij. jacoit ce en la particuliere enumeration des os ilz soyent discors. et ce dit ung metre commun. ¶Ossa dicentena sunt atque quater duodena. ¶Secondement il dit que lhomme doit avoir .xxxij. dentz communement & es hommes parfaitz aulcunesfoys advient aulcuns hommes estre prives de .iiij. derniers dentz qui sont aprés les dentz nommes molares & iceulx gens nont que .xxviij. dentz. Aulcuns sont prives diceulx .iiij. dentz en enfance tant seulement, les aultres en enfance & en jeunesse & ne leur voennent tant quilz soient vieulx, les autres en sont prives toute leur vie. et environ ce texte est a noter que selon Avicee en la premiere distinction du premier au chapitre de nathomie des dents diceulx les deux anteriores sont nommees duales et deux nommees quadruples conjointz aux duales deux en la partie senestre & deux au destre & tant les dentz duales que les quadruples sont deux en mandibule inferiore, & deux immandibule superiore & sont tous ordonnes a incider & pour leur nommes daulcuns medecines dentz insciseurs, & par especial les dentz duales. Apres iceulx dentz sont deux aultres dentz cy bas conjointz aux dentz quadruples et leur offise est de rempre choses dures. Et apres sont les dentz molares quatre a senestre & quatre a destre tant en la superiore manidule comme en la inferiore. et apres les dents morales en aulcuns vient
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enocres ungz petis dentz & en aulcuns non lesquelz se nomment dents sensus tant au senestre comme au destre, tant en bas comme en hault, et sont iceulx dentz molares, & les dentz sensus ordonnez a mouldre la viande. Et la somme du nombre des dentz est .xxxij. ou .xxxiij. en ceulx qui nont point les dentz sensus celle est assavoir quatre dualles et quattre quadruples, et .iiij. canon, & .xvi. molares, & .iiij. nommez les dentz sensus. En oultre dit le texte que lhomme atrois cens & soixante cinq veines comme il appert en nathomie.
¶Textus.
¶Enula camana reddit precordia sana.
Cum succo ruto si succus sumitur huius
Affirmant ruptis nil esse salubrius istis.
¶Exposition.
¶En ce texte sont mises trois operations de enulacampana. La premiere est que eunulacampana conforte lorifice de lestomac lequel est appelle en medecine precordium, & semblablement conforte les membres spirituelz comme le polmon, & la poictrine qui sont prochains au cueur quilz confortent lestomac est chose manifeste, car la racine de enulacampana est medecine odorante laquelle de sa nature conforte les membres sporituelz, cest choseprouvee par experience, car le vin fait de enulacampana mondifie la poictrine & le polmon comme veult Avicene au .ii. canon au chapitre de enulacampana Et aussi enulacampana conforte avec miel & petit a petit englentine fait expeller les superfluitez par la bouche, & est des medecines confortatives de mer. La .ii. operation est que le jus de enulacampana avec le jus de rue confere aux gens rompus, & par especial quant la rompure est faicte par grande habondance de ventosite. et oultre ces operations enulacampana est utile a lestomac replet de maulvaises humeurs & oste les opilations du foye & de la ratelle comme dit rasis au .iij. dal. & est a toutes blesseures & douleurs faictes de chose froide & commotions de ventositez selon Avi au cha. allegue.
¶Textus.
¶Illius succo crines retinere fluentes
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Halitus asseritur dentisque curare dolorem.
Et scamas succus sanat cim melle prunctus.
¶Exposition.
¶En ce texte sont mises .iij. operations de nasturcio. ¶La premiere est que nasturcio a propriete de retenir le poil qui chiet de la teste quant on oinct la teste du jus de nasturcio, ou son boit leaue ou le jus comme dit Avice. au .ij. livre au cha. de nasturcio. ¶La .ij. oeration est quelle garist la douleurs des dentz par especial de cause froide, car masturcio est incisif, & resolutif co(m-me appert en ce texte. Cur moritur homo. ¶La .iii. operation est que le jus de nasturcio a propriete de garir la morsure adherente au cuir quant il se prent cum melle, é le lieu en est oinct a cause que telle morsure est engendree de fleume, & quant il se prent par la bouche il prohibe la vause du morphe & oinct par de hors, par sa abstection il mondifie la morphe & principalement quant il est melle avec le miel, car semblablement le miel est abstersif, & aide labstersion du nasturcio. Et oultre icelle operations nasturcio desseiche les humeurs utrides, & mondifie le ventre & le polmont, & est utile a difficulte dalaine, & est fort p(ropre a ce, a cause quil est insicif, & subtiliatif, & eschaufe lestomac & le foye, & est utile aux splenetiqus, & proprement quant de nasturcio est fait emplastre avec miel il fait vomir la colere, & lache par le ventre, & augmente luxure, & expulse les vers, & provoque les menstrues comme dit Avice. au .ii. li. au cha. de nasturcio.
¶Textus.
¶Quattuor humores in humano corpore constat
Sanguis cum colera fleuma melancolia.
Terra melan. aqua. fleg. & aer sanguis. cole ignis.
¶Exposition.
¶En ce texte met en nombre lacteur les humeurs qui sont necessaires a constituer le corps humain. Et dit quil sont .iiij. humeurs en corps humain, cestassavoir le sang, flemme, colere, & melancolie. ¶Secondement il declaire la complection & la nature des humeurs en comparant les humeurs aux elemens. Et dit que la melancolie est froide & seiche & le compare a la terre de nature semblable. La fleu
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me est froide & humide & est comparee a leaeue. Le sang est chault & humide & est compare a lair. Et la colere est chaulde & seiche et comparee au feu. et tout ce appert par les metre qui sensuyvent. ¶Humidus est sanguis calet et uis aeris illi alget Hument fleuma illis uis sit aquosa. Sicca calet colera sic igni sit simulata. Melancolia friget quasi terra. Et pour avoir plus ample declaration est a noter selon Avicene en la premiere disti. du premier livre en la .iii. doctrine au chapitre premier quil sont .iiij. humeurs au corps humain, cestassavoir sang, fleume, colere, & melancolie comme a est declaire, entre lesquelles le sang est le meilleur. Premierement, car cest la matiere des esperitz desquelz la vie est maintenue & toute operatio()n vegetative, vitale, & animale. ¶Secondement, car le sang est conforme avec les principes de vie, car il est chault attrempeement. ¶Tiercement, car il restaure & nourrist plus les corps que les aultres humeurs. et pour tout conclure ces le tresor de nature duquel perdition & eschauffement sensuyt la mort incontinent. En apres disant la fleume en bonte premierment, car la fleume est disposee & apte en temps indigance de sang de convertir en sang, & pour icelle cause nature ne luy a pas ordonne propre receptacle, mais elle court avec dedans les veines avec le sang. ¶Secondement elle est voisine & semblable a lhumidite radicale. En apres sensuivent la colere laquelle participe et simbolifie avec la chaleur naturelle aussi longuement quelle garde sa mesure convenable. En apres est la melancolie comme feces & sorcies eslongies des principes de la vie ennemye de joye cousine a vilanie & a la mort. ¶Secondement est a noter pour la division & diffinition des humeurs que du sang sont deux especes, cestassavoir naturelle et non naturelle. La sang naturel est celluy qui a la couleur rouge sans maulvaise odeur et est fort doulx en le comparant aux aultres humeurs. Le sang non naturel est double, car sung non nature a cause quil est mue de sa qualite complection naturelle sans mixtion daultre humeur. Laultre est non naturel par humeur meslee avec luy peccant en qualite ou substance ou en proportion de lung a lautre. Et icelluy est double, car lung est non naturel par mixtion de maulvaises humeurs venant par dehors. Lautre est non naturel par
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mixtion de maulvais humeurs engendre du mesme sang comme quant le sang se putrefie. La partie subtile se convertist en colere, & la grosse en melancolie & icelle colere ou melacolie ou toutes deux demeurent avec le sang, & icelluy sang non naturel par commixion de maulvaises humeurs en moult de maniere est divers du sang naturel premier en substance, car il est gros & feculenteux a cause que la melancolie est meslee avec luy, ou plus subtil quant la colere est meslee citrine ou aqueuse. ¶Secondement en couleur, car aulcunesfoys il est declinant a blancheur quant la fleume est meslee avec luy ou a noirceur par melancolie. ¶Tiercement saveur, car il est fetide par mixtion dhumeurs fetides au sang saveur par mixtion dhumeurs crues. ¶Quartement en saveur, car il decline a mertume par mixtion de colere ou acetosite par melancolie ou ansipidites par amixtion de fleume. De la fleume naturelle semblablement sont deux especes, cesassavoir naturelle et non naturelle. La naturelle est celle qui est disposee de convertir en sang en aulcuns temps, car cest sang imparfaictement digere. Et est aculcune espece de fleume doulce laquelle nest guaire froide & le comparent au corps et est de petite froideur, mais en la comparant au sang & a la colere elle est froide. Et est la fleume naturellement blanche. et est dicte icelle fleume doulce en prenant ce vocable doulx largement pour toutes saveurs delectables au gout, car aultrement icelle fleume naturelle nest pas doulce, mais insipide et aqueuse et voisine a leaue en saveur. Et na point nature ordonnee a la fleume de propre receptable, comme il a fait a la colere et a la melancolie, mais nature latransmis avec le sang affin que en temps de indigence soit convertu en sang, car elle a similitude prochaine au sang. Et icelle sont deux especes a deux necessitez & une utilite. ¶La premiere necessite est quelle soit empres les membres & que leurs vertus le digerent & convertissent en sang pour leur restauration quant ilz seront prives de nourrissement cest assavoir de sang acoustume de venir par aulcunes oppilations au foye ou es veines. ¶La .ij. necessite est affin quelle soit meslee avec le sang pour disposer le sang a nourrir les membres fleumatiques comme le cerveau, & la inique, car sang quil doit nourrir lesditz mem
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bres doit avoir grande portion de fleume avec luy. Lutilite de la fleume est quelle tient les oinctures humide et les membres qui sont de grant mouvement affin quilz ne deviennent secz de la chaleur qui ensuyt le mouvement & le sucation diceulx. La fleume non naturel peult estre divisee premierement en sa substance. Et ainsi aulcune est mustillagineuse & est fleume apparante selon le sens diverses en ses parties, car lune est subtile & lautre est grosse. Et est dicte mustillagineuse par similitude quelle a avec les mustilages estraitz des semences, lautre fleume grosse apparente equale selon le sens en la substance, cestassavoir en subtilite & en grosseur, mais en verite elle est diverses en ses parties, & est appellee fleume crue. et icelle se pultiplie en lestomac & es intestins, et pour expulser hors de lestomac ypocras commande de vomir deux fois le moys, & pour expulser ladicte fleume hors des intestins nature a ordonne la colere fluyr de son sistifellis a ung intestin nomme jejunium, et en oultre aux aultres intestins pour mondifier ladicte fleume desdictz intestins pour le fait lubriquier avec les feces. Et semblablement aulcunefois se multiplye es vaines par especial es gens antiques, a cause que la vertu digestive est fort dominuee et illec faisant demourer petit a petit se augmentent & sengrossist & semblablement griefve nature & ne le peult expulser par les veines a ce ordonnee, mais nature tousjours labourant de faire de possibilibus quod melius est, le eslonge du cueur et des aultres membres intrinceques & le trasmet aux parties extremes, & par especial aux jambes, car icelle fleume de sa nature pesante decline tousjours es basses parties, & ce est la cause pourquoy les jambes des antiques gens sont enflees de inflation delaissant fosses apres compression faicte du doit, & par especial faicte environ la nuyt es gens gras nourris de viandes humides. ¶Lautre espece de fleume est fort subtile et est fleume aqueuse semblable a leaue aulcunement espesse, et souvent se mesle avec la salive de ceulx qui font maulvaise digestion & qui tro boivent & fluyt du cerveau es narilles & souvent fait une espece de cataire nommee coriza et sengrossit par decoction & se convertit en fleume grosse ou mustillagineuse. Aultre espece est de fleume fort grosse blanche appellee fleume
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gipse, et est fleume de laquelle les parties subtilles sont resoluees a cause quelle a demoure es joinctures long temps & les parties grosses se sont limpidifiees & icelle fleume fait la podagre nodeuse, & la ciragre incurable. ¶Lautre espece fleume vitreuse & est fleume grosse semblable voire liquide en couleur viscosite & en pesanteur. ¶Secondement la fleume non naturelle divise de la partie de ses saveurs, car aulcune est fleume doulce faicte par amixtion de sang avec la fleume & sur icelle espece est continue la fleume unctueuse faicte par amixtion de sang unctueux en la fleume. ¶Laultre est fleume insipide faicte par indigestion comme aulcune fleume vitieuse. ¶Lautre est fleume salse faicte par amixtion de colere, et est mordicative seiche legiere plus que toutes autres especes a cause de la colere meslee avec le fleume laquelle est seiche legiee & ague. et icelle espece est souvent trouvee en lestomac des gens fleumatiques beuvans fors vins & usans choses salees agues & adherantes a lestomac et fait lhomme souvent avoir soit intolerable, & quant elle fluyt es intestins par long temps elle eschorche les intestins & fait le flux de ventre nomme dissinterie, et fait souventesfoys au fondement fortes exrinsions. ¶Lautre est fleume aceteuse engendree aulcunesfoys par la melancolie meslee avec la fleume. Et aulcunesfoys est engendree par ebulition survenant a la fleume, comme il fait au jus des fruictz doulz lesquelz premierement boullent & en apres sont aigres. Et icelle fleume souvent appert en lestomac de ceulx qui maldigerent que es aultres parties, car a lorifice de lestomac fluyt naturellement a melancolie pour inciter lappetit, laquelle descend es parties basses de lestomac et se mesle avec la fleume et la fait aceteuse et est congneue par eructations aigres. Et aulcunesfoys telle fleume est engendree en lestomac par ebullition du chilus par debile chaleur. ¶Lautre est fleume pontique laquelle aulcunesfoys est engendree par mixtion de melancolie pontique et icelle fleume est rare a cause que la melancolie pontique nest guaire souvent trouvee en corps humain, aulcunesfoys est engendree par sa froidure vehemente dicelle fleume par laquelle froidure humidite delle se cogelle et acquier alteration et nature terrestre, car celle chaleur debi
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le pour le faire boullir elle se convertiroit en fleume aceteuse, ou selle avoit chaleur fort quil peult digerer elle se convertiroit en sang. Semblablement de la colere il en sont deux especes cestassavoir colere naturelle & colere non naturelle. Colere naturelle est escume du sang de couleur rouge, et clere, cestassavoir rouge citrins au dernier degre de citrinite et est legiere ague et tant plus est chaulde et plus est de couleur rouge. Et icelle colere apres ce quelle est engendree au foye elle est divisee en deux parties lune trespasse avec le sang es veines lautre partie est transmise en une bourse nomme xperifellis. Icelle colere trespassant avec le sang penetre avec celluy a cause de necessite et a cause de utilite. La necessite est affin quelle soit meslee avec le sang pour nourrir les membres coleriques, et lutilite est pour subtilier le sang et luy donner ayde a penetrer es veines. ¶La colere transmise en la bourse du xperifellis y est transmise par necessite et utilite, la necessite est double, car lune est universelle et necessaire pour tout lecorps, cestassavoir pour mondifier lecorps des superfluitez coleriques, lautre est particuliere, cestassavoir pour gouverner la bourse du xperifellis. La utilite est doulble, lune est pour mondifier les intestins des matieres fecales et des fleumes vicieuses adherantes aux intestins, lautre pour poindre les intestins et les musclles du fondement affin quilz sentent les choses a luy nuysibles pour expulser dehors les feces. Et probation de ce est que la colique passion est souvent engendree a cause de oppilation faicte au conduit de la bourse du cristifellis venant aux intestins. ¶La colere non naturelle est double, car lune est non naturelle par choses extrinseques meslees avec la colere, lautre est non naturelle en soymesme, cestassavoir en sa substance. ¶La colere non naturelle par choses extrinseques lune est fameuse et faicte par amixtion de fleume avec la colere, et est dicte fameuse a cause quelle est souvent engendree au corps, et de icelle espece de colere communement est la fievre tierce engendree. Lautre est moins fameuse et est celle avec laquelle est la melancolie meslee. ¶La colere fumeuse est double, ou elle est citrine est engendree par amixtion de fleume naturelle avec colere naturelle, ou elle est vicelline sembla
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ble au rouge de loeuf, & est engendree par amixtion de fleume grosse avec colere naturelle. La colere moins fumeuse sengendre en deux maniere, la premiere est quant la colere en soymesmes est bruslee et ce en fait cendres de laquelle nest separee la partie subtile, mais sont ensemble meslees & icelle colere est la pire, lautre est quant melancolie survyent a la colere par dehors & se meslent ensemble & icelles colere est meilleure que lautre, et est de couleur rouge obscur semblable a sang venal de la colere naturelle en sa propre substance sans commixtion daultre humeur, lune sengendre souvent au foye a cause que la partie subtile du sang se brule & se convertist en colere, & la partie grosse se convertist en melancolye lautre sengendre en lestomax le plus souvent par viandes maulvaises digerees & corrumpues, ou sengendre es veines des autres humeurs, & diecelluy colere sont deux especes, car lune est nommee colere pressive semblable a la couleur dune herme nommee prassium laquelle est engendree de la colere vicelline par adustion, car adustion fait en la colere vicelline noirseur laquelle meslee avec couleur citrine engendre couleur verde, lautre est colere erugieneuse semblable en couleur a rongures darain, & sengendre de colere prassive, car quant se brusle jusques humidite soit consumee elle commence a retourner a couleur blanche par sa seicheresse. Et icelles deux colerus sont venieuses, & la colere erugineuse est la pire. De la melancolie semblablement sont deux especes, cesassavoir naturelle et non naturelle, la naturelle est la fece et lye du sang de saveur moyenne entr le doulx et le pontique. et icelle melancolie quant elle est engendree au foye est devisee en deux parties desquelles lune penetre avec le sang & fluit es veines avec le sang, lautre partie est trammise en la ratelle. ¶La premiere partie penetre avec le sang pour necessite et utilite, la necessite est affin quelle soit meslee avec le sang pour nourrir les membres melancoliques froitz et secz comme les os. Lutilite est pour condenser le sang subtil, & faire plus corpulent pour le mieulx convertir & restaurer les membres solides & compactes esquelles il fault convertir. Lautre partie malicieuse est transmise en la ratelle pour necessite et utilite. La necessite est doulble, lune est universelle pour tout le corps, cestassa
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voir pour mondifier le corps de la superfluité melancolique. Lautre est particuliere, cestassavoir pour gouverner la ratelle lutilite procede de ma melancolie pource quelle fluyt a lorifice de lestomac en exprimant les humiditez illec trouves comme la femme exprime le laict des dois du piz de la vache. Et icelle utilite est double, lune si est que la melancolie unit & conforte lorifice de lestomac par sa ponticite et aigrete, & incite lappetit & le desir a mengier. La melancolie non naturelle est comme chose aduste en comparation des aultres humeurs. Et en sont quatre especes fameuses jacoit ce quilz soient plusieurs especes non fameuses. La premiere est la cendre de la colere et icelle espesse est amere. La .ij. est la cendre de la fleume et ce qui est brusle de la fleume, & se la fleume bruslee estoit fort subtile et aqueuse, la melancolie delle engendree sera de saveur salse. et se la flume bruslee estoit grosse la melancolie delle engendree decline a saveur aceteux ou saveur pontique. La .iij. est cendre su sang et celle melancolie ung petit salse declinant a doulceur. La .iiij. est la cendre de la melancolie naturelle. Et se la melancolie naturelle de laquelle est engendree ladicte melancolie est subtile. La non naturelle est aceteuse & quant elle chiet en terre elle boult & de odeur aigre et fuient les mouches. Et se la melancolie naturelle est grosse la non naturelle est aceteuse & quant elle chiet en terre elle boult & de odeur aigre et fuient les mouches. Et se la melancolie naturelle est grosse la non naturelle engendree delle est de moindre acetosite avec aulcune ponticite.
¶Textus.
¶Natura pingues isti sunt atque iocantes
Semper rumores rupiunt audire frequentes
Hos uenus & bachus delectant fercula risus
Et dacit hos hylares & dulcia uerba loquentes
Omnibus his studiis habiles sunt & magis apti
Qualibet ex causa nec os leuiter mouet ira
Largus, amans, hylaris, ridens, rubetque coloris
Cantans, carnosus, satis audax, atque benignus
¶Exposition.
¶En ce texte delcaire lacteur les signes pour congnoistre les gens sanguins. La premiere est que les sanguins sont naturellement gras.
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Et ne devons pas entendre que le sanguin soyt gras proprement, car lhomme gras se juge de complection froide comme dit Avicene en la .ij. distinction du premier, droictrine .iij. au chapitre .iij. mais il est gras largement, prins en ce vocable gras pour charnosite, car le sanguin fort est charnu, car Avicene dit au chapitre nomme que habondance de chair rouge & ferme signifie la complection chaulde et moite, et telle est la complection sanguine a cause que habondance de chair a este forte vertu assimilative et multitude de sang lesquelz ont vigueur par chaleur & moiteur comme veult Galien au deuxiesme livre de coplection ou il dit, habondance de chair est engendree de habondance de sang, car la bonne vertue digestice assimulative fait la chair ferme, & Avicene au chapitre nomme dit que tous corps charnis sans habondance de grisse sont de complection sanguine. Et icelle mesme sentence veult galien au .ij. livre de regin en ce canon. ¶Humida uero & calida clausis. Le .deuxiesme signe est quil est joyeulx a cause de la bonte & benignite du sang & des esperritz clars & parfaitz engendrez de luy provoquant lhomme a lyesse et a choses joyeuses. Le troisiesme quilz oyent voulentiers fables joyeuses pour une mesme cause. La quatriesme est quil est incline a luxure a cause dhabondance dhumidite & de chaleur lesquelz les provoquent a luxure. Le .v. est que le sanguin boit voulentiers bon vin. Le .vi. est quil menge voulentiers bones viandes a cause que ung chescun appete son semblable, et est le vin & les bonnes viandes. Le .vii. est que facillement ilz rient a cause que le sang de soymesme provoque a rire. Le .vij. quil a la face joyeuse & amyable a cause la formosite & bonne couleur voisines du sang. Le .ix. est quil est doulx en ses paroles a cause du sang qui est de nature amyable. Le .x. si est que le sanguin est encline a toutes sciences, cestassavoir que legerement il peult apprendre de toutes sciences par la grande capacite de son engin. Le .xi. est que le sanguin est difficile a provoquer a ire a cause de son humidite amortissant la ferveur de colere provoquant lhomme aire. En apres le texte es deux derniers vers repete aulcuns des signes devant declaires, et on adjouste aulcuns aultres. Le premier si est que le sanguin est large non pas
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avaricieulx. Le deuxiesme si est quil est de bonnes meurs & amoureux. Le troisiesme si est que il est joyeulx. Le quatriesme qui semble rire tousjours, et de tout ce la cause est de bonte et benignite du sang qui encline lhomme a celles proprietes. Le cinquiesme quil est de couleur rouge, car Avicene veult au chapitre nomme rougeur signife multitude de sa,g. Et se doit entendre de couleur rouge avec aulcune splendeur, & non pas de rouge affusque comme est couleur des bons beuveurs de fors vins & de qui usent choses salees et espices agues, car telle couleur signifie lepre advenir. Le .vi. est qui chantent voulentiers a cause de leur joyeux courage. Le .vij. est qui sont charnus pour la cause delcairee. Le .viij. est qui sont souffisamment hardis par la chaleur du sang qui est cause de hardiesse. Le .ix. est qui sont beningz par la bonte et benignite du sang.
¶Textus.
¶est & honor colere qui competit impetuosis
Hos genus est hominum cupiens precellere cunctos
Hii leviter discunt multum comedunt cito crescunt
Inde magnanimi sunt largi summa petentes.
Hirsutus fallax irascens prodigus audax
Astutus gracilis siccus croceique coloris.
¶Exposition.
¶En ce texte sont aulcuns signes pour congnoistre les gens coleriques. Le premier est que lhomme colerique est impetueux, & faisant ses choses hastivement, car la chaleur vehemente de la colere fait mouvoir lhomme colerique impetueusement. Et pource dut Avicene au premier canon en la .ij. distinction au chapitre .iij. que les operations faictes impetueusement signifient chaleur. Le deuxiesme est que le colerique appete honneurs a preceder tous aultres. La raison si est, car la vehemente chaleur du colerique dispose lame du colerique a arrogance & a temerite. Le troisiesme est quilz sont legiers daprendre a cause de subtilite & chaleur de la colere. Et pource dit Avicene au chapitre dernier nomme que promptitude a facillement entendre signifie complection chaulde. Le .iiij. est quilz mengent moult, car il sont de vertu fort digestice et plus grande resolution que tous aultres
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corps. La .v. quilz croissent fort en petit de temp a cause de leur forte chaleur naturelle avec souffisant nourrissement. La .vi. est quilz sont magnanimes, & ne peuvent souffrir injures a cause de leur chaleur vehemente. et pource dit Avicene estre impatient dune chescune chose signifie chaleur. La .vij. est quilz sont larges et liberaulx et ceulx desquelz ilz sont honnorez. La .viij. est quilz appetent choses summeres & dignitez souveraines pour la cause declairee au .ij. signe. ¶La .ix. est que le colerique est peleu a cause que la chaleur euvre les porrois du corps & esmeult la matiere du poilz vers le cuyr, & pource dit on communement qui le colerique est pelu comme le bouch. La .x. est quil est trompeir. la .xi. est ireux, & facilement courrousse é pource dit Avicene au cha. nomme que lhomme souvent yreux de cause legiere signifie chaleur & vient icelle ire pour la facile commotion de la colere & ebulition du sang environ le cueur. La .xij. est quilz sont larges et prodigues a exposer pour acquerir honneurs. La .xiij. quilz sont delies de membres & graciles pour la chaleur superflue fort resolutive. Le .xvi. quilz sont secz & maigres par leur complection dessicative. La .xvij. quilz sont de couleur citrine, & pource dit Avicene au chapitre nomme citrine sifnigie la colere dominer.
¶Textus.
¶Restat adhuc tristis colere substantia nigre
Que reddit prauos par tristes pauca loquentes
Hii vigilant studiis nec mens est dedita somno
Seruat prepositum sibi nil reputans fore tutum
Inuidus & tristis cupidus dextreque tenacis
Non expers fraudis timidus luteique coloris.
¶Exposition.
¶En ce texte sont aulcuns signes propres de la completion melancolique.Le premier est malignite, car la melancolie fait les gens maulvais & de maulvaises meurs comme font plusieurs qui se occient. La .ij. quil est triste, car gens melancoliques sont tristes communement a cause de leurs esperitz melancoliques troubles & tenebreux
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comme le gens sont joyeulx a cause des esperitz clers. Le .iij. taciturnite, car melancoliques sont de petit parler a cause de leur froideur, come la chaleur fait les gens grans parleurs. Le .iiij. est quilz sont enclins a lestude, car ilz appetent tousjours estre solitaire. Le .v. est quilz ne sont point endormis a cause quilz ont le cerveau fort sec, et a cause des fumees melancoliques faisant songes terribles lesquelz les esveillent incontinent. Le .vi. est quilz sont de ferme propos & de bonne mémoire & sont difficiles a complaires & la secheresse du cerveau les fait estre de ferme propos & de bone mémoire. Le .vij. est que les melancoliques jamais ne cuydent estre seigneurr, mais tousjours en crainte a cause de leure esperitz tenebreux. es deux derniers vers sont mis autres signes avec aulcuns des signes declaires. Le .premier est que les melancoliques sont enuieux. Le .ii. quilz sont tristes. Le .iij. quilz sont avaricieux. Le .iiij. quilz sont tenans & rien ne veullent baillier, & mal payans. Le .v. quilz sont simples frauduleurs & pource gens melancoliques sont devost aymant escriptures, jeusnant, & font abstinances. Le .vi. est quilz sont timides. Le .vij. quilz sont de couleur terrestre & fusques, & se la couleur est prochaine a la couleur verde signifie la melancolie dominer.
¶Textus.
¶Hii sunt humores qui prestant cuique labores
Omnibus in rebus ex fleumate sit color albus
Sanguine fit rubeus colera rubea quoque russus
Si peccet sanguis facies rubet extat ocellus.
Inflantur gene corpus nimiumque grauatur.
Est pulsusque frequens plenus mollis dolor ingens
Maxime fit frontis & constipatio uentris
Siccaque lingua sitis & somnia plena rubore
Dulcor adest sputi sunt acria dulcia queque.
¶Exposition.
¶En ce texte dit lacteur que le fleumatique est de couleur balnche et le colerique de couleur citrine, & le sanguin de couleur rouge & le melancolique de couleur fusque. et en est doctrine donnee. Secondement met .xij. signes signifiant superhabondance de sang. Le premier que la face est rouge a cause du sang qui ascend en la teste et en la face. Le .ii.
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est que les yeulx apparent plus au dehors quilz nont acoustume, a cause que le sang illec multiplie extent le membre. Le .iij. est que les yeulx aux gens sont enflez pour une mesme cause. Le .iiij. est que tout le corps est pesant & grave, car nature ne peult maintenir & gouverner si grande quantite de sang & soustenir le corps. Le .v. est que le poux devient frequent a cause de la chaleur que fait le sang multiplie. Le vi. est que le poux est plain pour la multitude des vapeurs chauldes & humides. La .vij. est que le poux est mol a cause de lhumidite grande mollifiante la terre. La huitiesme est douleur au front a cause du sang multiplie in rethe mirabili Le .ix. est que le ventre est serre sans aller au retraict pour grant chaleur exsicant les faces. Le .x. est que l langue est seiche & aspre a cause des fumees ascendantes a la bouche. Le .xi. est la soif clameuse et intollerable a cause de la grande secheresse en lorifice de lestomac engendree de la graande chaleur. Le .xij. est que les maladessongent choses rouges et ce veult Avicene en la .ii. distinction du premier, en la .iij. doctrine au chapi. vii. quant il dit, les signes signifient habondance de sang sont quant il semble a lhomme quil voit choses rouges en ses songes, ou fluir sang de son corps, quil songe de nagier en sang. Le .xiij. est que le rascement est doulz a cause de la grant doulceur du sang, les figures de la colere superhabondant sont comprins en ces vers. Accusat coleraue dextre dolor aspera lingua. Tinitus uomitusque frequens uigilantia multa. Multa sitis pinguis est torsio uentris. & cetera. Les signes de la fleume superhabondante sont contenues en ces metres. Fleuma supergrediens proprias in corpore leges. Os facit insipidum &c. ¶les signes de la melancolie superhabondante sont cimprins en iceulx vers. Humorum pleno dum sex in corpore regant. Nigra cutis durus pulsus tenuis & urina. Sollicitudo timor & tristicia somnia tempus. Accrescit rugitus sapor et sputaminis idem. Lenamque precipue timuit et sidulat auris.
¶Textus septenus uix fleubothomium petit anus.
Spiritus uberior erit per fleubothomiam
Spiritus ex potu uini mox multiplicatur
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Humorumque cib dammim lente reparatur
Lumina clarificat sincera fleubothomia.
Mentes & cerebrum calidas facit esst medullas
uiscera purgabit stomachum ventremque cohercet.
Duros dat sensus dat somnum tedia tollit
Auditus uocem uires producit & auget.
¶Exposition.
¶En ce texte lacteur parle de saignier. Premierement monstre leage competant & requis devant quon puisse faire seignier, et dit que lhomme a .xvij. ans peult bien estre saignie, de ce dit Galien au .xi. livre de ingenio. que les engans ne doivent estre seigniez quilz ne ayent xiiij. ans du moins, la raison si est, car ilz sont de facile resolution quant leur survient chaleur estrange, & sont fort debiles par le saigner. Item ilz ont necessite de grant nourrissement pour deux choses, cestassavoir pour leur nutrition & pourtant fleubothomie ne leur compete pas. Item ilz sont souffisamment dossolus de chaleur estrange sans les encore debiliter & dissoudre par le seignier. Environ ce est anoter que comme le seignier ne compete pas aux enfans semblablement est prohibee es gens vieulx comme veult Ga. au .ix. li. de megaregin, et selon Galien & haly au .iij. li. de regin es prohibees maladies convalessant et es gens vieulx, car a iceulx le sang est bon de petite quantite, & le maulvais habonde en grande quantite & se seignier evacue le bon & delaisse le mauvais come dit avi. au cha. de la fleubothomie. Secondement declaire le nocument que fait la fleubothomie & dit quelle evacue les esperitz en grande quantite car au sang les esperitz habondent & pource on grande fleubothomie evacue les esperitz en grande quantite. Tiercement il met se remede pour refocilier & restourer les esperitz evacuez, & dit que le vin beut incontinent repare & restaure les esperitz, car de tous nutrimens le vin est celluy qui plus restaure & nourrit come dessus est declaire, & semblablement les esperitz sont refocilez & restaurez des aultres viandes, non pas subitement come duvin. Et la viande qui se doit adonc exhiber doit estre facile a digerer & generative de sang en grande quantite come sont les rouges des oeufz & autres semblables. Et environ ce est a noter que jacoit ce que la viande repare les espritz apres la