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AUx predris rosties & cuytes copperas les joinctures des esles et cuysses & ouvriras la poulpe denviron, & getteras par dedans lesdites esles & cuysses du sel pille, despices de gyrofle & le just du cytron ou de lorange tout mesle ensemble, & aussi dessus la poytrine de ladite perdris ainsi demembree & ouverte. Apres la mettras avec ledit just entre deux escuelles sur les charbons & cendres chauldes & la mengeras puis tout chault quant vouldras. Nostre francoys menge voulentiers de ceste viande combien quil haisse les catellans, il ayme leurs viandes & hait leur nacion. ¶ Farsim a ung ventre de veau. DU ventre de veau ou daultre beste, perce doulecement dune part par icelle mettras dehors la fiente quest dedans & lordure. Et quant lauras bien nettoye & lave dedans icelluy mesme mettras ce que sensuyt. Premierement du formaige vieulx, quattre oeufz bien batus, du poyvre grossement pille ung petit & encores mons de saffran, des raysins passis entiers, persil, marjoleine, mente bien menu decoppes & mys tout ensemble & enserre & clos dedans le susdit ventre, cuyras tresbien au chaulderon ou dedans le pot bien au large. Aulcuns y adjoustent ung peu de pain gratuse ¶ Du jambon de porceau. POur savoir se ung jambon est bon & franc, convient mettre le couteau dedans icelluy par le millieu et la ou sera plus espes de chair, & odorer apres ledit costeau sil sent bon ou mal, sil a malle odeur laisseras icelluy, si bonne le prendra y cuyras tresbien en vin blanc ou vin aigre. Aulcuns dient quon y doyt mettre autant deaue que de vin, principalement public qui ne boyt point de vin, mais ilz errent, car trop est meilleur plus doulx & agreable cuyt en vin totallement ou en vin aigre, & se conserve trop mieulx que quant il ya deaue. Et ne doyt lon point oster ledit jambon |
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apres incontinent quil est cuyt de son just jusques a ce quil soyt refroydi totalement. ¶ De la tetine de truye & de la langue. LA tetine de truye non mye trop grasse mais de couleur sur le rouge, cuyras ainsi que le jambon et ung petit mieulx. Et tout ainsi peux faire de la langue laquelle est meilleur de tant quest plus grasse. Telle rayson de cuyre est forment des aultres parties du bacon & chair sallee de porceau. ¶ Paste de creste & corees de pouletz. LEs creste des pouletz && corees diceulx decopperas grosement & laisseras entiers les genitoyes, deux ou troys unces de graisse de veau bien decoppee, ou en lieu dicelle de la moelle du beuf ou du veau, de lart menuement sans piller decoppe, de gingembre, cynamome, succre ce que sera besoing prendras, & tout cecu ensemble xl cerises aigres ou agryotes seiches mettras dedans le paste fait de bonne farine bien pistrie, & le feras cuyre au four ou a ton feu soubz le teste ou trappe. Et quant sera demy cuyt y mettras & infondiras par dedans deux roux doeufz bien batuz, ung peu de saffran ensemble du verjust. ¶ Pour cuyre ung pyjon sans os. UNg pyjon exantere vuyde & bien lave laisseras demourer par ung jour & une nuyt dedans le vin aigre puissant & fort, apres losteras, & bien lavec aue soyt & nettoye le rempliras de bonnes espices & herbes, et boilliras ou rostiras celuy selon ta voulente & plaisir. Et en quelque facon que soyt apreste le trouveras tousjours sans avoir os. ¶ Pour faire dung colomb ou pyjon deux. UNg colomb ou ung pyjon sans eaue plumeras doulcement que ne rompes sa peau, puis exantere & vuyde que soyt lescorcheras & luy osteras enierement sa peau, apres rempliras icelle de bon farsim & sem |
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blera estre entier. Et le vray pyjon quest sans peau pourras rostir frire ou boillir, & si le veulx rostir quant sera demy cuyt linspargiras du sel & pain gratuse, et le oingdras doulcement dung roux doeuf affin quil face croste aui resemblera la peau qui en est ostee. Et quant sera pres que cuyt luy feras bon feu & cler & feras tourner la broche vistement pour prendre & luy donner bonne couleur. Et les presenteras a table comme se feussent deux colombz ou pyjons & ny aura que ung. ¶ Pour faire le menger blanc. LE menger blanc pour douze convies feras en ceste facon. Premierement aurax deux livres damandres lesquelles plumees macerees ou remoillees en eaue par une nuyt, le jour ensuyvant pilleras bien au mortier inspargissant tousjours ung peu deaue affin que ne facent huyle. Apres pilleras au mortier la poytrine du chappon exossee, puis y adjousteras de la moelle du pain blanc remoillee en verjust ou en broe maigre et just de chair. Oultre ce y adjousteras encores une unce de gingembre & demye livre ou environ de bon succre, & tout mesle ensemble feras passer par le tamys ou lestamine. Et le mettras dedans ung pot bien net & le feras boillir & cuyre a petit feu sur les charbons le remenant souventesfoys avec le cuillier que ne se brusle alentour du pot. Et quand sera cuyt infondiras dedans troys unces deaue rose, & presenteras ton blanc menge a table dedans beaulx platz avec la chair ou sans icelle. Et se tu veulx couvrir dudit menger blanc les chappons pour estre de plus grant volupte, magnificence et meilleur goust, par dessus mettras et inspargiras des grains de pommes grannees, aulrtes ya qui inspargent de la dragee de toutes couleurs. Et se tu veulx faire dudit menger blanc aultre confection diverse de couleur, une partie dicelluy menger blanc prendras & avec ung roux doeuf ensemble du saffran & ung peu de verjust mesleras & couloreras ledit menger blanc, & lors pert son nom |
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de menger blanc, & sapelle saulce genestine pour la couleur quil a en soy semblable au geneste. Et en peux faire ung plant blanc & laultre genestin, ou ung mesme plat la moistie balnc & laultre partie genestin. Or ceste viande et condiment je mettroye tousjours devant les condimens & saulces de apice & le tiens meilleur & de preferer grandement. Et non obstant que noz predecesseurs nous ayent vaincu & surmonte forment en tous ars & sciences, nous les vaincons & surmontons toutesfoys en la gueulle. ET nya aujourduy viande aulcune en tout le monde delicieuse, bonne & appetissante que ne soyt icy en la cite de Romme, comme en lescole de popinerie & entre les maistres & princes de cuysinerie apportee, disserte & demonstree amplement. Et dieu scet quelles questions & disputacions grandes se font tous les jours icy de composer & confire viandes diverses. Et quel cuysinier me sauroyes tu aulcunement bailler, conferer, ou equiparer a mon martin nonicomense, duquel certez jay eu la plus part de ce que je baille & escriptz. Vrayement tu diroyes a louyr parler & disserer de telles choses quil est ung aultre Carneades qui jadis en telles choses fut tant loue & exaulce singulierement. ¶ Menger blanc a la catalanne. LA farine du ris qui soyt bon mettras ensemble du laict de chievre dedans ung pot net empres le feu & loing de la flambe que ne sente la fumee. Puis la poytrine dung chappon qui aura este tue celuy jour & sera demy cuyt deviseras a petis filletz bien delies, & puis les mettras dedans le mortier & en deux ou troys cops au plus les pilleras. Et quant le laict aura boilly quelque demye heure tu mettras ta dite poytrine de chappon redigee en filetz ainsi que avons dit avec une livre de succre dedans ledit pot, et le laisseras boillir environ quattre heures remenant tousjours ladite potee avec un cuiller. Et quant ledit menger blanc sera asses cuyt tiendra audit cuiller comme se fust formentine. Au dernier infondiras de leaue rose come est dit dessus, et feras tes platz |
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ausquelz peux inspargir par dessus ung peu de succre, car ainsi que lon dit communement jamais succre ne gasta viande. Galbes de ce menger blanc convie souvent rison & moy, et rison dit quil ne mengea jamais viande plus doulce ne plus delicieuse. ¶ Pour faire ung chappon, faisan ou perdris consumer en just. SE tu veulx ung chappon, faisan, perdris, dain, pyjons, ou colombz saulvaiges faire consumer en just ou broet pour donner a gens vieilles & debilitees feras en celle facon. Et prendras se tu veulx ung chappon & luy rompras & debriseras tous ses os, & le mettras dedans ung pot qui contiengne environ trous bons pichiers deaue, & y mettras une unce de chair sallee maigre, trente grains de poyvre, de cynamome bien petit & peu pille, trois ou quattre cloux de gyrofle, cinq fueilles de saulge decoppees et deux de lorier. Et tout cecy avec ledit chappon laisseras boillir lespace de sept heures, ou vrayement jusques a ce que le just ou broet soyt redige & consume a deux escuelles ou moins, ny convient point mettre du sel, & si tu le veulx salle y mettras moins despices. Cestuy just ou broet est fort substancieux & pource est il bon a gens vieilles & debilitees. ¶ Just ou potaige saffranne ou jaune. TRente roux doeufz ou envrion avec duverjust & le just du veau, chappon ou aultre chair, ung peu de cynamome & moins de saffran ensemble batras & mesleras dedans ung plat ou escuelle, apres feras tout passer par le tamys ou estamine nette dedans ton pot. Et feras boillir & cuyr sur les charbons sans flambe, remenant tousjours ta potee avec la cuillier jusques comencera a especir, lors losteras du feu & en pourras commodeement servir dix convies a table, & sur chascune escuelle dudit just pourras inspargir des espices. ¶ Just ou potaige blanc. |
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UNe livre damandres plumeras et pilleras bien inspargissant tousjours ung peu deaue que ne facent huyle, puis adjousteras pilleras & mesleras ensemble lesdites amandres vingt cleres doeufz, du pain blanc remoille bien petit, ung peu de verjust & de gingembre blanc, & du just ce que te semblera. Apres feras tout passer par lestamine & mettras dedans le pot, & feras cuyre ainsi quil est dit au dessus chapitre du just saffranne. ¶ Just ou potaige verd. PRens tout cela que avons dit cy dessus du just saffranne, excepte le saffran, & y adjousteras des bletes et ung peu de persil & quelques fueilles verdes de froment si sen trouve lors. Et pilleras tout ensemble & feras passer par lestamine et cuyras tout ainsi quest dit dessus au chapitre du just safranne. ¶ Potaige appelle zanzarelle. SEpt oeufz, demye livre de formaige & du pain gratuse mesleras ensemble & puis mettras tout dedans ung pot ou auras du just saffranne. Et quant comancera a boillir donneras deux ou troys tours de cuilliere a lentour du pot, & feras tes escuelles && les presenteras a table, est viande tantost cuyte. ¶ Potaige verd. POtaige verd feras tout ainsi quest dessus dit, mais au lieu du sffran tu y mettras des herbes ainsi quil est dit dessus au just verd. ¶ Potaige blanc. LE blanc des oeufz & pain blanc gratuse ung peu de formaige mesleras ensemble le laict damandres & le mettras tout dedans ton pot qui comancera a boillir au just du veau ou du chappon bien gras, & le feras cuyre come dessus. |
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¶ Sensuyt le vii livre ou est traicte la vertu daulcunes especes de ble leguns & herbes a faire potaiges. JUsques icy avons baille la facon daprester, tant a a par soy qye de confire en aultres & divers condimens tous oyseaux & bestes, tant domestiques come saulvaiges, desquelles bestes a table en avons nostre usaige. Doresnavant convient veoir daulcunes herbes tan des champs que jardins & aultres choses comestibles qui viennent & yssent du lymon & graisse de la terre, que les philosophes enumerent & mettent entre les choses vegetatives, ainsi que sont legums, bolletz, tartuffes & aultres semblables. Et premierement selon mon intencion me convient dire & expliquer la vertu & nature dicelles ainsi que commancer & dire des viandes que lon en fait. Et ne me semble point que je desvoye de mon propos puis que lordre des viandes ainsi le requiert dire aulcune chose. Et premierement de lorge, de lespeaulte amydon, panic, et aultres semblables, desquelz nous en composons plusieurs viandes et potaiges, encores quil en soyt este parle aulcunement cy dessus au chapitre du pain. ¶ De lorge. LOrge ainsi que escript pline est le plus noible de tous aultres bles, et celuy qui yst de terre le premier communement en ept jours, ainsi que dit varron. Et le seme lon selon Paladius au moys de octobre & aussi le froment, mais la juste semence est à la .x calende de novembre jusques a lyde .vi de decembre, & ce en pays & region temperee, ne veult estre seme le dit orge si nest en terre seiche & solue, sa paille est bonne sur toutes aultres & saine a dormir par dessus. Aussi lorge nest mye si dangereux de tempestes que sont les aultres bles pource quil est meur & cuilli le premier, & rend plus fertillement que nul des aultres. Et pour ces causes susdites & evidentes raison noz predecesseurs saiges la |
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boureurs lasemoyent, & aulcuns encores la sement voulentiers. Et trouve lon en espaigne & en cartaige quon le cuillist au moys davril. Et en celtuberie de rechief en icelluy moys on le seme & croist deux fois lannee. Selon lauctorite de menander & detous les grecz cest le plus ancien & le premier ble qui vint a nostre usaige pour menger. Sa farine est par lesditz grecz preferee sur toutes aultres et donne grant sante & substntacion a nostre corps, dont les gladiateurs anciennement pour cause destre plus fortz & robustres en vivoyent, & a cause dudit orge quilz mengeoyent & usoyent tant, lon les appelloyt orgiers ainsi que escript ledit pline. Or ladite farine dorge se fait en plusieurs facons, & premierement selon lesditz grecz moillent icelluy orge deaue & le font seicher par une nuyt, & lendemain le tostent ung peu au four & puys le brisent entre deux molles. Aultres ya qui le tostent ung peu plus, puis inspargissent icelluy deaue & le font seicher ains quilz le meullent. En ytalie sans linspargir deaue le tostent seulement et mesle avec du lyn, coriandre, millet, et ung peu de sel, le meullent fort subtillement. Aujourduy toutesfoys nen faisons pas grand estime ne de ladite farine ne aussi du pain dorge, lequel anciennement estoyt tant requis & usite, ains certes lavons damne & delaisse de nostre usaige & lavons donne & attribue a la refection des bestes & jumens. Toutesfoys encores de leaue tysaine faicte dicelluy nous usons en noz maladies pource quelle est utille et puissant a nostrecorps merveilleusement selon tous medicins. Et principalement ypocras qui est tant auctorise en medicine en a fait ung beau volume des louanges & grans vertus de ladite tysaine. Galien dit que la premiere vertu dudit orge est refrigerative & dessicative au premier degre, & sa desicacion est plus grande ung peu que celle des feves. Secondement il est abstercif & mondificatif, et sa tierce vertu est semblale a celle des feves quant est applique par dehors. Toutesfoys lorge cuyt est meilleur que lesdites feves en ce quil nenfle point. Et quant les feves sont cuytes engendrent |
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inflacions pource que leur substance est plus grosse que nest celle de lorge. Et pour ceste cause sont elles plus nourrissantes que ledit orge, & pource quilz sont tous de substance attrempee lon use deulx en matieres medicinales ainsi quon fe=royt de luyle & de la cyre. Dyascorides dit que lorge est bon quant est blanc & net, & si est de moin=dre nourriture que le froment. Leaue toutesfoys dudit orge ayde sur tout a reprimer & temperer lardeur des humeurs chauldes de nostre corps, & vault beaucop a lasperite du gorgeron, pol=mon, & aux ulceres dicelluy, & fait bien pisser. Oultre ce dit que la farine dudit orge restraint le ventre & mitigue la douleur des apostemes chauldes. Or dudit orge nous en faisons une confection ou potaige appelle ordiat ainsi que verrons cu apres. Et le meilleur des orges ainsi que dit le pline est quant est bien blanc, & oultre ce dit que son inspargist du sel & du miel fait devenir les dens blanches & rend la bouche doulce. De re=chief dit encores que ceulx qui usent du pain dorge nont point de mal es piedz. ¶ De lespeaulte ou de laveine. DE toutes les especes de ble le=speaulte est la plus dure & fer=me pour souffrir & tollerer froit & gellees ainsi que dit pline. Et pource en pays & regions froi=des lon en use communement, ne requiert point avoir terre grandement labouree grasse ne chaulde. Ce fut la premiere viande de noz anciens en ytalie, & en faisoyent sacrifice & offerende es di=eux, elle est appelle en latin far et dilecques la ferine que disons maintenant print sa nominacion. Pour la purger dit le pline quil la convient toster ainsi que lon fait le millet & panic, elle est de qua=lite temperee mondifie & refraiche. Dyascorides toutesfoys dit quelle est de difficile digestion & si mollifie le venre. Et ysac dit quelle est froyde, moiste, & visqueuse, mollifie la nature & engen=dre inflacions, fait roter & ne nourrist guiere mais elle est bonne es viscosites du polmon, poytrine & a la forte toux. En user frequentement nuyst aux fibres de la rate & du foye. |
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¶ Du amydon. DE faire lamydon ainsi que dit le pline, Premierement fut trouvee la facon en lylle de chyo ou il est loue sur tous aultre au jourduy, apres celuy de chyo vient celuy de candie, & teircement est prise & loue celuy degypte. Galien dit quil refraiche plus et deseiche que ne fait le froment. Et dyascorides dit que celuy qui est fait en este de bon froment est le meilleur de tous, & enseigne pour le faire prendre du meilleur froment quon trouvera et icelluy purger bien, apres le mettre & infondir dedans leaue doulce & avec icelle le laver tresbien en quelque guidau ou aultre vaiceau. Puis getter icelle eaue & laveures & y en mettre & infondir daultre eaue nette que ledit froment soyt tout couvert. Et par ainsi de rechief cinq foys le jour le convient faire & muer tousjours ladite eaue, & semblablement feras en la nuyt si tu peux. Et quant sera millifie ains que se enaigrist getteras et mettras dehors tout doulcement la dessudite eaue sans faire commocion ne agitacion aulcune affin que ne mettes dehors & faces yssir avec ladite eaue quelque chose du laict qui est en icelluy. Apres que auras cecy fait le preseras avec les piedz ou le pilleras aultrement et y mettras de leaue, & ce qui nagera par dessus leaue prendras avec quelque cuillier parce & mettras dehors, & le remenant, puis que soyt bieen du bran et aultres immondices purge & nettoye & coule mettras dessus quelques tieules neufves deseicher au soleil, & si en icelluy demeure aulcune humidite le mettras sur le feu, & ceste facon de faire recite pareillement le pline. Dyascorides dit que quant lon boyt ledit amydon debrise le sang qui vient de la poytrne, & adoulcist lasperie du gorgeron. Et quant on le mesle avec du laict en potaige ou avec des amandres & succre fait pareillement & guerist la toux. Toutesfoys selon aulcuns il engendre mauvais sang, mais ysac dit le contraire. Bien est vray ainsi quil dit quil a en soy aulcune viscosite, et pource adoulcist lasperite du corps de la poytrine & du polmon. En user sou |
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vent ainsi quil dit engendre la pierre au reins & a la vessie, principalement sil trouve lesditz reins naturellement ou accidentalement chaulx. ¶ De la symole. LA symole ainsi que dient les medecins se fait du froment bien lave seiche & doulcement moulu et desrompu en la mole. Et de ceste symole dient que se font viandes et potaiges meilleurs que de lamydon, pource que ladite symole estaint la chaleur & la soif & refraiche le foye. ¶ Du rys. LE rys est chault & sec & pour ceste cause nourrist bien, principalement sil est apreste avec amandres pillees laict & succre comme nous verrons cy apres, & sil est cuyt en eaue puree il serre le ventre. Galien dit quil a aulcune stipticite en son goust, & pource restraint il & serre le ventre tempereement, il est de moindre nourrissement que le froment, & ainsi quil dit son usaige en viande doyt estre en temps moiste & quant lestomach est fort & puissant. Dyascorides dit quil est de petit nourrisement§ & restraint le ventre. Et serapion recite & qit quil augmente lesperme, amoindrist lorine & les ventosites, & quil est bon aux ulceres des entrailles quant on le bout, & dit que le rys rouge est plus constrictif que le blanc. En user toutesfoys souvent nuyst a la partie posterieure & a ceulx qui sont durs et vont a grant peine a chambre. ¶ Du panic. PAladius dit quon doyt semer le panic et le millet en lieux chaulx & secz. Ayment terre legiere & solue, et non seulement advienent au sablon mais encores en my lareine, mais quilz soyent semes en temps moiste et en terre qui se puisse arrouser, haissent terre seiche & argileuse. Les convient toutesfoys ains quil dit purger souventsfoys & nettoyer des malles herbes. Pline dit quilz sont |
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mineurs entre les especes du ble et non point despic comme le froment & lorge. Et pource sont ilz mys & exposes au dangier & a la mercy des petis oyseaulx, car ilz nont point aculcune deffence despic contre lesditz oyseaulx ainsi que ont les aultres bles. Le panic selon ledit Pline est ainsi appelle pource quest contenu & enferme entre petites pannycules, et a la summite froisle & crolante. En ya de plusieurs sortes, aulcun est blanc oultre noir, & en ya qui est roux. Dyocles medcin dit que le panic est le miel des bles, & quant lon en a beau avec dun vin vault a ceulx qui ont dissentere, & cuyt en laict de chievre restraint le ventre & est bon aux strocions dicelluy. Au pays de guienne en usent peculierement sur tous aultres pays & contrees. Ceulx de lysle de ponte preferissent sur toutes aultres viandes le panic. Or ledit panic moul & pille & prins en viande simplement restraint le ventre, & cuyt avec du laict nourrist grandement. ¶ Du millet. MIllet est une maniere de grain moult petit & fertil merveilleusement sur tous aultres bles, ainsi que dit Pline, car lon trouve que dung petit grain sont yssus troys sextiers quest une mesure contenant deux livres & demye. Il doit estre seme en lieux moistes ainsi quil dit, non mye entre les vignes & aultres arbres portans fruyt, pource quil emmaigrist ainsi que fait le panic la terre ou il est seme. Dyascorides dit quil en ya de deux especes, une qui a le grain aspre & se peu piller et oster lescorce & pellicule quest par dessus ainsi que lon fait du rys. Laultre espece a la grain plus fort & aspre & ne peu lon lever aulcunement son escorce. Les ethiops nont aultre ble en ethiope que tant seulement lorge & ledit millet. Il se purge quant lon veult & se pille au mortier ainsi que plusieurs aultres bles, & en fait lon du pain fort doulx en plusieurs facons & aussi des potaiges, et en bourgongne principalement en usent. Il survient maintesfoys en temps de fa |
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mine, il est ce non obstant de petit nourrissement, conforte lestomach, & par sa seicheresse serre le ventre & lieve les tranchesons du corps principalement quant il est rosti, nengendre pas bon sang. Et pource son usaige nest mye tant requis ne loue quest celuy du panic, car il est fort sec & froit, de tarde concoction & ne nourrist guieres. ¶ Des feves. ENtre tous les leguns qui sont ditz a legendo, cest adire a cuillir & a amasser les feves sont preferees prisees de grant honneur & preminence. Et ce par plusieurs raisons, lune si est quon fait du pain desdites feves a ung besoing, et en aulcun pays bien souvent lon les mesle par my le froment que ne font mye aultre legum. Laultre ainsi que dit le pline est pource que jdis elles estoyent sacrees aux dieux & en faisoyt lon offerande a iceulx. Oultre ce sont de grant nourriture & substantent beaucop le corps humain plus que quelconque aultre espece de legum. Pyctagoras toutesfoys nen vouloit jamais menger, ains sont par luy damnees & reprouvees grandement, tant a cause quelles ebetent & enrudissent le sens & entendement & font songer choses merveilleuses, comme aussi pource que aulcuns dient que les ames des mors sont dedans icelles. Et a ceste cause disoyt Varron que levesque de la loy ne devoit point menger feves. Aussi voit lon ainsi quilz dient aux fleurs dicelles feves lettres tristes & pleines de dueil ainsi que recite le Pline qui mest chose bien supersticieuse. Or pour les semer dit le pline que ainsi quelles sont premieres de tous aultres leguns elles doyvent estre semees au decours des estoilles vergiles devant lyver . Et paladius dit que sespargissent en terre au commancement de novembre, & souhaitent avoir terre grasse & bien semee, ou veulent estre en vallee laquelle se puisse engraisser du lymon qui chet de la summite & plus haulte terre. Dit encores ledit paladius que lon peut semer lesdites feves environ le vii. yde de decembre & que nullement apres la bruyne & lyver |
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se doyvent semer, dont Columelle en ce saccorde avec luy & dit quest encores pire les semer au prin temps. En ya toutesfoys aulcuns ainsi quil dit qui les sement en fevrier et on peu de paille, et les siliques ou gaines bien petits. Virgile selon la coustume daulcun quartier dytalie les commande semer au prin temps, mais selon Columelle & Paladius en quelque temps que ce soyt lon doyt tant quest possible prendre garde quon les seme sur tout a la quinziesme lune si les rayes du soleil napparessent. Aultres approuvent mieulx selon quilz dient la quatorziesme lune. Selon les grecz son fayt icelles tremper en sang de chappon ains que les semer ny aura herbe nuysante qui leur soyt dommageable, et se on les remoille deaue par avant quon les seme naistront plustost. Virgile enseigne de les faire macerrer & tremper en crasse duyle ou en eaue de nytre, et puis les planter ou semer & naistrons merveilleusement belles & grandes, mais en ce decevables pource que dedans leurs gaines ou siliques ny aura riens ou bien peu. Ce qui sera toutesfoys se cuyra vistement & seront de meilleur cuyte que les aultres. Pline dit quelle resjoyssent & engraissent celle terre ou elles ont este semees autant que feroyt de bon fiens. Mais en ce columelle et paladius sont contre luy, & dient quelles nengraissent point icelle terre, bien est vray quelles lempirent moins que aultre semence que soyt. Quant elles sont en fleur souhaitent grandement avoir eaue, & quant en sont dehors nen vouldroyent guieres selon ledit pline. Es ysles occidentales vers septemtrion en plusieurs lieux naissent delles mesmes sans semer, & lesdites ysles a ceste cause sont appellees faveries. Pareillement en la mauritanye deserte en tous lieux naissent, mais sont fort dures & ne se peuvent cuyre. En egypte naissent espineuses & lerbe a bien dix codees de long. Or quelque espece de feve que soyt Pline dit que ne peut cuyre en eaue de mer ne en aultre eaue salee. Dyascordies dit quelles engendrent ventosites & inflammacions, sont de tarde digestion, engendrent |
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malles humeurs, sont bonnes a la toux & augmentent la chair, mais selon de ville neufve elles nuysent es yeulx. Selles sont cuytes toutesfoys en eaue et vin aigre & mengees a toute lescorce lievent le flux du ventre & la vomyt. Et si quant lesdites feves auront boilly une ebulicion lon gette icelle eaue & y en met lon de laultre et les fait lon cuyre tresbien en icelle, lors sont de moindre inflammacion. Et les feves nouvelles sont pires a lestomach que les seiches & plus flegmatiques, & pource sen doyvent garder ceulx qui sont flegmatiques & pleins de mauvais sang. Etsi avec la farine seule des feves seiches lon en fait emplastre mitigue les apostemes chauldes qui vienent de percussion, & vault es apostemes des mamelles ou tetines qui viennent de coagulacion de laict & resoluist ledit laict. Et quant lon mesle avec des roses & glaire doeuf ladite farine des feves ayde a leminence du mal des yeulx, & son cuyst lesdites feves en vin guerissent laposteme des genitoyres. Barbios en sol livre dagriculture dit que les feves induysent cogitacions & sollicitudes & prohibissent congnoistre & veoir crayes visions des songes, pource quelles engendrent quant on les menge grandes ventoosites, & dient que se les gelines mengent desdites feves perdront a faire oeufz. Oultre ce Costes dit que celuy qui menge feves incourist timeurs & cogitacions. Ce non obstant pline dit que si lesdites feves fraizees sont cuyres avec des ailx elles sont bonnes contre la toux qui est enracinee en la poytrine, & si purgent merveilleusement icelle. Et son les menge a jeung meurissent les froncles & les guerissent. Et marc varron dit que font bonne voix, & les cendres dicelles avec celles de leurs siliques graisse de porceau sont bonnes es douleurs antiques des nerfz. Et lesdites siliques a par soy cuites jusques a la tierce part serrent & restanchent le ventre merveilleusement. Lesdites feves selon galien sont froydes tempereement seiches & mondificatives. Les verdes tuent en humidite & nuysent plus a lestomach que les seiches, mais aultrement sont meilleurs. Selles sont toutesfoys bin cuytes ou |
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seiches ou verdes & insppargies par dessus despices, ne sont pas si forment nuysantes ains nourrissent fort, substantent la personne & excitent a luxure que consistist selon les grecz aux genitoyres qui ressemblent forment es feves. Encores ya aulcuns qui lievent leur malice et les aprestent avec de la mente ou persil & avec saulge poyvre canelle, & saffran, & en ce point les amendent & sont meilleures. ¶ Des ciches ou des sezes. NOus trouvons plusieurs especes de ciches selon le pline differentes en grandeur, couleur, figure & saveur. Tous sont chaulz & moistes selon Serapion, mais les rouges sont plus chaulz que les noirs ne les blancz, & les noirs sont plus attrempes de tous les aultres. Paladius dit quon seme voulentiers lesditz ciches en mars en terre bonne & en temps moiste, ayment lieux maritins, & les doyt lon ung jour par avant faire macerer & remoiller affin quilz naissent mieulx & plus vistement selon columelle & paladius. Les grecz dient que son les fait macerer en eaue chaulde naistront fort beaux & grans, & silz sont semes en autonne naistronnt plus tempereement. Columelle toutesfoys dit quon les peut semer au moys de janvier ou de fevrier, et en aulcuns quartiers du pays dytalie se sement devant les calendes de novembre, & lors ne nuysent guieres a la terre ou ilz sont semes ainsi comme il dit, aussi ne rendent ilz guieres. Mais pource que lesditz ciches ne peuvent souffrir bonnement estant en fleur seicheresses ne vens marins, lesquelz inconveniens adviennent forment en icelle saison, lon les semele plus seurement ainsi quil dit par tout le moys de mars en temps moiste & en bonne terre, comme paladius avoit dit desus. Et lors rendent beaucop & nuysent a la terre dont a ceste cause sont reprouves par les saiges laboureurs, ar ilz bruslent la terre ou ils sont semes selon pline. Ilz ont leurs siliques rondes & tous les aultres leguns les ont longues. Or la vertu desditz ciches est chaulde & moiste comme est dessus dit. Et selon galien les blancz enflent, |
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mourrissent & mollifient le ventre et en leur saveur est aulcune amertume. Et leur premiere vertu est chaulde avec petite humidite. La seconde est attractive et abstercive. Et la tierce provoque a pisser & les fleurs aux femmes, et augmente lesperme & le laict. Les ciches noirs ce non obstant sont meilleurs & plus sains et de plus grant force & vertu, principalement a provoquer lorine, et leaue ou ilz ont est cuytz rompt & debrise la pierre des reins. Dyascorides dit que en ya des domestiques & des saulvaiges, et que les domestiques mollifient le ventre, provoquent lorine & les fleurs aux femmes, & les saulvaiges sont plus vertueux et puissans en toutes choses. Masarugie dit quilz nourrissent le polmon plus que nulle aultre chose, et pource quant ya ulceres es entrailles lon doyt cuyre de la farine desditz ciches avec du laict & le boyre apres. Pline dit & Dyascorides une chose merveilleuse desditz ciches, et que son prent autant de ciches comme lon aura deverrues, & a la prime lune selon le Pline, lon touche ung chascun grain une des verrues, puis lon lie iceulx grains avec quelque linge & lon les gette derriere soy lesdites verrues evanouyront. Et dyascorides dit que lon doyt ce faire es calendes & au commancement des moys, combien que ce me semble estre supersticion. Mais pour venir a mon propos le just desditz ciches bien cuytz approfite grandement a la poytrine, tollist les opilacions de la rate & du foye, rompt la pierre, fait la voix clere, commeut a luxure, & met dehors les vers et gros lombris du ventre, et si purge les reins & vessie celle nest ulceree, car lors lesditz ciches y seroyent nuysibles, ainsi que dient Pline & Dyascorides. Les ciches frais & nouveaulx nuysent a lestomach & aux entrailles, & font mauvaise aleine. Il y a aussi de petis ciches qui sont cornus & se peuvent semer comme avons dit des aultres ciches cy dessus, et sont forment de telle vertu que les grans ciches. Si lesditz ciches sont rostis ont moins de ventosite que quant ilz sont cuitz a leaue. ¶ Des pois. |
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PLine dit que les pois sont impaciens du froit et craignent moult icelluy, et pource veulent estre semes en lieu apric et chault sur le soleil de mydi. En aulcuns quartiers froitz de ytalie les sement au prin temps. Paladius toutesfoys & Columelle dient que se doyvent semer a la fin de septembre ou par tout le moys doctobre en terre fertile et solue & en lieu chault, se delectent de temps moiste, sont doulx & moindres comme dit Celsus que les feves & enflent moins & nuysent. Leur nature est froide & seiche, froitz au premier degre et secz attrempeement, sont de diverses nature, car lescorce restraint le ventre, & ce de dedans lamollist. Et quant lon les menge sans escorce engendrent bonnes humeurs et nourrissent, jacoyt ce quilz ayent ung peu de ventosite, mais ilz en ont asses moins que les feves. La premiere eaue ou ilz seront cuytz vault a ceulx qui ont fievres & qui ont toux & douleur de poytrine, mais que leaue soyt sans sel & ny aye riens mesle qui grever le puisse. Oultre ce dit magnini que le just ou puree desditz pois & forment de tout aultre legum est laxatif et lieve lopilacion des veines. Et pource convient asses en temps ou les gens usent de grosses viandes et opilatives comme en temps de jeune. Et en ce broet ou puree faicte ainsi que dirons nya point si grant dangier et ne griefve pas tant la personne que fait la substance desditz legums pource que nya point dinflacion ne de difficulte de nourrissement, et ledit just ou pureee se peut faire en ceste facon. Et premierement mettras lesditz pois ou les ciches en eaue boillant & en icelle les feras macerer & froteras avec la main ou aultre chose par long temps dedans ladite eaue, & les lairras illecques dedans ladite eaue macerer & tremper toute la nuyt, & lendemain les feras boillir en ladite eaue par deux ou troys ebulicions, apres les feras couler & icelluy just ou puree garderas. Et quant viendra leure de table prepareras ladite puree avec cynomome & saffran, & ajousteras ung peu de bon vin & feras tout ainsi boillir une ebulicion, & la presenteras a la premiere table & commancement de ta refection. Ceste puree |
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icy des pois blancz et rondz et celle des ciches est meilleur, plus convenable et plus amiable a nature que nest des aultres leguns. Celle des feves est la deterieur et pire des aultres, pource que la substance des feves est plus venteuse & de plus difficile digestion & melancolique. Et est a noter que en tous legums lescorce exterieure est de pire nourriture que nest la moelle et restraint le ventre, & la moelle par le contraire lasche icelluy. Et qui menge tout ensemble pource que lung lasche & laultre restraint il agite & commeut son corps diversement, specialement es feves qui ont grosse escorce et es ciches noirs. Il ya une facon de pois blanc & rond qui a lescorce fort deliee, & ceste espece de pois se peut menger plus seurement avec tout lescorce combien que soyent meilleurs depures. Et encores que le legun frais & nouveau soyt plus sain & de meilleur digestion & plus adapte au corps humain que le vieulx & sec, ce non obstant le legun sec sans escorce est plus sain & util que nest le frais avec son escorce. Il est bien bon toutesfoys que le legun frais soyt cuyt avec le just de la chair ou avec le laict damandres adjoint ensemble du gingembre blans & du saffran. Et le vieulx & sec legun mengerons & apresterons avec huyle dolive & oignons blancz qui soyent este fris en icelluy et decoppes menuement. Et est bien de noter que si nous mengeons ledit legun ensemble aultre viande et specialement les ciches, ne les devons point menger au commancement de table, car pour leur ventosite ilz eslievent les aultres viandes qui sont prinses apres & les font venir a lorifice de lestomach, & par ainsi est empeschee la digestion. Pareillement ledit legun ne se doyt point menger a la fin ne a la derniere table, car a cause de leur ventosite font eructacions venteuses qui selievent a lorifice de lestomach & ouvrent icelluy, & par ainsi la chaleur de lestomach se evanuyst & si empesche la digestion. Doncques ledit legun ne devant na pres toutes aultres viandes se doyt prendre ne menger, mais plus seurement a la seconde table & au milieu de noz viandes se peut prendre, car par ce point se corregist |
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sa malice. Et si tu menges lesditz pos a la tierce table induysent mauvais songes & melancolie. Et pource jamais ne les devons menger a la fin mais au millieu de table, car plus facilement & mieulx se mesleront avec laultre viande,& par ainsi leur malice se corrigera ainsi meulx que aultrement. ¶ Des phasolz. LEs phasolz que virgile appelle vilz sont ainsi ditz a cause dune isle appellee phasolz prochaine du mont olympe ainsi que dit Apulegius. Pline dit que se peuvent semer en quelque terre quon veuille des le commancement des ydes doctobre jusques aux calendes de novembre. Leur vertu est chaulde & moiste, & les continuer meuvent le ventre, engraissent & font bien pisser, profitent au polmon & poytrine, remplissent toutesfoys la teste dumers grasses & pernicieuses, & induysent songes terribles. Dyascorides dit que son boillist le fruyt diceulx & lon les menge ainsi que les epsargues provoquent lorine & font mauvais songes. Adamastius dit de rechief que lesditz phasolz engendrent ventosites et provoquent les fleurs aux femmes. Abemefve daultre part dit quilz engendrent humeurs flegmatiques grosses et sont mauvais a lestomach, & les rouges sont pires. Et pource qui en veult user doyt eslire les plus blancz & ceulx qui sont entre vieulx & nouveaulx, & pares & nettoyes de leur escorce. Et les cuyre en eaue & ainsi se mistigueront aulcunement, principalement si les inspargissons dorigan & du poyvre. Et doyt lon boyre apres lesditz phasolz ke vin tout pur & sans eaue. ¶ Des lentilles. DEs lentilles ya deux especes les unes sont rondetes & noires, les aultres sont plus plates & blanches. Columelle et Paladius dient que ayment terre tendre et resolue plustost seiche que grasse, pource quelles se corrompent & se perdent bien souvent par trop grant humeur & gaillardise. Pline dit que veulent le temps sec, se sement bien en fevrier |
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jusques a la xii lune. Et pour les faire bien naistre & vistement les convient par avant mesler ensemble du fiens sec, & quant auront la demeure quattre ou cinq jours les inspargir & semer en terre, ainsi que escrivent lesditz Columelle & Paladius. Dient encores que pour faire & avoir des lentilles premieres les convient semer au moys de novembre, garder la facon & doctrine cy dessus dite. Or lesdites lentilles se peuvent server et garder destre vermoulues son les mesle par my les cendres ou son les met en quelques vaiceaux de terre remplis gipses et bien couvers. Elles sont selon Serapio, de mixte complexion, et Isac dit que sont froydes & seiches & composees de chose contraire pource quelles ont une vertu en lescorce et laultre en la moelle. Lescorce meut & destrempe le ventre par son acuyte, et la moelle le restraint, enfle lestomach, est de griefve digestion, engendre ventosites & melancolie, estoupe tous les conduys du corps, des nerfz & du cerveau, & nuyst beaucop en icelluy, et pareillement a la poytrine & es yeulx, & qui en use souvent fait tomber en leprosie & reprimist luxure, & est cause de plusieurs maladies, & par especial son les menge a toute lescorce. Et la personne soyt de seiche complexion, car sil estoyt de complexion chaulde et moiste lesdites lentilles luy pourroyent apporffiter aulcunement mais quon les mengeast sans lescorce , pource que ladite escoc re enfle & ce luy seroyt nuysible, & pource est elle pernicieuse & contraire grandement aux ydropiques. Dyascorides dit que les meilleurs des lentilles sont celles qui sont plustost meures, et quant lon les met en leaue pour mollifier ne deviennent point noires. Et dit de rechief que sont de vertu stiptique, & quant on en use souvent obsurcissent la veue, & sont de dure digestion, & contraires a lestomach quant sont cuytes avec lescorce. Et quant lon lieve ladite escorce et lon les cuyst bien levee la premiere eaue restraignent le ventre, & leaue premiere lasche icelluy, font songer mauvais songes & sont contraires aux nerfz & polmon, mais son cuyt la endivie ensemble lesdites lentilles il dit que fortifient le |
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stomach. Pline dit que les meilleurs sont celles qui se cuysent facilement & celles qui boyvent mieulx leaue. Ce non obstant ainsi quil dit sont contraires a la veue & a lestomach, pource quelles enflent icelluy, toutesfoys restranchent le ventre quant sont bien cuytes en eaue de pluye. Or comment quil aille se tu les veulx menger pource que cest le pire de tous les leguns tu doys eslire les plus grosses & les plus molles & tendres a cuyre, & en dous oster lescorce & les cuyre en eaue doulce ou en eaue de pluye. Et puis y mettre de luyle du poyvre & du comin pour en appetisser la malice, si comme dit Isac en ses dietes. Et platine dut quon doyt lever leaue de la premiere cuyte & y en mettre daultre avec du vin aigre & des espices, et seroyt bon aussi pareillement & mettre & mesler de la farine de lorge affin que lesdites lentilles nourrissent mieulx & plus sainement. Daultres ya qui les cuysent en deux eaues comme est dit ostee la premiere, apres les font cuyre avec mente, persil, saulge, comin & saffran, car telles choses amendent leur malice grandement. ¶ Des vesses gesses & esses. LEs vesses gesses & les esses sont plus a lusaige des bestes que des hommes. Aulcuns toutesfoys en usent, & dive Auguste en usoyt souvent par aulcune maladie quil avait & en guerit ainsi que dit Pline, sont bonnes a la toux & a la poytrine. Columelle & Paladius dient que les vesses se peuvent semer a la fin de janvier & en septembre pour pasture. Pline dit encores quon les peut semer en mars & que lors getteront grant herbe & belle rame & utille. Et dit que de toutes semences les vesses ayment plus seicheresse et ne leur greifvent point les umbres. Engraissent oultre ce la terre ou elles sont semees, donnent peu de travail aux laboureurs, et leur paille bien seiche et meure est la meilleur de tous aultres leguns. Columelle et Paladius dient quon la peut semer en terre crue et trop mieulx en terre ung peu labouree, et quon la doyt semer apres |
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mydi a deux ou trois heures alors que toute la rousee est exalee par la vertu des vens ou du soleil , nya chose que lesdites vesses hayssent plus & craignent que ladite rousee, dient encores que ains que soyt nuyt les convient couvrir, car si estoyent descouvertes lumeur de la nuyt les corromproit. Et convient encores bien adviser de ne les semer point devant la xxv lune pour cause des lymas qui les fouleroyent. Les vesses sont de leur nature chauldes et seiches, mais leur chaleur est temperee & valent mieulx pour maladies remouvoir que pour sante garder, car delles sengendrent malles humeurs & donnent mauvais nourrissement, font la teste douloir & pesante & font dormir asses, mais font bien uriner & ouvrent les voyes du foye & des reins qui sont closes & pleines de grosses humeurs. ¶ Des luppins ou feves luppines. DEux especes ya de luppins, une domestique laultre saulvaige ou regale, ainsi que dit dyascorides. Columelle les loue grandement & les met en son livre premiers de tous aultres leguns, tant a cause quilz veulent estre semes devant tous aultres, et sont de petite peine & travail es laboureurs & de bon marche. Et aydent & resjouuyssent la terre ou sont semes plus que quelconque aultre semence, engraissent icelle autant que fiens, comme aussi pource que adviennent facilement en quelque terre tant soyt elle quoy, vieille, et maigre, durent sans fin en noz greniers. Et maceres & cuytz en eaue nourissent noz beufz & les engraissent merveilleusement en yver. Et oultre ce en temps de famine substant & recreent le petit peuple souffisamment. Sont les seulz de tous les leguns qui ne requierent point demourer au grenier, ains se tu veux incontinent leves de layre les pourras semer au moys de jung ou de septembre devant lequinoxe ou tost apres aux calendes doctobre, selon Columelle & Paladius. Et en quelconque facon quon les seme ou inspargisse seuffrent & tollerent la negligence du laboureur, requierent toutesfoys avoir le chault & estuve de |
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autonne pour soy fortifier & confermer vistement,aultrement silz nestoyent advenus avant que lyver les surprint, seroyent perdus & afflitz durement dicelluy. Ilz ayment mieulx terre exile et maigre & principalement rouge, haissent largile & en terre limeuse ne peuvent advenir. Pour les conserver & garder lesdits Columelle & Paladius enseignent quon les mette en quelque lieu hors de de humeur & que la fumee y puisse penetrer, car silz estoyent invahis dumeur si mettroyt vermine incontinent. Pline dit que lerbe et fleur desditz luppins tout le jour se vire & tourne comme le soleil, & demonstre & enseigne les heures aux laboureurs, comme feroyt ung reloge encores que soyt temps nebuleux. Florist troys foys lannee ayme grandement la terre tellement quon le peut semer sans arer icelle, principalement quant est sabloneuse seiche & areneuse, ne se cure destre couvert ne cultive, et encores que soyt gette entre les fueilles & buyssons si parvient il & se enracine en terre. Dit aussi ledit pline comme Columelle quil engraisse les champs & les vignes, veult estre seme le premier de tous leguns & cuylly le dernier, souhaite incontinent quest seme davoir la pluye menue, ne craint point les oyseaulx ne autres bestes a cause de son amertume. Or sa vertu est chaulde & seiche selon que dient Serapion & Dyascorides, , & les domestiques se peuvent menger silz sont maceres en eaue froyde par plusieurs jours jusques en soyt yssu lamertume, & apres soyent este boillis & engendrent grosses humeurs. Galien dit que leur premiere vertu est dessicative sans mordicacion, secondement mondifient, resolvent & ouvrent, & la tierce vertu est que tue les lombris quant lon en fait emplastre sur le ventre. Les luppinssaulvaiges sont plus amers, mais leur vertu est forment semblable au domestique se nest que sont plus fors & puissans. Et dit dyascorides que si on fait fort cuyre lesditz luppins en eaue de pluye jusques soyent dissoluis en icelle decoction celle dite eaue ou decoction est fort bonne a mondifier & embellir la face. Pline dit que son en use souvent resjouyssent lhomme & luy donnent bonne couleur, |
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et valent mieulx a user apres menger que devant au sel delye, & entendes quilz soyent attrempes en eaue tant que leur amer soyt oste. Et le just diceulx cuytz avec rue & poyvre lon donne es mineurs de xxx ans pour guerir fievres et pour expellir les vers & lombris du ventre. Et aux enfans se on leur met a jeung sur le ventre pareillement. Valent aussi contre toutes opilacions, donnent appetit de menger & lievent lennuy & fastigue dicelluy, sont toutesfoys de griefve digestion & engendrent crues & grosses humeurs. Pline dit aultre ce que les domestiques que on seme mys sur lescharboucle rompent icelluy, & meurent les estrumes & panes & les diminuent, & silz sont cuytz en vin aigre emblanchissent les cicatrices noires, & leur racine cuyte en eaue expellist lorine & fait pisser merveilleusement, & cuytz en crasses duyle guerissent la rongne de toutes bestes, & se on les brusle la fumee tue les culysses qui sont mouches qui poignent merveilleusement. Et leaue desditz luppins cuytz gettee sur les punaises tue icelle & les fait toutes remuer. ¶ Du cheneve. PAladius & Columelle dient quon doyt semer le cheneve en terre grasse semee et irriguee cest adire que se puisse arroser, ou en lieu plain et moiste & labourer parfont, & ce a la fin du moys de fevrier ou au moys de mars jusques a lequinoxe du prin temps considere le ciel & le temps qui soyt dispost a plouvoir. Il nous est util grandement tant a cause de sa semence de laquelle usons souventesfoys en potaige, & les petis oyseaulx qui chanten)t en noz caiges en vivent, comme oultre ce pour son escorce de laquelle faisons maintes cordes en plusieurs choses utiles & necessaires. Galien dit que la vertu premiere de la semence est grandement desiccative, & secondement resoluist les inflacions, & tiercement expellist les ventosites. Et quant on en use souvent deseiche lesperme de lhomme & estaint generacion. Dyascorides dit encores comme ledit Galien quil seiche lesperme. Et oultre ce quant ledit cheneve est frais et nouveau et lon |
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esprimist sa semence, le just qui yst instille dedans les aureilles guerist la douleur dicelles, et ce pareillement afferme Abesmesve, disant encores que la fueille dudit cheneve lieve la chaleur de la teste. Et si les fueilles dudit cheneve ensemble celles de lambroise sont boillies en lycive & puis lon lave la teste de celle decoction & lycive, oste les lendes & ce que ro(mpt les cheveulx & vault a faire les cheveulx longz. Or de ladite semence de cheneve pille sen fait aulcun potaige, lequel nuyst a lestomach, a la teste, & forment a tous les membres. ¶ Du seuz. SEu est ung arbre mol et petit duquel lon souloit faire ung instrument de musique quon appelle sembuc si comme dit Isidore. Et pline dit que anciennement sen faisoyent des buccines & tromperies. Le seuz a les branches dures par dehors & creuses par dedans, lesquelles sont pleines de blanche moëlle. Les fueilles sont grasses et de forte odeur et est la fleur moult blanche menue & de odeur fort bonne, & si a double escorce dont celle par dehors est pale & celle par dedans est verde & moiste, et en est le just bon a medicine. Il florist en aulcun pays plusieurs foys lannee & gette le fruyt qui est moult noir & de malle odeur & de pire saveur, & ne vault guieres a menger. En ya selon dyascorides & pline deux especes, lung est grant & hault en facon darbre, laultre est moindre & plus bas a semblance dune herbe. Et chascune de ces deux especes sont forment dune mesme vertu dessicative conglutinative & resolutive, & de chaulde et seiche complexion. Pline dit toutesfoys que le seuz qui est moindre est en tout de plus grant efficace que le grant, mais tant de lung que de laultre lescorce, les fueilles, racine, grains & fleurs sont profitables en plusieurs medicines. Et premierement lescorce moyenne cuyte en vin amolist le fiel & la rate. Et selle est cuyte ensemble les fueilles et le fruyt en eaue sallee oste lenfleure des piedz. Le just en est bon contre ydropisie qui vient de froide cause. Et ainsi que dit le pline se on prent ladite |
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escorce moyenne & lon pille icelle tresbien & apres du vin blanc lon la boyt lasche grandement le ventre. Et dyascorides dit que son fait cuyre la racine en eaue jusques a la tierce part, & celle decoction lon donne a boyre donne grant ayde & secours a ceulx quoi ont opilacions & durtes au foye. Et sont la fait cuyre en vin & lon la boyt comme dessus, ayde & guerist les ydropiques merveilleusement selon Dyascorides & Pline. Et les fueilles cuytes en eaue ainsi que les aultres herbes comestibles prepar&es en huyle & sel laschent & expellissent la flegme, et pareillement font les summites des rameaulx selon Pline & Dyascorides. Et se on pille lesdites fueilles & lon instille le just dicelles dedaans les aureilles qui syblent & cornent lievent celle douleur & sybilacion & si tuent les vers qui sont dedans icelles, & son se oingt dudit just tiede guerist la roigne & la grate. Et les fueilles pillees ensemble vin aigre et sel & myses sur une male forte de roigne appelle impetigo y vault grandement, & resoluist toutes superfluites de la peau, & pareillement fait leaue de sa decoction en ceruse. Et son boyt du just desdites fueilles tyede ayde a ceulx qui sont mordus de bestes venimeuses. Et dissoluist le sang & le laict coagule en lestomach, & ayde a la toux antique, mais la multiplie nouvelle. Et son en fait gargarisemes vault contre catarres qui descendent aux fauces et gorgeron, & aussi a lequilence. Et son en rynce la gorge mitigue la douleur des dens. Et sont prent les summites dudit seuz qui est moindre lesquelles sont tendres avec leurs fueilles & lon les pille & le just lon donne a boyre avec du vin vault a la pierre des reins ainsi quest dit selon Dyascorides. Oultre ce Pline escript que les summites & fueilles macerees & trempees en eaue, & apres ladite eaue espanchee par my la chambre tue les puces. Et la decoction des fueilles inspargie au lieu ou sont les mouches tue pareillement icelles. Et son prent la semence et grains dicelluy en brevaige mollifient la durte de la matrice, & dilatent lorifice dicelle & mettent en point toutes les devastacions. Et son fait desditz grains ung lavement avec de luyle pour |
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noircir les cheveulx blancz les teignent & noircissent fort, aussi fait le just des fueilles selon Serapion, non mye si fort que lesditz grains, & son boyt ung peu desditz grains font bien pisser selon pline & dyascorides. Or les fleurs font plus a nostre propos que tout le remenant & sont plus plaisantes et delectables que le superflus, soyt bien a veoir, a odoer, au goust, et pour noz viandes principalement, car dicelles en noz tables avons nostre usaige en maintes guises comme verrons cy apres. Et sont bonnes & saines a ceulx qui sont dangereux du foye et du cueur, & aux ydropiques. A les odorer trop font douloir la teste a ceulx qui sont de chaulde complexion, et aulcunesfoys incourissent flux de sang par le nes. ¶ Des courges DEs courges ya deux especes selon le Pline, lune domestique & laultre saulvaige qui advient delle mesmes sans labourer en lieux pierreux, & est bien petite, mais la domestique est asses plus grande & haulte. Et la convient semer selon pline et paladius au moys de mars ou davril en terre grasse moiste, semee & solue, haist lyver & le froit sur tout, & ayme leaue tellement que en nulle part adviendra plus liement que au pres dicelle. Et pource ont di noz predecesseurs quelles ne sont que eaue congelee. Croissent & montent voulentiers bien hault, mais ne peuvent soustenir leur charge & pesanteur sans ayde de perches & bastons, dont lon fait voulentiers comme tonnes & petites chambres umbreuses desdites perches, & la dessoubz tombent les courges & pendent a leur aise, car ainsi que dit ledit Plaine elles se froyssent grandement quant pendent liberalement, & est chose merveilleuse dung si petit pie soustenir si grant poix & pesant corps de ladite courge, et trouve lon ainsi quil dit estre trouve courge de neuf piedz de long. Paladius ensemble pline dient que la semence pres du col et de la teste fait les courges longues & gresles, et celle quest au millieu & au ventre les fait grosses grasses & rondes, et celle du plus bas et du fons les fait amples & larges, principalement |
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se on plante le bout & la pointe contre bas. Celles quon veult garder pour semence convient laisser en leur branche pendre jusques a lyver, apres levees mettre au soleil ou pres de la fumee, car aultrement lumidite pourriroyt & gasteroyt ladite semence. Dit encores ledit pline que les convient macerer en leaue ains que les semer. Or lesdites courges sont froides & moistes selon Avicenne, Serapion & les aultres. Galien dit que leur premiere vertu est refrigerative & moiste au second degre, & le just tyede de la rasure de lescorce quest dessus ayde a la douleur des aureilles qui vient daposteme chaulde, & ce quant est administre en huyle rose & distille dedans les aureilles. Oultre ce dit dyascorides que se on rynce la gorge dudit just guerist la douleur des dens. Et se on fait amplaste de la dessusdite rasure de la courge ensemble la moelle du pain par dessus la podrague chaulde ou par dessus lerysypile, il vault beaucop. Et pline dit que le just de toute la courge coyte conferme les dens qui lochent & lieve la douleur dicelles. De rechief dyascorides dit que si lon cuyst toute la courge entiere & lon exprimist apres leaue qui est en icelle, & puis lon y adjouste du miel avec ung peu de nytre & lon donne ce a boyre lasche doulcement le ventre. Et se on mesle leaue en huyle rose & avecques ce lon oingt le corps dung febricitant mitigue la douleur de la fievre. Et se on brusle la courge qui est seiche & lon pulverise icelle dessus la combustion du feu vault grandement. Et se on poulverise lesdites cendres par dessus les ulceres pourries de la verge le mondifie & consolide parfaictement, et ce dit dyascorides avoir experimente. Dit encores que la semence de ladite courge provoque a pisser quant on la menge verde & mollifie lestomach et oste la soif. Et quant lon fait seicher icelle & lon la pulverise dessus les ulceres profondes & creuses les remplist. Or chrysippus ancien medicin dannoit lusaige de menger icelles, mais ainsi que dit pline elles sont selon tous aultres medicins tenues fort bonnes a lestomach et aux ulceres des entrailles & de la vessie. Et dit que quant sont tendres & verdes lon les menge voulentiers le |
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vee & rasee lescorce dessus. Et ceste viande est en plusieurs facons saine & legiere, lasche lestomach, mitigue lardeur & desir de boyre, estaint la colere, mollifie le ventre & nenfle point, & finablement ellessont fort bonnes & ceulx que sont sanguins ou coleriques, principalement en temps chault, et sont otalement contraires es melancoliques & flegmatiquesselon Avicenne, et leur nuysent aux entrailles, et engendrent maldie en lestomach, principalement a gens jeunes, et nya remede que de vomir. Selles qui sont les plus longues et gresles sont les plus agreables et saines a menger, & telles nont guieres de semence, & boullies frites ou rosties sont fort bonnes principalement a gens sanguins ou coleriques, & en temps chault comme est dit, & a ceulx qui ont fievre ague car elles purgent la maladie par lorine & mitiguent la chaleur que est au pacient, et le confortent & resjoyssent. Magnini dit que pource que ladite courge est grandement aqueuse il est bon de mesler ensemble icelle des oignons blancz ou du fenoil, de la calamente ou du origan, et que premierement soyt boullie & apres frite. Et ysac dit que si lesdites courges sont preparees en poyvre ache & mente apres que ont este expressees de leaue ne seront par forment nuysantes es flegmatiques ne melancoliques, car a cause du poyvre & de lache et mente la frigidite en est attrempee, et sont lors bonnes a menger. Quant commancent toutesfoys estre dures ne valent plus riens, & tandis que sont tendres les poures gens rasent subtilement la premiere escorce & les decoppent apres a belles lesches longues & gresles & les font seicher ainsi les gardent pour menger & faire potaige en yver & toute lannee. ¶ Des espinanches. ESpinaches je croys que sont ainsi appelles pour les poinctes & espines qui sont en la semence, se doyvent semer selon Paladius au moys davril ou en juillet, & par les aultres ensuyvans moys jusques en autonne silz sont en lieu quon les puisse arroser. Ayment estre saoules de humeur continuee, et |
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doyt lon couvrir la semence incontinent quest semee, & les herbes qui croissent empres convient lever & estirper dilecques. Or pource que les lymatz maintesfoys les mengent quant commancent a naistre le vincent naturel dit quon doyt lors inspargir des crasses duyle drais ou de la suye de la cheminee tout a lentour desditz espinaches. Et par ainsi peux faire en toutes aultres herbes ou lesditz limatz sont nuysans, & par ce point seront garanties. Silz sont semes au large en seront plus beaulx & plus grans que silz sont combles & serres. Et quant on les veult cueillir les fault copper a ung couteau se tu veulx quilz croissent & pullulent de rechief. Ilz sont de substance froide & moiste, adoulcissent et laschent le ventre, valent a la douleur de poitrine & du polmon qui vient de cause de sang, et es douleurs qui viennent de colere & de sang selon Abemesve. Dyascorides dit que en ya de deux especes, lune est domestique & laultre saulvaige, & quant sont cuytes mollifient le ventre. Galien dit que leur substance est aqueuse & passent vistement par nos boyaulx, et valent aux apostemes chauldes & a la erisypile a son commancement, mais le saulvaige y convient mieulx. La semence a vertu abstercive, toutesfoys tant le domestique comme le saulvaige sont dannes & improves par Pictagoras, comme faisans maladies ydropiques, escroelles et lajaunisse, se cuysent dificielement, & es jardins pres diceulx ne peut naistre aulcune chose qui vaille, ains languist & trancist empres, & par ces raisons sont ilz reproves par ledit Pictagoras. Oultre luy encores dyonise & dyocles ont adjouste & escript quilz engendrent plusieurs aultres maladies, & quon ne les doyt point cuyre que leaue nesoyt souvent muee, sont contraires a lestomach, engendrent lentilles au corps & especes de charboncles. Ipocras ce non obstant & lycus dient que son en frotte & oingt les froncles & aultres duretes du corps, soyent ou couytz ou crutz y aydent beaucop. Et sont aussi fort bons au feu saint anthoie avec du miel, vin aigre & nytre & semblablement aux podagres, aulcuns donnent la semence avec du miel pour guerir les escroel |
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les. Or comment quiil en aille nous en usons souvent & les trouvons fort bons pource quilz refraichent le foye & reprimissent la colere, mais ainsi que dient Dyocles & Dionyse est bien advise de changer leaue quant ont les cuyst & y en mettre daultre. Magnini dit quon les doyt confire apres que sont cuytz & y mettre du sel par dessus ensemble de luyle & du vin aigre, car silz sont prinssimplement sont fort maulvais a lestomach. Et dit quon ne les doyt point menger crudz ne les mettre en la salade que ne soyent este cuytz ou boillis premierment. ¶ Des raves. PLine & Columelle louent grandement les raves, tant pource quelles nourrissent grandement, non seulement noz personnes mais aussi les beufz et aultres bestes, principalement en yver ou pays de savoye, comme aussi quelles adviennent facilement & forment en lieu & en temps ou lon ne sauroyt semer aultre semence. Ayment terre pure & solue, & ne requierent point avoir terre espesse selon columelle & paladius. Sengaillardissent es champs et en lieux moistes, & se nourrissent en nebles, gelees & en froit selon el pline, tellement quil dit en avoir veu de merveilleusement amples & grandes, excedans .xl. livres de bon poix. En temps chault il dit que croissent en fueilles, & la semence est de tant meilleur quelle est plus subtile & menue. En ya de troys especes, les unes sont raves plates & larges, les aultres rondetes, & les tierces quon appelle saulvaiges lesquelles sont longues & en racine & longueur forment semblables aux rayfors ou ramoracles. Et cestes ont les fueilles aspres & le just aigre, lequel just prins au temps de messlons & mesle avec laict de femme purge les yeulx & fait bonne veue. Dit encores que tant plus fait de froit tant sont elles plus grosses & doulces. Paladius dit quon les peut semer en juillet & souhaient avoir terre bien labouree, versee & semee, non pas pourtant quelles en adviennent mieulx mais a cause que apres quon en aura tire leur fruyt ladite terre en sera meilleur pour semer celle avec annee du ble. Se peuvent aussi semer |
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commme dient lesditz Columelle & Paladius a la fin daoust en lieux secz & au commancement de septembre. Et selles sont trop combles & espesses quant seront ung peu grandettes en fault oster aulcunes affin que les aultres se puissent mieulx consolider fortifier & engrossir. Pline dit que se sement aussi au prin temps en lieux chaulx & moistes. Or la vertu desdites raves est chaulde et seiche selon quue met Serapion. Galien dit que tant la racine que la semence engendrent vontosites inflatives & pource meuvent a luxure & augmentent lesperme. Oultre ce dit dyascorides que la racine cuyte et mengee nourrist frandement, engendre ventosites, incite luxure & augmente ladite esperme. Et quant lon infondist la decoction dicelle sur le podagre & dessus les cyssures & ulceres qui viennent de froit y vault beaucop, et son fait emplastre de la dite rave pille fait pareillement. La semence entre en confection de trida que lon fait contre venin vault es morsures venimeuses, lieve la douleur dicelles, & est souffisant remede contre brevaiges venimeux quant lon boyt ladite semence en vin ou avec ydromel, & incite a luxure. Mais la semence des raves saulvaiges se administre en medicines qui mondifie la face et la peau du corps meslee avec farine & feves & de luppins selon ledit dyascorides. Dit encores quil ya une aultre espece de raves petites lesquelles sont de moindre nourriture que les aultres. Pline dit que son cuyst les raves en eaue ladite eaue expellist le froit des piedz, & le just tout chault est fort bon a podagres froides, & crues pillees et mises avec du sel dessus quelque soyt vice & maladie des piedz y vault merveilleusement, & selles sont tostees profitent es douleurs des arteilz ensemble de la graisse. Les raves saulvaiges naissent voulentiers par les champs & valent selon ledit pline pour emblanchir la peau du visaige & de tout le corps adjoinct ensemble autant donne. Democrytus toutesfoys les danne & improuve a menger a cause des enflacions quelles font, mais Pline & Dyocles les exaulcent et prisent grandement & si fait Dionyse sur tout quant sont aprestees & confites avec la roquete, et |
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dient que nous sont necessaires tant a cause des belles et grandes vertus quelles ont, comme pource que nourrissent & engraissent fort, & sont condescentes a nostre corps plus que nulles aultres racines, augmentent generacion principalement quant elles sont cuytes soubz les cendres & charbons. Ne seront pas aussi indecentes & inutiles ains seront fort bonnes & saines se on lieve la premiere decoction, & secondement lon les fait bien cuyre & boillir ensemble la chair grasse y adjoustant des espices pour oster leur inflacion, & lors font elles bien pisser, tollissent lardeur du corps & amortissent la soif. Et par le contraire font quant elles sont mal cuytes pource que engendrent torcions de ventre, inflacions & opilacions. De villa nova dit quant lesdites raves sont tempereement cuytes quelles aydent a lestomach & sont de bonne digestion, provoquent ventosites, font bient pisser & confortent la veue, mais les continuer trop nuysent aux dens. Nous devons toutesfoys bien adviser quant cuillons & esracinons icelles que ny aye empres des petites bestes venimeuses appellees vruques, lesquelles Columelle dit que une femme menstrueuse cest adire a ses fleurs occira en faisant trois tours ou circuisions entour icelluy jardin ou elles sont les piedz nus & deschevelee, laquelle chose me semble a croyre fort supersticieuse. ¶ Des naveaux. IL ya plusieurs gendres & especes de naveaux, ne nest mye une mesme vertu a trestous. Et premierementles naveaux qui croissent en hault lesquelz sont appelles corintins, apparent sur terre a la plus part, & ceulx icy ayment estre semes en descendues & vallees et en lieux bas & secz. Aultres en ya appelles lyotasins et ceulx icy sur tous aultres souffrent le froit. Jadis en ytalie lon donnoit la palme & le pris a ceulx damyternye, apres venoyent ceulx de marcye, & tiercement les sizalpins. Tous veulent estre semes selon paladius et columelle en juillet a la fin daoust ou au commancement de septembre, comme avons dit cy dessus des raves, excepte que les naveaux veulent estre |
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semes en lieux secz & pendans & en terre forment sabloneuse, & les raves en aultre tere & en aultre lieu ainsi quavons di dessus. Et quant lon seme les raves en la terre a& au lieu des naveaux & les naveaux au lieu & en la terre des raves Columelle & Paladius dient que les semences se muent & se changent, lune en lespece de laultre, cest adire si les raves par deux annees sont semees au lieu & en la terre que deussent estre semes les naveaux, lesdites raves se convertissent de fait en naveaux, & les naveaux par semblable raison prennent lespece et forme de raves semes en la terre dicelles & en lieu qui se puissent arroser. Pline dit que les naveaux amyternins se sement devant les calendes de mars. Or tous naveaux sont de vertu chaulde plus ou moins les ungz que les aultres. Prins en viande adoulcissent le gorgeron & la poytrine, enflent le ventre font bien pisser & meuvent luxure, & les user frequentement engendrent flegmes & catarres selon lopinion daulcuns. Magnigi dit que tant les raves que lesditz naveaux engendrent gros sang et melancolieux, & sont de difficile digestion, engendrent ventosites & humeurs crues, ont toutesfoys une propriete admirable a conforter la veue. Et dit quil est bon les depurer de la premiere eaue & quon ne les doit menger aulcunement crudz. Les naveaux toutesfoys ainsi quil dit sont plus louables que les raves, incitent a luxure, mollifient le ventre & mondifient la voye orinalle. ¶ Des bletes. BLete est une herbe commune qui croist voulentiers en noz jardins, est la plus legiere de toute aultre ortalisse. En ya deux especes, lune est noire laultre blanche. La noire a grosse racine comme les boulz, & les fueilles forment comme laictures ung peu plus longues & grandes. Et ceste espece aulcuns ont voulu dire questoit inerte & sans aulcunne vertu, combien que trouble & mouve le ventre maintesfoys jusques a la flegme, & prise en viande amortist les fleurs aux femmes. Les blanches qui sont moyennement temperees lon donne utilement ensemble des espices doulces a ceulx qui ont danger du foye & de la ra |
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te, & lievent les ardeurs du fort este, donnent appetit a ceulx qui sont degoustes, remplissent de laict les nourisses, & mengees avec le just mouvent le ventre & sans ledit just le retanchent. Paladius dit que se doyvent semer en fevrier encores que tout leste se puissent semer, aiment terre pourrie & moiste, & quant ont quattre ou cinq fueilles lon les doit replanter en aultre part et mettre du fiens frais aux racines, veulent estre souvent labourees & semees. Les noires seme lon voulentiers en mars en quelque terre qui soyt labouree. Et quant sont une foys advenues se renouvellent sans fin delles mesmes par cause de leur semence qui tombe en la terre, tellement que encores que tu vueilles a grant peine les pourras abolir ne evacuer ainsi que met paladius. Se peuvent aussi semer en avril et en juing son les arrose et aussi en juillet, au moys doctobre pareillement en lieux secz, ou les peulx planter ailleurs en meilleur terre audit moys. Grande est la difference ainsi que dit Pline des blanches et des noires, car dient aulcuns que les blanches laschent le ventre & les noires serrent ung peu. Oultre ce dit pilne que les racines ou des blanches ou des noires fraiches & moillees pendues en une corde sont efficaces & bonnes contre morsures de serpens quest fort a croyre. Et la racine des bletes noires cuyte en eaue lieve la grate, & le just de ladite racine est bon a la douleur de teste. Et si ledit just de la racine de ladite blete noire est exprime & infondu dedans les aureilles lieve le bruyt & corner dicelles, fait bien pisser & mitigue la douleur des dens quant est mys par dessus & empres la dent qui deult, vault contre poinctures de serpens ainsi que escript pline. Il dit oultre ce que le just de la blete blanche mesle avec une peu dalum ayde grandement a la ouleur du feu saint anthoine. Et serapion mesle seulement ledit just avec vin aigre pour ayder audit feu saint antoine & a une aultre maladie dite erisypile, mais lusaige frequent desdites bletes il dit que mordique lestomach & les entrailles. Et toutes les eux especes sont de petit nourrissement mais elles valent & sont bonnes pour ouvrir les opilacions de la rate & du foye, et si le just desdit |
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tes bletes est mys ensemble du miel dedans les narines purge la teste & lecerveau. Il ya une aultre espece de blete qui est saulvaige appellee lymonion qui a les fueilles asses plus petites subtiles & serres, voulentiers de xi fueilles lesquelles fueilles sont bonnes a ceulx qui sont brusles. Et leaue ou sa racine aura este cuyte lieve les taches et macules des robes & des parchemins. ¶ Des choux. BRassica vault autant adire que caulis, cest ung chou a nostre langaige. Et caulis nest a dire aultre chose que tronc & fueilles, et pource que les choux sur tout aultre ortalisse croissent en tronc & en fueille pource sont ains appelles, lesquelz choux selon caton en son livre de agriculture vont devant & sont preferes a toute aultre ortalisse, tant a cause du grant usaige que en avons a nostre menger comme pour les singulieres vertus diceulx, & principalement a cause de leaue ou lesditz choux sont estes cuytz ou laves, laquelle il dit estre tressalutaire bonne & grandement utile en plusieurs choses come jadis le peuple romain usa en medicine desditz choux environ lespace de vi cens ans. Et encores nestoyent venus les medicins en la cite de romme, lesquelz apres que furent venus redigerent & mirent la faculte de guerir maladies par ung art forment peregrine, & controverent les drogues & aultres pigmens, & mirent le pris en iceulx a leur vouloir, mais par avant tant les laboureurs & peuple menu comme les chevaliers & aultres nobles & gens darmes guerissoyent leurs playes glorieuses & victorieuses cycatrices par la seule vertu desditz choux, & cultivoyent iceulx & aymoient tant a cause de leur salut & grant vert comme pour en vivre & menger. Merveilleuses sont les louanges que fait ledit caton des choux, principalement de ceulx qui sont crespes, car il en met tois especes lune est doulce & a les fueilles grandes & amples & le tronc grant & hault, & ceste espece est dite pictagorique laquelle tient grans vertus. Laultre est crespe & aspre & la nomme appic, & dit quest bonne merveilleusement & singuliere a curacions & plus vertueu |
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se que la premiere. La tierce est plus petite & a le tronc & fueilles menues & tendres et neste mye tenne que les aultres. Encores a la fin y en met il une aultre espece arratique que Pline appelle saulvaige, les aultres lappellent pierreuse quest grandement ennemye & contraire au vin, tellement que les vitz & fermens la fuyent & craignent moult, & en meurent souventesfoys a cause dicelle quant est prochaine, & telle a voulentiers deux fueilles ou troys rondes, petites & doulces, & est plus blanche que les autres & plus velue. Plusieurs aultres especes met pline, tant differantes en grandeur, haulteur largeur, tendreur, couleur come en figure diverse, laquelle espece sont choux cabus qui sont rons & serres & aultres qui ont fueilles multipliquees & innumerables. Mais quelle que soyt de toutes ces especes Paladius dit que se peuvent semer toute lannee en terre grasse & bien labouree, haissent seulement terre argileuse & ne peuvent advenir en areine ne sablon, si continuellement ne sont arroses deaue & refraisches dicelle. En quelque disposition que le temps soyt ne leur chault ne aussi du froit, silz sont encontre et a lopposite du marin adviennent vistement, & sont tardis a lopposite de septentrion, mais sont plus savoureux meilleurs & plus robustes & fermes, se delitent en lieux bas et destre bient & souvent femes, & principalement de fiens dasne selon pline. Et si lumeur & fiens leur deffault en sont plus savoreux ainsi quil dit & agreables a menger, et par le contraire seront plus fertilz silz sont moistement & fermes. De rechief dit paladius que silz sont au large en seront plus beaux, & par le contraire seront petis estant combles & serres quant nont que trois ou quattre fueilles, son inspargist avec quelque tamys du nytre pille par dessus sembleront estre couvers de neige. Lon les doit replanter quant commancent avoir cinq fueilles ainsi que dit pline, & paladius y adjouste & dit que en temps dyver on les doit planter au plus chault du jour & environ mydi plustost devant que apres, & sil est temps deste les convient planter sur le soleil couchant. Et dit pour les faire venir plus gros & robustes quil convient iceulx souventesfoys couvrir de terre fraiche. Oultre ce dit que la semence vieille desditz choux |
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se convertist en rave, mais pour les semer le temps plus util et approprie est au moys de septembre pour les replanter au commancement de novembre, et lors nous servirons tout lyver de leurs fueilles et au prin temps des greletz. On les peut toutesfoys ainsi quil dit semer en janvier, fevrier & a la fin davril, au moys de juing pareillement pour les replanter au commancement daoust en lieu que se puissent arroser ou en temps de pluye. Or les louanges & vertus desditz choux seroyent longues a raconter toutes, car crysipus ancien medicin en a bien fait ung volume & a dirige icelluy par tous les membres & parties de lhomme ainsi que escript pline. Dyocles aussi semblablement, & devant tous aultres pyctagoras & marc caton bien amplement, pourquoy souffira en dire aulcunement des vertus principales. Et premierement de celle espece de chou qui a les fueilles grandes & amples et le tronc hault & gros, dont caton dit quest bonne contre toutes enfleures & tumeurs & a toutes playes pillee & mise par dessus, & si purge toutes ulceres & guerist sans douleur, & toutes playes putrifiees & chancrees pareillement guerist plus que aultre quelconque medicine que lon sceust faire. Ledit caton enseigne toutesfoys & veult par avant quon y mette icelluy tresbien deaue chaulde, apres quon y mette deux foys le jour desditz choux bien pilles par dessus. Et si es mamelles ou tetines a auclune ulcere semblablement lesditz choux pilles & mys la dessus les guerissent. Et si la playe ou ulcere ne peut tolerer lachrymonie & vehemente force desditz choux, dit quon y mesle de la farine dorge & par ainsi le mettre desus & le guerira tout & purgera gentement. Et se on les veult menger decoppes laves essuyes & insparfis avec sel & vin aigre nya riens plus salutaire & util. Et pour les menger plus agreablement enseigne dy adjouster de la mente, rue, coriandre & du sel inspargi par dessus & y mettre puis du vin aigre & moust ou du miel en lieu dicelluy, & seront bons & sains & ne laisseront aulcune chose contraire ne mauvaise dedans le corps, ains mettront tout dehors & feront bon ventre, purgeront la teste & les yeulx, & celle deult gueriront icelle, convient toutesfoys ainsi |
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quil dit menger lesditz choux tousjours de matin a jeung, & sil ya melancolie ou les entrailles sont enflees, si le cueur deult, le foye, polmon ou rate, brief a ung mot tout guerist. Et aux maladies articulaires nya riens plus singulier menges crus & decoppes ensemble la rue & coriandre. Et tant est grande la vertu desditz choux que ceulx qui les pillent sen congnoissent estre plus fors ainsi que dit pline. Et leaue cuyte diceulx ayde merveilleusement aux nerfz & ortelz, & si fait encores quest plus grant chose lorine diceulx qui les ont menge & beu le just, le just aussi tiede desditz choux instille avec du vin dedaans les aureilles. Pline dit apres marc caton quest bon a ceulx qui noyent guieres. Aristote oultre ce dit en ses probleumes quil nya riens plus singulier contre yvresse que les choux ou leur semence, pource que de leur propre vertu ilz font descendre & venir aux meatz & conduys de lorine le vin qui veult monter hault au cerveau. Et cecy pareillement devant luy avoit dit marc caton enseignant ceulx qui sont convyes a queleque disner en devoir prendre & menger par avant tous crudz en vin aigre, & puis pourront menger & boyre plus liberalement sans ce que la viande ne vin leur puisse faire mal ne troubler lentendement, et apres disner amonneste de rechief en prendre encores & menger ung peu. Lescole de erasistrate disoyt qui ny avoit chose plus utile a lestomach & aux nerfz que les choux. Et pource conseilleroit les donner es paralitiques, a ceux qui tremblent & qui crachent le sang. Et ypocras dit quon les doit donner a ceulx qui ont discentere cuytz pardeux foys avec du sel, & a une maladie quon dit tenasme. Et dit oultre ce quilz donnent grant affluance de laict & purgent les femmes, & si une femme les menge crudz mettent dehors lenfant qui est mort. Appolodorius contre le venin des bouletz conseille a boyre la semence ou le just, & pline trouve aulcuns estre liberes de podagre bevant le just des choux cuytz. Et epicarinus afferme les devoir mettre utilement pilles sur la maladie des genitoires & en plus grant efficace ensemble les feves fraizees & pilles, & a ceulx qui sont rompus avec de la rue. Pline dit que lesditz choux sont de concoction difficile & contrai |
1505-Platine en françoys (texte) (61-70)
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