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1505-Platine en françoys (31-40)

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lut, vault grandement contre paralysie son sen oingt du just le membre paralytique, & leaue distillee vault a ceulx qui remblent des mains. Et se lon lave les mains de leaue fraiche ou boulie ou aura este ladite saulge conforte les nerfz & garde de trembler pareillement. Et en froter les dens & gencives des fueilles de ladite saulge elle nettoye & lieve lordure & porriture des dens, conferme icelles & emblanchist, & si rend bonnes gencives a merveilles, et ce fait le just principalement mesle ensemble ung peu de miel rose, et en ryncer la gorge souvent conforte grandement lesdites gencives. Et pline escript que si lon boyt le just de ladite saulge qui aura este ung petit eschauffe au feu est bon contre la toux & douleur de couste, & si est ladite saulge bonne et utile contre les escorpions & aultres poinctures & morsures de serpens.

¶ De villa nova dit quelle expellist la fievre ague cest adire lempesche & garde de venir. Dyascorides oultre ce qit que la decoction des fueilles & rameaulx deladite saulge provoque lorine & les fleurs aux femmes, & expellist & met dehors les enfans mors du ventre de la mere, & ennoircist les cheveulx son sen oingt dujust bien souvent au soleil, ainsi que dit Macer & Dyascorides, & si vault contre apostemes et flux de sang, et mondifie toutes ulceres fraudulentes & qui sont cachees dedans le corps humain et restanche le sang fluent des playes son met ladite saulge pilee par dessus. Et de sa nature elle conforte lestomach, specialement quant est refroydi, ne la fait pas toutesfoys trop bon user en este quant fait grant chault, car de sa nature eschauffe & deseiche. En yver est fort bonne & condescente, & si est bonne a user a ceulx qui ont mauvaise aleine pour la corrupcion des humeurs qui sont en lestomach. Magnini dit quelle conforte grandement les nerfz & en fait lon du vin appelle vin saulge, duquelles gens en usent pour conserver sante, principalement au commancement de table. Et ce vin est bon aux paralitiques & ceukx qui ont lepilance quant lon en prend modereement, aussi en saulces lon en use communement pource quelle excite lappetit, et specialement quant

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lestomach est rempli de malles humeurs crues & indigestres. Les magiciens dient une chose merveilleuse de ladite saulge, cest que si la saulge est putrifiee dedans le fiens sengendre ung oyseau qui a la queue serpentine & blanche, desquelles cendres son en met aux lampes ou chaleilz semblera que tout lostel soit remply de serpens. Et cecy dient les pandectes et lalbert en son livre des vertus des herbes qui mest choses merveilleuse sil est ainsi.

¶ Du basile, fabegue, ou basilicon.

LOn seme le basile qui est sec et chault au prin temps et le plante lon en este, pource quil croist mieulx. Et Paladius dit que si lon veult que saillea cop le fault arrouser deaue chaulde incontinent quon laura seme. Aulcuns ya ainsi que dit Pline qui le sement en autonne et en yver & avec du vin aigre lon moille la semence. Et qui veult que viengne mieulx selon aulcuns convient semer icelluy en maledicions & en parolle injurieuses et approbrieuses, ainsi que raconte ledit Pline qui mest chose supersticieuse, mais pour dire icelluy premierement florist au plus bas & apres en hault ainsi que dit Theofrastus, & longuement dure en sa fleur. Chrysippus medecin reprouve grandement ledit basile & dit icelliy estre inutil, non tant seulement a lestomach mais aussi au foye, a lorine & es yeulx, & fait enrager, et a ceste cause dit que les chievres nen veulent menger, & a plus fort les hommes sen deussent demettre & nen user point, ains fouyr icelluy comme pernicieux & dommageable. Et oultre ce dient aulcuns que si lon pille icelluy avec une pierre et apres lon le couvre dicelle mesme pierre en brief temps la dessoubz sengendreront escorpions. Oultre ce dyascorides dit que si lon le mache & apres lon le boute au soleil se engendreront des vers. Aultres dient que si lon est point dung escorpion le jour quon aura menge dudit basile ne pourra aulcunement guerir. Pline dit toutesfoys que lon trouve la plus part de ce estre

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faulx, car nous veons que les chievres en mengent bien, & si veons souvent quant lon odore icelluy que lon le pert pas lentendem€nt, ains ainsi quil dit si lon le met avec des roses myrtre ou vin aigre dessus la teste ayde grandement a lever la douleur dicelle. Et mesle avec du bon vin & vin aigre guerist les pontures des escorpions, si est fort salutaire a ceulx qui defaillent quant lon baille icelluy a odorer avec du vin aigre, est bon pareillemen a lestomach, excite luxure et fait bien pisser et approfite aux ydropiques. Et ysac dit quil vault beaucop a ceulx qui ont lestomach refroydi & si fait digerer les grosses viandes, est bon au foye et au cueur, oste melancolie & sollicitacions, fait odorantes eructacions & bonne aleine, ouvre les opilacions du verveau et a catarres de froydure est fort util, il ouvre aussi les opilacions flegmatiques du nes par sa seile odeur. Toutesfoys il nen fault pas user exceissivement a cause de sa vahemente force & vertu qui vient de chaleur, car il engendre colere & est de griefve digestion, & en user trop obscurcist & trouble la veue, mollifie le ventre, deseiche le laict, et oste le talent dabiter avec femme & engendre ventosites. Galien dit que les escorpions ayment tant lodeur dudit basilic que voulentiers lon les trouve pres diceulx. Oultre ce Pline dit quil ya du basile saulvaige quest forment de telle & de plus efficace vertu que le domestique. Et la racine desditz basiles sur tout est propre avec du vin contre morsures de bestes. De rechief le Plateaire dit que ledit basile menge ensemble aultres herbes fait bonne aleine. Et son le fait boulir en vin & apres lon boit celle decoction vault a la doleur des yeulx.

¶ De la rue.

 COmmunement lon seme la rue en mars ou en septembre, ayme lieux chaulx, secz, et hors des vens, haist yver fiens & humeur, veult estre nourrie en cendres & desire estre en lieu asses hault a cause que lumeur puisse descendre. Se tu veulx semer la graine avec sa coque il fault mettre dedans ter

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re une chascune coque a par soy avec la main, & se la graine est hors de coque il fault seulement espandre icelle graine ca & la & avec ung rasteau apres la couvrir. Celle rue qui viendra de la coque sera plus forte & durable, mais elle naistra plus tard que laultre. Au prin temps lon pourra planter aulcuns rameaulx de ladite rue avec quelque partie de lescorce, car tout ne se peult planter aultre part sans mourir. Aulcuns ya qui mettent des rameaulx dedans unefeve percee & les plantent ainsi, aultres couchent les branches de ladite rue en terre & se reprennent tantost. Et qui veult que aviengne bien la fault embler & planter en maledicions, ainsi que racontent Pline & Paladius, car tout ainsi que les abeilles emblees ne profitent point la rue au contraire en avient trop mieulx ainsi quilz dient, mais ce mest chose supersticieuse & detestable touchant cela. Elle a bien grant amistie au figuier, & telle quelle ne croist nulle part si lievent comme soubz lombre dicelluy ou pres de la, craint merveilleusement latouchement dune femme immonde & qui ait ses fleurs, & tant quelle en mourra bien souvent selon que dit Pline, mais lodeur de ladite rue chasse tout venin dung jardin, & pource lon doyt icelle planter pres de la saulge ou les serpens & crapaulx viennent & se tiennent voulentiers. Quant elle est endurcie meure & grainee lon la cuillist, mais non mye sans difficulte pour ce quelle fait ulceres & point les mains a ceulx qui la touchent, tout ainsi forment que lortie, & lon garde les fueilles de ladite rue pour nostre usaige en petis fagotz. Or la vertu de ladite rue est chaulde & seiche, & est de si grande & singuliere vertu quon la met la premiere des herves aux defensoyres quon fait contre venins ainsi que met ledit Pline. Et contre toutes pointures de serpens, abeilles, vespes, araignes, scorpions, ou morsure de chien enrage, en brevaige ou aultrement mengee & par dessus mise, est utile merveilleusement, laquelle chose la petite mustelle nous enseigne bien & demonstre quant elle menge premierement de ladite rue, & apres ardiement comme bien armee de la vertu dicelle ne craint point assaillir & combattre le serpent venimeux et terrible. Nous avons

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toutesfoys deux especes de rue, lune saulvaige laultre domestique, ainsi que dient Pline et Dyascorides. La saulvaige est plus chaulde & ague mais elle ne convient point en noz viandes. La domestique & celle principalement qui croist pres du figuier est celle qui fait pour nous & a nostre propos. De laquelle galien dit quelle est de substance subtile & a pointe avec mertume en sa saveur & resoluist & expellist les grosses & visqueuses humeurs, & les purge par urine et fait bien pisser, & est des choses plus aydantes a inflacions & a ventosites. Et quant lon la menge souvent ou lon boyt le just dicelle ou la decoction faite en vin degaste la humeur luxurieuse, oste lesperme de lhomme & luy estainct le desir de luxure. Et selon de villa nova laugmente es femmes, mais elle empesche generacion. Selon pline galien et dyascorides vault randement a la veue en aguysant & esclarcissant icelle merveilleusement. Et selon de villa nova ladite rue fait facile apprehension & invencion de auclcun moyen en sause subtille, & a cause de sa calefaction & exsiccacion elle subtilise les esperitz, & par ainsi clarifie lengin et lentendement. Les femmes grosses toutesfoys sen doyvent bien garder den menger, car pline trouve quelle leur tue lenfant bien souvent. Aultrement ladite rue est merveilleusement salutaire a nature humaine selon tous medecins, car elle excite lestomach, ayde a la digestion, mollifie le ventre, reprimist les superfluites, tant coleriques flegmatiques que melancoliques, & si mitigue les vices du couste, poytrine, foye, et des reins, et toutes tranchesons du ventre et entrailles. Et cuyte en huyle tue les vers du ventre, & si lon la menge crue esclaircist la veue & oste la obscurite & empeschement des yeulx contre lopinion de Pyctagoras ainsi que estcript Pline, car les escrivans & paintres usent souvent de ladite rue a cause deleur veue & la mengent souvent avec du pain, et le just dicelle avec du miel ou avec du laict de femme qui aura enfante masle, ou dicelluy just semplement en touchent doulcement les boutz ou la queue de leurs yeulx, & en ce est merveilleusement utile pour esclaircir lesditz

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yeulx & si oste la chassie & rougeur & aultres vices qui son en iceulx, & si lon gette icelluy just dedans le nes restraint le sang qui en yst, & si ladite rue est cuyte elle oste la douleur des dens & rend le sentir es membres paralytiques. Et si lon cuyt troys rameaulx dicelle en vin est bonne a ceul qui crachent le sang, & cuytre en vin aigre cault contre le charbonde, & en vin aigre & huyle contre le feu saint anthoine. Et quant est cuyte en vin avec des figues seiches jusques a la moitie & apres lon boyt celle decoction est bonne aux ydropiques et douleurs de poytrine, du couste, genitoires, & guerist la toux. Brief ladite rue a tant de vertus crure cuyte & composee en aultres viandes que lon ne sauroyt bonnement raconter. Dyascorides encores dit ensemble Avicenne, que si lon menge ou lon mache ladite rue apres quon aura menge des oignons ou des ailx oste leur malle odeur & puantise. Et la decoction de laidte ruse lon de villa nova fait enfouyr les puces son espargist ladite decoction par lostel, ou lon en arouse sa chambre pource que cela les tue ainsi que dient les medecins communement. Et principalement Avicenne a son traicte de faire fouy les puces, car il nya chose que plus les chasse que fait lordeur forte de quelque chose. Et par ainsi la rue la mente, le mentastre, & le lupule, & sur toutes choses la fiente ou lorine dung jument fait cela. Et encores dit il que si lon arrouse lostel de la decoction de la semence des raves occist les puces. Et son fait parfum en lorstel de la corne dung toreau les puces sen fuyront, mais pour les prendre nya riens meilleur que mettre ung peu de bombance, de soye ou de coton a nostre lit, & les puces se viendront illecques reduyre.

¶ De la eruque ou roquete.

LA eruque ou roquete se peut semer en este ou en yver en tous moys et en tous lieux, selon Pline & Paladius, elle ne craint point le froyt car est chaulde & moiste selon galien. aultres la tienent que soit chaulde & saiche, & de vertu forment contraire a la laictue en toutes choses, car ainsi que la laistue est froy

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& estraint luxure a cause de la grande frigidite, ladite roquete qui est fort chaulde excite et commeut icelle par le contraire, engendre aussi esperme et ventosites, et fait eregir et adresser la verge merveilleusement, selon Pline Galien et dyascorides. Et pour cest cause lon ladjoint & mesle communement avec la laictue soy en salade ou aultres viandes affin que pareille ferveur meslee a grande froydeur face juste attrempance & quipolence. Et si lon la menge seule sans aultre chose ainsi que dist Galien fait venir grant douleur de teste, & pource conseille il quon la menge ensemble ladite laictue, endyvie, ou pourpre. Or elle a vertu de provoquer a pisser, lascher le ventre, conforter la digestion, les reins, & garder la chair de putrefaction selon dyascorides. La semence guerist le venin des scorpions & contraint a yssir hors du corps toute vermine, guerist les macules & lentilles de la peau du visaige avec du miel, laquelle chose fait aussi le just dicelle mesle ensemble ledit mieL. Et son mesle ladite semence ou le just en fiel de beuf & lon en oingt les cicatrices des ulceres les consolide & guerist & les fait venir blanches quant elles sont noires. Et aulcuns dient ainsi que recite le pline que ceulx la qui doyvent estre batus boyvent de ladite semence avec du vin affin quilz ne sentent riens ou bien peu, car ce endurcist fort les sentemens, & la racine de ladite herbe cuyte en eaue tyre les os qui ont este rompus. Il ya toutesfoys de la roquete saulvaige qui est plus forte & a plus grans vertus en medicines que na la domestique, mais la domestique est plus plaisante & agreable a menger & de plus grande volupte, dont dit pline que les grecz en confections de viandes la tiennent fort singuliere & de tresgrande sauvite. La semence souvent est minstree en condimens de viandes & en lieu de moustarde. Aulcuns la preparent avec du laict ou avec du vin aigre & la gardent ainsi longuement. Oultre ce Avicenne dit quelle est chaulde seiche & moiste, & fait habondance de laict mengee ensemble les laictues. Et ysac dit que les coleriques & sanguins nen doyvent point menger, principalement sans force de laictues ou pourcelaines, elles sont asses

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plus convenables & adaptees es flegmatiques & a gens froides pource quelles aydent a leur digestion & leur humectent le ventre & augmentnt lesperme. Finablement le plateaire dit quelles valent contre strangurie, thisie & paralisie selles sont cuytes ensemble la chair, ou la pouldre de la semence est cuyte ensemble des oignons.

¶ Du naritort ou croyson.

NAritort pour qui donne torment au nes est ainsi appelle selon pline. Lon peut icelluy en tous temps semer et en quelque lieu que lon vueille, & ne requiert point avoir terre fientee selon paladius, & combien quil ayme humeur il ne fauldra ia pourtant a venir sil nen a point, trop mieulx toutesfoys & plus liement croist quan il est seme ensemble la laictue que aultrement. Il ya deux ou troys especes de naritort, celuy qui est commun croist est jardins, et en ya qui croist en eaue que lon dit croyson, et ya a aussi naritort oreintal. Lon dit que en arabie croist merveilleusement beau, large, & plantureux, & ainsi que dist Xenophon les gens darmes du roy cyrus usoyent peculierement dudit naritort pource quil est de vertu chaulde, & neantmoins estaint & amortist luxure, & pource est cause de chastete & honestete qui sont vertus necessaires a ung host de gens darmes qui est en latin appelle castra, pource quilz doyvent estre chastes & ne faire deshonneur ne violence aux femmes. Ce non obstant Rasis & dyascorides dient quil stimule & incite a luxure mais Macer leur est en ce contraire, lequel tient que ledit naritort consumist ainsi que la rue lesperme de lhomme & lieve lardeur damours son en use peculierement, & son infondist le just dedaans laureille de celle part ou la dent deult lieve la douleur dicelle dent. En user toutesfoys souvent ainsi que la roquete nuyst & moderrement approfite & donne appetit de menger, purge le ventre & gette hors flegmes & coleres, clarifie la veue & racist lentendement qui est trouble, & cecy quant est prins avec du vin aigre de chievre est fort bon es douleurs de la poytrine, & quant lon oignt la teste du just dudit

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naritort garde de tomber les cheveulx, ou si lon boyt le just dicelluy ou la decoction, & ledit just est bon aussi a bruleure quant lon en met par dessus icelle, ainsi que tient dyascorides. Oultre ce galien dit que la semence a vertu calefactive, desiccative, incisive & adustive, est contraire a lestomach, expellist les vers du ventre, lieve les douleurs de la teste, & si est bonne a toute maladie qui fault eschauffer. Et telles vertus a ledit naritort quant est sec come la semence, mais quant est vert pour cause de son humidite est de vertu asses plus debile que ladite semence.

¶ De la sadriege tymbre ou sarriete.

LA sarriete ou sadriege est une herbe aromatique et de grande odeur, en grec est appellee tymbre, lon la seme en janvier ou en mars en terre grasse sans fienter, & advient fort bien semee ensemble les oignons en pays chault & pres de mer selon que dit paladus. Dyascorides dit quelle naist voulentiers en lieux aspres et pleins de pierres. Elle est semblable a une herbe appellee thym ou ferigole, si nest que a les fueilles plus grandes & plus molles, & si a les sommites des rameaulx pleins de fleurs de couleur citrine & sur le verd. Sa vertu est aussi forment semblable a la vertu dudit thym & son usaige est a conservacion de sante, dont en noz viandes en mettons voulentiers & aussi par sa bonne odeur. Il en ya quest domestique quon seme es jardins mais elle a plus debile operacion que celle qui croist par les champs, si est elle ce nonobstant plus doulce & plaisante en noz viandes & plus convenable que nulle aultre. Galien dit que sa vertu est chaulde grandement, desiccative & resolutive, fait bien pisser, purge les membres interieurs, & fait cracher les superfluites de la poytrine, expellist les ventosites, inflacions & torsions de ventre, ayde a digerer la viande et repare la veue debilitee par humeurs. Beue en vin esveille ceulx qui sont endormis de lytarge son la met souvent dessus leur teste ensemble vin aigre, elle engengre aussi luxure, & pource quelle saoule & remplist ladite luxure, lon lappelle satureia en latin, car ainsi que dit macer son boyt ladite sa

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driege vive ou en pouldre dedans, & ensemble du vin ou dedans ung œuf ensemble du poyvre commeut luxure merveilleusement, retanche & estaint le vomir, & se une femme enseincte la touche ou menge bien souvent la fait abortir.

¶ De la nepite, calemante, ou cathine.

NEpite est une herbe selon les grecz & romains ainsi appelle, & calemante au cathine selon les nostres. Il en ya totesfoys de deulx sortes, une naist en montaignes & est la meilleur, lautre es jardins qui nest pas si seiche, & chascune de ces especes a la saveur ague & piquant a la langue, elle a grant vertu & vehemente chaleur, & est fort utile a lestomach, purge & degaste les flegmes & malles humeurs de la teste & poytrine, est bonne au foye & resoluist la durte des entrailles, rompt la pierre et provoque a pisser, vault contre luxure & meselerie & la retarde a venir, & tant simple que composee avec aultres herbes a ce quest dessusdit vault grandement. Dyascorides dit que quant lon boyt la decoction provoque fort lorine et vault a la douleur du couste, colique passion, & contre toute rigueur de fievre. Et quant lon la prend en brevaige avec du vin est medicine convenante a resister a venin mortel, & selle est prinse crue ou cuyte, pilee & beue avec du miel & sel tue les vers & gros lombris du ventre, a grans vertus contre les serpens & aultres bestes venimeuses selon que dit pline, tellement que la fumee & odeur dicelle les fait fouyr, et si lon espant les fueilles & rameaulx dicelle par la maison fait semblablement, ainsi que dit dyascorides. Et le just dicelle distille dedans les aureilles tue les vers qui sont en icelles ; & si lon le boute dedans le nes retanche le sang fluant dicelluy. Le vincent naturel recite que lerbe de ladite calemante selon aulcuns lieve luxure & prohibist faire pollucion. Et finablement macer tient que pour guerir toutes maladies cest la principale des herbes, car si ung febricitant ain que lexes du froit luy viengne sen oingt le ventre de la decoctin faite dicelle en huyle contregarde le froit de venir & mitigue la fiente son prend en vin ladite nepite expellist tout venin, & le just ensemble sel & miel tue toute vermine qui pour

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royt estre a nostre corps tant dedans que dehors, et toutes cicatrices noires fait tourner a couleur naturelle son met icelle pillee pardessus.

¶ De la melisse ou ponceriane.

MElisse est une herbe que les abeilles ayment singulierement & se mettent souvent par dessus icelle, ainsi que dit dyascorides. Et pline dit quelles ayment plus la fleur de ladite melisse que nulle aultre, tellement que son oingt leurs maisonnetes & habitacions de ladite herbe ne sen yront ja dilecques pour fouyr en aultre lieu, et pource dit il que lon en deust semer asses au pres dicelles affin que fissent asses miel & cyre, & vault aussi ladite herbe contre la pointure desdites abeilles, vespes, araignes, & escorpions avec du nytre, elle a bonne odeur forment semblable aux citrons. Dyascorides dit que si lon boit icelle avec du vin ou len lemplastre dessus les poinctures des escorpions et morsures des chiens vault merveilleusement, & semblablement fait la decoction dicelle quant est mise dessus ladite morsure, & si lon lave & rynce la gorge de ladite decoction vault a la douleur des dens, et ceste vertu pareillement a la seule herbe mise empres la dent qui deult & detenue dedans la bouche, ainsi que dit macer. Abemesue dit que la propriete est de resjouyr les esperitz. Isac dautre part dit que selle est mengee a jeung est bonne a lestomach froit & moiste & fait digerer grosses viandes, ouvre les opilacions du cerveau, & a celuy qui a le cueur debilite & ne peut dormir vault beaucop, et si oste toutes affections sollicitudes & peurs qui adviennent de melancolie & flegme aduste ainsi q(uil dit. De rechief pline escript que le just de ladite melisse purge les femmes, resoluist les inflacions & guerist les ulceres, & qui oingt dudit just les yeulx caligineux & obscurs avec du miel, les esclarcist grandement ainsi qui met en son livre .xxi.

¶ Du anet.

LOn seme lanet nonn seulement pour lusaige des medecins, mais encores pour les cuysiniers, et ce en fevrier, en mars, septembre & en octobre, en lieux chaulx et attrempes, aulcuns ne couvrent point la semence quant lont mise en terre pource quilz trouvent que nul

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oyseau louse toucher, et ce raconte paladius. Or ledit anet est chault & agu, & si nous croyons les aucteurs grecz il nourrist tellement le corps que anciennement les maistres de luyttes ne permettoyent point aux luytteurs menger aulcune viande quil ny eust ensemble danet. Il ayde fort es malades sil est ung peu eschaudde en huyle et mys apres sur le cerveau, & croyt lon aussi quil donne aux febricitans aulcunes treves de leur fievre & recreacion. Il mitigue les douleurs de la teste, relaxe et estend les nerfz, & ceulx qui ne peuvent dormir il les convie & attrait a repos. Et sil est cuyt en eaue & donne a boyre ayde merveilleusement au torment & douleur destomach, commeut a roter pource quil ayde a la concoction, appaise les teanchesons du ventre et restraint icelluy. Et la semence ouvre les conduitz, oste les ventosites, enfleures & tranchesons du corps, brise la perre en la vessie, & fait avoir les fleurs aux femmes, & se ladite semence est eschauffee & mise au pres du nes eschauffe & oste le sanglot qui vient de trop grant replecion, & fait bien domir. Dyascorides dit encores que si lon prend la decoction des sommites & semence dicelluy en brevaige provoque grandement a pisser, mitigue lestorsions & inflacions come est dit et restraint le ventre, & oultre ce dit que si lon brusle la semence & lon en fait emplastre dessus les emorroydes les lieve, & si ladite semence pilee est pulverisee dessus les ulceres de la verge & aultres ulceres antiques & sanglantes qui sont de consolidacion difficiele, parreillement les conglutine encharne & consolide tost, ainsi que dit Avicenne & Serapion. lanet toutesfoys frais & moiste est moins chault resolutif & maturatif que nest celuy qui est sec. Abemesve dit quil fait bien dormir, & selon luy Pline & diascorides qui use trop dudit anet, principalement de la semence il nuyst es yeulx & a geniture pource quil diminuist lesperme de lhomme.

¶ Du thym ou ferigole.

LE thym ou la ferigole est une herbe de moult bonne odeur & tres grant doulceur, elle a les fueilles petites, menues, fort estroictes & longuetes, sa plante est basse dure & come petit boys, & a la fleur violete aulcunesfoys selon dyascorides, non obstant que

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pline dit quil en ya de deux facons, lung est blanc & a la racine comme boix & naist es montaignes, lieux plains de pierres & aspres, & est le meilleur, laultre est plus noir et a la fleur brune. Or ledit thym est souhaite merveilleusement ainsi que dit Virgile des abeilles, & ce pour sa bonne odeur. Paladius dit que lon le peut semer a la fin de septembre ou au comancement deoctobre, non obstant quil aviengne trop mieulx en plante, desire lieux chaulx maigres & maritins, quant il florist bien pline dit que cest bone auguracion & esperance davoir asses miel, il craint fort la rosee & la fleur en tombe souvent par icelle. De rechief pline dit quil croist en grant habondance au pays de athenes, & maintenant en la province de narbonne lon en trouve les champs forment tous pleins, dont les brebis & aultres bestes le mengent voulentiers, & la chair desdites bestes en est plus savoureuse. La fleur dudit thym est appellee epithine laquelle est au dessus du thym involue, & la cuillist lon par plusieurs choses & la font seicher a lombre & puis la gardent, laquelle selon Constantin est chaulde & seiche au tiers degre, & est fort utile aux melancoliques pource quelle purge la colere noire sans aulcune faulte. Dyascorides dit que purge ladite flegme par la bouche & par le ventre la colere, & lon en doyt prendre .vi. onces ensemble vin doulx & ung peu de sel, & ne se doyt pas simplement donner, elle est bonne aussi a ceulx qui ont mal de cueur & a gens epatiques & poulcis. Or quelque espece de thym que soyt & les fueilles & la fleur sont de chaulde dessicatine & austere vertu, & prinses a par soy meslees ou pulverisees sur noz viandes, ont grant vertu & esclarcissent grandement la veue en levant lobscurite dicelle, selon pline & aultres docteurs. Elle est aussi bien bonne a lestomach & poitrine, tue les vers, fait bien pisser, commeut les fleurs aux femmes, & gette jors du ventre de la mere les enfans qui sont mors. Et si ladite herbe ou fleur est prinse avec du sel donne bon appetit a ceulx qui sont degoustes & celle est prinse avec du vin aigre & sel est bonne a la toux & fait doulcement cracher. Et pillee et prinse avec du miel & vin aigre vault a la douleur du cueur & a gens melancoliques & a ceulx qui sont troubles detendement, selon pline. Ne fault

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pas toutesfoys trop user ne continuer icelle, ainsi quil dit, mais en user petit & modereement.

¶ Du origan.

ORigan est une herbe quon trouve com=munement par les champs, en ya ainsi que dit dyascorides de troys especes, mais celle quest a nostre propos a les fueilles forment sem=blables a lysope, & produit a la summite de ses rameaulx une graine & semence qui nest point dure. Paladius dit quelle se doit semer au comancement de octobre ou environ lequinoxe, ayme lieux aspres & remplis de pierres, & dit quon le peut planter & mettre ailleurs en mars. Galien dit que sa vertu est chaulde dessicative, subtilative & incisive, a plus defficace toutesfoys en medicines que na de volupte pour menger. Ce non obstant sil est prins en brevaige avec vin blanc, il resiste contre tout venin escorpions & araignes, expellist les crudites de lestomach, & si lon le menge avec du cocombre vault contre ydropisie, & qui frote son corps au baing de la decoction dicelluy vault contre la roigne & la grate, & son lespanche parmy lostel fait fouyr les bestes venimeuses selon dyascorides. Avicenne dit quil est bon a la concavacion des dens, et vault a la douleur des anches, & sil est bien mas=che lieve la douleur des dens, & guerist les genci=ves fluxes par son ardeur goust & vertu, selon ma=cer & constantin. Et luyle dicelluy vault a la poytrine & polmon, a lestomach & au foye. Et dit ma=cer que le just beu vault a tout le corps interieur.

¶ Du cerfeuil.

LOn seme le cerfeuil ainsi que dit pa=ladius environ les calendes doctobre ou apres le .xii. jour de fevrier, veult avoir terre bonne moiste & fientee, sa vertu est chaulde & enflambee, le goust est aigre & piquant, est util a nostre corps selon pline, fait bien pisser, est bon a la doleur du couste des reins & de la vessie, & si lieve les vento=sites & destoupe les voyes du foye & du polmon. Et sil est pille & beu avec du vin mitigue grandement les costes, prins avec vin aigre tue les vers & tollist toutes tumeurs. Et sil est pille et mys ensemble du miel par dessus le crane guerist icelluy, ainsi que tiennent macer et le plateaire.

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¶ De la marjoleine.  

LA marjoleine ainsi que dit pline se peut semer & planter, elle est en cypre louee & de odeur meilleur sur toutes aultres En latin est appellee amaracus dont selon les fables ce fut ung enfant de roy ainsi appelle, lequel portant de precieux et merveilleux oignemens, daventure par chemin va tomber dont le pot dans lequel estoyent lesditz oignemens se casse, tellement que iceulx oignemens se vont tous espancher, lodeur desquels fut si tresvehemente suave et plaisant que ledit enfant par leur tresgrande vertu & odeur va estre defait converti & transforme en une herbe au jourdhuy ainsi appelle comme estoyt ledit enfant quest sur toutes odorante, dune suave & plaisante odeur, laquelle par les romains est appelle perse, & par les latins amaracus, & an nostre langue est dite marjoleine, laquelle est apte & condescente en oignemens. Elle est de vertu chaulde & seiche, & par sa grant odeur ouvre les conduitz du nes, & gette dehors la teste & cerveau toutes humeurs glueuses & fait esternuer. Et selle est pillee & avec du vin aigre & sel mise sur la pointure des escorpions guerist icelle, & si est saine & fort propre aux ydropiques et a ceulx qui pissent a peine, & telz en deussent mettre communement en leurs viandes & potaiges et apres humer celle decoction, ainsi que dient Pline et dyascorides. Et si le just des fueilles est mesle ensemble du miel et de ce lon oingt les macules du sang qui est murtry en quelque partie du corps, et principalement soubz les yeulx oste icelles, ou quant lon a donne aulcunes ventoses affin que naparent les cicatrices. Et si le just de ladite marjoleine est mys avec du cotonn ou de la leine dedans laureille ouvre les opilacions dicele. Rasis dit que ladite herbe pour la chaleur bonne odeur & subtilite ayde merveilleusement a toutes maladies froides, conforte les entrailles & cerveau, principalement son met ladite marjoleine ou verde ou seiche & principalement la pouldre dicelle seiche dedans ung sachet sur la teste, car elle ouvre les opilacions du cerveau, & vault a lepilance & a la migraine quest une maladie de teste, & cecy met Serapion. Oultre ce le plateaire dit que la poul

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dre de ladite marjoleine donnee & mise en potaige & le vin de sa decoctionn eschauffe lestomach refroydi & conforte la digestion. Et luyle de la marjoleine ouvre les opilacions du cerveau & vault a la migraine, humidite, melancolie, & a grosses ventosites.

¶ De la ennule.

LOn seme la nnule selon que dit paladius environ fevrier, en y a de deux especes, lune croist es jardins laultre es champs & ceste est de plus grant vertu que celle des jardins, elle ont toutes grans racines et de bonne odeur, saveur ague, & coleur sur le rouge. Et de ceste racine use lon communement plus que des fueilles, & est bonne en aulcunes confections de viandes, principalement en yver pource quelle ayde merveilleusement au cueur, deffent le polmon de malles humeurs, proffite aux inflacions & arteres eschauffe les membres qui sont malades de maladies froides, fait cracher toutes humeurs visqueuses & grosses dudit polmon & poytrine. Et ceste racine arrache lon au temps deste & la fait lon saiche a lombre selon pline & dyascorides. Le pline dit toutesfoys que ladite ennule mengee a par soy est contraire a lestomach, mais adjoincte avec viandes doulces est utile & saine a merveilles. En plusieurs facons dit il peut lon lever lausterite dicelle & la faire fort agreable, et premierement attrempee a quelque liqueur doulce & puis la cuyre apres ou la conserver. Aussi la faire macerer en plusieurs sortes comme la mesler avec le moust ou ensemble le miel, en raysins passis, en coings, pommes nefles, ou prunes, la mesler aussi en poyvre ou en thym, variee excite singulierement les deffaulx de lestomach. Avicenne oultre ce dit que ladite ennule vault a toutes lesions & douleurs froydes, commocions de ventosites & a inflacions, vault aussi a la douleur des joinctures, fait non obstant douloir la teste, mais elle resoluist la migraine flegmatique de ladite teste, ayde a cracher & a vomir prinse avec du miel, conforte le cueur & vault a morsures venimeuses des vers, & principalement celle de egypte & la ennule campane. Et macer dit que la pouldre de la racine prinse avec miel mitigue la toux & guerist le polmon & le foye, & son boyt le just dicelle ensemble le just de la rue vault

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a gens rompus des genitoires, & boulie ensemble ung peu de beurre & huyle vault a la tumeur et enfleure. Et dit Pline que Julie auguste en son temps illustra grandement ladite ennule & en usoyt quotidienement en ses viandes. le just dicelle beu aussi fait mourir les lombris & guerist les morsures venimeuses, & selle est mengee a jeung conferme & fortifie les dens, mais quellle ne touche a terre apres que sera este arrachee ainsi comme il dit, je ne scay pour quoy. Les fueilles avec du vin guerissent la douleur des genitoires quant lon les met sur iceulx, oultre ce dit dyascorides que si lon boyt la decoction dicelle provoque a pisser. Et selon ypocras ladite ennule lieve toute ire & tristesse, fortifie lorifice & bouche de lestomach, mondifie la poytrine & provoque les superfluites qui sont es veines yssir par veine, & ce proncipalement fait le vin qui est fait avec icelle, & le vin ou elle aura est cuyte est bon a user a gens qui sont rompus.

¶ Du sisimbre, basme ou mentastre.

BAsme ou sisimbre est une herbe de tresbonne odeur, & voulentiers naist es jardins en lieux moistes & pre des puis en ya qui croist pres de leaue et est nommee mente aquatique. Aultre espece ya ainsi que dit pline qui naist par les champs de lauteur forment dung pie, & est comme sadriege, et de tant que croist plus en lieu sec de tant est plus odorant, mais quelque espece que soyt a grant efficace & vertu contre toutes pointures de bestes venimeuses, comme strabrons, vespes, & aultres semblables, & voulentiers en fait lon des chappeleetz pource quest approprie grandement au cerveaau, & si est bon & agreable a douleur de teste, & prins en viande ou en brevaige reprimist le vomir, tranchesons de ventre, & contregarde lestomach de dissolucions, toutesfoys ainsi que dit pline les femmes grosses nen deussent point user selles non aborti, car lors ayde il a faire yssir lenfant mort devant heure. or si ledit basme ou le just dicelluy est beau avec du bin commeut a pisser, et celuy principalement qui croist es champs rompt la pierre sur tous aultres. Dyascorides dit quil est de nature chaulde & seiche & est contraire a putrefactions & tue les poulz, vault es apostemes

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froides, & mesle en huyle rose vault a lobivion & a une maladie appelle lytarge, & ce quant lon sen oingt la teste.

¶ Du marubre.

MArubre est une herbe que les grecz appellent prassion, & plusieurs ainsi que dit pline la mettent entre le premieres herbes & la louent grandement. Les fueilles & semence pillees valent singulierement contre les serpens, douleur de poytrine & du couste, & contre la toux antique, & si est merveilleusement utile a ceulx qui crachent le sang, & le just avec du miel vault es arteres, escroelles, et a diminuer les flegmes, aussi ladite herbe purge lestomach & arrache les malles humeurs de la poytrine, & le just ayde a la clarte des yeulx. Derechief met ledit Pline que Castor met deux gendres de marubre, lung est noir et laultre quil approuve mieulx est blanc. Constantin dit que ledit marubre ouvre les opilacions du foye & de la rate, & provoque les fleurs aux femmes, & les humeurs putrifie de la poytrine ou du polmon, purge & nettoye, & pulverise & mesle ensemble du miel mondifie les playes pourries et putrifiees, & le just lieve la douleur des dens son lave icelles dicelluy, mais de quelque marubre que soyt sil est decoppe bien menu & pistri en farine lon en fait des soppes ou bignetes, lesquelles lon fait en luyle dedans la poille, & les donne lon voulentiers es petis enfans.

¶ Du ambroyse ou auronne.

AMbroyse est une herbe de bonne & forte odeur & amere saveur, laquelle est ainsi appelle a cause dune demme qui fut convertie en ladite herbe, & pource que ladite femme avoit nom ambroyse lerbe en remembrance dicelle tient encores sont dit nom, come dient les fables. Or ladite herbe florist en este et sa fleur est de couleur dor, les fueilles forment blanches menues et decopees. Lon peut icelle planter ou semer, mais trop mieulx advient en semence que selle estoyt par racine ou par rameaulx plantee. Elle est bien souvent affolee par trop grant soleil ainsi que dit Pline, mais selle peut une foys

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bien prendre elle devient fort belle, grande & haulte, ainsi que si fust ung petit fruytier. En ya toutesfoys deux especes selon ledit Pline & Dyascorides, lune masle laultre femelle. Dit pline que celuy des montaignes est femelle & celuy des champs masle. Et dyascorides tient que le masle est plus bas & petit que nest la femelle, ung chascun toutesfoys est amer comme aluyne, celuy de cecile est meilleur de tous & plus loue que nul aultre. Galien dit que sa vertu est chaulde, abstrecive, resolutive et incisive. Lon peut user de ses fueilles, mais trop mieulx de sa semence pour eschauffer, et est bon es nerfz, a la toux, a ceulx qui ont les genitoires rompus & qui pissent a grant peine. Et ce quant lon fait cuyre les rameaulx ung plain poing ou deux jusques la tierce part, & puis de celle decoction lon boyt quattre goulees, ou de la semence pillee une dragme avec eaue ainsi que dit pline. Est util grandement contre tout venin & froydure, tellement quil guerist ou donne grant ayde a toute maladie procedent de froit, et a aultres maladies qui sont cachees dedans le corps il deboute & met dehors. Macer dit que si lon met dessoubz le chevet du lit soubz le cuyssin ung rameau dambroyse excite a luxure ceulx qui y dorment, & si est de si grande efficace & vertu quelle despeche & rompt tous benefices & enchantemens qui pourroyent empescher dabiter charnellement avec femme, & ce recite ledit pline a son xxi. libre quest bien grande chose & merveilleuse. Dyascorides oultre ce dit que lambroyse combust et brusle rode & menge toutes ulceres, principalement celles qui sont moistes, & est plus chault et sec que nest la courge bruslee ne les racines de lanet. Et si lon en prend en abrevaige ou lon se oingt la teste dudit ambroise mesle avec huyle vault grandement a toutes maladies froydes de la teste, & fait naistre les cheveulx ouvrant les pores & conduitz qui sont en la peau, et ce pour cause de sa subtilite calefaction & moderacion. Et pour faire naistre la barbe vistement et les poilz, convient prendre le just dudit ambroise ensemble huyle danet ou desquinante & tout mesle & puis oinvte ladite barbe ou aultre lieu fayt

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naistre les poilz. Et si lon oingt le corps ou les poulz des piedz et des mains dudit ambroise qui soyt este pille & mesle avec huyle & sel garde de venir le froid a ceulx que la froydure viengne ou lexes dicelle, & tant leschauffe que a la fin il guerist le pacient, ainsi que dient macer, galien, et dyascorides.

¶ De lysope.

ISope est une herbe qui ayme lieux umbreux & moistes, est de haulteur de la marjoleyne et a ses fueilles et rameaulx forment semblables a icelle, excepte que les fueilles du ysope sont plus longuetes que celle de la marjoleine, tient bonne odeur & le goust fervent & amer, se doyt cuillir ainsi que dit Isac eu prin temps. Dyascorides escript quil en ya de deux sortes, lune qui croist es montaignes, laultre es jardins domestiquement. Le meilleur ysope selon qu€ dit Pline est en cilice au mont de taurus. Galien tient sa substance estre subtille et sa vertu chaulde & dessicative, et que mollifie les durtes du corps, vault es froydures de la marris, reins, vessie, et foye, et lasche les humeurs mal cuytes & crues. Pline dit quest contraire alestomach si lon le menge semplement sans aultre viande, & prins avecques figues, farine, miel, sel, & comyn ayde a la poytrine & audit estomach, ou prendre cinq rameaulx dicelluy & deux de rue & troys figues cuytes ensemble, dit que purge merveilleusement ladite poytrine & guerist la toux si ledit ysope est cuyt en miel, et pille en huyle guerist la grate de la teste. Et sil est cuyt ainsi que dit dyascorides en eaue figues miel & rue, & ceste decoction est donnee a boyre vault aux apostemes de la rate, pomon, & a la toux antique, catarres qui escendent du chief au gorgeron & poytrine, a ceulx qui aleinent a grant peine et difficilement, si tue les vers & lombris du ventre. Et si ledit ysope est menge avec des figues fraiches amollist & lasche le ventre, fait bonne couleur et vault a ceulx qui ont chargee la poytrine de grosses & malles humeurs, et a ceulx qui ont la toux, et specialement qui boyt leaue ou les

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figues & lysope auont este cuytz ainsi que avons dessus dit, & deestruyt les ventosites qui le peuvent engendrer par fumees. Et cuyt en vin aigre guerist la douleur des dens si lon lave & rince souvent la gorge de ladite decoction, ainsi que met Serapion.

¶ Du persil.

PErsil est une herbe de bonne odeur, et pource quelle advient communement & croist voulentiers es murs et entre les pierres, lon la bien persil appellee. Ayme grandement lieux umbreux, veult estre semee comme lache en avril, may, ou juing, est de longue duree son ne larrache du tout. Par son goust, odeur, grace & vertu vient communement en noz viandes, & les cuysiniers en usent souvent. Le persil de macedoine est loue & prise sur tous, celuy dalexandrie nest pas aussi de improuver ne celuy de esmyrnee. Galien dit que sa vertu est chaulde, dessicative, incisive, provocative a pisser & faire venir les fleurs aux femmes, resoluist les inflacions de lestomach & entrailles & les met dehors, & donne talent de user de femme, fait suer legierement, & vault a longues fievres & ydropisie. Oultre ce dit Constantin quil mondifie le foye & ouvre les opilacions, principalement des reins, dissoluist les ventosites de colique passion. Et sil est suppose dessus la vulve provoque les fleurs au femmes & met debors lenfant qui est aborti. Et toute la plante avec ses fueilles & rameaulx ont semblable propriete a la semence, si nest que non pas tant de force & vertu que ladite semence. Dyascorides dit que si lon le prend en abrevaige, pource qui est chault & desiccatif merveilleusement, vault es tranchesons, douleurs de couste, des reins, vessie, et si fayt bien pisser. Magnigi pareillement dit quil engendre sang grandement agu & incite a ire, & mys ensemble aultre viande conforte la digestion & prohibist ventosits, est herbe convenable en saulce, principalement en temps froit & a gens vieulx & en region froide. Sa racine cuyte en vin brise la pierre & fait yssir la gravelle. Pline dit encores que ledit persil est contraire es escorpions, & sa semen

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ce cuyte & beue ou mengee avec du moust tolist les difficultes de lorine, & joincte ensemble la semence du fenoil & de lache & mengee en viandes vault grandement, & singulierement a briser ladite pierre & a gens graveleux, ou ces troys semences pulverisees & meslees avec la saxifrage & joinctes avec succre valent encores plus forta ce quest dessus dit, selon que met Serapion. Or il ya uneaultre espece de persil que les grecz appellent hortoseimonn, & est plus grant & hault que ledit persil, & a la semence semblable au comyn, & tel provoque encores plus apisser. Aultres tiennent quil ya encores une aultre espece dite oposelinon, laquelle est plus petite que les aultres, & a telle vertu que ledit persil, et le just baille a ceulx qui sont gelles de froit leur fait retourner la chaleur perdue par tous les membres.

¶ Du absince ou aluyne.

IL ya plusieurs especes de absince ou daluyne, ainsi que escrivent Pline & Dyascorides. Facilement en grant utilite & affluence vient en aulcuns pays, comme a lylle de ponto ou les brebis & aultres bestes en vivent et en deviennent fort grasses a cause de ladite herbe, et nont point de fiel ainsi que dit Pline. Celuy qui croist en yndie est meilleur que nul aultre selon qque dit Galien. En Italie est plus doulx & agreable a menger que en aultre part comme dit le Pline, combien que tous tiennent de lamertume. Or sa vertu est chaulde & seiche selon tous. Antiquement usoyent dudit absince peculierement pour conversacion de sante & purgacion dumeurs, car ledit absince rend fort et puissant lestomach, et mondifie les superfluites coleriques qui sont en icelluy & au ventre, & quant lon le boyt provoque a pisser et gaarde den yvrer selon Dyascorides. Pline dit toutesfoys que le just dicelluy nest guieres en usaige, et dit de rechief que lon baille au petis enfans les fueilles dudit absinse a menger avec des figues seiches affin quilz ne craignent lamertume dicelluy, est fort bon & sain aux ditz petis enfans & les purge, & silz ont vers dedans le ventre les ture trestous.

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vault aussi grandement ladite herbe ainsi quil dit a la clarte des yeulx, mais lon nen doyt point user en fievre aulcunement. Il garde de vomir ceulx qui sont sur la mer & le seul odorer, ou sil est mys soubz le chevet de ceulx qui reposent quilz nen sachent riens les commeut a dormir. Mys entre les robes ou vestemens expellist les teignes et aussi les punaises son frote dicelluy avec huyle la ou elle seront, ou lon brusle illecques ladite herbe, car la fumee les fait fouyr. Et si lon mesle leaue dudit absince en lancre quon escript garde les mouches daprocher ladite ancre, et deffend les ratz de toucher lescripture. Ambroise dit semblablement en son livre tiers exameron que les punaises ne te toucheront point se tu fais cuyre ledit absince en huyle et apres ten oingz dudit huyle. Oultre ce Avicenne dit que ledit absince a propriete de garder les draps des teignes & de corrupcion de vermine, & garde lancre de alteracion & les cartes & fueillietz de corrosion, fait bonne couleur, & vault a maladies appellees tyrie & allopecie & a aultres durtes intrinseques et a la grosseur des palpebres. Constantin dit que ledit absince conforte lestomach et purge la colere rouge, & conforte & ayde au foye. & dit le Pline que lon boyt le just contre le peril du fouldre, & vault contre douleur de teste qui vient de fumosite, & garde de venir lapoplexie, et si est singulier remede a la voix perdue & a tollir toutes liveurs & macules. Les cendres faites dicelluy meslees en oingnement rose, noircist les cheveulx, et le just ensemble luyle du noyau des pesches mus es aureilles tu les vers. Et le vin de la decoction dudit absince ensemble lescorce du cytron est bon a la puantise de la gorge qui provient de matiere putrifiee en lestomach, et le just dudit absince mesle en miel vault contre yvresse. Il ya absince marin quest moindre & moins amer, lequel est contraire et ennemy de lestomach. Labsince romain sur tous est doulx agreable & plus condescent a noz viandes que nul aultre. De cestuy fait apicius plusieurs & bonnes confections pour menger.

¶ De la ortie.

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ORtie est ainsi appelle pource quelle eschauffe & art le corps selon Isidore. En ya deux manieres, lune est piquante & ardente qui a les fueilles aspres velues & agues, & point les mains a ceulx qui la touchent & y fait yssir des vessies, & ceste est de forte odeur & amere saveur & est le masle. Laultre est la femele qui a les fueilles plus doulces, molles, blanches, & rondetes, et ne point passi forment, est toutesfoys de pire odeur & saveur, neantmois toutes sont medicinalles & saines & ont la semence noire. Est mervelle ainsi que dit le Pline que sans pointures daulcune espine piquent si fort par le seul & legier atouchement & incontinent font pruire & enfler la main ou le pie comme si le feu y feust passe, & nya remede aultre que de luyle, nont pas toutesfoys celle mordacite incontinent que lerbe naist, ains fault que le soleil par avant maintz jours les ait endurcies. Au prin temps quant elles comancent a sortir de terre elles sont agreables a plusieurs a menger. Et par aulcune religion & secret de nature elles sont souffisantes ainsi que dit le pline pour rebouter plusieurs maladies qui pourraoyent escheoir toute lannee. La racine de lortie saulvaige cuyte a quelque chair que soyt la fait devenir asses plus tendre. Galien dit que sa premiere vertu est aulcunement calefactive, dessicative, & secondement resolutive & enflative. Et a ceste cause provoque luxure & fait cracher les grosses & visqueuses humeurs du polmon & poytrine, quant lon boyt la decoction dicelle guerist aussi les ulceres corrosives & chancreuses. Dyascorides dit que si les fueilles pilles sont mises dedans les narines estanchent le flux du sang, et les fueilles fraiches mises sur la marris yssue hors la fait rentrer. ISac dit de rechief que la semence des orties purge les grosses humeurs, provoque a pisser, vault es douleurs des reins & ayde a luxure, principalement si lon la menge avec des oignons & avec le roux des oeufz. Pline raconte que phanias medecin composa plusieurs louanges de ladite ortie, que est tresutille a menger cuy

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te ou confite en salade ensemble aultres herbes, la semence se cuillist aux poissons. Dit de villa nova que ladite ortie fait dormir les malades pource quest subtilative, incisive, & abstercive des flegmes & grosses humeurs qui griefvent nature & empeschent le sommeil. Secondement dit quelle tollist le vomir & lus de vomir. Tiercement dit que mitigue la toux antique, et principalement le miel ou la semence de ladite ortie aura este maceree et trempee. Quartement convient fort a ceulx qui ont la colique. Quintement expellist le froit du polmon, & finablement elle subvient et est fort bonne a la goutte qui provient de matiere froide, flegmatique & grosse, & la rayson si est, car lortie est calefactive, incisive, et subtiliative, de matiere flegmatique & grosse, toutesfoys pource que nul ne soyt blece ou greve en la gorge a cause de ladite ortie ou de sa semence il est bon apres quon en aura prins boyre ung peu duyle rose.

¶ Sensuyt le quart livre, et premierement de la salade & des bestes pour menger.

IL a este chose necessaire de escrire premierement aulcunes choses a cause que ne fust trop long, tedieux et indescent expliquer la nature & vertu dicelles quant en parlerons cy apres aux mixtions, composicions, & aultres confections de viandes, mais doresnavant conviendra dire & exposer les herbes, desquelles composeement ou mixtiquement avec les dessusdites ou simplement a par soy apprestees, sans icelles avons de coutume a menger, et ce en la premiere table en deffault dautre fruyt. Car certes il nest pas de conseil ne chose deue apres cerises, prunes, ou aultres pommes quon mengeue communement au commancement de table pour donner appetit, avoir encores dessus habundant confection de laictues, de cycoree, pourpre, ou aultres herbes, pource que facilement a cause de la frigidite et

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humidite de tant de choses diverses ensemble mises & ingerees nostre concoction & digestion bonne seroyt tollue et empeschee aui nest chose plus pernicieuse ne dommageable a lhomme. Et pourtant en deffault seulement desdites cerises ou aultres pommes, il ne sera pas mal en este principalement, & au souper plustost que au disner menger des laictues en ceste facon confittes et apprestees.

¶ Des laictues en salades.

LA laictue a cause du laict et habondance de humeur ou pource que remplist de laict les nourrisses, selon que dit Apulegius est ainssi appellee. Il ya plusieurs especes de laictures comme dit pline. Aulcunes ont les fueilles grandes & larges, aultres crespes & rondetes, aultres cuon coupe souvent. Ilz sont estes aulcuns qui ont fait difference selon les couleurs & le temps, disant que celles laictues qui sont semees en janvier sont noires, en mars blanches, & rouges en avril. Et apres deux moys convient une chascune plante planter ailleurs. Aultres plus soigneux ont mys encores plusieurs differences, mais Galien & Dyascorides nen mettent que deux, lune domestique et laultre saulvaige. Or de toutes par tous temps lon peut semer la graine en terre bien labouree grasse, moiste, et bien fientee, elles ayment surtout estre arrousees souvent, mais communement lon les semes en janvier ou en decembre affin que en fevrier soyent transmuees ou en fevrier semees pour les transplanter en avril. Paladius dit que si on les veult belles les fault mettre a leur aise & au large que lune ne touche lautre. Et quant commanceront premierement a gresler il convient icelluy greslet doulcement couper & apres mettre au dessus une glebe de terre ou quelque petite tieule. Et son les veult blanches dit que les fault souvent espargir au milieu du sablon de riviere, & se par vice du lieu, du temps, ou de la semence la laictue se endurcist, son la replante de rechief aultresfoys satendrira. Dit encores que meslee la graine desdites laictues en plu

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sieurs semences naistra son prend une crotte de chievre, et avec un poinson ou alesne subtilement lon cave icelle & la dedans ce trou lon met ung grain ou semence de laictue, de naritort, de basile, de roquete & de rayfort. Et puis ladite crotte involuie de fiens la mettre & planter en bonne terre bien cultivee, & la rayfort possedera le bas & sen ira en racine, et les aultres semences en hault ensemble la laictue sortiront gardee la saveur dune chascune espece. Aultres ya qui font aultrement & estirpent & arrachent la laictue ja formee & grande, & lievent les prochaines fueilles joinctes a la racine de ladite laictue, & en iceulx mesmes lieux ou destoyent lesdites fueilles font ung petit pertuys avec quelque fer ou poinson, et mettent illecques les semences dessusdites, excepte celle de la raifort et puis avec du fiens lenvelopent tresbient, & ainsi replantee adviendra tout entour environnee de fueilles desdites semenes quest chose bien nouvelle & gentile. Les laictues blanches sur toutes aultres tollerent & souffrent lyver, toutes sont de nature & vertu refrigerative & moiste. Et pour ceste cause sont elles en este merveilleusement agreables, et secourissent a lestomach degouste, & ennuye de prendre refection, et donnet grant appetit de menger. Et ainsi que PLine racompte divus Augustus fust tombe en une grant maladie se ne fussent lesdites laictues qui le conserverent, & non sans cause pour que augmentent et font croistre le bon sang, ostent la douleur du chef qui vient des fumees coleriques, font bien dormir, lievent luxure & le desir dabiter avec femme, refraichent & purgent lestomach, & lievent la chaleur quest en icelluy & les inflacions, aydent a la concoction. Et nya aulcune chose ainais que dit ledit Pline qui plus incite & lieve lappetit de menger. Et pource les convient menger par mesure car en menger largement laschent le ventre, et son nen menge guieres sarrent icelluy & restanchent, purgent le sentement, & aydent grandement a lestomach dissolu, font bien pisser. Lon donne les blanches es melancoliques et aux

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vices de la vessie. Et praxagoras les donnoit a ceulx qui ont dissentere, & cuytes en la poille lon les donne a la colere. Dyascorides dit quelles guerissent la bruleure son les met pillees par dessus avec du sel, et par semblable raison elles estaignent le feu saint anthoine. Merveilleuses & grandes sont les vertus et louanges des laictues ainsi que dit Pline, car non seulement sont bonnes a ce quest dessus dutn mais encores approfitent elles aux vices de la poytrine autant que lambroise mengees en miel, pareillement elles purgent les femmes. La semence des laictues domestiques vault contre les escorpions, & si ladite semence est pillee & beue avec du vin ou de leaue restraint & lieve les imaginacions de luxure qui viennent en dormant & garde de pollucion nocturne, car ladite semence beue en eaue est des choses qui sont contraires a lesperme de lhomme, ainsi que dit Galien, lequel selon que recite Serapion au temps de sa jeunesse il mengeoit voulentiers desdites laictues parce quil estoyt fort colerique & chault et par lusaige desdites laictues il refraichoyt sa colere. Et quaant il devint vieulx encores les usoit il cuytes et boulies, pource quil ne trouvoit aulcune herbe par laquelle il peust mieulx curer sa colere que avec les susdites laictues, car lumer qui vient delles est froide & moiste, & toutesfoys nest point nuysible comme aultres herbes. En user trop souvent aulcuns dient comme Dyascorides & aultres, quelles nuysent es yeulx et troublent la veue, et ce principalement quant sont dures & sont pleines de laict, car leur humidite lors diminuist et ont amere saveur, engendrent mauvais sang, & obfusquent & obscurcissent les yeulx, pource que en mortifiant estaignent les esperitz visibles, et suffoquent la chaleur naturelle. Lon les peut menger cuytes & crues, les crues laictues qui sont nettes et nont point besoing de laver tu pourras apprester en cest facon. Car certes plus saines seront sans laver que celles quon lave en eaue, pource que en lavant perdent & changent leur bonne nature, de laquelle se engen

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dre le bon sang, & si accroist la froidure. Et pource quant elles sont bien nettes tu les mettras sans laver dedans ung plat, et par dessus getteras du sel bien pille, et apres ung petit duyle & ung peu plus de vin aigre y mettras, & les mengeras tout acop. Aulcuns ya qui adjoustent & mettent ensemble lesdites laictues ung peu de mente et du persil pour avoir meilleur goust, et affin que la grant frigidite des laictues soyt attrempee aulcunement par la chaleur de la mente & persil, et lestomach nest pas lors si greve. Plusieurs sont toutesfoys en este qui les mengent simplement avec vina aigre, et ce pour lever la grant chaleur du temps que lestomach ne peut souffrir. Aulcuns y adjoustent & les mengent avec du miel, ainsi que font les castellans communement en leurs pays. Les laictues cuytes bien pressees qui ne rendent plus deaue mettras dedans ung plat aprestees & confittes comme dessus, en sel huyle & vin aigre, & bailleras a menger sur table, ya aulcuns qui mettent et inspargissent par dessus ung peu de cynamome ou du poyvre bien pille et passe. Et ceste viande fait bien dormir, mitigue et adoulcist la toux qui provient de chaulde humeur, fait bien pisser, retade luxure & mollifie le ventre. Pline dit encore quil ya ung gendre de laictue qui vient de soymesmes sans semer ne planter quon appelle laictures de chievres, lesquelles gettees en mer tuent incontinent les poyssons prochains dilecques, et pareillement ceulx de leaue doulce. Ung aultre espce ya qui a les fueilles rondes, de laquelle laictue les faulcons attrayent le just en gratant lerbe, et en touchent leurs yeulx quant sont vieulx a cause de veoir plus cler. Et de ceste laictue le just guerist forment toutes maladies des yeulx, & par espcial quant lon mesle icelle ensemble laict de femme, et si guerist le mors du serpent & les poinctures des escorpions quant lon boyt le just aveec du vin, ou lon met la fueille broyee sur la playe, & oste avec ce toutes enfleures. ya une laictue aussi saulvaige qui a sur le dos de petites poinctes a facon dune serre, & ceste cy paraventure est la

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endivie comme verrons maintenant.

¶ De la endivie et de sa confection.

JE diroye tousjours la endivie estre espece de laictue, non obstant que delle & de son non noz anciens predecesseurs nen facent aulcune mencion. Il ya toutesfoys endivie domestique & saulvaige et une chascune est bonne & saine. La saulvaige est plus amere, mais la domestique est plus agreable & doulce, et celle principalement qui a les fueilles crespes. Elles sont toutes selon Dyascorides stiptiques & refrigeratives, & les appreste lon pour menger en la facon quest dit dessus des laictues soyent ou crues ou boulies. Sont bonnes a lestomach et donnent grant refrigeraction es entrailles qui sont empres le cueur eschauffees, ouvrent les conduitz du foye & des veines, & ont une vertu singuliere de refroydir les choses chauldes, et eschauffer les froydes. Et si sont pilles ensemble leur racine & mises ainsi sur la poincture des escoprions & daultres bestes piquantes guerissent icelle, et ce pareillement fait le just baille a boyre es malades.

¶ De la boraige & confection dicelle en salade.

BOraige est une herbe chaulde & moiste, et la meilleur des herbes & plus saine a menger, ainsi que dient Isidore & macer nos anciens predecesseurs la mettoyent voulentiers dedans le vin ou ilz bevoyent le just dicelle en eaue tiede pour nourrir sapience & donner force & vertu memorative au cerveau. Et dient encores que si lon donne a boyre le vin ou elle aura este maceree, ou son espanche ladite borraige par my la maison elle rendra joyeulx tous ceulx qui seront convies et les resjouyra forment, ainsi que dit Macer en son livre. En ya toutesfoys deux especes,lune est domestique & croist es jardins, laultre

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saulvaige quon trouve par les chmps, elle est aspre a toucher en guise de langue de beuf, et pource est elle appelle en grec buglossa, et en latin lingua bubula, qui vault autant adire que langue de beuf. Elle a vertu de augmenter & engendrer bonnes humeurs prinse en viande en quelque facon que ce soyt. Et pource la decoction dicelle est fort bonne a ceulx qui commencent guerir de quelque maladie, est aussi bonne es sicopisans et melancoliques et a fievres quartes, purge le sang, resjoyst lhomme en luy levant la douleur et melancolie du cueur. Et ainsi que dient Galien, Macer, Pline & Dyascorides, selles est gettee dedans le vin resjoyst grandement & purge la colere rouge. Et selle est cuyte en eaue et miel ayde grandement aux ulceres de la gorge, a la toux & a la reume. Et leaue de ladite borraige est grandement cordiale et vault a plusieurs passions, douleurs et maladies selon Avicenne. Et la peut on apprester pour manger a table en salade crue et boulie au pot au just de la chair ensemble des bletes et pseril, & donne bon nourrissement ainsi cuyte et aprestee. Mais pour la menger crue en salade puis que tu lauras bien lavee & essuee en une estamine fort clere, ou en ung fille a ce fait expressement tu la mettras en ung plat, et ensemble ladite borraige mettras de la calamente, mente, & persil, & puis par dessus getteras du sel et de luyle, et mesleras tout ensemble bien apoint jusques ladite borraige ait beu son huyle & son apreste soit mollifiee, apres y mettras le vin aigre & puis incontinent la bailleras a table pour menger. Boulie en salade sapreste tout ainsi proprement que avons dit par dessus des laictues.

¶ De la salade de plusieurs herbes.

SAlade de plusieurs herbes, se fait de laictues, borraiges mente, calamente, fenoil, persil, basme, origan, cerfueil, escariole, de la fleur du fenoil, et

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de plusieurs aultres bonnes & semblables herbes odorantes, bien lavees essuyees et mises en ung grant plat, & inspargies par dessus de sel et meslees bien avec luyle, finablement gette le vin aigre & ainsi ung peu resposees les lenger, briser & macher bien a bonnes dens pource que la plus part des herbes sont saulvaiges & dures. Et ceste facon de salade requiert avoir plus duyle ung peu que de vin aigre, et est plus convenable a menger en yver que en este, tant a cause des herbes qui sont la plus part chauldes comme pour ce que lesdites herbes requierent grande concoction, laquelle se fait trop mieulx en yver que est este ou aultre temps.

¶ Du porpie ou porcelaine et comment sapreste.

POrpie ou porcelaine est une petite herbe qui traine voulentiers par terre, et croist de spoymesmes en aulcuns lieux, aulcuns lapellent porchaille les aultres portulagie. Sa verti est froyde moiste & stiptique selon Galien & Dyascorides, & pource ne peult estre de grant nourrissement, combien que soyt bonne viande pour les febricitans ainsi que dit le plateaire, soyt bien cuyte ou crue, & principalement a ceulx qui ont fievres agues. Et son est constipe du ventre lon peut faire cuyre ladite porcelaine en eaue avec des prunes & puis lesmenger, & aussi lesdites prunes et boyre leaue, car lors ladite porcelaine humecte fort et relaxe et a vertu lenificative et refrigeratice. Dit encores que la racine parfonde dicelle est bonne aux levres fendues son fait brusler & consumer icelle en ung vaiceau de terre jusques a ce que soyt bien consumee et devenue ainsi que pouldre noire, a la quelle pouldre ou cendres tu mettras du miel et puis en oingdras tes bouches ou levres fendues ou aultre lieu, & par ce point gueriront. Et de ceste medicine dit il que les ladres sen oignent pour couvrir et pallier leur maladie. Aussi la

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dite porcelaine estaine les ardeurs & excessives chaleurs de lestomach des reins et vessie et leur ayde grandement, & principalement quant lon boyt le just, et si met hors du ventre toute vermine & mollifie les nerfz. Pline dit que ledit pourpie resiste contre malles eaues & contre douleur de teste. Et son le menge crue est bon es ulceres de la gorge, a lenfleure des gencives, et a la douleur des dens, & fortifie iceulx, conferme la voix, garde de vomir, et oste la soif. Et son la mache apres quon aura menge fruitz verdz lors quant lon sent ses dens egassees lieve la douleur qui garde de menger, mais la semence beue avec du miel ayde grandement a ceulx qui sospirent. Et lerbe dudit porpie mise avec du sel est fort bonne a podagres chauldes. Et si ledit porpie ou porcelaine est menge ou mache ensemble du vin aigre restanche le flux du sang qui yst du nes. Et avicenne dit que leur nature est stiptique & prohibist le flux du sang & aultre flux antique. Et son en frotte les verrues les desracine par sa propriete et non mye par sa qualite, mais en user dudit porpie & en menger trop souvent nuyst es yeulx & y fait venir la toille, garde de vomir et tollist luxure. Or pour laprester a menger apre que soyt este bien lave et les troncz durs et petites branches ostees le mettras dedans ung plat ensemble de loignon ache menuement, et puis par dessus inspargiras du sel, et apres y mettras de luyle & du vin aingre, et presenteras ainsi a table. Aulcuns inspargissent du poyvre pille par dessus & du cynamome pour oster la grant frigidite dudit porpie.

¶ Du rosmarin confit en la salade.

CEulx qui ont de coustume menger nettement et sainement font une telle confection des fleurs du rosmarin, et cuillent icelles de matin, et sans les laver aulcunement, affin que ne perdent leur force & vertu, les mettent bien nettement en ung beau

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plat, et par dessus gettent du sel bien pille et meslent tout apres avec huyle & vin aigre. Et en ce point confittes & apprestees les presentent a table pour menger, car elles valent a volupte et sante, eschauffent lestomache, font bonne veue, toillissent les reumes & catarres, & sont bonnes merveilleusement aux esmaticz ainsi que dit le Pline. et Rasis oultre ce dit quelles expellissent les ventosites, font bien pisser, ouvrent les opilacions du foye, rate, et entrailles. Aulcuns les mettent dedans le ventre des lievres & aultres bestes & chairs pour le conserver de puantise, car leur odeur est a ce propice, dorte et de grant efficace. De ce fruytier rosmarin ya deux especes, une sterille, laultre quon plante voulentiers es jardins, dont les fleurs sont odorantes & servent a nostre propos comme dit est, et en fait lon des chappelletz & coronnes. Et ceste espece ainsi que di dyascorides est de vertu chaulde et grandment desiccative, et la met on communement dedans leaue ou lessive que lon fait pour laver sa teste, car elle fait grant bien au cerveau & es yeulx. Et sa racine ainsi que dit pline mise toute verde et fraiche dessus les playes guerist icelles. Et le just tant des fueilles que des racines expellist les escroelles et fait bonne veue. Et la semence se donne voulentiers en brevaige pour guerir les vices & douleurs de poytrine et pour augmenter le laict aux femmes & estaindre le feu saint anthoine. Le plateaie dit que ledit rosmarin a vertu de conforter a cause de sa bonne odeur, & a cause de sa chaleur a vertu de dissoldre, & a cause de sa seicheresse a vertu de mondifier et consumer. Et son fait ainsi quil dit dudit rosmarin une decoction ensemble du vin pour la frigidite & debilite du cerveau, et le pacient recoyt la fumee la teste descouverte vault grandement.

¶ De la malve et confection dicelle.

CEulx qui ignorent la nature & vertu de la malve paraventure se esmerveilleront que je la mette icy entre les

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herbes quon menge, mais certes je cuide quant ilz auront veu et congneu la grant propriete et louange dicelle ilz cesseront de soy esmerveiller. Mais pour venir a nostre propos la malve est une herbe molle qui croist voulentiers en lieux gras, et engraisse de sa nature la terre ou elle est. En ya de deux sortes, lune est domestique, laultre saulvaige, et une chascune a merveilleuses vertus. Celle qui a les fueilles grandes & larges et les racines blanches est en latin appellee althea, car elle monte et croist fort en hault, et ceste est tenue saulvaige. Laultre est dite malachen pource quelle mollifie le ventre. Mais pour menger la domestique est plus convenable que la saulvaige, encores que soyent toutes bonnes au corps, elles sont de vertu & nature froyde & moiste au premier degre, ainsi que dient Galien &et Dyascorides. Pline dit quelle vault contre toutes poinctures venimeuses, comme es escorpions, vespes, araignes, & aultres semblables. Et si quelque soyt desdites especes de malve est pillee & avec duyle par avant lon sen oingt ou sur soy lon porte icelle ne pourra estre blece des dessusdites bestes. Et si par aventure lon estoit poinct dicelles et lon met ladite malve pillee dessus la poincture elle gettera hors laguillon. Et vault oultre ce contre poisons & venins. Encore dit ledit Pline que tant est grande la vertu de ladite malve que si lon bevoyt tous les jours quelque peu de just de quelque soyt delles & non pas grandement, pource que nuyst aulcunement a lestomach, il seroyt tousjours sain et joyeulx, et preserve forment de toutes maladies. Elles lievent aussi celle grande melancolie qui transporte lhomme dentendement le provocant aulcunesfoys a desespoir et hors du sens, guerissent les ulceres fluentes de la teste & celles de la gorge avec du miel. La racine pareillement cuyt conferme les dens qui crollent. Et si lon touche souvent la dent qui deult de la racine de celle malve qui na que ung tronc lieve la douleur. Et si lon met les fueilles dessoubz une femme qui vueille en

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fanter en sera delivree plus legierement, mais apres tout incontinent convient icelles fueilles lever. Aulcuns ya qui donnent a ladite femme qui veult enfant ung petit du just de ladite malve cuyte en vin aboyre a jeung. Aultres leur lient au bras la semence pillee ainsi que recite ledit Pline. Et zenocrates dit oultre ce que si lon espanche la semence de ladite malve qui na que ung tronc parmu le lit elle croistra sans mesure les desirs de la femme qui couchera en icelluy lit.

¶ Dyascorides oultre ce enseigne quon cuyse les fueilles de ladite malve et apres lon les pille bien, et avec duyle lon les mette dessus la bruleure ou dessus le feu saint anthoine, & y vault merveilleusement. Or saprestent elles pour menger en ceste facon, et prent lon les fueilles plus tendres et les fait lon boulir apres on les met dedans ung plat avec sel huyle & vin aigre, et ainsi pareillement lon peult aprester les fleurs desdites malves. Et ceste facon de salade est fort bonne et saine pource que amollist le ventre, et vault es entrailles inflacions et torsions dicelluy, guerist la gravelle & rompt la pierre, & croist le laict es femmes.

¶ De la cycoree & comment sapreste.

LA cycoree peult lon semer en octobre pour servir en yver ou au commancement du prin temps pour la in dicelluy et pour este, ainsi que dient Pline et Paladius, ayme humidite et terre solue avient coulentiers en terre sabloneuse, sallee, et maritime. Et tant en ses fueilles, brotons que aussi en sa racine est bonne & saine. En ya toutesfoys deux especes, lune est domestique et laultre est saulvaige que aulcuns appellent giresol, pource quelle se gire et tourne sa fleur selon le souleil. Or du prin temps les brotons et les troncz sont bons. En este les fueilles, et en yver les racines bien nettes leve le dur qui est par dedans. Aprestees avec du sel, huyle, et

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vin aigre sont saines a menger, pource quelle restanchent & refraichent lestomach dissolu, eschauffent le ventre, profitent a ceulx qui ont dissentere. Et quant elle est cuyte lieve luxure, profite au foye, es reins, & a lestomach, principalement selle a este cuyte ensemble vin aigre et raysins confitz, ou son lapreste sur le plat en moust & espargir par dessus ung peu de cynamome pille. Les fleurs de ladite cycoree nont mye moindres vertus que les brotons, et sprestent semblablement comme est dit par-dessus. Sa vertu toutesfoys est froyde et moiste au second degre. En ya deux especes lune domestique qui croiste par les jardins, laultre saulvaige. La domestique est plus refrigerative que nest la saulvaige, et son just vault contre les opilacions du foye, et mys ensemble eaue de laictues vault a conforter le cueur ainsi que dit Avicenne. Et dyascorides dit que une poingnee de ladite cicoree boulie et beue vuyde la colere et la flegme, et son boyt avec du vin quattre grains de sa semence ains que lexces de la fievre aviengne est grant remerde a ceulx qui ont fievres quartes. Et son prent troys grains seulement et lon les baille a boyre en vin comme est dit dessus valent aussi a ceulx qui ont fievres tierces, ainsi comme dit le vincent naturel. Mais le just de ladite herbe avec des roses et vin aigre adoulcist les douleurs de la teste, ainsi que tient le Pline qui raconte comme les magiciens enseignoyent soy oingdre tout le corps du just dicelle cycoree ensemble de luyle pour estre plus favorable & empetrer facilement ce quon vouldra qui nest pas peu de chose sil est ainsi. Je ne lay mye toutesfoys essaye ne loseroye affermer. Il le dit, ce non pourtant et que a ceste cause aulcuns appellent ladite cycoree creston pour le grant vertu & salubrite qui est en elle, les aultres lappellent pancracion pource quelle a avec soy tout bien. En user souvent ayde a la vessie & a ceulx qui sont envenymes & touches de pestilence. Et sur tout semble quelle soyt bail

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lee a nature humaine pour refrigerer principalement le foye.

¶ De la saxifrage et comme se confit et apreste.

SAxifrage ainsi que tient apuleius est ainsi appelle pource quelle brise & rompt le saxe cest adire la pierre de la vessie. Elle ressemble a la pimpenelle, excepte que la pimpenelle a des cheveux & petiz poilz, & la saxifrage nen a point. Croist voulentiers entre les pierres umbreuses & par les meurs et espelonques moistes pres des eaues coadunees & fontaines courans, & par les roches moillees & faxes goutans en eaue. Dont est merveille ainsi que dit Pline quelle soyt & vueille tousjours estre ainsi pres de leaue & ne la sente point, ains la gette et repellist de soy, combien quon la parfondisse & mette dedans leaue, ce non obstant mise dehors tousjours semble seiche tant est grande la discordance entre elle et leaue, tousjours est verde en este & si ne marcist point en yver. Sa racine est semblable a celle du persil, laquelle bien lavee et decopee mengee apres avec sel juyle et vinaigre par sa grant chaleur & siccite comme avons dit rompt la pierre, purge les reins et vessie, est toutesfoys de griefve concoction a cause de sa siccite qui est contraire en icelle. Pline dit quelle est fort propre a paindre les cheveulx. Et pource faire lon cuyt icelle en vin avec la semence ede lache et de luyle asses habondeement affin quon face lesditz cheveulx crespes, espes, et les garder tomber. Et je croys que luyle desamandres y seroyt meilleur que aultre selon sa propriete dessusdite a son chapitre des amandres. De rechief dit que si lon fait des fueilles ung chapellet & lont met icelluy sur le chef, lieve la douleur de la teste. Encores vault ladite saxifrage contre la colique & yliaque passion, & la pouldre de ladite saxifrage mise dedans ung œuf moul

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et humer tout ensemble vault aux dites passions et & rompre la pierre.

¶ De la pimpenelle.

LA pinpenelle ainsi que avons dit par dessus est forment semblable a la saxifrage, excepte quelle a poilz et cheveux et la saxifrage nen a point. Sa vertu est chaulde & seiche, & a ceste cause de griefve concoction, elle donne appetit & volupte a ceulx qui la mengent, quant elle est tendre lon prent les fueilles et tout le tronc, et seulement les fueilles quant est dure, lesquelles bien nettes & lavees en ung plat avec du sel, huyle, et vin aigre confittes lon les menge sainement pource que ouvrent les fibres, voynes, et conduitz du foye et entrailles, provoquent a pisser & rompent la pierre comme la saxifrage, non mye si promptement & acop.

¶ De la vinete & comment sapreste.

VInete est une herbe qui croist voulentiers es jardins, de laquelle lon use communement au prin temps & en este principalement, pource quelle est aigrete & de bon goust, refraiche, donne bon appetit de menger, tollist la soif, conforte le cueur, et reprimist la colere. En ya en quattre differences selon le Pline et Dyascorides. Des deux nous nen usons point en noz viandes, mais des aultres deux especes maintesfoys en usons, car sont bonnes saines & agreables a menger. Lune desdites especes advient voulentiers en lieux sabloneux & par my les pierres, & a les fueilles plus petites & rondetes a la semblance forment de longle du poulce, & ceste est ung peu sallee. Laultre espece vient voulentiers comme est dit es jardins en bonne terre, et ceste icy a les fueilles plus longues que na la premiere & nest mye tant sallee. Toutes sont selon ga

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lien & dyascorides de vertu froyde & seiche au premier degre, et engendrent bonnes humeurs. En ya qui les mengent de matin a la premiere table sans laver ne aultre condiment avec du pain, laquelle chose je fais voulentiers par le conseil dung bon mien amy. Aulcuns les mengent avec du vin aibre & aultres y adjoustent de luyle. Et en quelque facon que ce soyt sont tousjours saines, principalement en este, & en temps pestilencieux. Et les medecins en usent souvent en plusieurs compostes, et sur tout en brevaiges, car si lon boyt la decoction la ou aura este cuyte expellist toutes malles humeurs & estaint, & lieve la grate & roigne qui vient des superfluites. Et pareillement fait ainsi que dit dyascorides, se lon se frotte de ladite decoction la ou est ladite grate,, ou si lon fait ung baing & lon met du just de ladite vinete ensemble leaue dudit baing ou tu te vouldras baigner. Pline dit que la racine conferme les dens si lon la mache ou menge, & selle est cuyte en vin aigre et lon coule icelluy just ayde a la oduleur desdites dens, ou ainsi que dit Dyascorides, si lon cuyt ladite vinete avec du vin & avec celle decoction lon lave et rynce la gorge souvent pareillement ayde a ladite douleur. Et si lon boyt celle decoction rompt la pierre de la vessie, et fait venir les fleurs aux femmes, et leaue ou elle aura este cuyte guerist la douleur des aureilles ainsi que dit ledit dyascorides. Et ladite racine de ladite vinete cuyte en vin aigre vault a la roigne ulcereuse et a la morphee, et a rune roigne qqui court & serpist, & a aultres semblables macules & & defedacions du cuyr, & celon sen oingt de ladite decoction plusieurs foys. Oultre ce dit Avicenne que leaue de ladite vinete meslee ensemble ung petit de triacle vault contre pestilence. Et pource sil ya aulcuns prins de ladite pstilence, preigne demye unce de leaue de ladite vinete et une dragme de triacle et cecy mesle ensemble environ mynuit soyt donne tiede a boyre au pacient, et puis soyt bien couvert tant quil puisse suer, et vault contre

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !

 

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