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vous verres qu'il sera bien blanc, & retourné cuit à sa premiere mode : lors vous aures les pignons qui seront bien secz, & tresbien mundez : & les mettres tous en un coup dedens le succre, & avec le bistortier le mesleres fort, jusques à ce que les pignons avec le succre soient bien meslez, tenant tousjours le succre sur le feu de charbons, à fin qu'il ne se refroidisse trop tost : lors vous prendres un couteau de bois large, qui sera à la mode d'un couteau de cordonnier, & en prendres des pieces de la grosseur posant environ une once & demye, ou au plus deux petits onces, & les estendres tout bellement dessus de papier, jusques qu'il soit froid du tout, & puis y mettres quelque feuille d'or non pas du tout, mais quelque peu : & ce pignolat est de tel que racompte Hermolaus Barbarus patriarche d'Aquileie à Pierre Cara jureconsulte de Mila, quand il dit :Tum illati pugillares ex nuclei pineis & saccharo pastilli. Par une epistre qu'il luy envoye, laquelle nous avons traduit, & l'avons inserée à la fin de nostre livre.Et deves noter, que en lieu la ou lon ne pourroit trouver des pignons, que lon eust des amandes plumees, & les unes myparties, les autres quadriparties : & puis mises
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avec le sucre, & en faire du pignolat. Et si cas avenant que l'on eusse peu de pignons avec les amandes ainsi divisées servent comme pignons en goust, & peu different de vertu. Et par ainsi si voulez faire du fenoil qui est greiné ou fleuri, que lon garde aux maisons, cueilli du temps de vendenges, que quand le sucre est prest a y mettre les pignons dedens, lors qu'il est chauld & batu tout blanc, lon peut plonger le fenoil avec tout le baston dedens : et semblera avis qu'il soit de manne, ou de neige, tant beau et bon sera : et cela se pourra faire tout à un coup : mais il faut que avant que vous veuilles mesler les pignons avec le succre, & feres d'une pierre deux coups : de la façon de ce pignolat a esté fait à Savonne pour la segnora Benedetta seur du marquis de sinat, l'an mil cinq cens quarante neuf, ordonné par moy.
Pour faire tartre de massapan, que Hermolaus en l'epistre sequente nomme Martios panes, qui se peuvent cuire dens la maison, ou en quelque lieu que ce soit facilement, comme verres en ladite epistre. CHAP. XXVII.
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PRenes des amandes plumées bien nettes une livre, faites les piler fort dens un mortier de marbre avec demi livre de succre de Madere : & quand le tout sera tresbien pisté ensemble, vous y mettres un peu de l'eau rose, en les pillant, pour cause qu'elles ne rendent huylle : & quand elles seront tresbien pistées, vous en feres de petits tourteaulx, ou de petites tarteletes toutes rondes estendues dessus des oblies : & que soient primes : & pourres faire de petites quadratures en ceste forme sus les dites oblies : & puis les feres cuire au four. Et quand elles seront demy cuites au four, vous aures du succre en pouldre, & le pasteres avec blancz d'œufs, peu du suc des orenges : & feres qu'il sera fort liquide : & quand la tartre sera presque du tout cuite, vous la sortires du four, & avec une plume luy mettres par dessus de ce succre liquefié : & puis retourneres la tartre dens le four tant seulement pour prendre couleur : & quand sera cuite, la trouveres avoir un goust fort delectable & savoreux : car quand il y a du
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succre en plus grande quantite, la rend pasteuse, et fascheuse a manger, et en est moins delectable. Et si vous voules la faire cuire dens la maison, & à toutes heures bien facilement, vous feres chaulfer au feu la palete de fer, que lon tient au foyer pour le feu : et feres qu'elle soit rouge : à lors vous mettres la tartre, ou les petitz biscuitz faits de ladite paste : & les mettres dessus une escabelle, ou dessus la table : puis prendres ladite palete toute rouge, & l'approcheres de ladite tartre, la passant legierement par dessus sans la toucher, jusques à ce que vous verres qu'elle prendra couleur : et quand elle sera cuite de ce costé la, lors vous la tourneres de l'autre costé, & la feres cuire ainsi : et quand elle sera cuite, vous luy donres sa couleur, comme il est dit au paravant : et en la cuisant de ceste façon, elle est meilleure que au four, pource que ne sent point aucune fumée.Et ceste façon de la cuire ne se fait que en cas de necessite : laquelle est plus tost cuite que formée. Et ceste icy la nommoit Hermolaus Barbarus pains Martiaulx, qui servent pour medicine, & pour delicatesse a manger à toutes heures : quelques uns possible se mocqueront d'avoir voulu descrire chose si exigue, que tous apotichaires
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sçavent : mais plus tost je l'ay voulu mettre par escrit pour le commun populaire, & pour les dames qu sont cupides de savoir : et pour toutes manieres de gens : et aussi que sont plusieurs de la pharmaceutrie, que combien qu'ilz saichent beaucoup, bien cecy leur est ignoré.
Et notes si vous voules faire une tartre, qui soit d'un tresbon goust et fresche, faut que vous la faites quand les amandes sont fresches, & nouvelles prinses à l'arbre, par lors si vous goustes de l'une, & de l'autre, vous trouveres une grande difference de goust et de bonte.
Pour faire les penites, que nous appellons succre panys, que combien que Bulchasis Arabe de son temps fort experimenté l'aye laissé par escrit selon sa mode, toutesfois pour la vraye & parfaite façon vous les verres icy. CHAP. XXVIII.
COmbien qu'ilz soient plusieurs consurmez en l'art de pharmaceutrie, & que possible ont vescu soixante ans, ils n'ont jamais veu comme les penites se faisoient : car la plus grand
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part d'eux les achatent des grossiers : aussi que pour leur industrie est une chose facheuse & laborieuse a faire : car un ou deux ne le peuvent faire, quand il vient a les tirer que pour satisfaire à quelques jeusnes qui nouvellement sont entrés en la cognoissance des compositions, qu'ilz le puissent faire par le moyen de cest escrit, sans nullement faillir : & notes bien comme vous les feres : car si vous les faites ainsi, vous n'en faillires jamais un : & avant que venir à la description, jevous ay voulu mettre cest avertissement.
PRenes de succre en cassonade qui soit mediocrement belle, faites la fondre & liquefier avec d'eau à sa quantite suffisante, comme d'une livre & demie : & faites la boullir : & quand commencera de boullir, faites la couler gentilment qu'il n'y demeure point aucune paille de cannes, que voluntiers se tiennent a la casonnade : & puis retourneres dedens la poualle ladite casonnade & la feres cuire à toute sa derniere cuite, que est telle que quand vous verres qu'il sera cuit en forme de electuaire, vous luy diminueres le feu : & puis vous aures un verre d'eau tout plein la tout prest, & un fuseau dedens, que quand vous vouldres essaier si le succre est cuit, vous
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tremperes ledit fuseau de boys dens le succre : & puis tout soubdain le mettres dens le verre d'eau, pour le refroidir : & puis vous mettres ledit fuseau dens la gorge pour essuier : que si vous sentes entre les dens que le succre soit tenace qu'il se tienne aux dentz, il n'est pas cuit : & le faut prouver & essayer bien souvent : car s'il y demeuroit un tour doeilz tant seulement apres la perfection de la cuite, il se brusleroit & seroit gasté : mais vous tourneres essaier avec le fuseau, le mettant dedens le succre qui boult : & puis le mettres soubdainement dens le verre d'eau le garoullant pour le refroidir : & puis tout à coup aux dents : que si vous voyes qu'il se rompe tout facilement en pieces, comme un verre, ou une piece de glace, lors tout soubdain & sans tarder ostes le du feu : & luy laisses un peu abaisser l'escume, comme par l'espace d'avoir di un Ave Maria, sans plus : puis tout soubdain & sans dilaier vous le jetteres dessus le marbre qui sera un peu oingt d'huylle, & bien peu qu'il ne le sente : que si n'aves marbre, sus une table de noyer : mais gardera sa chaleur trop longuement : & quand il sera mis dessus le marbre, il s'estandra par tout, lors vous le remettres tousjours en un monceau : & puis quand vous verres
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qu'il sera un peu en masse molle, vous le prendres tout chauld, que à peine le peult on endurer : & le mettres sus le croq de fer qui est fait expressement : & la vous le tireres le plus long qu'il se pourra faire : & en le tirant, il ne faut pas craindre la chauld : & ne faut oindre les mains de rien, fors les mettre sur la farine de l'amidon : & quand vous le tireres, faites que au commencement que vous ne le tires que à la pointe des doigtz : car si vous en prenes à plein poing, il vous demeurera tout à la main : & le croq n'en a point : qui est cause quil se pannisse entre les mains : mais si vous en prenes peu, il s'estendra, & s'eslongera tout ainsi que vous vouldres : & quand vous verres que en le tirant il ne sera bein blanc, vous le tourneres tirer un peu d'avantaige, luy mettant par dessoubz le croq une eschaufete avec du feu : & faut que quand l'un le laissera, que l'autre le preigne pour solaiger les mains de la chaleur : car le succre porte de soy une chaleur vehemente, qui dure longuement : doncques quand vous verres qu'il sera bien blanc, lors vous le fileres peu a peu de la grosseur ou primeur que vous vouldres faire : & estendres des fueilles de papier du long emblanchies de farine fine, ou d'amidon : & quand il sera du
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tout tiré & fillé : si vous voules qu'il soit pannissé dens une heure, vous le mettres dens une boite large, & puis l'approcheres du feu, ou le mettre en part qu'ellese puisse bien chaufer de tous costez, ilz seront pannissés dens demy heure, ou mettre sa boite pendue dens un ponson vuide, & mettre dens le ponson une eschaufete de feu que se chaufe bien : & le ponson que soit bien couvert : & ilz seront en demie heure pannissés. Et notes que il ne s'en peu faire à chacune fois que deux livres, ou deux livres & demie, au plus loing, & plus fort que soit & il n'y faut mettre n'y adjouster chose que soit au monde, ne miel, ne huylle, comme font quelques resveurs & ignorantz : car ne les fait que ennoircir & faire sentir mal : & quand ilz sont faitz long temps, ilz deviennent comme roux & moittes, que est une chose qui les denigre : mais qui les vouldra faire qu'ilz soient beaulx en toute perfection, il n'y faut autre chose fors le succre en cassonnade, ou d'un pain de succre la pointe : pource que n'est pas si ferme comme seroit le cul, qui est tousjours plus solide.Et debves entendre, que si vous le voules faire de quelque beau succre en pain, il se feroit bien : mais non pas si facilement, comme ilz se feroit de cassonnade : car la
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viscosite qui est en elle, ce que n'est pas au succre fin, la rend plus tractable, & plus facile a tirer, que tant plus lon le tire, & tant mieulx s'enblanchist. Bulchasis en serviteur estoit d'advis de chacune livre de succre de y mettre une once de miel : mais sauf sa perpetuelle memoire sont estéz quelques uns qui en cest endroit l'ont voulu ensuyvre, & ont fait des penites que estoient laides & de mauvais goust : & sont esté d'autres que quand estoient pres de leur cuite, qui y mettoient d'huylle d'amandes doulces, que quand ilz estoient parachevez, ilz sentoient le rance : & en lieu d'estre lenitifz du gosier, ilz le venoient a faire cuire, pour cause de l'huylle : doncques quand vous vouldres faire de belles penides ou penites, selon la susdites description, les feres à toute perfection.
Pour faire syrop rosat laxatif, que une once sera merveilleuse operation, & sans violence, que lon en pourra bailler à une femme enceinte es premiers & derniers moys, en tout eage, & en tout temps sans dangier nul que ce soit. CHAP. XXIX.
PRenes de roses rouges de celles qui ont la couleur cerusée, que participent de
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blanc & rouge, que nous dison, color saraceus, qui est incarnat : & en prendres le nombre de neuf cents, & n'y aura seulement que les feuilles, ou les boutons qui sont à demy espandis, ou ouverts : & apres que les aures tresbien desfueilléez, qu'il en y ait plus tost dix cens que neuf : & nettoyées qu'elles soient, vous les frotteres un peu entre les mains à fin que s'il y avoit quelque bouton qui feut entier, que par ce moyen il se deffist : aussi que l'eau chaulde le penetre plus facilement : & a lors vous mettres toutes les roses dens une cruche de terre envernissee que soit grande : & puis vous aures de l'eau de fontaine, & la feres bouillir : & quand elle sera bouillante, vous la verseres dedens la cruche : & avec un baston les remueres fort, à fin que l'eau bouillante soit bien meslée avec les roses : & quand il y aura asses d'eau, que couvrira toutes les roses, vous les laisseres tremper par lespace de vingtquatre heures dens ladite cruche : & au bout de vingtquatre heures vous verseres le tout dens une poualle, ou chaulderon : & les feres bouillir deux ou trois ebullitions : & puis vous couleres la decoction, & l'exprimeres le plus fort que vous pourres avec un pressoir, ou entre deux bastons tant qu'il ny demeure que les roses toutes seiches & blanches : & la decoction qui sera ver-
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meille comme vin, et odorante comme eaue rose, vous la mettres dans une fiolle, et aures encores d'avantaige cinq centz roses desfueilléez comme celles au paravant : et les mettres dens ladite cruche : puis vous prendres ladite decoction qui est dans la fiole, et la feres chaufer pres a boullir : et quand sera bien chaulde, vous la verseres dedens les roses : et si n'y avoir asses de la decoction, y pourres un peu mettre d'eau bouillante, et laisseres tremper par autres vingtquatre heures : et au bout de vingtquatre heures vous le feres boullir un peu : et puis couleres la decoction, et la presseres le plus fort qu'il vous sera possible : & quand le tout sera coulé, vous prendres une livre de succre de dixhuit onces, & le mettres dedens la decoction sans clarifier : & le feres boullir jusques à ce qu'il soit en forme de syrop un peu mal cuit : car les roses participent de viscosite, que sont le syrop espes : & quand il sera cuit, vous le osteres du feu : & quand il sera froid, vous le mettres dens un vaisseau de verre, ou de terre envernissé : & il suffit d'en prendre une once le matin qu'il fera une operation merveilleuse & louable.
Et sont d'aulcuns qui le enrichissent avec du rhabarbe : & par lors il fait son operation
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plus louable, & est nommée Catarticum imperiale, que vaut autant a dire, comme medicine laxative pour Roys ou Empereurs, & se met ainsi.
Prendres de rhabarbe qui soit bon le poix de quatre onces, de cinamome bon une drachme : & feres le tout mettre en pouldre : & quand le syrop sera pres que de cuit, vous prendres ladite rhabarbe, & la mettres dans une piece d'estamine claire, & la estacheres avec un filet pendu dedens quand le syrop boullira : & l'esprimeres souvent : & quand le syrop sera cuit, vous mettres le syrop dens son vaisseau : & puis pendres la rhabarbe dedens ledit syrop, & le fermeres tresbien : de ce syrop doivent user les seigneurs qui ont domination sur quelquun, qui ne sont mie maistres de leur cholere : car une once de ce syrop la evacuera par un long temps guerissant la fievre tierce, & la preservant d'icelle : & est nombrée entre les medicines royales, que se peuvent prendre en seurete. Aussi l'on en peut faire d'une autre sorte, qui est aussi bon, et de si bonne operation.
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Autre façon pour faire le syrop rosat laxatif, qui fait une operation ouable. CHAP. XXX.
PRenes des roses rouges comme des premieres de la couleur, ou des rouges : mais elle n'ont pas tant de maraitude, la quantite que vous vouldres, & les mettres dans un mortier de marbre, & les pilleres fort, tant que vous pourres : & puis en tireres du suc tant qu'il en pourra sortir : & quand vous cognoistres qu'il y pourroit avoir deux livres & demie de suc sans le purifier, vous prendres une livre de belle casonnade bien nette du poi de seze onces : & le feres boullir tout ensemble sans rien l'escumer : & le feres cuire jusques qu'il soit en forme de syrop : & quand il sera cuit parfaitement selon ce lui luy appartiendra, vous le osteres du feu, & le laisseres refroidir : & le mettres dans son vaisseau, & en pourres prendre une once comme du premier. Que si vous voules qu'il soit plus excellent, & son operation soit plus magnifique, & pour personnaiges genereux, vous prendres du rhabarbe qui soit bien bon une once, de cinamome deux scrupules, de spicænardi le poix de quinze grains : le tout soit pulverisé ensemble bien subtilement, qu'il ne s'esvente : & quand le
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tout sera bien pulverié, vous le mettres dedens le pot ou est le syrop rosat, & le mesleres fort ensemble avec une spatule, ou une cuilliere d'argent tant qu'il soit bien meslé : & quand vous en vouldres user, faites remuer fort le pot : & en prendres une bonne once, & le detremperes avec un bouillon de poulet sans sel, ou de quelque eau cordiale : & le prendres le matin en jeun, il fera une operation sans vous fascher de rien, & vous fera faire cinq ou six celles sans vous fascher nullement, ny donner douleur d'estomach, ny de ventre, ny de cœur : que apres que il aura fait son operation, vous vous sentires tant alleigre & alleigé, que vous naves jamais prins medicine laxative plus amiable, ny que plus aye fait de bien, & de profit.
Les grandz seigneurs ont de costume de prendre tout ainsi qu'il s'ensuit, & fait une non pareille operation, chassant la melancholie, & maintenant l'homme perpetuelement alleigre & joyeux. Prendres demie once de sene oriental, & le conquassez fort, & le faites boullir dens le bouillon d'un poulet qui soit fort boulli : dens ledit bouillon dissouldres une once de ce syrop rosat : alors vous porres dire, que vous ne printes jamais medicine laxative, que plus vous aye fait de bien, ny plus resjouyt que cestuy syrop icy,
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lequel j'ay fait faire & fais pour personnaiges d'honneurs & delicatz.Pource que à la composition de ce syrop est une mode qui est facile : mais possible que peu en usent, je l'ay fait user souvent mesmes à Savone pres de Gennes par plusieurs gentilz homes, qui de leur naturel veulent user medicamentz solutifz, qui sont de benignite : & entre tout le faisoit bien messer Antonio Vigerchio espicier de Savone, home de bien, auquel veritablement en la faculte de la pharmeceutrie luy est deue la palme, ou le laurier, combien qu'il est allé de vie à trespas. René le pillier verd à Lyon du temps que je y estoys l'an mil cinq cens quarantesept de peste, qui estoit un personnaige qui en cest estat la faisoit en home de bien : à Aix en Provence surpassera tous ceux que j'ay hanté vagant par le monde exerceant & cognoissant la qualite des gens, le pur & syncere Joseph Turel Mercurin : combien que François Berard Salonnois, qui vient à imiter le siecle doré, qui à toute perfection, fait & accomplit ce q'uil fait. J'ay cogneu à Marseille pour une cité qui est abondante de tous simples medicaments, & que premier abordent la, je n'oserois dire les meschancetes qu'ilz se commettent en la com-
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position de la medicine : peu en exempter, & pire se feroit, s'il n'estoit la perspicace & sçavoir Hippocratique de maistre Loys Serre, que si Herasistratus estoit en presaiges, l'advoueroit pour le sien : de Monpellier cité fameuse est locupletée d'un nombre de sçavans personnaiges en la parfaite faculte de medicine, que en y a qui à toute perfection parachevent & la font : aussi que la y a de present personnaiges ou toute la doctrine de medicine est curieusement excercée & d'entre eux sont plusieurs qui continuellement labourent, redigent par escrit pour perpetuer leur memoyres à jamais : comme sont Antonius Saporta filius, que je ne sçay si l'ame de Hippocrates seroit point transformée en luy : de M. Guillaume Rondelet, a qui Aelianus Massarius, ou Dioscorides le lentilleux luy auroient point laissée par une divine mutation deEuphorbi en luy : et Honnorius Castellanus qui est encores au soleil levant : car il n'est permis a excerceants la faculte latrice de rien rediger par memoire qu'ilz ne soient au soleil couchant. En la universite d'Avignon sont plusieurs, qui font tout le contraire que Christus nous a commandé, quand il disoit que l'on se preparast thresor au ciel, ou les larrons ne desrobent point : ne si fait banque
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faillie, ne se pourroit il pas adapter de faire, que cas par l'estude des lettres que leur nom seroit immortel ? quand Homere parloit & les autres de l'ame au ciel, ne se pouvoit il pas entendre, Strenuorum immortale nomen ? mais vrayement ilz preferent la richesse de ce miserable monde, qui tost perit à celle que par les lettres seroit à tout jamais par durable. Mais ilz sont comme Tantalus, tant tant, & si n'ont rien. Mais nous reviendrons au chemin d'où nous sommes venus, pour donner advis à quelques uns, qui auront cognoissance de plusieurs gents : & laissons à part ceux qui ont sçavoir & pouvoir, qui aiment mieulx un escu, que s'ilz avoient prins peine d'escrire une heure : ce que je cognois plusieurs qui ont le sçavoir pour le faire : mais la richesse les aveugle, & pensent avoir bonne raison, & ilz seront bien deceuz. Peribit memoria eorum fine sonitu, non pas d'erain. J'ay autrefois practiqué en la cité de Bourdeaux, de Thoulouse, Narbonne, Carcassonne, & la plus grand part au pays d'Agenois : Agen mesmes la ou, la faculte de Medicine estoit souverainement faite, & a esté resuscitée en son plus haut degré, non pas tant seulement la Medicine, mais tout Philosophie Platonique, depuis la venue de Julius Cæsar Squa
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liger, que je ne scay si son ame seroit point le pere de l'eloquence Cicero, en la parfaite & supresme poesie un second Maro, en la doctrine de Medicine deux Galiens, de qui je me tiens plus redevable, que de personnaige de ce monde, & plus de precepteurs meurs auxquelz perpetuellement ne fais que vacquer. La non pareille cité de Lyon estoit ny a guieres pourveue d'un notable personnaige de incomparable sçavoir, qui est Phil. Sarracenus, qui des miens premiers principes moy ja aagé l'avois instigué, que j'ay ouy dire qu'il s'est retiré à Ville Franche : Illi nec invideo : mais il me semble que veu sa doctrine, qu'il ne devoit aller la : car leur regne ne sera guieres durable. En passant à Valence Allobrogum un bien excellent apotichaire de qui ne me souvient du nom, qui en lettres mathematiques je ne say si je feus esbays de voir dens son cabinet ce que voyoit Aristippus, quil veit au rivage de Syracuse, ou ailleurs, quand il eut tout perdu son bien par mer, qu'il veit des lignes, & des quadratures, ou une pergula de Archimedes, tant trouvis l'engin subtil : de la science de medicine je n'y cogneuz aucun : vray est que à Vienne je veis aucuns personnaiges dignes d'une supreme collaudation : dont l'un estoit Hieronymus Monttus home digne
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de louenge, & Franciscus Marius jeusne home d'une expectative de bonne foy. Devers nous ne avons que Franciseus Valeriola, du quel en nostre preface avons fait mencion, que pour sa singuliere humanite, & pour son sçavoir prompte & de memoire tenacissime me contrainct de le rememorer. Icy ou je fais ma residence je suis logé pour la faculte de quoy je fais profession entre bestes brutes, & gents barbares, ennemys mortelz de bones lettres, & de memorable erudition. Pour ne prolonger par trop ce petit livre, je feray fin du tout, promettant que cecy est aggreable de la loclupleter par plusieurs autres choses dignes de commendation.Pourtant amy lecteur si tu voys quelque matiere, laquelle ne te soit agreable, ou par novité te faille retirer le front, je te diray ce qu'ay veu engravé en marbre.Credis sum Pythio vera magis tripode. Vray est qu'il ya beaucoup de choses, que sont chieres & difficiles a faire : mais si tu veux dens ton cerveau calculer, ne trouveras chose que ne soit que par trop facile a faire : mais qui vouldroit user d'une par trop severe avarice, il pourroit bien estre, que l'intention de quoy l'on pretenf seroit frustrée. J'ai obmis plusieurs autres distil-
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lations tant d'huilles, que d'autres liqueurs, que pour ne donner trop grande facherie, je les ay laissé : aussi plusieurs sortes & façons de faire confitures, & condiments, que seroit possible que plusieurs s'en facheroient, mais je vous dy, que si quelquun a parfaite intelligence de sçavoir cognoistre la maitrise de bien & devement gouverner le succre, il mettra tous fruitz en parfaite confiture : & par l'opposite, que si tu ne sçais bien cognoistre l'effect du succre, quand il est liquefié, tu mettras tout à perdition, que moiennant nostre doctrine il sera conduit, que le personnaige qui jamais ne l'auroit mis en besongne l'administrera aussi bien que celuy qui l'aura pratiqué toute sa vie. Vray est, que celuy qui a versé plus longuement, il fera mieulx son cas par asseurance, que le nouveau, comme il est bien de raison. Donques il vous plaira de recevoir en gre ce petit Livre, que je vous presente par estreines de nouvellete.FIN.
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In commendationem celeberrimi Medicæ facultatis doctoris, DN. MICHAELIS Nostradami huiusce libelli, candidis Lectoribus non exiguam commoditatem allaturi, autoris eximii,hexastichum. Doctor ave summa dignissime laude Michaël,Nec studiis desint præmia magna tuis.Hoc referas paruo quàm plurima dogmata libro :Sicque tuus multis proderit ipse labor.Multa doces debet quæ commendare iuventus :Et tua laudabunt scripta legenda senes.
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HERMOLAUSBarbarus envoie salut à Pierre Cara jureconsulte & facondissime Orateur.
Translatée de Latin en François par Mmaistre Michel Nostradamus.
LE Seigneur Trivulve vaillant home en fait de guerre, & en temps de paix a espousé femme, une dame Neapolitaine d'une tresnoble & honorable famille. Je suis esté invité au convive, mais plus tost au soupper pontifical & somptueux : mais moy aux premieres viandes que feurent apportéez, je feuz saoul : & faisois plus du spectateur, que
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du convive. Je pense qu'il te sera bon & aggreable, ou aux posterieurs, si je te veulx descrire les mets, & les viandes, non pas ainsi que Macrobe envers les nostres, ne Atheneus aux Grecz par grandz volumes nous a laissé par escrit : mais tout ainsi qu'un homme accupé, & non excedant la mesure d'une epistre.
PRemierement l'on donna l'eau a laver les mains, mais non pas comme devers nous l'on fait tout debout, mais bien elle feut presentée, quand un chascun feut assis, & par tout eau rose : en apres & tout incontinent feurent apportes le pignolat en tablete & roche fait de succre, eau rose, & pignons, & puis apres la tartre & massepan faits de succre, eaue rose, & amandes, que nous appellons communement pains Martiens.Le second metz feurent des esparges nouvelles. Le tiers metz c'estoient le cœur, le foye, & l'estomach des oyseaux, foya
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ge les appelle noz cuysiniers.Le quatriesme metz la chair de dain rostie. Le cinquiesme les testes de jenisses & veaux boullies avec leurs peaux.Le sixiesme chappons, poulailles, pigeons accompaignez avec langues de beufz, jambons de truye, le tout bouilly, adjousté avec la saulce du lymon : ainsi les cuysiniers Milanoys les appellent, ce que nous cuysiniers Venitiens appellent sermiaque.Le septieme le chevreau tout entier rosty, à un chascun dens une assiette d'argent, en forme quadrangulaire, avec le jus qui se fait des cerises amayres, ou comme aucuns aiment mieulx appeler, cerises de laurier, qui se fait en lieu d'une saulse & condiment.Le huictiesme tourterelles, perdrix, faisans, cailles, gryves, bequeficz, & de toutes manieres de volataille, mollement & studieusement rosties, les olives Salon
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noises, colymbades feurent mises en lieu de condiment.Le neufviesme un coq cuit avec le succre madefié & arrousé avec l'eau rose a un chascun des convivez dens une petite platine d'argent concave, ainsi comme toutes les autres vaisselles.Le dixiesme metz c'estoit un petit cochon tout entier rosty, à un chacun deux sus un petit vaisseau escuelle, ou il y avoit une certeine liqueur à chacune vaisselle.Le unziesme metz c'estoit un paon rosty, & pour son condiment il y avoit une saulse blanche, ou plus tost ferruginée, qui estoit de foyes pistez, & d'une precieuse & aromatique composition, adjoustée selon la proportion & simmetrie, les Espagnolz l'appellent Garrouchas.Le douziesme metz c'estoit un monde tortu, & recroquillé, qui estoit fait d'oeufz, laict, saulge, farine, & succre : nous l'appellons saulgret.
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Le treziesme metz estoit cartiers de coings consuz avec succre, girofle & canelle.Le quatorziesme c'estoient costes de chardons, pignons, artichaulz, si vous aimes mieulx.Le quinziesme, apres que les mains feurent lavées, toutes sortes de dragées, comme coriandre, fenoil de Florence, amandre, anis, giroflat, orengeat, canelat, dragée musquée.Et apres ilz feurent amenes joueurs de farces, & comœdies, battelleurs, & joueurs de goubelletz et faiseurs de soubresaulz, joueurs de bonnes moralitez, chemineurs dessus les chordes : d'autres qui de leur bouche contrefaisoient toutes sortes d'animaulz, de toutes sortes d'instrumetz à fleutes, joueurs de lucqs, orgues, espinetes, guiternes & psalterions, harpes. En apres à un chacun metz les torches de cyre blanche faites en parfum & lymnicques demy dorées
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aloient devant, & estoient concavez dedens : ou il y avoit de toutes sortes d'oyseaulx, & autres animaulx de quatre piedz : & d'autant de sortes qu'il y avoit de touts oyseaulx & autres animaulx cuictz apportéz à table, autant en y avoit il des vifz : une chacune table estoit adaptée avec ses sieges & son buffet : & ceux qui servoient aux privez, estoient privez : les ministres cogneuz aux cogneuz : devant toutes les autres choses, il y avoit une silence telle que nul onques de la secte Pythagorique n'y observa jamais. Dieu avec toy, de Milan ccvi. de May M. CCCC. LXXXVIII.
Michaël Nostradamus Sextrophæanus faciebat Salone litoreæ, 1552
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S'ensuyt la Table des choses contenues en ce present Livre.
¶ Ce qui est comprins en la premiere partie, touchant la maniere pour faire divers fardemens, et senteurs, pour l'illustration de la face.
Et premierement,
Pour accoustrer le sublimé qui est une souveraine composition pour l'illustration de la face Page 25
Un'autre mode pour bien preparer & accoustrer le sublimé, non moindre que la premiere Page 33
Pour faire pommade d'une souverainne odeur, bonte & excellence 36
La façon vraye pour faire l'huylle de benjoin, qui est la plus souverainne senteur qui se puise faire : & qui est le fondement des bonnes senteurs : & apres le baulme naturel, & l'huylle de l'ambre cest icy tient le principat en suavité d'odeur, qui estoit nommé ros cyriacus 42
Autre façon pour faire le susdit huylle de bejoin 45
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Pour faire huylle de noix muscade en toute parfaiction, qui a toutes les vertus de la noix muguete. Page 46
Autre maniere pour faire le susdit huylle, mais sophistique, & a tant ou plus de vertu & d'efficace que le premier. 47
Pour faire la principale matiere pour pouldre de senteur de perfaite boné & excellence, qui est une odeur non estrange, mais rend une suavité aggreable, & de longue duree, qu'est fort souveraine pour la peste. 48
Pour faire pouldre de violete. 54
Pour faire une paste laquelle sera d'une bonne odeur durant longuement, laquelle est fort propre & decente pour paster les pommes de senteur, ou pour faire des patinostres. 55
Autre annotation pour composer pommes de senteur. 57
Pour faire autres pommes de senteurs non guieres moindres que les premieres. 60Pouldre pour nettoyer & emblanchir les dentz, & rendre l'haleine doulce & souefve, & en petits de jours netoie les dentz, & les rend blanche comme yvoirre pour noires & rousses quelles soient. 61
Un'autre façon plus excellente pour nettoyer les dentz mesmes ceux qui sont
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fort pourries & corrompues. Page 61
Pour faire l'eaue de senteurs pour arouser les formes, ou petites formules qui sont comme suppositoires faites pour nettoier les dentz. 63
Et notes que de ceste eaue, mais qu'elle soit collee bien subtilement, sen fait un fard que dens trois jours une face brune vient blanche, non comprinse une souveraine odeur qui rend à toute la personne. 64
Pour faire huylle de senteur qu'il n'est possible en tout l'universel monde, ne en toute la faculté de Medicine en faire qui soit de plus excellente & souveraine senteur. 65
Pour composer au vray lepoculum amatorium ad Venerem, duquel usoient les anciens au fait d'amour. 69
Pour faire une maniere de savon muscat qui emblanchit & adoucist les mains, & est d'une doulce & souave odeur, rendant les mains d'une parfaite blancheur & doulces a manier. 75
Autre maniere de savon muscat pour la barbe, qui peult servir pour les seigneurs, qui est de bonne odeur. 77
Pour faire Bourrax artificiel clayr comme succre candi. 79
La forme pour faire un eau distillee pour
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emblanchiir & illustrer parfaitement la face. Page 80
Pour faire au vray le lait virginal, qui est nombré entre les applications qui se font tant pour emblanchir la face, que pour oster les macules du visaiges. 84
Pour faire venir cheveulx blonds comme un fillet d'or, encores qu'il feussent noirs ou blancs le rendent d'une couleur flave, sans que long temps ilz perdent leurs couleurs : & les conserve en leur entier, & les fait croistre que tant sont roux devers la racine, comme au dernier bout. 86
Autre façon pour faire le poil de la barbe blond, & de couleur dorée, & oster quelque superfluite du corps que deturpe la face sans blessure. 88
Pour faire une tressouveraine & tresutile composition pour la sante du corps humain, laquelle est de grande vertu & d'efficace. 97
La maniere comme il faut user de la susdite composition, qui est egale en vertu & efficace à l'or potable, & la vertu d'icelle. 97
Pour faire les cheveux de la barbe noirs pour blancz qu'ilz soient. 102
Pour faire savon noir qui ennoircit la barbe
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& subitement. Page 104
Pour faire un huylle qui est de couleur noire, qui fait venir le poil noir comme vray geiet, qui demeurera long temps, qui rendra une couleur de moree comme la couleur d'un corbeau : mais il ne faut point savonner la barbe, ne le poil pour lors : mais tant seulement le peigner : & rendra la barbe d'une bonne & tressouefve odeur. 106
Pour faire l'huylle que Medæ faisoit, lequel se venoit si subitement imprimer, que en touchant le poil, incontinent changeoit en un instant de couleur devenant noire. 108
Pour accoustrer le nacre prosopopeye, qui est nombrée entre les compositions d'honneur & magnificence, pour embellir & emblanchir la face, la illustrant d'une couleur blanche & naturelle : qui maintiendra le personnaige longuement en forme d'adolescence. 117
Une souveraine nocturne application pour oster les lentilles du visaige les couvrant & destruisant, que dens une nuict sont toutes esvanouies sans jamais plus apparoir, sinon que lon feisse sa perpetuelle demeurance au soleil, & annichilant les tasches, & esvanoisant manifeste
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ment les pannes. Page 120
Pour faire un fard pour emblanchir la face, & la conservant longuement en beaute, luy donnant une palleur & blancheur naifve, qui n'est pas de longue duree : mais y la faudroit faire au moins de quatre en quatre jours : & est pour gens communs, & de petit pris : 122
La seconde partie contenant la façon & maniere de faire toutes confitures liquides, tant en succre miel, qu'en vin cuit. Et premierement pour confire l'escorce, ou la chair du citron avec le succre. 133
Pour confire la chair de courdes que lon nomme cocordat ou carabassat, qui est une confiture refrigerative, qui refraichit, & est de bon goust. 137
Pour confire l'orengeat en succre, ou en miel, qui sera bon par excellence. 140
Pour confire les orenges qui soient bonnes a menger dens un jour comme si elles avoient trempees quinze jours. 143
Pour confire les noix ou autre confiture sans miel, & sans succre, qui seront aussi bonnes que avec le succre peu moins, & meilleures que avec le miel, & toute
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sorte de confiture se peut faire en default de succre ou de miel. Page 144
Pour faire le vin, cuit que Marcus Varro nomme Defrutum & cest pour faire confitures en forme liquide. 146
Pour faire laictues confites en succre. 150
La façon pour clarifier la cassonade, ou le succre qui est noir, ou gasté, tant pour confire laictues, que pour toutes autres confitures. 151
Pour faire la confiture des guignes ou agryotes, que les Italiens appellent amarenes, pour les accoustrer tant belles & souveraines qu'il est possible au monde, que quand auront esté faites un an, sembleront avoir estre faites du jour, & d'un supresme goust. 154
Pour faire la gellée des guignes, qui est aussi claire & vermeille comme un fin rubis, & de bonte, saveur, & vertu excellente, que les guignes se conserveront longuement en perfection, sans y rien adjouster que le fruit, & sera pour presenter devant un Roy, par leur supreme excellence. 156
Un'autre mode pour faire gellée de guignes, qui est plus delicate que la premiere, mais elle est plus chiere, & est pour grands seigneurs. 159
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Pour faire la confiture du gyngembre verd, que combien qu'il soit dit gyngembre verd, si est ce qu'il se fait d'un gyngembre appellé mecquin, pource qu'il est de la Mecque, ou Mahommet est ensevely. Page 162
Pour conserver l'eau du gyngembre, qui est pour faire bonne pouldre, pour faire souverain vin hippocras. 165
Pour faire d'une racine confite qui est hyringus, qui aura toutes les vertus, bontes & qualites que a le gyngembre verd & sera de goust plus souefve, & sera tout semblable au gyngembre verd. 167
Pour faire des amandes confites des verdes par lors qu'elles sont demy meures, qui est une confiture fresche & delicate. 169
Pour faire gellée de coings d'une souveraine beaute, bonte, saveur, & excellence, propre pour presenter devan un roy, & qui se garde bonne longuement. 172
Autre façon pour faire gellée de coings plus belle beaucoup & plus precieuse, esgale en saveur : vray est qu'elle est beaucoup plus chiere, mais qui en vouldroit faire pour princes, ou grands seigneurs, n'en faudroit point faire d'autre que de ceste cy : car elle surpasse tout, & ne faut user nullement d'avarice. 174
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Autre façon pour faire gellée de coings en roche, que sera de goust meilleure, & de plus grande substance, que n'est point moindre aux autres, tant en beaulté, bonte, valeur, & excellence que les autres. Page 177
Pour confire petiz limons & orenges tous entiers des nouveaulx, quand ilz sont en verdure : qui est une confiture fort delectable & savoureuse, qu'on en peult user ainsi que l'on vouldra. 179
Pour confire des coings a cartiers dens un jour : qu'ilz se conserveront longuement, qui seront d'un merveilleulx bon goust, qui pourront servir pour deux intentions, c'estassavoir pour medicine confortative & restrictive, & pour en manger a plaisir a toutes heures. 182
Pour confire les coings a cartiers avec le vin cuit, qui ne sont guieres diferents du succre : mais il les faut faire en temps de vendenges : & se garderont un an ou deux en bonte & valeur : & la sauce, ou condiment ou ilz sont cuitz est merveilleusement bon toute l'année a manger & faire sauces. 184
Pour faire du codignat qui est d'une substance grande, & de saveur bonne : & plus profitable que nul des autres : vray est
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qu'il n'est pas si delectable, mais aux effectz & operations il est meillieur. 186Pour faire une autre façon de coings à cartiers avec le succre, qui seront encores meilleurs & plus beaulx que nulz des autres. 187
Pour confire l'escorce de buglosse, que les Espagnolz nomment lengua bovyna, qui est une conditure cordiale, qui preserve le personnaige de venir hectique, ou hidropicque, & tient le personnaige joyeulx et allegre, chasse toute mellancholie resjeunit l'home, retarde la vieillesse fait bonne couleur au visaige, entretient l'home en sante, preserve l'home chollerique a tencer. 190Pour faire poires confites. 193
Pour faire le sucre candi, qui sera tresbeau. 195
Pour faire le pignolat en roche. 199
Pour faire tartre de massepan, que Hermolaus Barbarus les nommoit Martios panes, qui se peuvent cuire dens la maison, ou en quelque lieu que ce soit facilement. 203
Pour faire les penites, que nous appellons sucre panys. 205
Pour faire syrop rosat laxatif, que une once sera mervelleuse, operation, & sans vio
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lence, que l'on en pourra bailler a une femme enceinte es premiers & es derniers moys en tout aage, & en tout temps sans danger nul que ce soit. Page 210
Autre façon pour faire le syrop rosat laxatif, qui fait une operation louable. 214
Une epistre que Hermolaus Barbarus envoie à Pierre Cara Jureconsulte de Milan, en laquellle il descrit le banquet que fut fait aux nopces du seigneur Trivulce. 223
Imprimé à Lyon, par Jean Pullon, dit de Trin.