phf

[191a]

tua.

Amilles avoit a femme la fille au roy Charles.

Et pour ce que le roy Charles les amoit monlt, quant il ouÿ dire que Ogier les avoit tuez pour ce qu’il estoient de France comme pelerins, il les fist cerchier, et quant on les eult trouvez, il en eut grant pitié de les veoir ensi ochiz.

Et pour ce que le roy les amoit monlt, il les fist enterrer en deux arches de pierre, Amis en l’eglise Sainte Eusebe, et Amille en l’eglise Saint Pierre.

Mais au matin, par l’ordonnance de Dieu, Amis fu trouve avecques Amille en l’eglise royal.

Les deux chevaliers de Nostre Seigneur furent mis ensemble.

Et ainsi comme ilz les avoit conjoins par semblance de corpz et par amour de courage, ainsi ne volut il qu’ilz fussent separez a la mort.

Aprés ce, Charles ala a Xaxoine[1] et soubmist les Saxoins a soy.

Et depuis alla en Ytalie et destruit le royalme de Lombardie, qui avoit duré par l’espace de .iic. et .iiii. ans.

  • 91

Aprez la mort Constentin, son filz Lyon, tint l’empire deux ans.

En la .iie.[2] de l’empire Lyon, Charles alla en Espagne, ou il fist maintes belles victores.

Et puis il vint a Romme, ou ses deux filz furent fais tous deux roys, Pepin en Ytalie et Pepin en Acquitaine.

  • 92

Aprez la mort Lyon, tint l’empire Yrene, sa femme, avecquez son filz Constantin, et regna

[191b]

dix ans.

En ce temps, l’en trouva en Constantinoble, ou sepulcre ancien, en la teste d’un homme mort, escript en une tablette ceste escripture :

« Crist naistra de la Vierge. Je croy en luy. Soubx Constentin et Hyrene empereurs, o soleil, tu me verras de rechief ! »

En ce temps, vint ung moult grant clerc de Bretaigne, qui ores est Angleterre, en France a Charles le roy, et avoit nom ce clerc Aubin.

De ce clerc aprist le roy Charles tous les ars liberaulx.

Item ce clerc amena l’estude des scïences de Romme a Paris, tout ainsi comme elle estoit de Grece a Romme.

Les fondeurs de la ditte estude s’en vindrent avec Aubin et furent Rabanes qui fu diciple Bede, Claude et l’Estot[3].

Sans faille, ung pou devant, comme on troeuve en aucunes cronicques, deux moines escochois vindrent d’Irlande en France, lesquelz ne cessoient de crier par les villes :

« Comme, faisoient ilz, nous sommes marchans et nous n’aions avecquez nous nulle aultre marchandise fors que sapience, quicunques vouldra acheter sapience, viengne a nous, et nous lui venderons, car en ce royalme nous sommes venus pour la vendre ! »

Tant crierent que ces nouvelles vindrent aulx oreilles du roy Charles, lequel les fist tantost venir a lui, combien que les aultres reputaissent les moisnes hors de leur sens.

Et

[191c]

quant le roy ot veu leur presence et oye leur sapience, il leur demanda qu’ilz vouldroient avoir, et il la feroit acheter.

Et ilz respondirent qu’ilz ne voulloient avoir forsque lieux convenables et ames de bon entendement et la chose sans laquelle peregrinacion ne poeult estre <estre> passee, c’est a dire viande et robe.

Lesquellez choses le roy leur ottroya a grant joye, et les tint avec lui ung pou de temps, mais pour la nessecité des batailles il convint qu’il laissast tout.

Si en fist demourer l’un a Paris, et lui fist avoir de toutes manierres d’enfans, nobles et non nobles, et les proveist de leur vye bien et souffisanment ; et l’autre, le roy l’envoya en Ytalye.

Et comme Alcuin, ou Aubin, ot ouÿ que le roy Charles rechevoit volentiers sages hommes religieux, adont il vint a lui aussi, comme dist est.

Et ordonna le roy que Alcuin demourast en l’abbaye de Saint Martin de Tours et la gouvernast, car il y avoit moisnes ou il y a maintenant chanoynes.

La maniere pour quoy les moisnes furent destruis est[4] ceste : ces moisnes menoient ung malvais rigle, orguilleuse et dissolue vye.

Si advint une nuit que Dieu les vault corrigier, par quoy ilz feissent aulx aultres exemple.

Sy dormoient tous ces moisnes en dortouer, fors ung qui estudioit es Epitres saint Pol.

Sy furent envoiez deux angles,

[191d]

des quelz l’un tenoit ung glaive tout nu et l’autre aloit devant lui et lui monstroit au doit lequel il devoit ferir.

Et disoit aucune fois cellui qui lui monstroit au doy :

« Garde moy le filz saint Pol ».

Ainsi furent tués tous les moisnes de Saint Martin de Tours, fors cellui qui estudioit les Epitles saint Pol, lequel s’en alla en ung desert, et illec fonda une abbaye en l’honneur saint Pol qui l’avoit garanti.

Et est ceste abbaÿe appellee Ytier, et le moisne qui la fonda ot le premier nom Ytier, abbé.

Cest Alcuin fist ung monlt beau livre De l’Ermite, ou quel sont prinses les anthiennes[5] et les respons pour la plus grant partie que on chante a la Trinité.

  • 93

L’an de l’empire Hyrene […][6] elle regna tout seulle .vii. ans.

Aprez lequel temps, Hyrene, qui se douloit de la confusion que son filz lui avoit faite, fist tant qu’elle le prist et lui osta les deux yeulx de la teste.

Et rengna Hyrene toute seulle quatre ans encore.

En ce tempz, rengnant Hyrene, fut fait pappe de Romme Lyon, le .c. xxxe.

Lequel pappe, tantost comme il fut creez, envoia a Charles le roy le chief saint Pierre avecquez la baniere.

Et assez tost aprés, ainsi comme il faisoit la solempnité des grans Letanies a Romme, les Roumains le vont

[192a]

prendre et lui osterent la langue et les yeulx, lesquelz menbres lui furent puis rendus par miracle.

Et puis tantost aprez les llui osterent, mais encorez lui furent ilz rendus.

Et tantost comme il eust eschapper de leurs mains, il s’en vint a Charles ; et Charles lors incontinent a Romme[7], et remist le pappe en son siege, et examina les causes.

Et ceulx qui furent trouvez coupables des injures faites au pappe, il les punist, et appaisa l’eschauffeture des Rommains.

L’an tiers de l’empire Hyrene, les Rommains firent conspiracion contre l’empreis, car ilz avoient despit de ce que femme tenoit l’empire et avoit seignourie sur eulx.

Si vont cryer d’un commun assentement a tous : « Au roy Charles loenges et imperiaulx ! » et le couronnerent a empereur par la main du pappe Lyon, et l’appellerent Cezar Auguste , en l’heure que son filz Pepin fu couronné roy d’Ytalie.

Sigistert[8] dist en ses Cronicques que Charles qui fut apellé Grant sceust pluseurs langages estranges et les charmes de anchiennes bataille des roys, et les sçavoit par cœur et les chantoit aucunes fois.

Item il translata la science de gramaire en son langage.

Item il mist nom as[9]

[192b]

.xii. mois de l’an, selon le tyois qui estoit son langage.

Item il appella les .xii. vens en leurs proppres noms, selon le dit langage, car devant, les vens n’avoient point de nom en tyois que les quatre principaulx.

Et ainsi fut Charle empereur sur les Rommains, puis qu’il ot regné sur les François .xxiii. ans, et tint l’empire .xiii. ans.

Charles commença a rengner sur les Rommains l’an de l’Incarnacion Nostre Seigneur .viic. .lx. et cincq ans.

Et ainsi fut divisee l’empire de Romme et de Constantinoble, aprez ce que le grant Constantin translata l’empire et toute la dignité des Rommains a Abience[10], qui fut apellee Constantinoble de Constantin, .iiiic. .lxviii. ans, selon ce que tesmongne Turpin, archevesque de Rains.

  • 94

Charles estoit beaulx homs de corpz et avoit fiere regardure.

Il avoit .viii. piés de long a la mesure de son piet qui estoit long.

Item il avoit les rains larges et les bras et les jambes grosses.

Sa face avoit ung espan et demy de long, la barbe ung grant piet de long, et avoit grant nez ; son front avoit ung piet.

Il sembloit de ses deux yeulx que ce fussent escarbouclez.

Il avoit demy espan de sourcilz.

Bien peu de pain il mengoit au disner ; et, quant a char, il

[192c]

mengoit la quarte partie d’un mouton communement, ou deux chapons, ou ung paon, ou une grue, ou ung lievre, et estoit monlt sobre de vin boire.

De sa force ne convient il pas parler, car ung chevalier tout armé seant sur son cheval, il fendoit tout par my, cheval et chevalier, a ung seul cop d’espee tout armé.

Item il estendoit quatre fers de cheval tous ensemble.

Item ung chevalier tout armé il levoit de terre jusquez a sa teste a une main.

Et esoit monlt large a donner, en jugement certain, en paroles courtois.

Des aultres fais de Charles et des aultres batailles qu’il ot contre les Sarrasins et comment il concquesta Espagne, et des aultres merveilles que Dieu fist pour lui, on les troeuve en pluseurs lieux, et pour ce nous les trespassons pour le present.

Charles le Grant avoit grant devocion au service divin et fist venir le chant que l’en chante orendroit de Romme en France et en Alemaigne.

Item il envoia par tout le monde pour encerchier les noms des sains et leurs obis, et les fist mettre en ung volume par un<e> moisne qui avoit nom Usuart, et trouva on qu’il n’estoit jour qu’il ne fust plus de .iiic. festes.

Aprés les batailles que Charles fist et

[192d]

aprés la mort de Rolland et Olivier qui morurent en Rainchevaulx en Espagne et .xx. mil chevaliers par la trayson de Guennelon, que mal loyer rechut aussi, Charles ala a Saint Denis et illecques tint consille et ordonna que chascune maison donnast .iiii. deniers chascun an pour ediffïer l’eglise Saint Denis.

Et affranchist le roy tous ceulx qui dourroient ces .iiii. deniers.

Et de celle franchise vint celle coustume d’appeler Gaulle France ; et adont fu mué le nom de Gaulle en France.

Aprez Charlez alla a Aiz en Alemaigne, et ediffia celle chapelle si renommee par tout le monde, et y donna de monlt precieuses relicques, lesquellez il aporta de Constantinoble, et que ceulx qui les verroient veoir conffessaissent premier leurs pechiez, de ce fist indicion par tout le monde, et que ez ides de juing que l’en venist a Aiz pour aourer les saintes relicques qu’il avoit aportees de Jherusalem et de Constantinoble.

Et fist Charles a Aiz ung consille au quel il establi que tous les ans, le mercredi des jeunes de .iiii. tempz du mois de frevier, ceste indicion des saintes relicques fust faite.

En cellui consille furent pappe Lyon, l’archevesque Turpin, Archillés, evesque d’Alixandrie, Theophile,

[193a]

patriache d’Anthioches, et pluseurs aultres archevesques et evesquez et abbés.

De ceste indicion est apellee la foire de Saint Denis le Lendit, si comme nous dirons cy aprez.

En l’an de son empire […][11] Charles le Glorieux le royalme et l’empire apaisa et dislata.

Le fait de saint[e] Eglise religieusement ordonna.

Morust l’an de son eage .lxxiie., et fut enfouy a Aiz la Chapelle, a la sepulture du quel fu pappe Lyon et les princes de Romme, archevesques et evesques et abbés, ducz, contes, princes et aultres gens sans nombre.

  • 95

Aprés la mort au dit Charles, tint l’empire de Romme Loys, son filz, qui fut appellé le Debonnaire, et regna .xxvii. ans.

Ce Loÿs ordonna que les evesques et les aultres clercs ne portaissent pas habit trop precieulx, ne autres aornemens d’or, ne de pierres precieuses.

L’an de l’empire Loys .viiie., il advint a Thoringe une grant merveille, car une grant mote qui avoit cincquante piés de long et .xiiii. de hault sailli .xxv. piés loing.

En ce tempz, advint en l’eveschié de Toul, en une ville qu’on apelle Commercy, que une pucelle de .xii. ans, puis qu’elle ot receu la sainte communion de la main du prestre, elle se tint de pain mengier par l’espasse de dix

[193b]

mois.

Et puis elle se tint que nulle viande elle ne but ne menga puis par l’espace de trois ans.

Et puis revint a la commune vye, et but et menga comme les aultres.

En ce temps, ung pou devant la Saint Jehan, chey du ciel une grant glace qui avoit .xv. piés de long, .vi. de lé, et .ii. d’espés.

Et lors Hildan, abbé de Saint Denis, et arcechapelain du saint palaix l’empereur, rechupt le corpz saint Sebastien, lequel Eugene, le pappe de Romme, lui envoia, et le dit saint il mist en l’eglise Saint Marc de Soissons.

L’an .xiiiie. de l’empire Loys, neige plut[12] du ciel qui estoit semblable a fourment, et fut a heure de nonne.

L’an .xxie. de l’empire dessusdit, a sa priere, le pappe Gregoire establi que la solempnité de la Toussains en Alemaigne et en France fust faite es kalendes de novembre, laquelle solempnité les Ronmais faisoient lonc tempz devant par l’institucion Boniface, pappe.

En l’an .xxiiie. de l’empire Loÿs, les Normans conmencerent et aissaillirent France.

Ces Normans vindrent de Danemarche.

Ou tempz l’empereur Loys, fut Theodoph, premier abbé de Flory, et puis evesque d’Orleans.

Et comme le dit evesque fut en prison a Angers, il advint que le jour de Pasques Floryes la procession ou estoit l’empereur

[193c]

passa par auprez de la prison ou estoit l’evesque : « Gloria, laux et honor », etc., melodieusement ; et sont vers qu’il avoit fait lesquelz pleurent tant a l’empereur qu’il l’en delivra de prison, et ordonna que les vers fussent chantés a tousjours mais en toutes eglises du monde.

  • 96

Aprés ce que Loÿs ot tenu l’empire par l’espasse de .xxvii. ans, il morust ; et fut empereur pour lui Lothaire, son filz.

Mais ses freres, Loÿs et Charles, meurent guerre contre lui, pour ce que Lothaire les avoit privés du royalme qui leur estoit deu ; si se conbatirent les deux freres contre l’autre en une ville de l’eveschié d’Aucerre que on appelle Fontenat.

Et ne souvenoit a nul homme que si grant effusion de sanc eust esté faite en la gent de France ; si fut leur force si apetincee que a paine pouoient il mais leurs terres deffendre contre leurs ennemis et contre les estranges.

Or advint que le royalme fut divisé en trois parties, et se assemblerent les trois freres a Verdun, et firent paix et affermerent par leurs seremens que chascun prenderoit sa partie telle comme elle lui escherroit.

Et ainsi fut ordonné que la

[193d]

partie de la mer de Bretaigne jusquez a Meuse eschey a Charles, et retint celle partie le nom de France.

Loys print le royalme d’Orient, c’est a sçavoir toute Bretaigne jusques au Rin et aucunes cités oultre le Rin.

Mais a Lothaire, qui estoit l’aisné, demoura Romme, Ytalie et Prouvence et celle partie entre France et Allemaigne qui est appellee Lorraine, ou nom Lothaire.

Aprez celle division et celle partie, Charles rengna en France .xxiii. ans.

En ce tempz, les Normans et ceulx de Frise entrerent ou roialme Charles, qui fu appellé Chauve, et le degasterent forment.

Et ce tempz, fu saint Raoul evesque de Bourges.

  • 97

Lothaire l’empereur, puis qu’il ot tenu l’empire .xv. ans, il fist Loys, son aisné filz, empereur, et Lothaire[13], son second filz, il laissa Lorraine, et puis entra en religion pour acquerre le roialme de Paradis.

Et assés tost aprez, il s’endormy en Nostre Seigneur ; et si comme il fu trespassé, selon comme dit Cronographe, ot il contens contre les Anglois[14] et les Ennemis, et demanderent l’ame du moisne, et les deables demandoient l’ame de l’empereur.

Mais par les oraisons des moisnes les Ennemis s’enfouirent, qui visiblement demandoient le corpz.

Ce second filz Lothaire tint l’empire .xxi. an[s].

[194a]

En l’an tiers de l’empire Loys, les François ne peurrent plus endurer la cruaulté du roy Charles le Chauve.

Sy vont requerre Loys, son frere, le roy d’Allemaigne, qu’il voulsist regner sur eulx, lequel l’ottroya.

En ce temps, le roy de Bulgres avecques toute sa gent se converti a la loy crestienne.

Et assez tost aprez il fist son aisné filz roy, et entra en religion.

Mais comme son filz qu’il avoit fait roy se portast maisement et moins sagement et avec ce voulsist retourner a la paienne loy et laissier la foy de Jhesucrist, quant son pere le sceut, en l’heure il laissa l’abit de moisne et reprist l’abit de chevalier, et va parfuir cil qu’il avoit fait roy, tant qu’il lui sacha les yeulx de la teste et le mist en prison, et fist filz[15] aisné roy, et reprist l’abit de moisne et perservera en religion jusquez en la fin.

En ce tempz, pour paour des Normans, le corps saint Mor fu apportee[16] a l’abbaye des Fossés, laquelle ung des disciples saint Columbain avoit fondee.

En ce temps, comme les trois metropolices[17] de Lorraine, c’est a sçavoir Lumpart, archevesque de Maïence, Rechuluch, archevesque de Treves, Boillebant, archevesques de Coulongne, fussent assamblez pour sacrer et dedier la grant eglise de Coulongne qui est de

[194b]

Saint Pere, la nuit devant que l’en devoit faire celle dedicacion, les voix des malvais esperis furent oyes, qui se doloient et complaignoient de ce qu’il leur convenoit laissier le lieu et le siege de quoy ilz avoient estez en possesion par si long tempz.

En l’an .xvii. de l’empire Loÿs second, Charles, roy de France, print ung de ses enffans qui avoit nom Charlemaine et lui osta les yeulx de la teste, pour que que, comme il fust clerc et ja promeu en l’office de diacre, il laissa son ordre et se estudioit a mal faire, sique il estoit aussi comme ung aultre Julien Apostat.

Et l’aisné filz au dit roy, lequel filz avoit nom Charles, ainsi comme il voult esprouver sa force avec ung chevalier, lequel ne savoit pas que ce fust le filz au roy, icellui chevalier derompi le filz du roy.

Si eult le roy monlt grant doeul de ses deux enffans.

En ce tempz, les Danois degasterent le royalme d’Engleterre, et tuerrent le roy Caumont[18] qui estoit monlt piteux et bon crestien, et lui osterent la teste, laquelle ung loup garda en une forest grant piece et monlt reveranment entre ses jambes sans bleschier.

Et ainsi comme on queroit le dit chief, le loup va dire celle voix : « Here, here, here ! » qui vault autant a dire comme : « Icy, ycy, ycy ! »

[194c]

Et assez tost aprez le martire de ce roy fu demonstré par pluseurs miracles.

En ce temps, app[ar]urent grant multitude de langustes qui couvroient la terre en telle maniere que ce estoit merveilles.

Aussi vindrent bestellettes qui avoient les dens plus dures que pierres, qui gasterrent toutes verdures qui estoient en herbes et en arbres jusques a la mer de Bretaigne.

Et lors ung grant vent se leva et les noya toutes en la mer, mais elles corrumpirent si l’aer, quant la mer les regetta arriere, que monlt de gens en perirent.

Aprés ce, vint si grant famine que toute la tierce partie du peuple morut.

En ce tempz, aparut a Loÿs, le roy de Germanie, son pere, jadis empereur de Romme, et lui pria pour le nom de la sainte Trinité qu’il l’aidast a delivrer des tourmens ou il estoit, par quoy il peust venir a repos pardurable.

Et tantost, et sans paresse, il s’encourust a son pere, et envoya aulx abbayes et aulx aultres lieux devots, et secouru[t] son per[e] par donner aumosne pluseurs, par quoy l’en priast pour l’ame de son pere.

  • 98

En l’an de l’empire Charles le Chauve premier, Loys, son frere, morust roy d’Alemaigne qui laissa trois enfans, Loys, Charles et ung qui fut appellé Grant[19].

Ou temps de Charles le Chauve, conmença

[194d]

la conté de Flandres.

Et la ou est maintenantFlandres, n’avoit que forests, lesquelles gardoient les forestiers du roy.

Or advint en ce temps que Baudouin, ung des forestiers du roy, ravit Judich, la fille du roy Charles le Chauve, pour laquelle chose du conmandement de l’empereur fut exconmunié de tous les evesques.

Mais Baudouin, par le conseil de pluseurs grans seigneurs, ses amis, requist pardon au roy, en suppliant qu’il eusist sa dite fille en mariage.

Et le roy par son Conseil qui avec luy estoit, lui ottroya en pardonnant ce qu’il lui pouoit avoir meffait.

Et ainsi Baudouin fut absoubz et reconssillié, et ratiffia Charlez le mariage de sa fille.

Et donna pour lors le roy au dit Baudouin et a sa fille la terre de Flandres a heritage, et l’en fist conte.

Sigilbert raconte de l’empire[20] Charles le Chauve que il fu monlt haultain de maniere.

Il ne faisoit force ne n’avoit cure de vivre selon la maniere des François, mais se confermoit aulx Gregois et avoit une grant damaticque, qui lui venoit jusquez aulx tallons ; et avoit sa teste envelopee d’un coeuvrechief de soye, ainsi comme on paint le Soudan de Babiloine ; et avoit une couronne par dessus.

[195a]

Il fut monlt fier de parolles, mais il estoit plus paoureux que n’est une lievre, et estoit plus appareillié de fouyr devant ses ennemis qu’il n’estoit de les enchasser.

Ce Charles translata l’indicion que Charles le Grant avoit establie a Ays en Allemaigne, laquelle indicion l’en appelle orendroit le Lendit, a Saint Denis, pour une rescompensacion, car monlt de choses il avoit soustraitte a la ditte eglise, et donna a la ditte eglise la couronne d’espines de Nostre Seigneur et ung des cloux dont Nostre Seigneur avoit esté curcifïé et clouez en la croix ; item du feust de la ditte croix et maintes aultres chosez.

Item il fonda l’abbeye de Saint Cornille de Compiengne, une telle ville comme est Constantinoble, et appella le dit chastel Caropolin, qui vault autant comme la cité Charle ; mais assez tost demoura de sa pensee.

Il donna aussi maintes relicquez a l’abbaye de Saint Cornille, en l’avenue desquelles furent ces respons fais : « Cives sanctorum apostolorum », etc.

  • 99

Aprés la mort Charles le Chauve, tint l’empire Charlez, le second filz Loys, le roy d’Alemaigne ; et Loys, apellé[21] Baube, le filz Charles le Chauve,

[195b]

regna en France.

Toutteffois Jehan, pappe de Romme, fist son devoir et son pooir comment ce Loys Baube fust empereur, mais Charles le gaigna, et tint l’empire par l’espace de .xii. ans.

En ce tempz, regnoit en Engleterre Euffroy qui fut monlt vaillant roy et sceut monlt d’escriptures.

Il translata en sa langue Oroise, le Patouriau[22] saint Gregoire, les Cronicques Bede, et Boece, De Consolacion.

Et avoit en sa chappelle une chandille ardant qui estoit devisee en .xxiiii. parties, desquelles la .viiie. partie en lire et en escripre et en aourer, les aultres .viii. en la cure du corpz, et les aultres .viii. es besongnes du royalme delivrer.

Et estoient aucuns deputés qui lui venoient dire quant la chandeille estoit arse jusquez au signe de la chose qu’il devoit faire.

Item il devisa toutes les rentes en deux parties, desquelles il devise l’une en deux parties, et donna l’une aulx maistres de la court et l’autre a ses ouvriers, car il fist faire a gens estranges mains ediffices.

L’autre partie de ses rentes il devisa en quatre parties, dont il donna l’une aulx povres de son royalme, l’autre aulx eglises, l’autre aulx escoliers, et l’autre aulx eglises d’oultremer[23].

Item il donna

[195c]

sa fille au conte de Flandres, de laquelle sont issus les contes qui ont depuis estés[24] en Flandres.

En l’an .iie. de l’empire Charles le Jeune[25], Loys le Baube morut et laissa sa femme grosse d’un filz qui puis fu appellé Charlemaine[26].

Mais endementiers Loÿs et Charlemaine, filz de Loÿs le Baube de sa concubine, deviserent entr’eulx le royalme de France, et regnerent cincq ans.

En l’an .viie. de l’empire Charlez le Jeune[27], Charlemaine, filz de Loys le Baube de sa concubine, qui regnoit sur les François, morust ; et son frere Loys estoit mort l’annee devant.

Et comme les Normans feissent monlt d’anuy aulx François et gastairent le roialme, car Charles, le filz Loys le Baube, estoit trop jeune.

Et les François qui ne pouoient resister a la force des Normans vindrent a Charles, l’empereur, pour lui demander aÿde et soy soubmettre a lui, adont l’empereur, aprez pluseurs batailles, pour avoir paix aulx Normans, leur donna les regions qui sont oultre Saine, laquelle terre avoit nom Neustre, mais les Normans l’appellerent Normendie.

Adont estoit duc des Normans Rollo, au quel l’empereur donna sa fille a femme ; laquelle avoit nom Gille, par telle condicion qu’il seroit baptisié.

Laquelle chose il ottroya, et fut

[195d]

appellé en baptesme Robert.

Ce Robert engendra Guillaume.

Et Guillaume engendra Richart.

Et Richart engendra ung aultre Richart, lequel engendra le tiers Richart et Robert, lequel Robert concquist Cecille, Puille, Calabre, et surmonta en bataille les Veniciens et Alixandre, l’empereur de Grece.

Ce Robert fut appellé Guichart, qui fu pere Guillaume lequel tua en bataille Herlot, le roy d’Angleterre, et conquist son royalme.

Ainsi de Rollo, le premier duc des Normans, sont descendus les ducs de Normendie et les roys d’Engleterre.

Or est temps de retourner a l’istoire.

  • 100

Aprés la mort Charles le Jeune[28], qui regna sur les François .vii. ans, fut Arnoul empereur, qui fut filz de Charles, le filz Loys, premier roy de Germanie aprés la division, et regna .xii. ans.

Et en France regna Charles, qui fut apellé le Sinple.

En ce temps, fu duc Remy d’Aucerre, qui mont fu diligent a exposer la sainte Escripture.

En ce temps, fu Berno, qui fu premier conte, et puis aprez fut abbé de Gigny.

Ce Berno fonda ce lieu solempnel et abbaye de Clugny par maniere d’une selle en la terre et es drois de Gigny.

En ce tempz, aprés ce que les Normans furrent

[196a]

baptisiez, le corps saint Martin fut porté d’Aucerre a Tours, au quel reportement Dieu fist de beaulx miracles, entre lesquelz deux contrais furent garis contre leur voulenté, et les arbres flourissoient, et les lampes et les chandelles furent enluminees.

Aprez ce que Arnoul eult tenu l’empire .xii. ans, il fut si tourmenté de vers menus que on appelle poux que oncquez phisicïen par nul art ne les peult oncquez oster, et convint qu’il en morust.

  • 101

Aprés lui regna Loys, son filz, mais pour raison des guerres qui estoient en Ytalie, il ne peust oncques avoir couronne imperial.

En ce temps, il eust monlt grant contens en l’Eglise entre les status des pappes, car ce que leurs devanciers avoient fait et ordonné, leurs sussesseurs rappelloient, et ainsi ne pooit rien estre estable qu’ilz ordonnassent.

En ce temps, fu fondee l’abbaye de Clugny ou terroir de Gigny, et fut fondee l’ordre de Clugny, l’an de grace .ixc. et .xii.

Et doit paier Clugny chascun an a l’abbé de Gigny .xii. denier[s] par an.

Le premier abé de Clugny fut Eudes qui fu saint de bonne converssacion et fist monlt bien tenir les observacions de l’ordre et fist monlt de miracles en sa vye et aprez

[196b]

sa mort.

Aprés ce que Loys ot regné dix ans, il morut, et Conrrat fu esleu a empereur et estoit son filz ; mais la beneïsson imperial il ne pouoit avoir pour les guerres, aussi comme son devancier n’en avoit point eue.

Et aprés ce qu’il ot regné sept ans, il morust, et fu empereur Henry, le filz Othe, le duc de Saxoine.

Ce Henry fu couronné de la couronne imperial, et regna .xvii. ans.

  • 102

En ce temps, regnoit en France Charles qui fut appellé Sinple, et fu filz de Loÿs le Baube.

Ce Charles se combaty par l’ayde des Lorrains delez Soissons contre Robert, le conte de Paris, qui s’estoit rebellé contre lui et lui vouloit oster le royalme.

Mais Charles le tua avecquez pluseurs autres de sa partie.

Et demanda Charles ayde a Henry l’empereur, et luy soubmist toute fiance et aliance perpetuelle en amour, et lui envoya la main du precieux martir saint Denis de Paris, enclose en or et en pierres precïeuses.

Assés tost aprez, le conte de Vermendois, qui avoit nom Hubert, prinst par fraude Charles, le roy de France, et le mist en prison en Peronne, pour ce qu’il avoit[29] Robert, la sœur du quel estoit femme Hubert ; en laquelle prison Charles morut comme martir.

Adont sa femme, la royne, s’en

[196c]

fouy atout son petit enffant, qui avoit nom Loÿs, au roy d’Engleterre, son pere.

Aprés la mort Charles, regna en France Radulphe, filz au roy de Bourgongne, .xiii. ans, et avoit nom Richart.

  • 103

Aprés la mort de l’empereur Henry premier , tint l’empire Othe le premier, et regna .xxxvii. ans.

En celle annee, le roy de France morut a Aucerre, et fu enterré en l’eglise Saint Colombe de Sens.

Et de l’assentement des François, l’archevesque de Sens fut envoyé en Angleterre pour ramener Loys, le filz du roy, pour le mettre ou royalme son pere, lequel Loys fut couronné a Laon, et regna .xix. ans.

En ce temps, Hue le Grant, conte de Paris, filz a Robert que le roy Charles tua, fist conspiracion et se rebella contre Loys, le roy, lequel roy fu trahy de sa gent et fut pris et mené en la prison des Normans, et comme Charlemaine, son filz, fu mené a Roen ; il va illec morir.

Ainsi fu le roy prins.

Mais quant Othe l’empereur le sceut, il vint a grant ost pour le delivrer.

Lors quant on sceust la venue de l’empereur, ilz delivrerent le roy de prison.

En l’an .xviiie. de l’empire Othe, le roy morust et fut enfouy en l’eglise Saint Remy de Rains, et regna Lothaire, son filz, pour lui .xxvi. ans.

Si comme Lothaire le roy […][30], fu fait duc des Fran-

[196d]

çois Hue le Grant, conte de Paris, du quel nous avons mencion fait.

Mais assez tost le duc Hue morut et fut mis a Saint Denis en France ; et, aprés sa mort, Hue, son filz, fu fait duc des François.

L’an .xixe. de l’empire Othe, Jehan, pappe .cxxxie., tint le siege de Romme, et comme le dit pappe fut accusé d’aucuns vices devant le conssile, devant tous les evesques d’Ytalie, et y mist ses excusacions, Lyon fut esleu a pappe.

Mais assez tost aprez, les Rommains deposerent Lyon, remirent Jehan en son siege, lequel rappella toutes les ordonnances que Lyon avoit faites.

Or advint que l’empereur vint a Romme et fist monlt de tourmens souffrir aulx Rommains pour ce qu’ilz avoient osté Lyon et remis Jehan ; et remist Lyon.

Mais Lyon ne se fioit pas bien es mains des Rommains, si s’en fouÿ a l’empereur.

Et Jehan que[31] estoit deposé, ainsi comme il estoit moins chastement avec une femme, il fu feru de l’Ennemy en la temple, et morut sans rechevoir le corps de Nostre Seigneur.

Mort Jehan en ceste maniere, les Rommains, encontre ce qu’ilz avoient promis a l’empereur vont eslire ung Benedit a pappe.

Lors l’empereur revint a Romme et deposa Benedit de toute dignité et parforça les Rommains a recevoir Lyon qui devant l’avoit esté.

Ou temps

[197a]

de l’empereur Othe, vint une controversie en France, a sçavoir quant les enffans morroient avant que leurs peres, se les filz de ceulx qui moroient devoient succeder et heriter aulx peres mors ou les oncles.

Mais du conmandement de l’empereur, de la congnoissance et assentement de tous les prinches, la congnoissance de la verité fu commise au jugement du glaive ; mais ceulx qui tenoient que les enffans des mors devoient succeder et non pas leurs oncles, eulrent la victore.

En ce temps, fut en Angleterre saint Dostan archevesque de Cantorbie, homme de tresgrant sainteté et de tresgrant auctorité.

En ce tempz, les Danois aourerent Jhesucrist et les ydoles emsenble.

Et comme une fois grant altercacion fust entre les Danois d’une part et ung clerc qui avoit nom Pepon d’autre, car les Danois affermoient que ydoles estoient plus encïens dieux que n’estoit Jhesucrist, mais Pepon tenoit au contraire, et disoit que Jhesucrist estoit tout seul Dieu et vertueux, et promist sa foy au roy des Danois en tesmongnage de verité, si commanda au clerc que se sa foy estoit vraye qu’il portast en sa main une grant masse de fer tout ardant lequel le fist et la porta en sa main tant comme il pleut au roy, sans ce qu’il sentist nul

[197b]

mal du monde.

Et tantost le roy et tout le peuple laisserrent les ydoles, et se convertirent a la foy Jhesucrust.

En ce tempz, Jehan de Cotery, evesque de Mes, translata d’Ytalie a Mes mains corpz sains, entre lesquelx il translata le corpz sainte Luce, la vierge et martire, laquelle fut martirie a Siracuse.

  • 104

Aprés la mort Othe le second, empereur, fut empereur Othe le tiers, qui regna .xix. ans.

En France, aprez Lothaire regna Loÿs, son filz, lequel fu le roy dernier de la lignie Charles le Grant.

Car comme le dit roy fut mort sans hoir de son corps, et les François voulsissent transporter le roaylme a Charles, le duc de Lorraine, au quel il devoit escheoir de droit car il estoit frere Charles, le duc de Lorraine, au quel il devoit eschëoir de droit car il estoit frere Charles le roy et oncle son filz Loys, et ainsi come ilz orent prins journee de le faire roy, Hue appellé Capet, filz a Hue, conte de Paris et duc des François, par usurpacion et par violence se fist roy de France et regna .ix. ans.

En ce temps, moru saint Dorstan, archevesque de Cantorbie, du quel on dit que le jour de l’Ascencion Jhesucrist, ainsi comme il fut demouré au moustier aprez maintes oroisons, soudainement une compagnie de gens vestus de robes blanches, qui avoient couronnes d’or en leurs testes, et entrerent ou moustier,

[197c]

et le saluerent, et lui dirent ces parolles :

« Jhesucrist que tu desires souverainement, te mande que se tu es appareillié, que tu t’en viengnes avec nous pour faire ceste solempnité ».

Adont le saint leur demanda, sans avoir paour, qui eulx estoient, et ilz l<e>uy respondirent qu’ilz estoient cherubin et cheraphin.

Lors il leur respondy en telle maniere :

« Il est huy jour solempnel, et doy au peuple faire reffection de la parolle de Dieu et monstrer ad ce qu’ilz puissent venir a la joye de Paradis ; pour laquelle chose monlt de gens sont assemblez, et je ne le doy pas decevoir, sique hui je ne puis alui aller ».

Adont dirent les anglez :

« Or soyez doncquez samedi tout prest ; si venras avecques nous a Romme chanter devant le souverain evesque pardurablement : Sanctus, sanctus, sanctus ! »

Ainsi se departirent.

Et en celle journee, avant que la messe fust parfaittement chantee, le saint prescha par trois fois si glorïeusement qu’il ne senbloit pas que homme parlast, mais anglez ; et leur dist[32] son dechez.

Dont le vendredi au soir, il acoucha, et le samedi, le peuple s’assembla entour lui, et rechupt le corps de Nostre Seigneur.

Et ainsi, comme il atendoit l’heure, soudainement lui et son lit, veant tout le peuple, fut eslevé de terre jusque a la couverture de sa

[197d]

maison, et puis remis jus monlt gentement.

Ainsi fut par trois fois levé en hault.

Adont dist au peuple qui estoit entour lui :

« Vous veez bien ou je suis appellé ; se vous voullez avecquez moy venir, allez la voye que j’ay estee[33], et Jhesucrist qui m’a appellé, voeulle vos corps et voz ames adrechier en paix a faire sa voulenté ! »

Et comme ilz eulrent respondu : « Amen », il rendi sa sainte ame a Dieu.

En l’an .vie. de l’empire Othe le tiers, il chey du ciel si grant habundance d’eaue que ce fust grant merveilles.

Les blés furent appetinchiés pour l’esté, qui fu si chault et si secq que ce fust grant merveille.

Et en printempz ensuivant, fu si grant secheresse que semailles furent apeschees, et monlt grant famine vint aprez.

Et dient aucunes cronicques que celle annee il plut viendes et petits poissons.

  • 105

L’an .ixe. de l’empire Othe le tiers, le senne fust a Rains, lequel[34] fust demis, en faveur de Hue Cappet, Arnoul, archevesque, nepveu Charles le duc, oncle Loys le derrenier roy de France de la lignie Charles le Grant.

Et fut en celle tempeste fait archevesque Gerbert ; mais pour ce qui sembloit a aucuns que Arnoul ne pooit estre demis sans l’auctorité du pappe de Romme, le pappe envoya ung legat, lequel demist Gerbert, et

[198a]

remist Arnoul qui moins justement estoit demis.

Si s’en alla Gerbert a l’empereur, qui le fist archevesque de Ravenne, et puis fust pappe de Romme, et fu appellé Sevestre et Gilbert[35] ; du quel Gerbert et Sevestre l’en dit :

« Transit ab R[avenna] Gerbert ad R[omam], sit pappa vigens ! »

Guillaume raconte que ce Gerbert fut premier moisne historiographe de Flori, et puis fu apostat de l’ordre, et s’en alla a l’escolle en Espagne, et fu de si grant engin que tout quancques l’en pooit sçavoir de l’astralabe et des estoilles, des chans des oiseaulx, de geometrie, d’astronomie et d’aultres scïences liberaulx.

Et s’en vint en France, quant il sceust de l’ingremance tout ce qu’il en pooit estre.

Quant il vint en France, il tint les escolles publicques et ot ung disciple entre les aultres qui ot nom Robert, le filz Hue Cappet, et Othe, le filz Othe l’empereur.

Ce Robert le fist archevesque de Rains, et Othe le fist archevesque de Ravenne et pappe de Romme.

Or advint que quant il fu pappe de Romme, il avoit une ymage a Romme ou Champ Mars, derriere laquelle ymage avoit la main estendue et avoit escript en sa teste : « Fier icy », sique monlt de gens, qui cuidoient qu’il eult aucun tresor dedens, avoit la teste de l’ymage toute defroissie.

Toutesvoies le pappe qui estoit soubtil considera la ou l’ombre du doy cherroit a l’heure de mydy, et signa le lieu et

[198b]

y mist ung pel.

Lors la nuit ensuiant, quant toutes gens dormoient, le pappe vint au lieu, et son chanbellan avec lui, qui portoit la lanterne, et fist par ingromance que la terres s’ouvri, et firent une large entree.

Sy veirent une salle royal dont les parois estoient d’or, chevaliers[36] d’or qui jouoient, se leur sembloit, a une table.

Tant de merveilles d’or y avoit, desquelles choses l’œuvre surmontoit la matiere, que c’estoit grant merveille.

Par dedens la salle avoit une escarboucle, la plus belle et la plus noble pierre qui soit (mais a tart est trouvee), laquelle pierre donnoit si grant clarté que toute la salle estoit enluminee.

Or avoit en la partie de la salle ung enffant qui tenoit ung arc et la saiette en coche, aussi comme s’il voulsist traire.

Et en l’heure que aucun metoit la main a aucunes de ces choses, il lui sembloit que toutes les ymages commissent contre lui et sur cellui qui voloit aucune chose prendre.

Pour laquelle paour ce Gerbert ne vault oncquez rien touchier, mais son chanbellan cuida qu’a si grant tresor ung petit larrechin fust cellee[37], si prinst ung coustel de œuvre merveilleuze.

Et tantost toutes les ymages conmencerent a fremir, et l’enffant qui tenoit l’arc, descoche sa saïette et fiert l’escarboucle, et lors il ot si grans

[198c]

tenebres en la maison que Gerbert ne sceut ou il estoit.

Et le pappe s’en issi au plus bel qu’il peult, sans riens aporter.

Aprés demanda ce pappe au deable qu’il le fist certain de sa mort, et il lui dist qu’il morroit quant il chanteroit messe en Jherusalem.

Si ot Gerbert grant joye et cuida estre aussi longs de morir comme il estoit en propos de aller en Jherusalem, la ou avoit esté la maison que Romulus avoit fait faire pour le refuge des malfaitteurs, qu’on appeloit ancïennement Assise.

Si advint une Ascencion, ainsi comme le pappe chantoit messe en celle eglise, que une grant douleur le va prendre, et vit bien qu’il convenoit qu’il morut et que l’Anemy l’avoit deceu.

Lors il appella les cardinaulx et leur conffessa toute sa vye, de laquelle chose ilz estoient sy esbahis qu’ilz ne sçavoient que dire.

Aprez ce, il se fist despechier menbre a menbre et hors jetter les pieces, et disoit :

« Cellui ait l’offise de mes menbres qui en a eu l’honmage ! » et ainsi morust.

Et dient aucuns que quant on le mist en terre, que la fosse conmença a suer, en signe de ce que Dieu lui avoit fait misericorde pour cause de la repentance qu’il avoit eue en la fin.

  • 106

En ce temps fut Odille, abbé de Clugny, qui fu de tresgrans merites.

Ce Odille establi les conmemoracions

[198d]

par ceste maniere.

Il advint que ung moisne, ainsi comme il venoit de Jherusalem, il arriva en une isle ou il avoit ung hermite qui menoit vye solitaire, et lui demanda l’hermite de quel pais il estoit, et le moisne dist qu’il estoit d’Acquittaine.

« Congnois tu, ce dist l’hermite, une abbaye qu’on appelle Clugny, et Odille l’abbé ? »

Et dist le moisne : « Oÿl », et enquist le moisne pour quoy plus de Clugny que d’un aultre lieu.

Adont l’hermite lui dist :

« Il y a prés de cy ung lieu dont grant flanbe et grant enbrasement issent monlt souvent, et illec les ames soeuffrent divers tourmens selonc ce qu’ilz ont ou plus ou moins desservi, et y a sans nombre Ennemis qui les tourmentent, lesquelz Ennemis j’ay pluseurs fois ouy urler et crier et maudire l’abbé de Clugny, Odille, et ses moisnes du dit lieu, car par les aumosnes et oroisons qu’ilz font souvent il perdent les ames ou ilz avoient droit. Si te prie que tu leur dies de par moy que ilz continuent leurs oroisons et aumosnes pour les mors, que nul ne porroit estimer les biens qu’ilz font. »

Et cellui, tantost qu’il fut retourné en son pais, il s’en alla a Odille, l’abé de Clugny, et lui dist ceste chose.

Adonc le saint abbé, plain de pityé et de compassion, establi et commanda a tous ses subgetz que fervan-

[199a]

ment ilz priassent pour les trespasés, et ordonna que en tous ses lieux l’endemain de la feste de Toussains on feist memore de tous les trespassés ensenble et [en] pseaulmes, et en oroisons, et en aumosnes.

Mais l’Eglise de Romme ordonna que l’en feist autretel par tout le monde.

Benedic le pappe, qui estoit trespassé, aparut aulx moisnes en chapitre, et leur dist que [par] les prieres Odille il estoit de tourmens delivré et mis en gloire.

Et comme le pappe se fust mis et laissié cheoir aulx piez Odille, et lui eust rendu graces, il se desaparut.

En ce temps, flory en science et en vertu Philbert, evesque de Chartres.

  • 107

Aprés la mort Hue Cappet, regna en France Robert, son filz, .xxxiii. ans.

Ce Robert fu monlt bien enseignié ou chant de sainte Eglise, et fist monlt de belles choses en l’honneur de Dieu, especialment celle belle sequence : « Sancti presens assit gracia nobis », etc., le respons de la veille de Noel : « Judea et Jherusalem » et « Cornelius centurio[38] ».

Et comme il fut a Romme la veille Saint Pierre et Saint Pol, et il eust mis sur l’autel, la ou estoit escript le respons a la cedule, et ceulx qui le regardoient cuidoient qu’il eut mis aultre chose, c’est a sçavoir offert aucune grant chose, mais nulle aultre

[199b]

chose ilz n’y trouverent que les respons.

L’an .xvie. de l’empire Othe, c’est assavoir de l’Incarnacion Nostre Seigneur mil, monlt de merveilles furent veues ou ciel.

La comette aparut le .xiiie. kalende de janvier ; a l’heure de nonne, on vit ung grand brandon de feu ardant ou ciel, et puis sembla que le ciel fust fendu, et en celle fendure, il sembloit qu’il y eult ung grant serpent, et crolement de terree fut monlt grant.

  • 108

Aprés la mort Othe le tiers, tint l’empire Henry, duc de Baviere, et regna .xxii. ans ; et commença l’empire[39] l’an mil et trois.

En l’an de son empire .xe., il advint en une ville de Saxoine ou saint Mangne le martir est honnouré, une telle merveille, car la veille de Noel, ainsi comme le prestre de la ville, qui avoit nom Robert, ot la messe de mynuit conmencee, ung honme qui avoit nom Aubert, avecquez .xviii. aultres, desquelz il y avoit .xv. hommes et trois femmes, menoient les karolles et faisoient au moustier si grant noise en trapant et dansant, qu’ilz enpeschoient le prestre et le service.

Si leur manda le prestre qu’ilz se souffrisent, mais ilz n’en firent rien.

Et quant il veyt

[199c]

qu’ilz n’en feroient rien, il les maudit en telle maniere :

« Je prie a Dieu et a monseigneur saint Mangne que vous chantés et soiez en tel point desja ung an » .

Les parolles du prestre orent vertu.

Ainsi chanterent toute la nuit.

Or advint que le filz du prestre print sa sœur par la main qui estoit a la karolle, et tantost le bras se joint a lui.

Mais une seulle goute de sang n’en issi.

Celle demoura avecques les aultres qui ne cessoient de chanter, et tant comme l’an dura, nulle pluye ne chey sur eulx, ne froit, ne chault, ne ilz n’eurent ne fain ne soif, ne furent oncquez lassez, ne leurs robes, ne leurs soulliers ne furent descirez ne usez.

La terre s’abaissa soubz eulx, sique ilz furent premierement jusquez aulx fesses, et l’an passa.

Herbert, evesque de Coulongne, le[40] absoult et les reconsillia devant saint Mangne.

Et tantost la fille au prestre a laquelle son frere avoit arrachié le bras avec deux aultres vont tantost morir devant l’autel, et les aultres demourerent illecquez trois nuitz continuellement, desquelz aucuns morurent assez tost aprez, et furent[41] miracles, car ilz eurent grant repentance.

Ce advint l’an de grace Nostre Seigneur mil et .xiii.

  • 109

En ce temps, la conté de Beauvais fut donnee a Rogier, l’evesque

[199d]

de Beauvais, du conte de Champaigne, et l’evesque de Beauvais donna en lieu a Vende[42], conte de Champagne, le chatel de Sencerre qui estoit ou terroir de Bourges en Berry.

En ce temps, le dimence de la Quinquagesime, ainsi comme l’empereur fut alé chanter et sa gent fussent espandus cha et la, et l’empereur declina a une eglise champestre pour ouyr messe.

Or estoit le prestre si lait et si deffiguré que c’estoit horrible chose a veoir.

Et comme l’empereur pensast que Dieu, de qui toutes belles choses venoient, comment il souffroit que si laide creature traitast son saint Sacrement, et ainsi l’empereur chantoit.

A ceste chose, il advint que on chantoit ce ver du trait :

« Scilite[43] quoniam Deus decit nos et non ipsisi[44] nos ».

Et l’enfant qui aidoit au prestre descorda, le prestre si va corrigier l’enffant, aussi comme s’il respondist a la pensee de l’empereur : « ipse fecit nos », laquelle[45] chose l’empereur prophete fist le prestre archevesque de Coulongne, laquelle cité fut ancïennement appellee Gripine.

  • 110

Or advint en son [tempz] qu’il avoit ung moustier de nonnains ou estoit une monlt belle dame laquelle ung chevalier mist hors et l’avoit comme sa femme.

L’evesque lui manda qu’il la remist en s’abbaye, et il obey.

Mais aprez il la reprist…

[200a]

Et tantost comme l’evesque le sceut, il l’exconmunia.

Et assés tost aprés, l’evesque acoucha malade de maladie dont il morut.

Si vindrent a lui les amis du chevalier et le prierent qu’il le voulsist absoudre.

Lors l’evesque respondi en telle maniere :

« Se le meschant voeult laissier la malostrue, je voeul qu’il soit absoulz, et se il a plus chier perseverer en son ordre de palardise, je voeul qu’aprez ung an en tel jour et en telle heure comme je morray, qu’il soit devant Dieu avecques moi pour rendre raison de sa vye. Et vous, venez, dist il, quant on sonnera nonne, je renderay la vye ».

Tout en la maniere que le preudom eust dist, il advint.

Et l’an passa, et le chevalier et la nonnain a tel jour et a telle heure que le preudom avoit di morurent.

En ce temps, fu duc de Normendie Richart, qui parfist l’abbaye de Fesquamcq que son pere avoit conmencie.

Or advint une nuit que comme le duc voulsist estre a matines des moisnes, et il fust levé avant qu’elles sonnaissent, il hurta a la porte du moistier et fist cheoir ung pel du quel la porte estoit apuiee, et entra en l’eglise, et se mist en oroisons a genoulx.

Lors le souscretain se leva pour le son qu’il avoit ouy, et quant il veyt cellui en habit seculier,

[200b]

il le prist par les cheveulx, et le bati tresviguereusement, mais il ne parla mot, ne le duc aussi.

Mais l’endemain le duc entra en chapitre, et se plaindi du moisne qui l’avoit batu, et fut le moisne condempné.

Mais le duc l’absoult, et le loua de ce qu’il avoit si bien tenu sa silence en faisant l’office de secrestain, et lui donna la ville d’Argentes.

Il y[46] croit monlt bon vin a l’usage de la souscretainerie.

  • 111

Aprés la mort Henry l’empereur, tint l’empire Conrrat, et regna .xv. ans.

En cellui tempz, en Ytalie, un clerc monlt reputé en musicque estoit, que on appelloit Guy Rachine[47].

Ce maistre ramena toute maniere de chant a six lettres ou sillabes, lesquelles il ordonna par les jointures des doix de la main senestre, sique les enffans tant par la voix du maistre comme par ces six lettres poeuent savoir toutes manieres de chant.

  • 112

En l’an .ve. de l’empire Conrrat, Robert [fut] roy de France, filz Hue Cappet, lequel fut homme plain de pitié aulx povres, et tant que aulx festes, quant il se despoulloit ou vestoit de robes royaulx, celles meïsmes il donnoit aulx povres, se aultre chose ne lui venoit a la main.

Aprés Robert, regna en France Henry,

[200c]

son filz, et regna .xxx. ans.

En ce temps, il avoit en Puille une statue de marbrez qui avoit entour son chief fung cercle d’arain ou estoit ceste escripture escripte :

« Es kalendes de may[48], soleil levant, j’avray la teste d’or. »

Et comme ung Sarrasin fut prins de Robert Guichart, duc de Normendie, ce Sarrasin entendi que vouloir dire celle escripture ; si nota dilliganment ou l’ombre de l’ymage se termineroit le permier jour de may, soleil levant, et fouy illec en terre.

Si trouva monlt grant tresor, lequel il bailla[49] au devant dit duc pour sa raençon.

L’an .xve. de l’empire Conrrat, comme il fut a Millan le jour de Pentecouste, et en couronnant, l’empereur en une petitte ville delez Millan, si grant tourment fut oy que aucuns en morurent.

Le jour devant les ydes de may, le soleil esclipsa, et le jour devant les nonnes de juing l’empereur morut.

  • 113

Aprés la mort Conrrat l’empereur, tint l’empire Henry, son filz, qui regna .xvii. ans.

Ce Henry ot maintes belles victores, et maintes gens estranges soubmist a l’empire.

En grant solempnité quatre roys portoient en la salle le chauderon, ou la char avoit esté cuitte que l’empereur mengoit.

Ce Henry avoit une sœur nonnain.

Or avint en ung jour[50] qu’elle ne

[200d]

se pouoit partir d’un lieu ou elle estoit d’un grant tempz, pour la nege qui estoit trop grande.

Or avoit il ung clerc en sa cour qui estoit plus famillier de la nonnain que mestier[51] n’estoit.

Et tant ala en la chanbre de la nonnain que souspechon en estoit a la court.

Or advint une nuit comme ilz eussent estez ensemble toute nuit, ainsi comme le clerc fut levé et il vousist aller hors de la chambre et de la court, il vit que toute la terre estoit couverte de nege.

Et pour ce qu’il sçavoit bien que on parloit de lui, et il eust paour d’estre accusé par la trace, il pria s’amie qu’elle le portast hors de la court sur son dos, affin qu’il peuist eschaper sans peril.

Et celle le troussa sur son dos.

Mais ainsi comme elle le portoit, d’aventure l’empereur fut levé pour faire orine, si le veÿst par la fenestre.

Or advint que, assez tost aprez, un evesché eschey, et tantost le donna a celluy clerc, en disant ces parolles :

« Prens cest eveschié, et gardes que doresenavant que tu ne chevaulches femme. »

Il donna aussi a sa sœur une abbaye, et lui dist :

« Soies abbesse, et ne seuffres doresenavant que clerc te chevauce ».

Et ainsi l’un et l’autre laisserent leur pechié.

Il avoit aussi un aultre clerc a sa court, qui amoit une aultre femme

 

[1] Raynaud corrige en la Xaxoine.

[2] Raynaud corrige en .iie. annee.

[3] Raynaud corrige en l’Escot.

[4] Ms. en.

[5] Ms. anchiennes.

[6] Lacune.

[7] Raynaud corrige en vint a Romme

[8] Raynaud corrige en Sigisbert.

[9] Raynaud corrige en aulx.

[10] Raynaud corrige en Bisance.

[11] Lacune.

[12] Ms. plus.

[13] Raynaud corrige en a Lothaire.

[14] Raynaud corrige en anges.

[15] Raynaud corrige en son filz.

[16] Raynaud corrige en apporte.

[17] Raynaud corrige en metropolites.

[18] Raynaud corrige en Edmont.

[19] Raynaud corrige en Gros.

[20] Raynaud corrige en l’empereur.

[21] Ms. apeelle.

[22] Raynaud corrige en Pastoral.

[23] Ms. oubtremer.

[24] Raynaud corrige en esté.

[25] Raynaud corrige en Gros.

[26] Raynaud corrige en Charles.

[27] Raynaud corrige en Gros.

[28] Raynaud corrige en Gros.

[29] Raynaud corrige en avoit tué.

[30] Lacune ; Raynaud restitue regnoit.

[31] Raynaud corrige en qui.

[32] Ces trois derniers mots sont doublées dans le ms.

[33] Raynaud corrige en esté.

[34] Raynaud corrige en par lequel.

[35] Raynaud n’édite pas les deux derniers mots, même s’il signale leur présence dans le ms.

[36] Raynaud corrige en et chevaliers.

[37] Raynaud corrige en cellé.

[38] Cf. Act., X ; 32.

[39] Raynaud corrige en son empire.

[40] Raynaud corrige en les.

[41] Raynaud corrige en furent.

[42] Raynaud corrige en Eude.

[43] Raynaud corrige en Scitote.

[44] Raynaud corrige en ipsice.

[45] Raynaud corrige en pour laquelle.

[46] Ms. Il il.

[47] Raynaud corrige en Aretin.

[48] Ms. main.

[49] Ms. vailla.

[50] Ms. juer.

[51] Ms. mestoit.

Mais non, vous ne vous êtes pas perdu !

 

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