Les vers sont désignés du même mot dont on use actuellement, vers ou ver, mais ils sont surtout désignés au moyen du mot ligne, ou plus rarement (et plus tardivement) du mot metre (surtout sous le déverbal metrifier) ou encore du mot baston :
Sinalimphe en telle oeuvre assise
345 Est comment en ces vers et forme,
Quant se pert, detranche .e. ou brise
En fin de quelque mot conforme
Et ung autre aprés lors le suive
Prés a prés conjunctivement,
350 En la ligne ainsi .e. se prive
En sinalimphant proprement […][1]
L’Infortuné, Instructif de seconde rhétorique, l. 344-351
Et est assavoir que tous mettres dont la derreniere sillabe est imparfaicte de quelque quantite quil soit excede le mettre parfait d’une sillabe.[2]
Jean Molinet, L’art et science de rhethorique pour faire rigmes et ballades, p. 4
[1]Trad. : L’élision qu’on pratique dans une œuvre est telle qu’en ces vers et strophes, quand E se perd, s’élide, s’efface à la fin d’un mot correct et qu’il y a un autre mot qui vient derrière, tout juste derrière, accolé, dans son vers, il perd ainsi son E en s’élidant, à proprement parler.
[2]Trad. : Il faut comprendre que tous les vers dont la dernière syllabe est imparfaite compte une syllabe de plus que le vers parfait, de quelque longueur qu’il soit.